Pierre a écrit :Lux a écrit :Quel est le problème, fondamentalement ? On croit que quelqu'un nous appartient, et on se rend compte que non, que cette personne a sa liberté, ses désirs.
(...)
Cela va vous sembler étrange, mais pour moi c'est comme si je refusais à mon mec de prendre du plaisir en mangeant des gâteaux sans moi.
(...) le sexe n'est pas quelque chose de foncièrement important.
:O :O :O Alors là c'est un vrai truc de dingue... J'ai eu deux aventures avec des bisexuelles dans ma vie, elles avaient exactement ton point de vue, mais surtout... Surtout... L'une d'entre elles m'a cité presque mot pour mot ton exemple des gâteaux !... Lux, es tu sortie avec un Pierre ?? :lol2: (vu ton âge ça ne peut pas être toi :) )
Ta vie sexuelle est en trois dimensions, si tu t'engage sur la durée avec un homme, le corps d'une femme te manquera un jour ou l'autre. Au delà de toute philosophie de vie, c'est ainsi pour toi.
Aussi, ce rapport tridimensionnel t'aide à faire une différence très nette entre l'acte sexuel et les sentiments, car c'est ainsi que tu le vis, dans ta tête et dans ton corps.
Non : je n'ai pas "besoin" des hommes, pas plus que je n'ai "besoin" des femmes. Je suis en couple avec un homme, et je n'ai pas forcément envie d'aller coucher avec des femmes.
Je ne crois pas à ce concept qui voudrait qu'un bisexuel est forcément infidèle. Il n'y a pas de "besoins sexuels" différents chez un bi que chez un hétéro ou un homo. Un hétéro peut tomber sur une fille qui lui plaît, même en étant en couple : le besoin se crée parce que le désir a été provoqué, mais finalement, c'est une question de hasards, de moments.
Je réponds un peu de manière décousue à ceux qui ont réagi à mes propos : la question des MST me semble un peu incongrue, parce qu'on sait quand même aujourd'hui comment se protéger. Effectivement, tromper son partenaire sans se protéger, c'est criminel — mais je ne parlais pas de ça, je parlais de relations sexuelles protégées, non seulement pour se protéger soi, mais pour protéger l'autre, aussi. C'est une nouvelle responsabilité qui nous arrive avec le fait d'être en couple, et qu'il ne faut surtout pas négliger (en ce qui me concerne, on en est toujours aux capotes avec mon copain, et ça me va très bien.)
Pour ce qui est du risque d'une relation affective, le risque est le même si on ne laisse pas son partenaire batifoler avec d'autres. L'amour ne naît pas forcément d'une relation sexuelle, bien au contraire : la frustration de ne pas pouvoir posséder l'autre charnellement peut conduire à l'obsession et nous faire penser qu'on est tombés amoureux...
Au fond, qu'on laisse oui ou non l'autre aller voir ailleurs, le risque de ne plus être aimé, désiré, est le même. C'est un risque qui existe toujours, tout le temps, et avec lequel il faut vivre — à moins d'enfermer son conjoint dans une cage où il ne rencontre plus personne susceptible de le séduire...
Si ça m'amuse d'imaginer mon mec avec d'autres ? Non. Quand je pense que je vais peut-être tomber sur un paquet de préservatifs entamés chez lui alors qu'il ne l'était pas la dernière fois qu'on s'est vus, j'ai ma respiration qui se coupe. Oui, comme Belizair, j'ai peur qu'il en désire d'autres plus que moi, qu'il se rende compte que je ne suis pas jolie, que je suis grosse, pas désirable. Mais je sais tout aussi bien que si je lui imposais la fidélité, les risques seraient les mêmes. Cela me rassurerait probablement au départ — mais même les couples les plus fidèles ont connu des explosions dues à un nouvel amour (pas forcément consommé). Disons que ça soulagerait ma peur panique de ne pas être à la hauteur, mais que cela ne me protégerait en rien.
Et puis il y a quelque chose de profondément rassurant à penser que l'autre veut continuer à vous voir, alors même qu'il a la possibilité d'en voir d'autres. Je me dis qu'au fond, peut-être que j'en vaux quand même la peine...