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par Mystique
Femme de 30 ans vierge
#256179
Frappée par l'insomnie, j'espère que vous passez une meilleure nuit que moi :blush: :innocent:

J'ouvre ce topic suite à une seance avec ma psy dont les propos m'ont un peu décontenancée.

Je la consulte principalement pour des problèmes d'ordre familial et parfois amicaux, mais j'ai récemment admis le fait que je n'avais jamais eu de rapports et ça a vraiment eu l'air de la surprendre.
Elle a posé la question plusieurs fois pour être sûre de comprendre, elle s'est assurée de l'absence d'un manque de désir etc ... En bref, elle avait l'air très étonné.

Par la suite, elle m'a demandé pour quelles raisons je n'avais pas sauté le pas. J'ai expliqué que c'était multifactoriel, mais entre autres, que j'avais réellement besoin de me sentir en confiance. J'ai rajouté que je ressentais aussi le besoin d'être aimée ou au moins de compter pour la personne et que pour le moment, les circonstances n'avaient jamais été favorables.


Elle en a déduit que je sacralisais le sexe et m'a demandé de réfléchir à la vision que j'accordais au sexe. Selon elle, cette sacralisation implique des fausses croyances qui et conditionnent l'acte à des circonstances extérieures, jamais réunies.

J'ai répondu que je ne me voyais pas le faire avec une personne lambda mais elle insistait sur le fait que je devais y réfléchir.


D'une part, je conçois effectivement que ma conception manque de légèreté et que mes peurs (intimité, peur d'être jugée, maltraitée etc ..) s'atténueraient pour peu que je cesse de "sacraliser" le sexe.

D'autre part, je ne crois pas que tout le monde soit nécessairement attiré par les relations sans lendemain pour diverses raisons. Est-ce que toute personne, non intéressée par ces relations, serait suspecté de sacraliser le sexe ? Et dans l'absolu, pourquoi n'ai-je pas le droit de vouloir lier le sexe aux sentiments ?

En plus, c'est justement parce que j'ai énormément de mal à faire confiance et que j'ai peur d'être maltraitée que j'ai ce besoin obsessionnel d'être aimée par un potentiel partenaire.
Je suis consciente que ça ne me prémunit pas totalement contre les mauvais traitements, mais cela me rassure déjà beaucoup ... :sweat_smile:

Du coup, je suppose que j'avais juste besoin d'être rassurée sur le fait que j'avais simplement le droit de ne pas avoir envie de coucher avec un inconnu, sans que cela veuille dire que je "sacralise" l'acte ?
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par Eno
Homme de 41 ans non vierge
#256182
Le rapport à la sexualité est quelque chose de profondément intime, je ne crois pas qu'on puisse vraiment définir de règle absolue, si ce n'est celle du consentement réciproque. Évidemment que non, avoir besoin d'une intimité forte et d'une grande confiance, ne fait pas de toi un OVNI ! C'est le cas de plein de gens, probablement la majorité. C'est absolument normal. Encore plus pour une première fois. Et je ne pense pas qu'on "sacralise" le sexe si c'est le cas. Ce sont juste des préférences et des aspirations, propres à chacun, correspondant à sa personnalité et son parcours de vie. Chacun voit les choses comme il l'entend. Par contre si cela se mélange à des peurs, que ça devient bloquant, là oui il faut peut-être travailler dessus pour les dépasser, si tu aspires à franchir le pas bien sûr.
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par Karolina
Femme de 36 ans non vierge
#256185
La sacralisation du sexe c'est un truc récurrent chez les VT (si tu tape sacralise ou sacralisation dans la recherche tu auras plein de résultats)

Après comme tu dis c'est multifactoriel et il y a une part de problèmes sociaux avec diverses anxiétés, mais y a une marge entre ne pas vouloir coucher avec un inconnu et ne trouver personne d'assez bien pour ne pas avoir sauté le pas à un âge tardif.
Plus la 1ere fois tarde, plus on sacralise ce truc en effet, donc ca peut être la cause ou la conséquence de la VT.
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par Amelie
Femme de 43 ans vierge
#256186
Je trouve que ta psy se trompe, je dirai que ce n’est pas la bonne personne pour discuter de ce sujet. Même en absence de traumatismes, il y a des personnes qui ont besoin d’une forte connexion pour ressentir de l’attirance. Cela ne veut pas dire qu’ils sacralisent le sexe. Je trouve que c’est normal de ne pas accepter son interprétation et j’espère qu’elle sera plus à l’écoute la prochaine fois si tu veux creuser le sujet davantage avec elle.
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par Mellow
Femme de 36 ans vierge
#256190
Je pense aussi que ta psy a tort... je vais expliquer après. Ma psy ne m'a pas pris la tête avec ça, peut-être parce que je lui ai dit que les relations amoureuses n'avaient jamais été une priorité pour moi. En tous cas, elle est très chill et ne m'a pas demandé de réfléchir là-dessus. Pas de questions de sa part sur le désir. Thank God.

