Je suis de tout cœur avec toi VACN. Vois-tu, on a quasiment le même parcours, quasiment la même vie et quasiment le même âge.
VACN a écrit :Je hais la recherche d'emploi. Personne n'aime ça, mais à chaque fois ça me met dans un état pas possible. Je cherche sur Indeed, des postes qui correspondent à ma formation, mais ce sont toujours des "jobs de m****", des CDD (voire des stages, non rémunérés) qui requièrent "des années d'expérience sur un poste similaire".
Je n'ai pas envie de me réinscrire à Pôle Emploi, si c'est pour être constamment fliqué et culpabilisé, et pour être obligé de prendre un "job de m****" sous peine d'être radié. Et je ne veux pas retourner dans mon ancienne branche. Parce que je ne l'ai pas quittée sur un coup de tête, parce que c'est ce que ma mère veut et que je ne veux plus qu'elle dirige ma vie, et parce que je m'ennuyais dans cette branche.
T'inquiètes pas. Sur indeed, à moins d'un miracle, ça ne donne strictement rien. Pendant 1 an, sur une 100aine de candidatures déposées sur indeed, j'ai eu ... 0 réponse ou rappel (comme c'est étonnant). En plus, il te demandent parfois X années d'expériences pour pouvoir te présenter. Mais quand t'es jeune diplômé, comment tu fais ? Le mieux, c'est de candidater directement sur le site des structure qui t'intéressent. Ça a marché pour moi, puisque j'avais réussi à obtenir 2 entretiens de cette manière. Même si au final, je n'ai pas été pris.
Ah oui, la galère de Paul E. Même si la conseillère est bien sympa, t'en ressors avec plus de questions que quand tu y es rentré. Quand je m'y suis inscrit, un conseiller m'a même dit :"Je crois que ça va être difficile au vu de vos diplômes (j'ai un bac +3). Je vais vous rediriger vers une collègue". Et c'est vrai qu'en plus, tu te retrouves avec un boulot qui te plait pas. Mon dernier boulot, je l'ai eu grâce à Paul E. J'y suis resté que 2 mois.
VACN a écrit :Je pourrais peut-être me lancer directement dans la traduction en indépendant, au lieu d'attendre de trouver un poste stable d'abord, mais ça me fait très peur. J'ai beau savoir qu'à trop écouter sa peur, on n'arrive à rien, j'ai énormément de mal à sauter le pas.
Je comprends que t'aies peur, mais si ça te plaît vraiment, essaie de te lancer là dedans. Sinon, si tu veux, tu peux aussi passer un concours de la fonction publique. C'est ce que j'ai fait, et là, j'attends mes résultats d'admission le 20 janvier. Dans la FP, t'as la sécurité de l'emploi, avec de belles perspectives d'évolution.
Sinon, essaie dans un domaine qui recrute beaucoup comme l'informatique. L'année dernière, j'avais candidaté pour devenir conducteur de train, car ils en recrutaient près de 1000. J'avais réussi les tests. Mais malheureusement, j'ai pas été retenu à cause de ma myopie. Dommage !
VACN a écrit :Depuis tout petit, mes parents me répètent des choses du genre "avec les capacités que tu as, tu peux faire ce que tu veux", mais c'est faux. Je commence à avoir l'impression d'avoir mal orienté ma vie, pris les mauvaises décisions en termes de formation et de "carrière", et de me retrouver avec un profil très peu attractif. Je crains de n'être qualifié pour aucun job intéressant.
Tu sais, les parents sont parfois maladroits. On dit tout le temps aux gosses : "Si tu travailles bien à l'école tu auras un beau métier". Quelle hypocrisie. D'autant qu'aujourd'hui, y en a combien qui rament avec un bac + 5 ? Beaucoup ! La situation que les parents ont connu n'est pas la même que la nôtre. Tout est plus difficile pour nous. On a beau avoir des qualités, il faut bien ouvrir les yeux, il a bien des trucs que l'on ne peux pas faire. Mes parents eux, me disent : "si c'était à refaire, t'aurais pas fait ces études. Tu serais parti en apprentissage, et t'aurais un boulot aujourd'hui".
VACN a écrit :Le monde du travail me paraît tellement pourri, faux et vain. On doit envoyer des lettres de motivation ("Pourquoi voulez-vous travailler pour nous ?" - "Oh, vous savez, j'ai toujours eu la passion d'avoir à manger, un toit sur la tête et un avenir."), on parle de "collaborateurs" et non d'"employés", on doit aller à des entretiens qui puent les faux-semblants, et si par miracle on réussit à décrocher un job, on doit supporter les petites guéguerres stupides des collègues, dignes des ragots de la cour de récré. Je hais le monde du travail.
En fait, le monde du travail, c'est un peu comme de la séduction. Déjà, dès l'entretien tu dois séduire ton interlocuteur. De part ce que tu dis, mais aussi par ta posture (être assis droit sur sa chaise et pas avachi, regarder des les yeux mais pas trop, éviter de se dénigrer dans ses propos ...), il faut penser à pas mal de trucs. En fait, il faut se montrer sous son meilleur jour, comme si on allait à un rencard. Sauf que l'enjeu est différent
. Après, une fois en poste, t'auras des atomes crochus avec certains et pas avec d'autres ... . Comme une vie de couple, il fut accepter les points positifs et négatifs de chacun. Ça fait partie du jeu
.
VACN a écrit :Et puis le temps passe. J'ai 26 ans, j'ai des sueurs froides avant de dormir à l'idée de vivre encore chez mes parents à la trentaine passée, et j'ai toujours l'impression d'aller nulle part. Et s'il n'y avait que ça... Évidemment, être seul n'arrange pas les choses. Avec une compagne à mes côtés, je pourrais me sentir soutenu et avancer dans la vie. Mais là, je me demande régulièrement "à quoi bon ?".
Je connais aussi cette peur. Le pire c'est quand on te le rappelle plusieurs fois. Mes parents m'ont dit : "si ça continue tu vas finir tanguy","nous à ton âge on était déjà loin". Même mes cousins/cousines qui ont mon âge sont tous casés, avec leur boulot et leur chez-eux. Je te raconte pas la honte aux dîners de famille.
Oui être seul n'arrange rien. Mais être en couple dans cette période est-il nécessaire ? Je me pose la question. Depuis que je suis revenu chez mes parents, je n'ai fait aucune rencontre. Pourquoi, j'imagine la tête de la fille si je lui dis que je vis encore chez mes parents : C'est un énorme tue l'amour, et elle aura aucune envie de me revoir. Et je la comprends.
VACN a écrit :J'ai repensé récemment à ces histoires de disparitions volontaires ; des gens qui plaquent tout, sans prévenir, sans préméditation, et qui recommencent leur vie à zéro ailleurs. Et il m'est arrivé de les envier, de m'imaginer faisant pareil. Je ne vais pas le faire, mais ces images me posent question. Et puis, c'est déjà moins pire que de penser au suicide...
C'est vrai que c'est une idée. Mais il faut avoir une idée précise en tête pour faire ça : Pour aller où et pour faire quoi ? Partir bille en tête, ça me semble assez risqué.