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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#256979
En allant plus loin sur Darwin, j'ai entendu parler d'un bouquin, la Survie des médiocres, qui explique (notamment avec l'exemple de la girafe) que des espèces fragiles, inadaptées, qui n'ont rien vraiment à apporter au monde qui les entoure, ont survécu.
Il explique que la sélection naturelle est sans doute une belle foutaise — et c'est d'autant plus intéressant à une époque où on utilise cette théorie dans le modèle capitaliste, pour dire qu'en gros, ceux qui s'en sortent sont les plus méritants et puis tant pis pour les autres.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2 ... _3260.html
par Oliv72
Homme de 53 ans non vierge
#257088
Merci Lux pour la découverte de ce livre (que je vais peut-être lire).
Pour continuer sur cet aspect "biologique" de la sexualité, j'ai une interrogation : est-ce qu'au bout d'un moment, le corps exige son dû ?
En effet, actuellement je me suis engagé dans la vie spirituelle et je ne ressens pas de manque sexuellement parlant (ou si peu). Je me demande si, au niveau biologique il n'y a pas une bombe à retardement qui risque de me péter à la gu...
Comme si il y avait un certain nombre de "coups à tirer" dans ma vie.
En écrivant cela, je pense aux crimes pédophiles dans l'Eglise : à force de réprimer leur sexualité, des hommes de religion se sont adonnés au pire qu'il soit. C'est vrai aussi chez les femmes (cf. "La religieuse" de Diderot).
Enfin, je m'écarte un peu du thème central du topic jugeront certains.
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par Valsiny
Homme de 36 ans vierge
#257089
C'est une question que je me pose aussi. J'avais ouvert une discussion sur ce forum : "La frustration croît-elle avec le temps ?" Je n'ai pas de réponse. J'ai 35 ans, et j'observe que les tortures de l'adolescence et du début de l'âge adulte sont loin derrière moi. Je peux parfois m'éprendre soudainement de quelqu'un et en souffrir, mais ça ne dure pas. Et je n'ai jamais éprouvé la moindre envie de violenter qui que ce soit, même en rêve : outre ma répugnance morale, il y a que je ne vois vraiment pas en quoi cela pourrait me soulager, puisque je ne veux pas aimer seulement, mais être aimé.

Le cas de ceux qui s'abstiennent est très intéressant, et je m'y intéresse comme à des personnes qui partagent ou ont partagé mon sort. Il faut toutefois bien faire la différence entre eux et nous : nous ne luttons pas contre la tentation, nous ne respectons pas volontairement un règlement extérieur auquel nous cherchons à adhérer, et nous ne connaissons pas ces vacillements de la foi et ces doutes dans lesquels s'immiscent le mal.

Un autre cas que j'aimerais examiner de plus près est celui des femmes, de la plupart des femmes, qui au cours des derniers siècles n'ont pas toujours été mariées, et pour celles qui l'étaient, souvent à des hommes qu'elles n'avaient pas choisis. Ceux de notre temps qui n'ont jamais connu l'amour partagé, et qui forment une minorité étrange aux yeux des autres, partagent sans doute la condition de la plupart des êtres humains qui ont vécu.

Sur Darwin : je tiens à préciser que les idées que nous critiquons ici ne sont pas de Darwin. Lui-même s'inquiétait des dérives qu'il voyait naître à partir de ses théories. Darwin a critiqué notamment le darwinisme social naissant, lequel comme le dit Lux est aujourd'hui en pleine forme. Je le dis simplement parce qu'il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
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par Azrael
Homme de 38 ans non vierge
#257094
Oliv72 a écrit : 09 mars 2024, 08:04 Pour continuer sur cet aspect "biologique" de la sexualité, j'ai une interrogation : est-ce qu'au bout d'un moment, le corps exige son dû ?
En effet, actuellement je me suis engagé dans la vie spirituelle et je ne ressens pas de manque sexuellement parlant (ou si peu). Je me demande si, au niveau biologique il n'y a pas une bombe à retardement qui risque de me péter à la gu...
Comme si il y avait un certain nombre de "coups à tirer" dans ma vie.
En écrivant cela, je pense aux crimes pédophiles dans l'Eglise : à force de réprimer leur sexualité, des hommes de religion se sont adonnés au pire qu'il soit. C'est vrai aussi chez les femmes (cf. "La religieuse" de Diderot).
A part le fait que physiologiquement, il y a du positif à au moins se masturber et évacuer de temps en temps. Si t'as pas de partenaire pendant 1, 10, 20 ou 30 ans, il n'y a rien de différent qui se passe dans le corps, rien qui s'aggrave avec le temps, le corps ne te demande rien du tout.

S'il y a une bombe à retardement, elle est plutôt d'ordre psychologique. L'aspect "réveil brutal/souffrance morale" est généralement +/- une énigme, mais quant à savoir si on serait capable de violenter quelqu'un, de le faire avec quelqu'un qui ne nous plaît pas etcetc, je pense que beaucoup de gens se connaissent assez pour avoir la réponse (ou un début de réponse selon la question).

Et les crimes de l'Eglise, c'est pas simplement "à force de réprimer leur sexualité". Ce sont des pédophiles capables de passer à l'acte. Si j'essayais de m'abstenir éternellement question de foi, j'imagine sans peine que ça ne tiendrait pas éternellement. Mais je sais que je sortirais de mon intention avec une adulte, sans forcer ou manipuler personne, en dehors de ce cadre j'y verrais ni option ni désir tangible.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#257163
Oliv72 a écrit : 09 mars 2024, 08:04
En écrivant cela, je pense aux crimes pédophiles dans l'Eglise : à force de réprimer leur sexualité, des hommes de religion se sont adonnés au pire qu'il soit. C'est vrai aussi chez les femmes (cf. "La religieuse" de Diderot).
Enfin, je m'écarte un peu du thème central du topic jugeront certains.
Je pense qu'on se méprend là-dessus : ces gens ne deviennent pas pédophiles à force d'être frustrés. Ils ont certainement choisi la voie de l'Eglise pour la proximité avec les enfants. Comme on trouve aussi quelques pédophiles dans l'éducation nationale : ils choisissent des métiers où ils vont être au contact des enfants. Pour l'Eglise, en plus, ils ne subissent pas l'obligation d'être en couple pour se cacher. C'est tout bénèf pour eux !
Bon, mon propos semble cynique mais je pense vraiment qu'on voit le problème à l'envers. La frustration n'a jamais personne au crime. Ou alors c'est que cette personne a d'autres problèmes à régler. Que l'envie puisse pousser à changer de sexualité, par exemple (en prison il y a des cas d'homosexualité consentie) : pourquoi pas. Mais quand on en arrive à prendre son plaisir en faisant du mal, c'est autre chose et ce n'est pas la frustration qui fait ça. Enfin je ne crois pas.
Alexandra aime ça