Une sélection de bons conseils pour vous aider à bien préparer vos rencontres !
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#106320
Pierre a écrit :Quand tu as ces "crises", ces petits rappels, est-ce que c'est davantage avec des personnes proches, ou avec la boulangère du coin de la rue, ou des gens que tu ne connais pas du tout et que tu ne recroisera jamais ?

Et surtout, lors de ces crises, qu'est-ce qui domine ? L'envie d'être appréciée ou la peur d'être rejetée ?
C'est plutôt avec des personnes proches, des collègues, car pour la boulangère et surtout les inconnus,
j'ai réussi à me persuader que leur avis n'avait guère d'importance. Pour les gens que je cotoie, lorsque leur avis concerne mes activités quotidiennes , il est clair que cela me concerne davantage.
(mais pas que dans un esprit de "notation professionnelle, c'est aussi pour leur estime).
Toutefois, tant pis si c'est honteux, mais c'est la vérité, j'ai subi il y a qq années une inspection (c'est le terme employé dans mon métier, pour une pratique de "petit chef" hélas souvent infantilisante ) qui m'a littéralement laminée, pas parce qu'on m'a fait des reproches objectifs, que j'aurais accepté d'entendre, mais parce que ces reproches étaient subjectifs et injustes, soit parce qu'ils étaient liés à des aspects personnels et non professionnels de ma vie, soit pour me faire payer des prises de positions qui étaient pourtant "dans les clous", mais contraires aux opinions de ladite petite chef). Ca peut paraître ridicule, mais j'ai mis des années à m'en remettre. Si je dis que c'est parce que je suis très consciencieuse, ça peut paraître prétentieux, mais dans la mesure où j'avais réellement ma conscience pour moi, ça a été très dur).

C'est l'envie d’être appréciée qui domine. Là encore, je peux paraître prétentieuse, je dirais que c'est l'envie d’être reconnue ... je me remets aisément en cause, je sais voir qu'il y a des choses à revoir, à améliorer, mais je fais bien ce que j'ai à faire, j'essaie d'aller au bout de mes engagements, et tout ce qui me le prouve m'est agréable , je l'avoue.

Je ne dis pas que je n'ai pas peur d’être rejetée, c'est aussi un sentiment que je peux éprouver, mais en même temps la vie m'a prouvé qu'à chaque fois j'avais su rebondir, donc cette peur est moins prégnante parce que je sais que le rejet n'est pas définitif.
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par cagibi
Femme de 47 ans vierge
#106333
Je retrouve certains aspects chez moi mais contrairement à Traviata, comme j'ai du mal à apprécier encore ma valeur, c'est bien la peur d'être rejetée qui domine.
Avec ma psy je disais que je comprenais maintenant que quelqu'un d'agressif ou maladroit envers moi, ne l'était pas forcément à cause de moi, qu'il pouvait avoir ses propres problèmes et ne me visait pas moi, ma personne...Mais elle m'a fait relever que ces personnes pouvaient ne pas m'aimer tout court et je devais l'accepter aussi. Je sens que j'ai toujours ce besoin de reconnaissance ou d'estime même de la part de quelqu'un que je ne fais que croiser, ou des collègues de travail, que je n'ai pas envie de connaître de façon personnelle.

Trop bon, trop idiot, oui, mais je ne vois pas ce côté où l'on pourrait croire qu'on manipule, fasse presse, veuille dominer.
Je ne crois pas donner cette impression, au pire, quelqu'un de trop gentille ou qui a dû mal à s'affirmer mais pas manipulatrice.
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par opus41
Homme de 55 ans non vierge
#106334
Je ne crois pas donner cette impression, au pire, quelqu'un de trop gentille ou qui a dû mal à s'affirmer mais pas manipulatrice.
Pareil Cagibi !! cette partie du post me genait un peu moi aussi . ;)
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#106336
S'il y a un truc que mon intérêt soudain vers la littérature "bouddhiste" est en train de m'apporter en ce moment, ce sont les considérations suivantes.

