[traviata]

J'avais déjà créé un topic "dire, avouer, révéler, confier" ... puisque c'est un point crucial pour beaucoup ici de "le" dire. "avouer", non, on avoue un crime, et ce n'en est pas un ! Révéler, confier ... j'aime mieux, ça dit aussi aussi qu'on a confiance en la personne à qui on le dit.

On est tous d'accord sur le fait que vous ne vous réduisez pas à votre VT, vous avez tous et toutes votre personnalité .. et par ailleurs vous êtes vierge, état qui ne demande qu'à disparaître. Mais c'est vrai que de nos jours, ça peut passer plus ou moins bien selon l'interlocuteur. Et puis dire qu'on est vierge à 20/25 ans à la trentaine, ou à la quarantaine, on peut dire tout ce qu'on veut, ce n'est tout de même pas la même chose, inutile de se voiler la face. En même temps, quand je lis "j'ai des opportunités, que je ne saisis pas tellement j'ai peur de devoir dire un jour "je suis vierge" sans pouvoir prévoir la réaction et les conséquences, ça me donne une sensation de gâchis effroyable ...

Je reste persuadée de deux choses :
- il n'y a pas d'age pour être c0n ou intelligent, à tout age vous pouvez effectivement tomber sur un crétin ou une idiote, qui va mal réagir, ricaner, voire éclater de rire. Il y en a ici à qui c'est arrivé. Et la perspective de cette "possibilité" a de quoi glacer les élans les plus courageux.
- toutefois, plus on avance en age, plus on se rend compte que tout dans la vie n'est pas binaire, ni évident. Et ça rend malgré tout plus tolérant.

Il y a des possibilités de se faire une idée de l'ouverture d'esprit de qqun. Avec des gens qui ont des avis péremptoires sur tout, qui ne sont pas ouverts à la discussion, à la capacité de nuancer leur jugement voire de changer d'avis, en parlant de politique, de religion, ou autre sujet un peu "sensible", on peut légitimement se demander comment ils vont réagir. On peut tester ...

Sans oublier qu'on peut aussi ne pas le dire. D'autant que tout le monde ne vous demande pas votre "CV amoureux" au début d'une relation. Et sachant que toute "première fois" reste une première fois, émouvante et stressante, même quand ce n'est pas LA première fois. On m'objectera que c'est plus facile pour un homme que pour une femme sur un plan strictement physiologique, ce n'est pas faux, d'autant que plus on le fait tard, plus ça semble insurmontable... Pourtant, c'est on ne peut plus naturel, même tardivement, je peux vous l'assurer pour l'avoir vécu.

Je propose donc qu'on centralise ici
- les révélations qui se sont bien passées
- celles qui se sont mal passées, et comment on aurait pu l'éviter (ça peut servir pour la prochaine fois)
- vos appréhensions, vos peurs, et on essaiera de trouver de quoi les combattre. La peur liée à l'aveu, et les peurs que vous avez de "mal" faire.

Les peurs , on ne les surmonte que si on les affronte, et pour ça il va falloir en parler. C'est sans doute un des meilleurs endroits pour le faire, ici, sur ce forum. Bon courage, on vous écoute et on vous répond.

[jujue]

Merci Traviata pour ce topic ! J'ai pas 40 ans ou plus mais je me permets de répondre quand même.

J'ai donc révélé une fois ma virginité à un garçon avec qui je pensais franchir le cap. Il a été un peu surpris mais une surprise légitime (une réaction du genre "vraiment ?" et "tu es sûre de vouloir faire ça avec moi ?"). Bon par contre, passé la surprise, il est quand même parti... Mais vu sa réaction initiale et le fait qu'après on ait continué à se câliner pendant plusieurs mois, j'en viens à penser qu'il est parti pour d'autres raisons (toujours mystérieuses pour moi... mais il avait aussi des problèmes, il m'a dit que c'était pour ça, maintenant où est la vérité ?).

C'est vrai que ça m'a refroidie et que j'ai un peu peur de me confier à nouveau (pour utiliser un terme que Traviata préfèrera à "avouer"). Mais, d'un autre côté, plus je lis le forum et moins ça m'effraie. Je pense que de savoir que beaucoup de personnes sont dans le même cas que moi (ce que je ne savais pas quand j'ai connu ce garçon) me rassure quelque part. Je me dis que nous ne sommes pas tant que ça des extraterrestres ! Aussi, j'ai réalisé que finalement, c'est pas si grave et que si je rencontre quelqu'un assez mature, ça devrait bien se passer.

