Tyrus a écrit : ↑09 déc. 2019, 21:47
Lux a écrit : ↑09 déc. 2019, 19:40
Pas de bol : on est motivés.
C'est dommage qu'il n'y ait pas eu de telles motivations en mai 2017.
Parce que bon voter Emmanuel Macron et ensuite lui reprocher d'appliquer son programme... à un moment faut se poser des questions sur sa santé mentale. Je ne dis pas que c'est ton cas hein. Mais quand je vois l'ampleur de la mobilisation il y a forcément un nombre non négligeable de personnes qui ont voté pour lui dès le début et pas uniquement par rejet de Marine Lepen au second tour.
Quant aux violences il y en a des deux côtés.
Je me suis amusé plusieurs fois à comparer les vidéos tronquées de part et d'autres avec les vidéos complètes qui elles te donnaient le vrai contexte. Les GJ ne sont pas tout blanc non plus.
Je rappelle quand même qu'au premier tour en 2017, 8 Français sur 10 n'ont pas voté pour Macron. Tout dépend de comment tu regardes les chiffres, hein :
https://blogs.mediapart.fr/clab/blog/08 ... -resultats
Son score au premier tour était loin d'être écrasant, surtout si on prend en compte une abstention toujours assez élevée. Il faut arrêter de prétendre que la démocratie a parlé, qu'on n'a plus rien le droit de dire une fois qu'un type a été élu, quand on voit finalement combien de Français ont fait ce choix-là.
Pour les législatives, c'est encore autre chose : l'inversion du calendrier, lors du passage au quinquennat, n'avait qu'un seul but, empêcher les cohabitations. Ça a marché. On sait tous qu'un président qui vient d'être élu bénéficie nécessairement du "bénéfice du doute".
Quant au fait qu'il applique son programme : pardon, mais Macron a vociféré pendant la moitié de la campagne présidentielle qu'il n'avait pas de programme, en mode christique. Il a été beaucoup moins clair qu'un Fillon (par exemple) sur la question des retraites, sur celle du droit du travail, etc.
Perso, je n'ai pas été dupe, puisque je n'ai voté pour lui à aucun des deux tours.
Mais la démocratie ne se limite pas aux élections : voilà qui serait bien triste. Surtout la démocratie telle qu'on nous la vend, sous la Ve République qui était adaptée, en 58, à de Gaulle, mais qui n'est plus du tout adaptée à la société dans laquelle on vit et au besoin de représentation de la population, qui a fortement changé.
Un président élu sous la Ve a tous les pouvoirs. Ce n'est pas démocratique, déjà, en soi ; sans compter les entraves très graves à la séparation des pouvoirs, permise par la Constitution.
La révolution, je ne dis pas qu'elle ne doit venir que de la rue, mais il est illusoire de croire qu'elle ne doit venir que des urnes, quand on sait à quel point les urnes sont délaissées et manipulées, notamment par les médias (qui passent leur temps en ce moment à trouver des usagers en colère face à la grève et qui se retrouvent comme des c*ns parce que la majorité des gens répondent : ah nan mais ils ont raison, qu'ils continuent).
On ne peut pas vivre un moment aussi important (malgré les réserves que j'ai pu exprimer face à ce mouvement) que la mobilisation des gilets jaunes et simplement dire "ah bah fallait voter autrement". Déjà, il y en a des tas qui estiment que personne ne représente leurs idées : tout est très codifié en politique, et les programmes semblent très éloignés des réalités concrètes. Non, tout le monde n'a pas lu les programmes dans le détail — de toute façon une bonne partie de la population n'est pas toujours en mesure de saisir ce qu'une ligne de programme pourra donner, dans le réel, justement parce que tout est savamment réfléchi pour que cela reste peu clair, peu concret, pas du tout en prise avec les réalités.
Donnez de la démocratie représentative et participative, et vous verrez que les gens participeront. Ils le font déjà, d'ailleurs, via des associations, des syndicats, des mobilisations ponctuelles pour défendre des causes particulières (aéroport Notre-Dame des Landes, projet Europacity, même le grand débat organisé par Macron pour se mettre en scène a été source de mobilisation pour beaucoup de citoyens).
Le système est grippé, c'est une certitude. On ne s'en sortira pas en disant simplement : les urnes ont parlé, comme s'il ne s'agissait que ça. Dieu merci, la démocratie, c'est bien plus large que ça, ce n'est pas que le droit de vote — crois-moi, s'il n'y avait eu que le droit de vote, on aurait pu attendre bien longtemps avant d'avoir des congés payés, des semaines de 39 puis 35h, la sécurité sociale, j'en passe et des meilleures.