Eeyore a écrit :
Dire que j'adore mon boulot est surement exagéré, mais j'ai plutôt plaisir à y aller le matin, oui. Par contre ce que j'aime ce n'est pas mon boulot d'ingénieur en général, c'est le boulot que j'ai actuellement, depuis janvier. avant j'ai fait d'autres boulots d'ingénieur, dans d'autre contextes... et ce que dit Impala je l'ai vécu aussi :
Je suis ingénieure aussi et cela m'est arrivé, ô combien, de ne pas aimer mon travail. Parce que : sentiment d'inutilité voire d'être néfaste (travail qui rentre en contradiction avec mes valeurs), pas les mêmes aspirations et besoins que mes collègues, beaucoup de stress et de charge de travail qui faisaient que j'y passais quand même le plus clair de mon temps.
Un ancien chef d'agence me disait d'ailleurs qu'il avait bossé quelques mois comme éboueur et que quand il y repensait, il préférait être éboueur qu'ingénieur, car au moins en dehors des heures de boulot, tu ne repenses pas à tes poubelles et ça ne t’empêche pas de dormir, contrairement à tes projets et responsabilités qui te bouffent parfois la santé mentale. J'ai d'ailleurs abandonné deux boulots en période d'essai car j'ai très vite senti que je m'engageais sur une autoroute pour la déprime et le burn out.
Ah bah en creusant, on comprend dernièrement que tu as aussi connu des difficultés finalement. Si tu avais dit ça plus tôt on aurait je pense évité un quiproquo et économisé des pages de discussion, enfin j'ai pas eu cette impression au début en te lisant. C'était pas évident comme tu semblais déplorer que beaucoup de gens n'aimaient pas leurs jobs (et bien avant ce passage ci-dessus) me faisait tiquer, pour le coup. Bon j'ai pris le temps de relire ton explication depuis
Me concernant, que quelqu'un aime ou déteste son boulot, ça ne change rien. Il/elle a tout à fait le droit de le dire ou de le penser car il doit bien y avoir des raisons. Jaime bien mon job (en tout cas bien plus que mon ancien travail qui de base était un job étudiant devenu pénible par la suite donc c'était pas difficile à comparer ) mais il a son boulot de stress par moments, j'arrive à gérer tout ça tant bien que mal et heureusement pour cela qu'il y'a une bonne ambiance avec les collègues donc je touche du bois.
Eeyore a écrit :
Et pour le fait qu'on retrouve facilement du boulot, c'est un cliché. J'ai pas mal galéré pour trouver du boulot dans ma branche (parce que c'est pas parce qu'on a un diplôme d'ingénieur qu'on peut bosser indifféremment en informatique, en environnement ou dans le nucléaire.) Il faut voir le taux de chômage des sortants a bac+5... Ah et pour finir : faut pas croire non plus qu'on est si bien payés que ça... Certains surement. Pas tous, loin de la.
C'est pas évident d'être au chômage avec bac+5 (ingé, master...) ou jeune diplômé en général quand on a peu d'expérience, tout comme tu sais que se retrouver avec seulement un bac général est encore moins enviable (surtout si on a plus de 25 ans et qu'on est trop cher pour les entreprises pour l'alternance). Après pour les ingénieurs les plus chanceux qui n'ont pas d'attaches particulières (famille à charge) et qui possèdent un très bon bagage dont un très bon anglais et des moyens, j'imagine qu'ils vont tenter leur chance à l'étranger (je ne dis pas que c'est ton cas, mais les pays anglo-saxons doivent apprécier un tel profil).
Finalement avec juste un petit bac +3 et des cours suivis comme ça à la volée sur le net, quand je vois que d'anciens camarades ont arrêté un master qu'ils ont débuté pour faire autre chose, je me dis que j'ai économisé du temps et de l'argent en comparaison.