Il me reste quand même la peur de le faire fuir une seconde fois, car même si je pense qu'avec quelqu'un de compréhensif il n'y a pas de raison que ça foire, on ne peut jamais totalement prévoir la réaction de quelqu'un. Confier quelque chose comme ça c'est très intime, et se dévoiler fait toujours peur.
J'ai aussi un peu peur de la relation elle-même, d'avoir mal et tout ça. Et puis, j'ai toujours cette sensation que le gars qui devra "s'y coller" aura tout le sale boulot à faire... là-dessus je suis bien consciente de voir les choses sous un mauvais angle, car ça peut aussi être pris comme quelque chose de précieux mais bon. Sur ce point là, je suis toujours "complexée".
Un de mes meilleurs amis m'avait dit que ça le dégouterait de tomber sur une vierge, ce qui avait provoqué chez moi un certain malaise et me faisait encore plus peur (si vous vous rappelez ma présentation, j'en avais parlé). Il m'a avoué récemment qu'il voulait juste tester ma réaction car il voulait me faire cracher le morceau (j'ai mis deux ans à lui dire que je l'étais, et encore c'était sous-entendu et il l'avait compris depuis le début). Ça m'a rassuré de savoir qu'en fait ça ne le dégouterait pas du tout, il m'a dit que s'il se retrouvait dans ce cas là il prendrait juste plus son temps et ferait attention.

Par ailleurs, j'ai passé le cap des 25 ans donc maintenant je me dis que le prochain c'est celui des 30 ans et j'espère que je me serais débarrassée de ma virginité à ce moment-là.

[YLB]

Dans mes appréhensions et mes peurs, c'est de le dire par honnêteté et parce que ça peut expliquer ma personnalité mais que cela devienne un gros panneau warning clignotant au dessus de ma tête "Ce gars n'a jamais été avec quelqu'un, il doit bien y avoir une raison" combiné à un truc du style "AAaahhh! C'est pour ça qu'il..."
Bref, d'être catalogué comme une anomalie, d'avoir une sorte de maladie contagieuse qui agit comme un repoussoir définitif et me classe dans la case "personne avec qui discuter mais pas plus" pour la gente féminine et "pauv' gars resté au stade du collège" pour la gente masculine.
Et les petites phrases entendues à droite et à gauche du style "- Et toi, tu te verrais avec quelqu'un pour qui tu serais la première? - Oh non! T'imagines un peu... *rires moqueurs* ne sont pas là pour m'aider à penser le contraire, surtout quand elles viennent de personnes que je tiens en estime.
Du coup je ne le dis qu'à de très rares personnes qui me sont très proches (ou au corps médical si nécessaire) et explique que ce n'est pas le manque de sexe qui me met mal à l'aise, c'est tout ce qui va avec, l'impression d'être incomplet, d'avoir un quotidien émotionnel très restreint et répétitif.

[Apatch]

Et puis, j'ai toujours cette sensation que le gars qui devra "s'y coller" aura tout le sale boulot à faire...

Hum, faire l'amour avec son partenaire il y a quand même pire comme boulot :manga:

Je l'ai annoncé très vite. On passait le weekend ensemble et je voyais bien que j'étais complètement bloquée. J'ai préparé un peu l'annonce en lui disant que le lendemain il fallait que je lui dise pourquoi j'étais si coincée et qu'il y avait une raison qui n'avait rien à voir avec lui. Du coup, il s'en doutait un peu. Bref le lendemain, je tremblais, mais je l'ai dit. Il n'a eu aucune réaction négative, il m'a dit des choses très gentilles et on a continué tranquillement notre petit bonhomme de chemin ensemble.
Au final, j'ai passé le cap à peine 2 semaines après les débuts et on a fêté récemment nos 3 ans. :)

[Lereveur]

Dans un certain sens, mon propre cas (et celui des autres membres qui ont fait de même) est doublement compliqué : il faut dire que d'une part que je n'ai jamais eu de petite copine (et les relations associées), ce qui reste une blessure profonde, pas un crime, mais qui comme cela a déjà été dit peut passer comme suspect, mais bon, passe encore...

