Une sélection de bons conseils pour vous aider à bien préparer vos rencontres !
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#106288
Important : Le but de ce Topic est de traiter de l'excès de gentillesse compulsive, afin d'en comprendre les causes. Ce Topic ne traite pas de la gentillesse au sens large, de la gentillesse saine ni de la philanthropie heureuse, mais uniquement de ceux qui souffrent d'un excès de gentillesse compulsive.



Personnellement j'ai longtemps souffert d'un important excès de bonté. Je me justifiais en disant que c'était par pur plaisir de faire plaisir, que c'était bien normal... En réalité, ma gentillesse excessive m'éloignait des autres, elle était motivée par la méfiance et une envie de contrôler mon environnement. La case Psy m'a beaucoup aidé à ce moment de ma vie, je me suis impliqué à fond pour dépasser tout ça, à coup de trois séances par semaines j'ai dépensé sans compter.

Et dernièrement, la lecture du livre « Ces gens qui veulent plaire à tout prix », m'a fait revivre cette période de ma vie. Selon l'auteur, les excès de gentillesse compulsive font partie d'une compulsion à plaire.
Voici un extrait du bouquin.
La protection que procure l’excès de gentillesse.

Votre compulsion à plaire est un réflexe profondément ancré, car vous croyez qu'elle vous protège de la colère et du conflit. Mais ses conséquences sont sans doute opposées à celles que vous escomptiez. Au lieu de faire plaisir aux autres, vous provoquez, en étant toujours gentil, à votre insu, la frustration et éventuellement le mécontentement de vos êtres les plus chers.
Les personnes avec lesquelles vous exercez votre compulsion à plaire dans un but préventif (vous leur faites plaisir avant qu'elles ne vous blessent) pourraient s'irriter de ce que vous les empêchiez ainsi d'exprimer leurs éventuels problèmes ou leurs sentiments négatifs.

Vous croyez protéger et alimenter votre relation par cette stratégie, mais vous courez plutôt le risque d'éveiller le ressentiment. Sans doute serez-vous étonné d'apprendre que l'on voit peut-être dans votre gentillesse préventive une volonté déguisée de manipuler, de faire pression et de dominer les autres.

Votre bonté perpétuelle et votre refus des conflits équivalent pour votre entourage à une tactique d'agressivité passive qui crée entre vous et les autres une distance psychologique « sécuritaire ».
Mais si vous maintenez entre vous et les autres une distance suffisante pour qu'ils ne puissent pas vous blesser, vous êtes aussi trop éloigné pour qu'ils vous enlacent. Cette zone de sécurité devient avec le temps une zone solitaire et périlleuse.

Si vous empêchez que s'expriment dans vos relations des émotions négatives, vous serez contraint de renoncer à l'intimité, à l'honnêteté et à l'authenticité de vos rapports avec les autres.

La compulsion à plaire apaise à court terme votre anxiété et vos appréhensions. A long terme cependant, vos peurs des émotions négatives s'intensifieront. Si vous n'apprenez pas à remplacer vos réflexes de fuites par des expressions appropriées de colère et de résolutions efficaces de conflit, votre compulsion à plaire s'aggravera au rythme de vos peurs.

Vos appréhensions sont, comme beaucoup de peurs, enracinées dans des représentations erronées.
Dans le chapitre suivant, nous commencerons à écarter ce rideau de peur et d'évitement...
(Ces gens qui veulent plaire à tout prix – Harriet Braiker)

Si cela vous interpelle, je vous invite à réagir. Vous pouvez également vous procurer ce très bon livre de poche aux éditions Pocket.
par katy81
ans
#106293
ça me chamboule ... me trouble, l'effet miroir se revoir à travers ces lignes ... ça fait très mal et en même temps la réalité des faits.

Surtout le paragraphe suivant ...
Pierre a écrit : Sans doute serez-vous étonné d'apprendre que l'on voit peut-être dans votre gentillesse préventive une volonté déguisée de manipuler, de faire pression et de dominer les autres.
depuis l'âge de 16ans à peu près cette notion de manipulatrice m'a pourri la vie au collège puis au lycée mais moins violemment. Et parfois encore aujourd'hui dans le monde du travail .... alors j'essais de me rebeller et m'affirmer un peu plus malgré la tendance à ménager le chèvre et le chou :| que c'est compliqué
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par Chuck
Homme de 34 ans non vierge
#106294
Idem, j'ai toujours vu ça comme une méthode de "drague", et par rapport au reste je me retrouve bien dans la phrase "Ces gens qui veulent plaire à tout prix", je pensais que ça pouvait m'être utile à me faire apprécier. Paradoxalement, je peux être vraiment intransigeant. En fait ça dépendait des moments. Et de l'attitude de la personne en face, si je me sentais en position d'adulte-adulte ou enfant-adulte.

