- 19 mai 2010, 09:52
#24829
Merci, Lorelei ...
Toujours conditionnée, j'ai mené les études "autorisées" , bac+8, thèse.... Entre temps j'ai pris mon indépendance , pu constater que ma soeur, à son tour adolescente, faisait tout ce qu'elle voulait... Ma thèse soutenue, j'ai résilié mon travail, sous-loué mon appart , et suis partie à 20.000 km de là rejoindre celui qui allait devenir mon mari, parfaite et totale mésalliance puisqu'il était juif, d'origine étrangère (famille expulsée d'Egypte sans le moindre kopeck lors des conflits israélo-palestiniens). Il n'avait même pas demandé ma main à mon père en mettant des gants beurre frais. Pas un mot plus haut que l'autre, mais légère radicalisation de mon comportement tout de même...
Nous fûmes néanmoins heureux et eûmes beaucoup d'enfants (enfin, 3, des filles, tiens...).
Toujours habituée à être lisse, parfaite... j'ai été pendant 22 ans une épouse lisse, parfaite, suractive... incapable d'exprimer ce qui pouvait parfois la chiffonner... le mutisme étant la seule manifestation extérieure de mon désaccord, jusqu'au jour où la cocotte-minute a de nouveau explosé. Dommage pour nous, dommage pour les enfants.
Ma soeur n'a pas vu la fin de l'histoire, elle est décédée il y a treize ans. Non sans m'avoir dit avec un peu de mépris que finalement, je n'avais su que "répéter l'histoire de nos parents". Ca n'a pas réchauffé nos relations. Elle avait pourtant parfaitement perçu la "différence de traitement", puisqu'elle en a parlé à idiot compagnon. Ne l'avait pas si bien vécu que ça, mais n'en avait pas pour autant, "cassé le morceau" à nos parents une fois adulte. Après son départ mes parents n'ont pas changé leur fusil d'épaule, ni réalisé qu'ils étaient passé à côté de moi, ni montré le moindre intérêt à leurs petites-filles.
C'est très difficile d'en vouloir à quelqu'un qui est mort. Ca a un côté indécent. Je ne me le suis pas permis, pas plus que je me suis autorisée à "vider mon sac" auprès de mes parents , pour les "ménager". Et aussi parce que j'étais incapable de prononcer ces choses là. Ce faisant j'ai sûrement fait l'une des plus grosses "c.. " de ma vie. je viens seulement de commencer à la réparer, me permettant de comprendre le cheminement inconscient de ma pensée. Persuadée de mon manque d'intérêt, je me sentais obligée de "tout accepter", "faire n'importe quoi" pour qu'on me (re)garde. Par rapport à tous les hommes que j'ai pu admirer, dont j'aurais voulu être aimée, je me suis comportée comme le célèbre "ver de terre amoureux d'une étoile"...
En me relisant, Dante, je me rends compte que c'est surtout moi que j'ai "psychanalysé", enfin, je n'avais pas la prétention de faire une chose pareille avec toi. T'ai-je, ce faisant, entr'ouvert une petite fenêtre pour mieux comprendre ta situation et ta sensation de "nouille"? Je l'espère. C'est une sensation que j'ai toujours eue, du plus loin que je souvienne... malgré des "succès" analogues aux tiens même si dans des domaines différents.
Si une petite incursion dans cette direction t'enlève ton syndrome de "nouille" plus tôt qu'à moi, c'est vraiment tout le bonheur que je te souhaite, parce qu'avec un tel talent, un tel esprit, tout est là pour qu tout aille bien, quand tu auras trouvé le blocage et fait le nécessaire pour le lever. ... Aucun besoin de faire 10 ans de psychanalyse pour ça, je n'ai pas d'actions dans la thérapie comportementale, mais je trouve ça génial parce que clair et rapide.
Bon courage...
Tartuffe
(warf... dans mon lycée, il n'y avait que des filles, c'était public mais c'était les années 70 à Paris... contrairement à l'époque où seuls les hommes jouaient, y compris donc les rôles de femmes, j'ai incarné ce personnage en jouant la pièce de Molière...) Ca devait être un signe mais je ne l'ai pas vu... :boulet:
Dio, dammi l'umiltà di accettare le cose che non posso cambiare, il coraggio di cambiare le cose che posso cambiare, e l'intelligenza sufficiente per distinguere i due tipi di cose. S. Francesco di Assisi