Genisa a écrit :
Désolée mais faut pas être perché non plus.. Mon oncle a passé sa vie à être cuistot, à soulever des cuves bien lourdes en cuisine. Il a dû être opéré des deux épaules et s'est retrouvé à ne plus pouvoir travailler alors qu'il avait pas encore droit à la retraite. Je pense pas qu'il dormait bien (ni qu'il est vraiment tranquille maintenant, vu le montant de sa retraite).
Je dis pas qu'on peut pas être mal dans d'autres boulots (j'ai été harcelée l'année dernière sur un poste de simple secrétaire, j'en étais malade, et ça peut arriver à n'importe qui n'importe où), mais il faut pas non plus fantasmer la "simplicité " des métiers mal payés.
Rien qu'être à l'abri financièrement, avoir le choix de partir si ça va pas et retrouver quelque chose assez rapidement, c'est un énorme privilège.
+1000Genisa pour la considération des jobs ingrats. Quand j'ai dit que je bossais en magasin, j'ai pas reçu de mépris de ceux qui m'ont reconnu et dit qu'il n y avait pas de sot métier. Mais combien d'entre eux auraient accepté ce job ??
Et puisque tu parles de nettoyer les toilettes, je ne pense pas que j'aurais tenu en CDI en faisant ce travail.
Je respecte vraiment le personnel qui s'en occupe (et qui devrait être mieux payé selon moi comme dans d'autres professions) et je suis même gêné parfois de le croiser en train de nettoyer juste avant que j'aille aux WC. Je ne sais pas dans quel état sont les toilettes publiques chez les femmes mais quand j'utilise celles pour les hommes notamment à Paris ça craint !!!
Des traces de pneus à chaque visite et des traces d'urine à même le sol...heureusement pour vous que l'odorama n'est pas démocratisée mais je vous laisse imaginer. Je me rappelle d'un type qui est sorti d'un cabinet pour se laver les mains. Je me précipite pour aller me soulager et j'ai eu mouvement de recul, constatant qu'il avait laissé un gros souvenir au fond de la cuvette. Mon regard a croisé le sien dans le miroir...il répond "Sorry !
". C'était pas aussi glamour que la chanson éponyme de J.Bieber
Et les touristes qui ne se lavent même pas les mains après avoir utilisé les urinoirs.... si des gens sont sales comme ça à l'extérieur, à quoi ressemblent leurs WC ??
J'espère que vous n'êtes pas en train de manger.
Dans le même style d'accident de travail que ton oncle, j'ai un ancien collègue du supermarché où j'étais qui s'est pété le dos alors qu'il était à 2 ans de la retraite et qui a été arrêté pour de bon. Je l'ai revu une fois depuis sa retraite anticipée, et en voyant comment les conditions de travail se dégradaient quand le magasin à l'époque à été repris par un nouveau directeur( qui nous faisait bosser en sous-effectif comme 2 ), il m'a clairement conseillé de changer de boîte. J'avais pas l'intention de rester en CDI dans ce magasin au début même si j'y suis resté plus longtemps que prévu en CDD, son accident ainsi que les mauvais ventes depuis que ce magasin a encore été repris (juste avant mon dernier jour en rayon et que ce magasin ne change de nom) m'ont davantage convaincu de vite trouver un autre job. C'est aussi pour cela que je conseille à celles et ceux qui font des jobs dit ingrats de changer d'entreprise dès que possible.
SnapBack a écrit :
Je suis suivi pour mes yeux : je souffre d'hypertension oculaire (des collyres tous les soirs jusqu'à la fin de mes jours)
Pas soigné, ça entraîne le glaucome... Et j'ai aussi investi dans des nouvelles lunettes avec des verres traités pour les écrans (reflets bleutés).
Travailler en bureau (devant un ordinateur) a bien des conséquences même si on aime ce que l'on fait (j'aime toujours ce que je fais).
Parle pas de malheur Snap !! Je bosse aussi derrière un écran et je suis le seul (à la maison ou au bureau) à ne pas encore porter de lunettes