- 16 janv. 2020, 11:52
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Je hais la recherche d'emploi. Personne n'aime ça, mais à chaque fois ça me met dans un état pas possible. Je cherche sur Indeed, des postes qui correspondent à ma formation, mais ce sont toujours des "jobs de m****", des CDD (voire des stages, non rémunérés) qui requièrent "des années d'expérience sur un poste similaire".
Je n'ai pas envie de me réinscrire à Pôle Emploi, si c'est pour être constamment fliqué et culpabilisé, et pour être obligé de prendre un "job de m****" sous peine d'être radié. Et je ne veux pas retourner dans mon ancienne branche. Parce que je ne l'ai pas quittée sur un coup de tête, parce que c'est ce que ma mère veut et que je ne veux plus qu'elle dirige ma vie, et parce que je m'ennuyais dans cette branche.
Je pourrais peut-être me lancer directement dans la traduction en indépendant, au lieu d'attendre de trouver un poste stable d'abord, mais ça me fait très peur. J'ai beau savoir qu'à trop écouter sa peur, on n'arrive à rien, j'ai énormément de mal à sauter le pas.
Depuis tout petit, mes parents me répètent des choses du genre "avec les capacités que tu as, tu peux faire ce que tu veux", mais c'est faux. Je commence à avoir l'impression d'avoir mal orienté ma vie, pris les mauvaises décisions en termes de formation et de "carrière", et de me retrouver avec un profil très peu attractif. Je crains de n'être qualifié pour aucun job intéressant.
Le monde du travail me paraît tellement pourri, faux et vain. On doit envoyer des lettres de motivation ("Pourquoi voulez-vous travailler pour nous ?" - "Oh, vous savez, j'ai toujours eu la passion d'avoir à manger, un toit sur la tête et un avenir."), on parle de "collaborateurs" et non d'"employés", on doit aller à des entretiens qui puent les faux-semblants, et si par miracle on réussit à décrocher un job, on doit supporter les petites guéguerres stupides des collègues, dignes des ragots de la cour de récré. Je hais le monde du travail.
Et puis le temps passe. J'ai 26 ans, j'ai des sueurs froides avant de dormir à l'idée de vivre encore chez mes parents à la trentaine passée, et j'ai toujours l'impression d'aller nulle part. Et s'il n'y avait que ça... Évidemment, être seul n'arrange pas les choses. Avec une compagne à mes côtés, je pourrais me sentir soutenu et avancer dans la vie. Mais là, je me demande régulièrement "à quoi bon ?".
J'ai repensé récemment à ces histoires de disparitions volontaires ; des gens qui plaquent tout, sans prévenir, sans préméditation, et qui recommencent leur vie à zéro ailleurs. Et il m'est arrivé de les envier, de m'imaginer faisant pareil. Je ne vais pas le faire, mais ces images me posent question. Et puis, c'est déjà moins pire que de penser au suicide...
諦めるな