Alors que je peux passer des semaines sans me préoccuper vraiment du fait d'être célibataire/VT, ces deux dernières semaines, les réflexions me sont revenues par des voies détournées. Ce sont des fragments de pensées, peut-être un peu pénibles à lire, mais que j'avais besoin de partager avec des gens peut-être vaguement intéressés par le sujet.
En discutant avec une amie que je n'avais pas vue en duo depuis longtemps, j'apprends qu'elle s'est séparée du compagnon que je lui ai toujours connu et que la séparation se passe mal et que c'est une période très compliquée qui fait suite pour elle à une période épouvantable. Mais elle conclut en me disant que malgré tout ça et à son plus grand étonnement, elle a gagné un amoureux transi. Un de ses collègues ayant appris qu'elle était célibataire, lui a ainsi avoué qu'il était amoureux d'elle depuis longtemps et qu'il voudrait qu'elle le laisse essayer de la séduire. Trop mignon
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Inévitablement ça m'a renvoyée à moi-même et au fait que ça ne m'arrive pas ce genre de choses ou du moins pas vraiment d'une manière que je perçois comme possible... Et je me redemande, même sans peut-être vouloir le changer, qu'est-ce qui fait que je suis différente ?
Fan de 100% physique sur Netflix, j'ai regardé la 2e saison récemment et ça suscite toujours une suite d'impressions identiques : fascination, envie de faire du sport, me rappeler que je n'aime pas ça mais peut-être que si je trouvais le bon sport...
Chemin faisant, à penser ainsi à mon envie d'être sportive et au constat que je ne le suis pas, ma réflexion a dérivé et je me suis dit que si on me donnait la possibilité de choisir de changer facilement une chose source de regrets dans ma vie, j'aurais à choisir parmi trois : ne pas être capable de rester mince, ne pas être capable de faire du sport et ne pas être capable d'avoir des relations amoureuses/sexuelles. Et bien mon choix se porterait sur être sportive. Réalisation inutile naturellement mais qui m'a questionnée et j'ai réalisé que j'ai fait des efforts toute ma vie pour devenir et rester mince (succession d'échecs évidemment) et pour être sportive ou du moins faire du sport, mais je n'en ai jamais vraiment fait à propos des relations amoureuses, en tout cas pas du tout autant, alors que les régimes et le sport me font souffrir psychiquement. Nouvelle interrogation...
Enfin, passant une charmante après-midi en compagnie d'un groupe d'amis, je suis soudain saisie par ce que nous sommes. Un groupe de quadra, classe moyenne supérieure, très éduqués, à discuter de l'installation de la pergola, du développement de la glycine, des gâteaux vegan, dans le jardin d'une villa dans un lotissement, les enfants jouant au ping-pong un peu plus loin... Un sentiment d'angoisse nauséeuse émerge, fugace. Fugace parce qu'en vérité j'ai passé une super après-midi, mais qui me laisse encore une fois pensive et pensante. Cette image très normée que nous reflètions ce jour-là m'angoisse je le sais depuis longtemps, ce qui ne veut pas dire que je ne m'y conforme pas dans l'ensemble, mais quelque part, ce jour-là ma VT était une réassurance, une protection contre ce monde très adulte, très confortable et très fini... Angoisse de mort donc...
Il y a des gens qui fuient la mort dans le sexe et moi visiblement j'ai choisi l'inverse... Était-ce le plus malin ?
Enfin, sur une note plus gaie, ce matin à l'arrêt de bus, un jeune homme, fantasme vivant de ma jeunesse, James Dean option tee-shirt noir, un roman dans la poche et qui a ramassé des canettes pour les mettre à la poubelle... Je me suis dit peut-être qu'il en existe une version de 40 ans qui en plus de jeter les cannettes apprécie les angoisses existentielles des autres