En plus, c'est justement parce que j'ai énormément de mal à faire confiance et que j'ai peur d'être maltraitée que j'ai ce besoin obsessionnel d'être aimée par un potentiel partenaire.
Je suis consciente que ça ne me prémunit pas totalement contre les mauvais traitements, mais cela me rassure déjà beaucoup ... 
Dans ce cas, il ne s'agit pas de sacralisation du sexe mais de besoin de sécurité, un cadre sécurisant (amour, confiance, soutien). Ce qui est tout à fait normal, c'est sain de privilégier son confort émotionnel et physique. Rien à voir avec ta définition du sexe ou si ?

Larousse a écrit : Sacraliser :  
1. Revêtir quelqu'un, quelque chose d'un caractère sacré, les considérer comme sacrés.
2. Placer quelque chose très haut dans une échelle de valeurs. (Ex : sacraliser le repos)

Sacré :
1. Qui appartient au domaine séparé et inviolable du religieux et qui doit inspirer crainte et respect.
2. Se dit des sentiments de crainte et de respect inspirés par les choses qui sont l'objet d'une révérence religieuse.
3. Qui a un rapport avec la religion, l'exercice d'un culte.
4. À qui l'on doit un respect absolu, qui s'impose par sa haute valeur. (Synonymes : révéré, sacro-saint, vénérable)
5. Qui revêt une importance primordiale et à quoi il ne faut pas toucher.
6. Indique un très haut degré dans l'excellence, ou au contraire marque la péjoration (ex : vous êtes un sacré menteur).
Mystique, est-ce que tu te reconnais là-dedans ? 🤔
Moi pas du tout. Et pourtant je suis VT (ou presque... blurry lines), je ne vois pas du tout le sexe de cette manière.

D'autre part, je ne crois pas que tout le monde soit nécessairement attiré par les relations sans lendemain pour diverses raisons. Est-ce que toute personne, non intéressée par ces relations, serait suspecté de sacraliser le sexe ? Et dans l'absolu, pourquoi n'ai-je pas le droit de vouloir lier le sexe aux sentiments ?
Voilà ! Je pense que si tu souhaites poursuivre cette discussion avec elle, tu devrais lui redire le paragraphe ci-dessus. Les plans d'un soir ne sont pas pour tout le monde. Certains n'arrivent pas à avoir du plaisir dans ces conditions. Sans être sacré, l'acte sexuel n'est pas bénin, surtout quand on est vierge.
Je pense que ta psy, comme beaucoup de gens en couple depuis longtemps, n'a pas conscience de la difficulté de trouver chaussure à son pied.
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par RenarRelou
Homme de 33 ans vierge
#256191
Je suis d'accord avec mes VDD. Il semble que tu aies surtout besoin de confiance et de sécurité avec quelqu'un. Bref, de le connaître bien. Et c'est tout à fait normal.

J'avais parlé avec ma psy d'un terme que j'avais trouvé récemment : "Demisexuel". La définition se dit d'une "personne qui ne ressent de l'attirance sexuelle qu'après avoir formé un lien émotionnel fort avec une autre personne." (source Wikipedia, désolé les profs ^^'). Ma psy m'a alors dit que beaucoup de personnes devaient être demisexuelles (en mode, c'est normal).

Après, on a tous plus ou moins d'anxiété et le besoin de se sentir en sécurité. Peut-être qu'on met les rapports entre deux personnes sur un piédestal quand on est vierge tardif. Juste, je trouve ça normal de prendre le temps d'avoir un rapport comme on le souhaiterait, en total accord avec soi-même et la personne avec qui on le fait. Peut-être que ta psy veut faire diminuer ton appréhension, en revanche il n'y a pas vraiment de quoi se dépêcher je pense.