Maintenant ça va un peu mieux, faut dire en même temps que mes contacts sociaux sont super limités depuis de longs mois...
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#106306
katy81 a écrit :j'essais de me rebeller et m'affirmer un peu plus malgré la tendance à ménager le chèvre et le chou :| que c'est compliqué
Alors la lecture du livre peut t’intéresser.
"Ménager la chèvre et le chou" provient d'un renforcement négatif, c'est à dire que le but n'est pas d'obtenir une satisfaction mais d'éviter un conflit.
Les renforcements négatifs provoquent les compulsions les plus puissantes, les plus enracinées. La personne qui en souffre est incapable de vérifier sur le moment si ce qu'elle ressent est réel, elle agit par automatisme au moindre signal d'alarme, même quand il n'y a en réalité aucun danger de conflit.
Harriet Braiker illustre cela par des résultats d’expérience sur des rats de laboratoire. C'est assez troublant.
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par victeur
Homme de 52 ans non vierge
#106308
Trop bon, trop c0n.

Tel est le leitmotiv ressassé à longueur du temps. Maintenant, j'apprends à dire non, à être égoïste, voir moi d'abord et ensuite les autres.

Dans l'émission de Brigitte Lahaie sur la sexualité, en 2008, elle nous avait dit de se méfier des personnes qui disent toujours OUI. Car, ces personnes vont vous dire OUI, alors qu'elles voudraient dire NON. Et réciproquement, elles n'accepteront pas que vous répondriez NON à leur demande.

Ma mère a recelé, en moi, des capacités intellectuelles, ma mère harcelait moralement pour que j'obtienne des très bonnes notes. En travaillant avec mon psy, j'ai pris conscience que j'ai été abusé par ma mère. Voici le lien du site de Redpsy sur les conséquences des abus physiques sexuels et psychologiques.

Je vous conseille de lire le chapitre 4 :

4. Les comportements de survie

[...]

a) Se mettre au service d’autrui

La plupart des victimes d’abus sentent le besoin de compenser pour répondre à leur besoin d’être aimé. Ils apprennent donc à se faire apprécier en se mettant au service des autres, et ce, trop souvent, en reniant leurs propres besoins. Ce comportement est intimement relié à la pauvreté du sentiment de valeur personnelle.

Ce symptôme que l’on pourrait appeler « l’hyper responsabilité » est une tendance qui peut se perpétuer sur le plan professionnel. Par exemple, l’employé qui a de la difficulté à ne fournir que sa juste part du travail. Son grand besoin d’être reconnu par ses patrons le pousse à aller au-delà de ses limites. Il fait toujours passer « la chose à faire » ou l’exigence extérieure avant ses propres besoins et ses limites. C’est un comportement qui, à l’extrême, peut conduire à la dépression ou à l’épuisement. (Toutes les personnes qui vivent un épuisement ont n'ont pas nécessairement été abusées. C’est un indice parmi un ensemble d’autres.)


Actuellement, je suis en train de lire les ouvrages d'Alice Miller "C'est pour ton bien"...
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#106309
victeur a écrit :Actuellement, je suis en train de lire les ouvrages d'Alice Miller "C'est pour ton bien"...
"C'est pour ton bien" est un livre excellentissime :) Je l'avais offert à mon ancien prof d'histoire. Et quelques semaines plus tard il m'a dit l'avoir intégré au programme pour faire comprendre aux élèves pourquoi les allemands voyaient en Hitler un père protecteur et rassurant. Ce livre est archi documenté, il est à offrir à toute personne qui s'interroge sur la notion de bien et de mal chez les individus ordinaires.

