Une sélection de bons conseils pour vous aider à bien préparer vos rencontres !
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#41805
C'est la présentation de Maxi, "l'abbé Pierre" comme il le dit lui-même, qui m'a suggéré de parler de ce sujet ici.

J'ai fait environ six mois de thérapie comportementale et cognitive, associée à de l'hypnose, l'année dernière.
Travail sur moi-même qui m'a beaucoup apporté.

On ne travaille que sur le concret : qu'est-ce qui, dans notre vie, nous apporte des émotions négatives ? Comment fonctionnons-nous ? Que veut-on changer ? A quoi veut-on arriver ?
A partir de ce constat, on trie : ce qu'on ne peut pas modifier, ce qu'on peut changer, comment on peut procéder, et après c'est parti pour les travaux pratiques, tout en analysant son ressenti, si on y arrive ou pas, comment on le vit etc ...

Bref, au milieu de toute cette analyse de mon fonctionnement personnel (que je vais vous épargner rassurez-vous ), j'ai appris que je souffrais du "syndrome du sauveur".

Le "sauveur" est une sorte de Zorro qui part sans cesse en croisade contre les injustices de la vie, qui voudrait que tout le monde soit bien et heureux et qui paye volontiers de sa personne pour aider les autres.

C'est très bien, me direz-vous. Quelle belle âme !

Sauf que ...

En agissant ainsi, le sauveur fait de ceux qu'il aide des "débiteurs". Mais quand on doit de l'argent, ou qu'on vous a juste rendu service, on peut aisément rendre l'argent emprunté, ou rendre un service en retour. Mais lorsqu'il s'agit d'aide "affective", d'ordre sentimental, moral, c'est beaucoup plus difficile. De plus, la personne aidée a vite fait, une fois sortie de sa mauvaise passe, d'estimer qu'elle s'est montrée "faible" (puisqu'elle a eu besoin d'aide) et de ne surtout plus vouloir rencontrer celui ou celle qui lui a démontré cette faiblesse et la aidé(e) à s'en sortir.

Par ailleurs, le sauveur fait les choses par pure générosité, il n'attend rien en retour. Non, ce n'est pas tout à fait vrai, il attend tout de même de la reconnaissance. Qu'on lui dise, qu'on lui montre : tu es qqun de génial, merci de ton aide, ça m'a fait du bien ... Qu'on lui confirme qu'il/elle est qqun de bien, parce que lui/elle n'y croit pas tellement.

Et ça, ça ne vous rappelle rien ? Tous ces gens qui ne s'estiment pas "dignes d'être aimés", dignes d'intérêt, sauf s'ils font des choses pour les autres, s'ils sont "gentils" ?

Eh oui, on doit quand même être un certain nombre, ici, à en être atteint, du syndrome du sauveur.

Donc,il faut impérativement arrêter. Poser ses limites, apprendre à dire non, apprendre à recevoir aussi , très important ... pas forcément fonctionner dans le donnant donnant, en "comptant", mais en arrêtant de donner, donner, donner ... pour se rendre compte à la fin que les gens auxquels on a "donné" s'empressent de reprendre le cours de leur vie avec des c... ingrats dès qu'ils ont réglé leurs problèmes grâce à nous .

Parce que nous, dans l'histoire, une fois qu'on a donné, donné, donné ...
on se retrouve une fois de plus ...

seul(e)s.
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par Cloud
Homme de 43 ans non vierge
#41810
Je lis pas mal de forumeurs qui ont fait de la thérapie comportementale avec des retours positifs.
A quel moment faut-il choisir de consulter? C'est cher?

Je me reconnais un peu dans le syndrome du sauveur mais plus trop maintenant je pense.
Une analyse extérieur de mon comportement m'aiderait peut être vu que comme tu l'écris en gros et gras marre d'être seul!
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#41811
A bien y réfléchir , en faisant un ratio bénéfice /prix , le budget est relativement raisonnable.
Je donne mes informations personnelles à titre indicatif.
Le prix d'une séance d'1 h 30 était de 90 euros.
Il faut noter qu'il faut un espacement assez important entre deux séances pour avoir le temps de faire les "travaux pratiques", noter les sensations, les ressentis ... (il faut jouer le jeu et être pro-actif).
En six mois, j'ai dû faire 5 séances, ce qui n'est pas énorme, pour un bénéfice avéré.

Rien à avoir donc avec une psychanalyse (séances plus proches donc plus nombreuses sur une durée bien plus longue), ou même une psychothérapie qui exige généralement au minimum une séance hebdomadaire.

Evidemment aucune prise en charge puisqu'il s'agit d'un psychothérapeute, et pas d'un psychiatre (seul ce dernier est pris en charge en temps que médecin). Mais je n'ai pas regretté un instant cet " investissement".
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par Cloud
Homme de 43 ans non vierge
#41815
Tu penses que c'est un bon investissement à faire peu importe son état?

Je n'ai pas eu de traumatisme, j'ai une famille à priori normale. J'ai des hauts et des bas niveau humeur sur une journée mais bon je me dis que tout le monde en a.
En général tant que j'ai de la compagnie ça va mais une fois seul chez moi c'est la que les idées noires s'amassent.