À chacun son rythme pour se découvrir et découvrir les autres.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#256204
Je suis d'accord avec ce qui a été dit, mais on peut aussi imaginer que ta psy t'a fait réfléchir à ça simplement pour lancer une réflexion sur ce que tu ressens, ce que tu attends de tes relations intimes. Elle aurait peut-être pu dire autre chose, mais elle cherchait peut-être simplement à te faire cogiter (et ça marche, puisque ton thread prouve que tu y réfléchis, et c'est bien !).
Je rejoins Karolina : avoir besoin d'une connexion réelle avec quelqu'un ne veut pas dire que tu sacralises le sexe. En revanche, n'avoir pas réussi à trouver quelqu'un d'assez bien pour le faire, jusqu'à devenir vierge tardif, c'est peut-être malgré tout qu'il y a une forme de sacralisation (ce qui est relativement fréquent lorsqu'on imagine une chose qu'on ne connaît pas et qui nous fait un peu peur).

Maintenant, c'est vrai, il y a plein de sortes de sexualités différentes, et il n'y a rien de honteux au fait de lier impérativement le sexe aux sentiments, ou à une connexion humaine réelle. Tout le monde ne peut pas considérer le sexe comme une simple partie de tennis. N'hésite pas à le dire aussi à ta psy, si toutefois tu arrives à lui en parler. Il n'est pas impossible aussi que ta psy ait une autre vision de la sexualité, qui ne te correspond pas. Auquel cas, il faudra au moins qu'elle puisse entendre ta vision des choses.
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par jujue
Femme de 36 ans non vierge
#256226
Salut Mystique,

Je suis toujours mal à l'aise avec les réactions étonnées de professionnels de santé en ce qui concerne la VT, parce que je trouve que cette réaction seule peut provoquer encore plus de peurs, du moins les "valider", chez une personne potentiellement déjà affectée par ce fait. Maintenant, je suis d'accord avec Lux qu'elle ait pu faire ça pour te faire réfléchir bien que je trouve qu'il y a d'autres moyens plus doux de le faire. Cependant, je n'étais pas là pour voir la réaction de ta psy donc ce n'est qu'une interprétation de ma part (et une identification également, car j'avais parlé de ma VT à une gynéco quand j'avais environ 20-22 ans et sa réaction inappropriée m'avait marquée).

Je crois que si j'étais encore vierge et que j'en parlais à ma psy, elle essayerait surtout de décortiquer avec moi les peurs qui peuvent se cacher là-dessous. On peut être VT sans sacraliser le sexe il me semble, c'était d'ailleurs mon cas. Ce n'est pas quelque chose que j'ai sacralisé, c'était plus la conséquence d'un manque de confiance en moi et d'une honte. Et au plus j'avançais dans l'âge, au plus il était plus difficile de franchir le pas et d''avouer" que je n'avais jamais connu d'hommes avant. Un cercle vicieux... car plus j'attendais et pire c'était dans ma tête.

Tu as parlé de la peur de l'intimité, du jugement et de la maltraitance... j'imagine que c'est ce qu'elle doit t'aider à déconstruire. Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de mal à avoir besoin de sentiments pour partager l'intimité de quelqu'un, c'est même quelque chose d'assez courant et pas gênant selon moi tant que ça ne couvre pas des traumatismes plus profonds (qui là, méritent d'être travaillés).
par Mellow
Femme de 36 ans vierge
#256246
J’ai du mal avec l’utilisation banalisée du terme « sacraliser ». J’ai été élevée dans une famille chrétienne (ma mère surtout, fervente croyante et pratiquante qui m’emmenait à l’église tous les dimanches) et je n’ai jamais considéré le sexe comme un truc sacré qui doit garder une forme de pureté ou doit être fait dans certaines conditions. Le mot « sacraliser » ne fait pas partie de mon vocabulaire. Et je ne prends pas tout au pied de la lettre, hein :sweat_smile:

