[Pierre]

Avez-vous des exemples d’actes gentils qui sont en fait manipulateurs ?

Être toujours dans le don, l'offrande, mais refuser à l'autre son droit de vous rendre en retour.

Inonder l'autre de générosité afin de lui devenir indispensable et d'empêcher ainsi tout rejet possible (à long terme, cette méthode manipulatrice termine souvent mal).

Dire à quelqu'un ce qu'il a envie d'entendre (ou qu'on imagine qu'il a envie d'entendre) afin d'obtenir son approbation / sa sympathie.

Se montrer excessivement gentil pour éviter d'être désapprouvé ou rejeté.

Faire un compliment que l'on ne pense pas vraiment. Être trop gentil avec quelqu'un que l'on n’apprécie pas beaucoup.

Multiplier les conseils auprès d'un proche qui ne vous a rien demandé.

Chercher à résoudre les problèmes de l'autre à sa place.

Être toujours dans une attention active (plutôt que d'écouter, de chercher à bien comprendre, je cherche immédiatement à être utile). Être incapable d'écouter les problèmes de l'autre en lui demandant juste comment il se sent, en le laissant parler, sans chercher toujours à être « monsieur/madame solution ».

Utiliser des mots affectueux pour dire des choses qui ne le sont pas.

Utiliser l'humour et le détachement dans le but (caché) de dévaloriser l'autre.

Jouer le carte « je suis franc avec toi » et se permettre de dévaloriser l'autre, d'être blessant, en se cachant derrière le masque de l'honnêteté bienveillante.
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Mais il doit y en avoir beaucoup d'autres !

[SnapBack]

On devrait en faire un parchemin, à poser au-dessus de sa cheminée :yes:
Un texte très juste sur des exemples de "fausse gentillesse".

[Pasta]

Bon, je ne pense pas être atteint de se travers puisque ça semble impliquer avoir une vie sociale

[katy81]

Et bien il va vraiment falloir que j'achète ce bouquin :|
ça me fait très peur de lire tout ça car je m'y retrouve en grande partie :emo:

[victeur]

Ma mère a recelé des facultés intellectuelles, elle harcelait pour que je ramène de très bonnes notes. J'ai appris à harceler les autres, bien maladroitement que ma mère.

Est-ce que ton conditionnement était tel que tu le faisais d'une façon "maternelle" ?

Du fait que Maman soit la personne tout à la fois : affectueuse et harceleuse, je suis capable en même temps de manier le chaud et le froid envers n'importe qui. Je ne comprenais pas que quelqu'un pouvait me détester, pour moi, je n'avais pas rempli ma mission d'aide envers cette personne.

Maman me harcelait pour que je fasse ce qu'elle voulait. Avec mon psy, il a parlé de "Phallocratie" : j'ai harcelé mes camarades, ils devaient faire ce que j'avais envie, et eux, je devais les aider pour avoir le sentiment d'être utile, d'être valorisé, d'être aimé.

[Pierre]

@Victeur - Et tu as l'impression que tu pourrais retomber facilement dans ce schéma, maintenant que tu as pris conscience de tout ça ? Je vais regarder la "Phallocratie", ça m'interpelle.

Et bien il va vraiment falloir que j'achète ce bouquin :|

Tu peux le trouver en livre de poche, j'ai acheté le mien 6€50
Je te rassure le ton d'un livre est très déculpabilisant et bienveillant. L'auteur accompagne bien le lecteur étape par étape, toujours d'une manière pratique et constructive.
C'est riche en informations et en pistes de réflexion, j'ai du surligner et annoter environ la moitié des pages du livre :lol2:

Le seul tout petit "défaut" du livre est dans la forme : il s'adresse avant tout au femmes. Tout simplement car les femmes atteintes d'une compulsion à plaire attirent des problèmes plus spectaculaires, parfois tragiques (elles sont la cible préférée des hommes violents, manipulateurs voire psychopathes).
Mais tout ce que dit l'auteur sur les femmes est transposable sans problème pour un homme. La compulsion à plaire est la même, les peurs du conflit et de la désapprobation sont les mêmes, l'éditeur l'a très bien compris en mettant un homme sur la couverture.
Cette lecture est aussi utile pour un homme que pour une femme.

[traviata]

Veux-tu dire que les femmes qui veulent plaire / être toujours conformes aux attentes /craignent de déplaire sont une cible de choix notamment pour les pervers narcissiques ?

[Pierre]

Veux-tu dire que les femmes qui veulent plaire / être toujours conformes aux attentes /craignent de déplaire sont une cible de choix notamment pour les pervers narcissiques ?

Oui. Et au delà des sexes, une personne atteinte de compulsion à plaire aura tendance à donner de la vertu à quelqu'un qui n'en a pas. Elle excusera plus facilement quelqu'un qui la dévalorise ouvertement, elle lui trouvera des excuses et cherchera à se racheter... A la plus grande satisfaction de son tortionnaire.

Parmi les cas les plus extrêmes, il y a des femmes qui ont mélangé l'amour et la violence afin de voir de la vertu chez leur homme. On entends alors des choses ahurissantes comme le fameux "Il m'a battu parce-qu’il m'aime beaucoup".

[katy81]

oui j'ai vu qu'il était dans la section " développement personnel" à la Fnac
le ton du livre est certainement déculpabilisant mais ça n'empêche en rien de se rendre bien compte de la situation dans laquelle on se trouve ou se trouvait.

d'ailleurs d'où me vient cette "trop gentillesse", peut être mes parents .. certainement même :|
le pire dans tout ça c'est que parfois ça me rend malheureuse .. de ne pas assumer, ne pas prendre position surtout au niveau du boulot . Il y a aussi la notion de hiérarchie et la peur de ne pas convaincre, de ne pas être dans la capacité à faire certaines choses et du coup on accepte mais là je m'égare peut être.

par contre dans la vie intime privée mon caractère est tout autre, j'affirme et assume bien mieux les choses que par le passé, il y a quelques temps j'aurai arrondi les angles encore et encore pour certaines choses.
je crois que le forum m'a permis d'avancer sur ce point.

[Pierre]

d'où me vient cette "trop gentillesse", peut être mes parents .. certainement même :|

On attendait de toi que tu sois "gentille" et que tu réponde aux attentes ?

Perso c'était mon cas, et le message implicite était clairement : sois gentil, aide tes proches, sinon ce sera le chaos.
J'avais l'impression de devoir soutenir mes parents, ils étaient tellement irresponsables et dingues. Des ados qui veulent jouer aux grands.
Je me souviens d'avoir trouvé une fois mon père pleurer comme un gosse, assis sur mon lit. Je lui demande ce qui se passe. Je crois qu'il n'avait pas bu, mais il était complètement à l'ouest.

- Ta... Ta maman elle t'aimes pas.
- Pourquoi tu dis ça ?
- C'est... C'est mamie qui me l'a dit... (Les larmes s'agglutinaient sous son nez, gouttaient de son menton, j'avais l'impression d'être face à un tout petit).
- Pourquoi mamie t'as dit ça ?
- Parce-que maman lui as dit.
- (silence)
- Elle a dit qu'elle voulait aussi me quitter.
- Mais ça ne veut pas dire qu'elle va le faire.
- Elle l'a dit.
- Mais il y a une différence entre dire quelque chose et le faire.
- Beuuuuh... Non, c'est pareil.
- Il y a une différence entre dire qu'on veut tuer quelqu'un et le faire.
- Ah oui, c'est vrai...

J'avais SEPT ANS.