En société, je suis plutôt du genre "gentil" également. Gentil au sens ou je fait rarement de vagues, accepte d'aider quand on me demande quelque chose, suis conciliant. Mais bon clairement, c'est d'avantage une forme de manque de personnalité, car j'ai peur de décevoir, peur du jugement de l'autre, alors je ne me fait pas remarquer, ou alors de façon soit disant positive.

Au fond de moi, je suis extrêmement égocentrique et tourné vers moi même. La vie des autres je m'en fou, du moment que j'arrive à surnager. Je suis obnubilé et accaparé par mes petites contrariétés, mes petits soucis. Avec l'impression que je n'arrive pas à me subvenir à moi même, alors ne parlons pas d'essayer de porter de l'attention aux autres.

Cette gentillesse n'est donc pas vraiment guidée par un vrai sentiment altruiste, mais agit plus comme un rempart érigé par mon ego fragile, afin de le protéger des jugements blessants.

Bon si je dit cela, et que je me rend compte de cet état de fait, c'est que j'arrive un peu à évoluer depuis quelques temps. Aller mieux aide, bien sur, à aller vers les autres. Mais je me rend compte qu'être dans un état d'esprit tourné vers le dehors, vers les problèmes des autres plutôt que vers les siens, et ce associé avec des sentiments véritables (même si un peu forcés au départ) de compréhension et de compassion, aide en retour à se sentir mieux dans ce monde.
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par victeur
Homme de 52 ans non vierge
#106338
traviata a écrit :Mais se débarrasser de cette envie d’être toujours apprécié, bien jugé, est difficile. J'ai encore des crises parfois ... chassez le naturel, il revient au galop.

Et c'est en effet très, très pénible à vivre.
@Traviata : idem pour moi. Je te comprends, car pour moi, cela m'est difficile. Ce n'est pas simple de balayer en 30 secondes, 40 années d'éducation, d'inculquation. Il y a des réflexes automatiques.

Ma mère a recelé des facultés intellectuelles, elle harcelait pour que je ramène de très bonnes notes. J'ai appris à harceler les autres, bien maladroitement que ma mère. En discutant de cela avec mon thérapeute, j'ai pris conscience de mon mécanisme d'éducation, d'inculquation.

J'ai relu assez rapidement le bouquin "Le harcèlement moral _ la violence perverse au quotidien" de Marie-France HIRIGOYEN. Dans la rubrique consacrée à l'agresseur, j'ai relu les pages en y mettant ma mère dans le rôle de l'agresseur. J'ai compris tout un pan de ma vie.

Cela m'a psychologiquement anéanti. Actuellement au chômage, j'avoue profiter du temps libre offert, car j'estime ne pas être prêt psychologiquement à travailler.

J'ai aussi relu les pages consacrées aux parents perfectionnistes et aux violences verbales du bouquin de Susan Forward "Les Parents Toxiques _ Comment échapper à leur emprise.

Et j'ai relu les pages de Redpsy concernant les abus psychologiques, voir le lien URL inclus dans mon message précédent à ce topic.

Il faut savoir vivre que pour soi, et non pour les autres.
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par rooter
Homme de 39 ans vierge
#106339
Tiens, je n'avait pas (curieusement fait le liens)... J'ai une phobie du rejet, qui se traduit en général par ne pas bien s'intégrer aux groupes de gens, avoir des difficultés avec les nouvelles personnes,... Et plus rarement, quand j'en suis "victime" quand même (un rejet minime), moi ou un autre devans moi, je deviens assez... incohérent, excessif.

Je saute même les passages de films ou de série où ça se manifeste :s

J'attribue ça à mon passé de bouc émissaire.
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#106341
opus41 a écrit :
Je ne crois pas donner cette impression, au pire, quelqu'un de trop gentille ou qui a dû mal à s'affirmer mais pas manipulatrice.
Pareil Cagibi !! cette partie du post me gênait un peu moi aussi . ;)
Attention à ne pas sortir cela du contexte.