“Lux” a écrit :Je rejoins Karolina : avoir besoin d'une connexion réelle avec quelqu'un ne veut pas dire que tu sacralises le sexe. En revanche, n'avoir pas réussi à trouver quelqu'un d'assez bien pour le faire, jusqu'à devenir vierge tardif, c'est peut-être malgré tout qu'il y a une forme de sacralisation (ce qui est relativement fréquent lorsqu'on imagine une chose qu'on ne connaît pas et qui nous fait un peu peur).
Euh… tu parles juste pour Mystique ou pour tout le monde ? Je demande car je ne me reconnais pas dans la « sacralisation » du sexe. Il y a une grande diversité de profils ici, je ne t’apprends rien. Je tique quand tu dis que le fait de ne pas avoir trouvé une personne assez bien à un âge considéré comme tardif signifie tout de même qu’on met le sexe sur un piédestal ou dans une catégorie sacrée. Ça me fait tiquer parce qu’on répète sur le forum à quel point c’est difficile et laborieux de trouver un partenaire amoureux (ou même sexuel pour les hommes). Mystique et moi sommes différentes l’une de l’autre mais nous avons un point en commun : nos complexes physiques. Je côtoie très peu de célibataires dans mon quotidien, c’est le lot de pas mal de gens ici, et c’est encore plus compliqué de plaire aux rares que je côtoie ou croise. J’ai vite lâché l’affaire sur les sites de rencontres car c’était décevant, stressant et vide de sens au bout d’un moment. Je ne veux pas m’acharner sur ton commentaire et celui de Karolina (on va encore croire que je suis méchante sur le forum, je parle de tout le monde quand je dis « on ») mais c’est surprenant.
Je pourrais écrire des pages sur ma vision de la sexualité, mais pour faire court : ce n’est ni une priorité, ni une course contre la montre, ni une angoisse (malgré une appréhension des MST non anxiogène), ni une étape fondamentale dans ma vie. N’ayant jamais eu de connexion forte romantique et/ou sexuelle réciproque avec un homme, bah me voici VT à 36 ans 🤷‍♀️
Je veux bien que sa psy la fasse réfléchir mais pas qu’elle insiste en « imposant » le mot sacralisation… surtout au vu des raisons évoquées par Mystique.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#256249
Mellow a écrit : 15 janv. 2024, 20:54
“Lux” a écrit :Je rejoins Karolina : avoir besoin d'une connexion réelle avec quelqu'un ne veut pas dire que tu sacralises le sexe. En revanche, n'avoir pas réussi à trouver quelqu'un d'assez bien pour le faire, jusqu'à devenir vierge tardif, c'est peut-être malgré tout qu'il y a une forme de sacralisation (ce qui est relativement fréquent lorsqu'on imagine une chose qu'on ne connaît pas et qui nous fait un peu peur).
Euh… tu parles juste pour Mystique ou pour tout le monde ? Je demande car je ne me reconnais pas dans la « sacralisation » du sexe. Il y a une grande diversité de profils ici, je ne t’apprends rien. Je tique quand tu dis que le fait de ne pas avoir trouvé une personne assez bien à un âge considéré comme tardif signifie tout de même qu’on met le sexe sur un piédestal ou dans une catégorie sacrée. Ça me fait tiquer parce qu’on répète sur le forum à quel point c’est difficile et laborieux de trouver un partenaire amoureux (ou même sexuel pour les hommes). Mystique et moi sommes différentes l’une de l’autre mais nous avons un point en commun : nos complexes physiques. Je côtoie très peu de célibataires dans mon quotidien, c’est le lot de pas mal de gens ici, et c’est encore plus compliqué de plaire aux rares que je côtoie ou croise. J’ai vite lâché l’affaire sur les sites de rencontres car c’était décevant, stressant et vide de sens au bout d’un moment. Je ne veux pas m’acharner sur ton commentaire et celui de Karolina (on va encore croire que je suis méchante sur le forum, je parle de tout le monde quand je dis « on ») mais c’est surprenant.
Je pourrais écrire des pages sur ma vision de la sexualité, mais pour faire court : ce n’est ni une priorité, ni une course contre la montre, ni une angoisse (malgré une appréhension des MST non anxiogène), ni une étape fondamentale dans ma vie. N’ayant jamais eu de connexion forte romantique et/ou sexuelle réciproque avec un homme, bah me voici VT à 36 ans 🤷‍♀️
Je veux bien que sa psy la fasse réfléchir mais pas qu’elle insiste en « imposant » le mot sacralisation… surtout au vu des raisons évoquées par Mystique.
Je suis navrée si ma remarque t'a blessée. C'était, il est vrai, une généralisation qui n'est peut-être pas si juste.
C'est ma vision des choses à vrai dire. Je pense que j'ai beaucoup voulu attendre quelque chose qui serait génial, qui aurait du sens, et qu'au fond j'ai fini par faire tout le contraire pour "conjurer le sort".
Peut-être que parfois on ne trouve pas de personne qui nous plaise, c'est sûr. Peut-être que parfois on ne la trouve pas non plus parce qu'on attend quelque chose d'autre.
Mais il est sûr que chacun a sa vision de sa sexualité. Je n'ai pas à imposer ma vision aux autres.