- 14 mai 2019, 22:22
#220109
@ Lux : J'ai toujours considéré l'expression " trouver une personne à son goût " dans un sens " neutre " / " général ", indiquant qu'on apprécie ladite personne aussi bien mentalement que physiquement, parfois l'un et l'autre, parfois l'un ou l'autre.
Peut-être y-a-t-il une polémique sur cet emploi de nos jours, mais dans ce cas je n'en suis absolument pas au courant ; et je serais un peu étonné de l'utiliser de manière systématique, je sais être sujet au radotage, mais tout de même...
Ceci étant dit, pour ce que est des sentiments, ça me semble simple à expliquer : difficile d'écrire quoi que ce soit là-dessus lorsque ils ne trouvent pas matière à se développer. Au-delà du physique qui reste la première chose qu'on perçoit généralement d'une personne, il est délicat d'accéder au mental lorsque, entre autres, une proposition à prendre un verre pour faire connaissance reste lettre morte. Ou même avant cela, pour rester dans la seule thématique des SDR, le message de salutations qui rencontre du vide.
Dit autrement, si à ce jour aucune femme ne m'a donné l'opportunité de voir ce que je vaux, ou ne vaux pas, dans une relation amoureuse, je ne peux qu'avoir toutes les peines du monde à exprimer ce que je peux éprouver niveau coeur.
Tout au plus, je ne peux qu'évoquer mon vide affectif (l'expression parle d'elle-même) ; les rêveries et autres relations imaginaires n'ont que peu d'intérêt à être relatées ici, et les sentiments fraternels ou amicaux que je peux ressentir pour des personnes hors famille me semblent hors sujet.
Il y aussi le fait de devoir composer avec d'une part l'envie " d'ouvrir enfin les vannes " du coeur, de pouvoir créer un lien vraiment proche, et la nécessité de ne pas s'emballer comme l'enseigne durement l'expérience... Je me souviendrais toujours de cette sensation d'une main se saisissant de mon coeur pour l'écraser, pendant toute une nuit, suite à mon histoire foireuse en 2008.
Ou quelques années plus tôt, d'une crise de jalousie incontrôlée qui m'a fait me sentir tellement mal que j'ai éprouvé une violente envie de suicide (à ce jour cela reste la seule fois de ma vie où cette pensée a été aussi forte). Heureusement, et malgré quelques déboires relationnels suite à cela, l'épisode n'est plus qu'un lointain souvenir.
Si je devais définir quelqu'un de consumériste en la matière, je parlerais d'un individu ne faisant que prendre et jeter, ne se posant jamais de questions, n'éprouvant jamais de compassion, et étant toujours content de lui. Je pense que tu me lis depuis assez d'années pour avoir vu passer des erreurs, des remords, des tonnes de questions, certaines tournant en boucle, des jugements sévères sur soi et j'en passe... En somme, le total contraire.
Sans parler du fait que j'ai souvent dit que si j'avais vraiment pu choisir, j'aurais connu la femme de ma vie depuis bien longtemps et nous serions tranquillement en train de mener notre barque. J'ajoute aussi que je ne suis guère consumériste en matière d'objets, pas d'avantage quand il s'agit d'ami-e-s, alors l'être niveau sentimental, ce serait tout de même un brin contradictoire.
@ Eeyore : Même sans parler des asexuels et aromantiques, je conçois tout à fait que certaines personnes se retrouvant seules malgré leur désir contraire parviennent à être heureuses. Parce qu'elles ont des dons, des passions, des projets ou que sais-je, et / ou parce qu'elles n'attachent pas une grande importance au fait d'avoir, ou pas, une vie amoureuse. Et je n'ai rien à redire sur le fait que tu adhères à cette vision des choses.
Mais personnellement, comme ludoch et Blup, je considère que la vie amoureuse reste une composante fondamentale de la vie à expérimenter, et une pièce nécessaire à mon propre équilibre. Faire sans est très violent à gérer.
Snapback a raison de parler de projection de mes peurs ; même si la personne dont il est question peut très bien être satisfaite de sa vie d'un bout à l'autre, et je m'en réjouis sincèrement pour elle dans ce cas, ce n'est juste pas ce à quoi, de mon côté, j'aspire. Je ne me vois continuer encore des décennies sur la même configuration avant de vivre un éventuel changement.
Je ne dispose ni de dons ni de grosses passions, et les quelques projets qui peuvent traîner dans ma tête semblent bien lourds à porter seuls, voire manquant de sens si ils ne sont pas bâtis avec quelqu'un de spécial, de précieux pour moi.
Si par exemple je prends le dessin qui est un moteur pour Snap, j'ai pu éprouver quelquefois par ce biais un réel sentiment de bien être, les circonstances ont toujours fait retomber la motivation. Je sais aussi me réjouir des petites choses, mais ça ne fait pas tout. Si je prends, autre exemple, le ramassage des déchets, je m'y suis mis en partie pour tromper l'ennui, et " quitte à tuer le temps, autant faire quelque chose d'utile "... Souvenirs de vacances jusque dans la vingtaine, coincé en famille, sans ami-e-s et évidemment sans amoureuse, je te laisse imaginer mon état d'esprit durant bon nombre d'étés...
Everest a évoqué ma solitude ; même si à force, j'en ai pris l'habitude et en éprouve un certain confort (ne plus à supporter la proximité d'un parent toxique par exemple), à la base ça reste une situation subie ; un repli sur soi enclenché par diverses circonstances, le harcèlement scolaire entre autres.
Je parlais de vide affectif, mais je me dis que le terme " carence " serait aussi fort approprié. Ou " maladie chronique ", soit quelque chose présent en permanence, qu'on peut tenir à distance voire presque oublier certains jours, mais qui revient encore et toujours, rongeant, minant (verbe que j'ai utilisé dans la page 1 de ma présentation) peu à peu au fil du temps.
Alors oui, je continue de penser que trouver quelqu'un peut aider ; il me semble plus facile, et plus stimulant, de me battre pour quelqu'un d'attachant, que pour moi-même. Et je ne serais pas repoussé par une personne elle-même en souffrance. Mais comprenons-nous bien, je ne parle pas d'une relation malsaine où chacun tire l'autre vers le bas, mais d'un lien vertueux où les deux se soutiennent. Je dis cela sans pour autant verser dans la caricature guimauve.
" - She is different. - On what way ? - On every way. " - The girl with the dragon tattoo
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