Pour être honnête ce qui me plait dans l'idée de consulter c'est de pouvoir déballer tous mes soucis, mes interrogations à quelqu'un mais je ne sais pas si c'est une raison suffisante. Et puis ça fais bizarre payer quelqu'un juste pour avoir une oreille attentive. xD
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#41818
Il n'est pas nécessaire d'avoir un passé dramatique pour n'avoir pas un fonctionnement optimal : parmi les membres de ce forum, certains ont connu des choses très difficiles sur le plan familial, ou bien des viols/ attouchements etc ... pour d'autres il s'agit purement et simplement de timidité, donc d'un comportement inapproprié, pas "grave" mais qui leur pourrit la vie.

Pourquoi ne pas chercher à changer ? C'est à ceux là que s'adresse la thérapie comportementale.
Cloud a écrit :Et puis ça fais bizarre payer quelqu'un juste pour avoir une oreille attentive.
En TCC on n'a pas juste une oreille attentive en face de soi , on a un cerveau analyseur capable ensuite de proposer des solutions concrètes dont nous n'avons pas toujours l'idée, ce qui est très différent ... et moi ça me convenait parce que je préfère l'action concrète à la ratiocination éternelle.

Mais tout ça, une fois de plus, n'engage que moi. Je donne des infos, je ne propose pas ça comme LA solution miracle à tous les problèmes.

D'autant que dans certains cas "lourds" sur le plan psychique, ca ne suffit certainement pas.
par Chesty
ans
#41824
C'est marrant, je me faisais la réflexion ce matin, en voiture (j'allais en balade un peu loin, et c'est souvent en voiture que je réfléchis). Il va falloir que je sois un peu plus égoïste. Non pas que je donne, donne, donne et n'ai jamais rien en retour. Je donne, oui, mais pas forcément plus que mon entourage proche.
Mais j'ai tendance à me culpabiliser quand justement, j'ai l'impression de ne pas donner assez, ne pas remonter assez le moral des autres, ne pas faire ce qu'il faut dans des circonstances particulières (décès dans la famille d'un ami, occasions plus heureuses...).
Et j'ai aussi tendance à vouloir plus de retours, de reconnaissance et être trop facilement frustrée. Alors qu'il ne faut pas toujours trop attendre.
Mais récemment, plusieurs "petits" événements, des "mini" déceptions amicales, des "petites" perturbations m'ont fatigué pas mal. Et j'ai donc décidé d'arrêter de trop penser aux autres, et me concentrer sur moi. Mais comme c'est ce que j'ai l'impression de faire tout le temps aussi, je ne sais plus.
Il faut sans doute savoir se concentrer sur soi de la bonne manière.
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par victeur
Homme de 52 ans non vierge
#41850
Moi, aussi, j'ai subi le syndrome du sauveur, j'en étais même victime.

Brigitte Lahaie, dans son émission "Brigitte Lahaie, l'amour et vous" a évoqué les personnes qui disent tout le temps "OUI". Elle a même suggéré de s'en méfier.

Voici les raisons qu'elle a invoquées :
1) ces personnes, qui disent tout le temps "oui", n'acceptent pas qu'on leur disent "NON".
2) elles peuvent vous reprocher et vous faire "payer" le fait qu'elles vous disent "oui" alors qu'elles auraient aimé pouvoir vous dire "NON".
3) et bien d'autres ... que je n'ai pas eu le temps de noter...

Ces paroles ont raisonné en moi, car je n'ai pas appris à dire NON. Maintenant, je change, je me rends compte de mon comportement qui était inconscient. Maintenant, je jouis de dire "NON" !!!

Dire "oui" tout le temps et à tout le monde, c'est pour moi vivre dans un CARCAN. Tu t'obliges à répondre aux moindres exigences d'autrui.

Maintenant, je jouis de dire "NON", je décide de ma propre vie. Je me construis dans un COCON. J'utilise le fil de ma vie pour tisser mon propre avenir, pour décider de ma vie.

Un parallèle est intéressant à faire avec la langue française : Je jouis de pouvoir dire "JE", qu'on peut orthographier JEU. Auparavant, je subissais le "TU", qu'on peut orthographier "TUE"_ impératif de "Tuer", qui est un interdit fort.
par gzmille
ans
#41895
Je ne souffre pas du "syndrôme du sauveur".

Je ne pense pas en avoir souffert dans le passé. Je suis devenue plus égoiste (parfois "indifférente") avec le temps et la solitude, mais je n'ai jamais été la fille très généreuse, le coeur sur la main et sociale. J'ai toujours été quelqu'un de gentil et bienveillant, généreuse et empathique par moments mais c'est tout. En ce moment, ça s'est un peu agravé (égoiste/indifférente) mais faut que je me surveille et que je me socialise davantage car je vois bien que ça pourrait devenir un risque. Je sais dire non avec beaucoup plus de facilité qu'avant, pas de souci là-dessus. Je n'attends rien en retour, je ne me sacrifie pas pour les autres non plus, je suis assez sélective quand je donne en général. Il m'est arrivé de penser à faire des trucs pour des gens puis de changer d'avis et de réaliser après réflexion que ça n'en valait pas la peine, que c'est à eux de changer leur situation à un moment donné, et puis parfois on n'était même pas vraiment proches pour commencer.
par vlj
Homme de 37 ans vierge
#41896
Je souffre un peu de ce syndrome - enfin je crois... J'ai du mal à dire non, parfois j'anticipe les demandes des gens que je cotoie. Parfois même je fais des trucs qu'ils ne m'ont pas demandé, pensant que ça les aide, mais souvent dans ces cas-là, ça se termine mal.

Mais je me soigne ;)