Ce n'est pas tout j'en conviens, et tu remarqueras que je n'ai pas parlé de salaire d'ailleurs, juste d'égalité. Le féminisme en tant que concept regroupe tout ce qui vise à établir une égalité hommes-femmes, essentiellement dans les domaines où les femmes sont moins bien considérées que leurs homologues masculin, mais pas que (je le précise car le cas du congé paternité fait parti du combat féministe pour favoriser une égalité des rôles dans le couple et abolir les écarts salariaux basés sur le genre).
Mon propos c'est que je doute fortement qu'une femme quelle qu'elle soit, ou du moins dans la très grande majorité, s'oppose à cette égalité ou s'en fiche complètement. Car a moins d'en arriver là, elle est
de facto féministe. L'inverse reviendrait à ne pas avoir de désir de ramener les femmes à égalité des hommes... c'est d'ailleurs ce qui fait que beaucoup de monde s'interroge sur la sincérité et la légitimité des hommes qui se revendiquent féministes pour autre chose que faire le buzz.
Quand à ce qui est du sexisme des femmes envers les femmes, c'est plus probablement un problème d'éducation et d'environnement qu'une volonté de nuire à la cause féministe à mon avis. Une femme qui grandit dans un milieu où c'est devenu une norme sera probablement influencée par ça, mais à moins d'être en accord avec le fait d'être traitée inégalement de par sa condition biologique de femme je ne pense pas qu'on puisse dire qu'elle ne soit pas féministe pour autant.
Même si le
mouvement féministe dépend effectivement d'actions faites dans ce but, ce n'est qu'une facette du concept de féminisme qui regroupe aussi des idées. Et une idée ça n'a pas besoin d'être verbalisé pour exister. Comme je le disais : ce qui est un peu vicieux avec le concept de féminisme c'est que bien souvent ça se résume à la partie visible de l'iceberg (manifestations, médiatisation, féminisme déclaratif, etc) et dès lors on commet l'erreur de penser que "pas d'action = pas féministe". Bah... a priori, non.
Pour donner le contre-exemple : moi, dans ma condition biologique et culturelle d'homme blanc cis, je ne suis pas féministe et ne pourrai jamais l'être, je suis "pro-féministe" au mieux. J'entend les problématiques, je soutiens, mais dans mon fort intérieur je ne me sens pas concerné par le fait d'être une femme à l'égal des hommes parce que je ne subit pas cette inégalité. Je peux au mieux la comprendre, faire preuve d'empathie, mais je ne peux pas la subir et m'en révolter comme si ça m'arrivait personnellement. Et d'ailleurs je n'ai aucune légitimité à poster tout ceci car ça reviendrait à dire qu'un homme peut se permettre de parler pour les femmes, à décider de ce que doit être le féminisme, et donc essayer de faire dominer l'idée qui est sienne... celle d'un homme. C'est pourquoi j'essaie de m'en tenir à des doutes en tant qu'homme, et à des arguments sur la notion de mouvement féministe, de concept et d'idée féministe, que l'on retrouve ça et là sur Internet et dont je m'imprègne, plutôt que d'essayer de justifier la nature du féminisme même comme si elle était mienne.
Vu dans
http://soisbelleetdenonce.fr/sommes-nou ... eministes/ :
Dans la communauté des noirs, il n’y a pas des noirs et puis, à côté, des « noiristes », c’est-à-dire des noirs qui lutteraient contre le racisme et pour leurs droits.
Mes autres sources d'appuis sur ce propos :
https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minisme
https://www.letemps.ch/societe/un-homme-feministe
https://lartetlamaniere.wordpress.com/2 ... feministe/