Merci pour le passage "Les comportements de survie", il est très juste et tombe pile dans le sujet.
Dernière modification par Pierre le 19 mars 2014, 14:56, modifié 1 fois.
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par rooter
Homme de 39 ans vierge
#106310
C'est vrai que le besoin d’approbation, de reconnaissance d'existence, ça peut pourrir la vie. Je pense que j'arrive à ne pas conditionner mon comportement à ça, à présent, mais j'en ai toujours besoin.
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#106311
rooter a écrit :C'est vrai que le besoin d’approbation, de reconnaissance d'existence, ça peut pourrir la vie.
Au niveau cognitif, toute récompense aléatoire est potentiellement addictive. L'approbation est un phénomène très aléatoire, on peut donc facilement devenir un camé en manque.
Mais le pire, c'est la phobie de la désapprobation. C'est beaucoup plus aliénant et durable que le besoin d'approbation.
Ces conclusions ne sont pas de moi, elles sont dérivées de résultats d’expériences en laboratoire, toujours dans le livre "Ces gens qui veulent plaire à tout prix".
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#106314
J'en sais quelque chose ...
Chez moi ça a commencé très tot, puisque ma première "erreur" (vraiment involontaire !!) a été de n’être pas né Bruno. Un garçon, l'héritier ...
Deuxième erreur : ne pas suivre la filière familiale, à savoir le droit.
Troisième erreur, corrélée à la deuxième : n'aimer que ce qui n'est pas sérieux, le dessin, la danse (un truc de concierge) et la musique (un truc de saltimbanque).
Quatrième erreur : ne pas accepter d'être conforme socialement et religieusement ...

Depuis l'enfance, j'ai connu des oscillations très inconfortables entre cette phobie de la désapprobation, et la rebellion ... un perpétuel grand écart, des montagnes russes très pénibles à vivre pour savoir si je devais etre mon moi réel ou celle qui plait à ses parents, puis à son mari pour qui il n'y avait qu'une seule façon d'etre "bien " : comme lui le concevait. Mon mariage avec un juif a retourné contre moi une partie de ma très bourgeoise et catholique famille, et voila que je recommence à vivre la phobie de la désapprobation avec celui pour qui j'ai accepté la désapprobation. Damned !!

En plus, après le décès prématuré de ma sœur, mes parents m'ont bien fait sentir que ce n'était pas "la bonne" qui était partie. Malgré tout, j'ai décidé à ce moment-là de ne plus jamais aborder ce sujet de la différence qu'ils avaient touours faite entre nous pour ne pas ajouter à leur douleur. C'était un mauvais calcul.

Il m'a fallu un divorce et une thérapie Comportementale pour trouver enfin un certain équilibre. Notamment en prenant des options où je savais pertinemment qu'il y aurait des gens "de mon coté" et des adversaires.
J'ai aussi beaucoup travaillé sur le fait de n'accorder d'importance qu'au jugement des gens que je connais, et que j'estime.

Mais se débarrasser de cette envie d’être toujours apprécié, bien jugé, est difficile. J'ai encore des crises parfois ... chassez le naturel, il revient au galop.

Et c'est en effet très, très pénible à vivre.
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#106315
Euh... Tu sais que tu es une force de la nature Traviata ?
Chez toi, l'histoire de la désapprobation commence avec un spermato "A" qui rencontre l'ovule "B"...
C'est juste remarquable que tu t'en sois tirée ainsi. Bravo. Mille fois bravo.
traviata a écrit :Mais se débarrasser de cette envie d’être toujours apprécié, bien jugé, est difficile. J'ai encore des crises parfois ... chassez le naturel, il revient au galop. Et c'est en effet très, très pénible à vivre.
Une fois, je parlais à mon psy d'un collègue de bureau. Je ne comprenais pas le comportement irrationnel et agressif de ce collègue pourtant fort sympathique. Mon psy m'a demandé : Que savez vous de son enfance ?
- Il est né sous x j'ai répondu

Mon psy m'a alors expliqué la réalité des personnes non désirées, ayant vécu un fort rejet dès la naissance.
Il était catégorique là dessus : "S'ils arrivent à l'âge adulte en ayant une vie classique (c'est à dire une vie forcément névrosée mais non psychotique) ce sont juste des héros, des forces de la nature."

Quand tu as ces "crises", ces petits rappels, est-ce que c'est davantage avec des personnes proches, ou avec la boulangère du coin de la rue, ou des gens que tu ne connais pas du tout et que tu ne recroisera jamais ?

Et surtout, lors de ces crises, qu'est-ce qui domine ? L'envie d'être appréciée ou la peur d'être rejetée ?

(désolé, il paraît que sur les sujets importants il faut poser les questions une à la fois, mais je suis curieux :) )