La manipulation dont parle l'auteur concerne la compulsion à être gentil dans un but préventif. La gentillesse dont le but est d'éviter que les autres puissent potentiellement vous blesser. C'est une forme d'agressivité passive qui est, en effet, de la manipulation (souvent inconsciente, mais peu agréable et sympathique pour les autres).
Si vous voulez un cliché extrême, imaginez un assureur qui veut vous faire signer des choses dont vous ne voulez pas. Il emploie un ton mielleux, vous propose un café, vous complimente sur des choses futiles... Vous avez saisi le truc ? Cet exemple est très caricatural, mais la gentillesse peut bel et bien être une forme de violence et de manipulation.

L'agressivité passive est vicieuse, car la personne agressive n'est généralement pas consciente qu'elle est en train de manipuler l'autre. Elle est souvent persuadée que son comportement est irréprochable.
Prenons l'exemple de quelqu'un qui coupe court à une discussion avec un proche et va bouder dans son coin. Plutôt que d'apprendre à gérer sa colère face à son ami, cette personne a préféré éviter tout conflit. Cette personne prétend être la victime, mais en réalité elle a imposé une distance de protection avec l'autre, et entamé une guerre psychologique implicite. Elle prétend s'être défendu, avoir préservé la relation d'une dispute en préférant fuir, mais elle a en réalité exercé de la violence et de la manipulation...
cagibi a écrit :Mais elle m'a fait relever que ces personnes pouvaient ne pas m'aimer tout court et je devais l'accepter aussi.
C'est bien qu'elle t'ait dit ça ! Est-ce que cette prise de conscience t'as soulagé quelque part, ou cela t'as laissé perplexe ?
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par cagibi
Femme de 47 ans vierge
#106343
Très intéressant, cette discussion, je sens que je suis loin d'avoir fait le tour de la question...
Pierre a écrit : cagibi a écrit:Mais elle m'a fait relever que ces personnes pouvaient ne pas m'aimer tout court et je devais l'accepter aussi.


C'est bien qu'elle t'ait dit ça ! Est-ce que cette prise de conscience t'as soulagé quelque part, ou cela t'as laissé perplexe ?
Sur le coup, j'avais tendance à penser que non, on ne pouvait pas ne pas m'aimer, ou au pire éprouver de l'indifférence. Mais cela m'interroge encore. Je suis contradictoire, je me juge mal mais en même temps, je pense que je suis quelqu'un de plutôt agréable, qui ne crée pas de vagues, n'est pas agressive...donc a priori, avec des personnes qui ne me connaissent qu'au premier abord, les réactions ne peuvent pas être négatives.
Mais au fond, je sais bien que pour certains types de personnes, je ne dois pas susciter que du bon.
Bref, dans l'absolu, je sais que je m'en fiche, mais il n'empêche que j'essaie toujours de vouloir savoir ce qu'il y a dans la tête des autres.

Quand au côté manipulateur, ton 2ème exemple me parle plus, j'aurais tendance, avec les gens que je connais le mieux, à fuir, et cela pourrait en effet agacer certaines personnes.
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#106344
victeur a écrit :Ma mère a recelé des facultés intellectuelles, elle harcelait pour que je ramène de très bonnes notes. J'ai appris à harceler les autres, bien maladroitement que ma mère.
Est-ce que ton conditionnement était tel que tu le faisais d'une façon "maternelle" ?
cagibi a écrit :Je suis contradictoire, je me juge mal mais en même temps, je pense que je suis quelqu'un de plutôt agréable, qui ne crée pas de vagues, n'est pas agressive...donc a priori, avec des personnes qui ne me connaissent qu'au premier abord, les réactions ne peuvent pas être négatives.
Rien de contradictoire :) Je sais que quand on a le nez dans le guidon on considére à tort que l'estime de soi, la confiance en soi et l'amour de soi sont une seule et unique chose. Ou du moins que leurs niveaux sont égaux, relatifs entre eux. Mais il n'en est rien. Durant ma thérapie, j'avais aussi ce genre de considérations à priori paradoxales, mais c'est juste que mes niveaux d'estime, de confiance, et d'amour perso étaient très différents les uns des autres.
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par Pasta
Homme de 37 ans vierge
#106433
Chaque fois qu’on parle des gentils manipulateurs, j’ai du mal à déterminer où je me place. Avez-vous des exemples d’actes gentils qui sont en fait manipulateurs ?