Et d'autre part, si la question porte sur la première fois, il va bien falloir répondre que je suis passé par une escort girl avant... Incontournable puisque j'essaye autant que faire se peut d'être honnête, mais cela risque de me couper des femmes qui ne comprendront pas le pourquoi du comment et / ou qui ont un jugement moral bien arrêté là-dessus, sans connaître la réalité...

[jujue]

Et puis, j'ai toujours cette sensation que le gars qui devra "s'y coller" aura tout le sale boulot à faire...

Hum, faire l'amour avec son partenaire il y a quand même pire comme boulot :manga:

Oui mais c'est plus marrant avec quelqu'un qui saura faire quand même :)

[traviata]

Vous avez plein d'idées préconçues dictées par la "dictature de l'orgasme" faut assurer, faut jouir, faut faire jouir... il se passe aussi deux ou trois trucs au niveau cœur et tête, c'est pas tout au dessous de la ceinture.

C'est aussi marrant d'initier, c'est génial de sentir qqun découvrir ... de lui offrir plaisir et bonheur, rien de d'y penser plus de trois ans après ça me met des papillons dans la tête.

[cagibi]

Depuis un moment, je pense à une situation un peu idéale, où je n'aurais pas à dire l'entière vérité. Le fait de parler de blocages ou d'une vie peu remplie affectivement devrait suffire amplement, et ce serait déjà beaucoup dévoiler.
En même temps, arrivée à un stade d'intimité avec quelqu'un en qui, j'espère, j'aurais confiance, je me dis aussi que de tout dire serait préférable, mais comme il reste cette petite honte de n'être pas accomplie de ce point de vue-là.
Comme l'a dit Traviata, l'âge avançant, la tolérance dans une diversité d'expériences, de situations, a priori aussi, donc quelqu'un de compréhensible, suffisamment mûr, et ouvert saura faire passer l'affaire de manière plus simple, et douce.

Et je suis aussi de plus en plus persuadée que ceux ou celles qui sont mal à l'aise avec la situation, partent en courant, deviennent agressifs ou autre, c'est à eux de leur renvoyer leurs problèmes et blocages. Mais arriver à une telle situation aurait de quoi provoquer déception, voire grande souffrance ou de nouveau blocage.

J'imagine aussi qu'une histoire plus spontanée puisse arriver, avec moins de temps pour se connaître, dans ce cas, je ne pense pas "avouer", mais la confiance devra être présente malgré tout.

[traviata]

Ne pas dire l'entière vérité, tu as mis le doigt là où il faut, Cagibi.
je ne vais pas faire l'apologie du mensonge ou de la dissimulation, mais il y a des non-dits tellement éloquents, et en plus des choses qui n'ont pas toujours besoin d’être mises en mots, disséquées, étalées ...

Avec mon compagnon, sans jamais "demander son CV", j'ai dû, je ne sais plus trop pourquoi ni comment, lui demander s'il avait déjà vécu avec qqun. J'ai senti , je ne dirais pas une telle gêne, ce n'était pas ça, mais une telle rétraction, une telle souffrance, que j'ai vite changé de sujet, et je n'ai jamais plus reposé la question. Rien n'a jamais été dit, mais je l'ai toujours senti, et d'autres éléments l'ont confirmé, mais franchement, qu'est-ce que ça peut faire ? Je l'aime tel qu'il est, et peut-être encore plus à cause de ça.

[Manners]

A chaque fois que tu parles de ton couple Traviata ça me met vraiment du baume au cœur et ça me fait un peu rêver je l'admet.

J'ai récemment discuté avec une amie qui a fait quelques rencontres grâce à des sites de rencontres, elle me parlait d'un gars qu'elle avait bien apprécié et qui l'avait embrassé. Elle me dit que le mec n'embrasse pas très bien et qu'il est très maladroit .
Je monte aux créneaux et je lui dit que peut être il n'avait pas bcp d'expérience ou que ça faisait longtemps qu'il n'avait rencontré quelqu'un . Elle me répond "ben quand même il avait 30 ans".

Je n'ai rien dit et ai changé de sujet mais ça m'a découragé d'entendre ça (surtout de sa part car c'est quelqu'un de super top). Et ça me met encore plus la pression de me dire que le jour où je pourrais embrasser quelqu'un je vais me faire griller directement.