Non mais tu es chiant Pierre, parce que là j'ai mille trucs à te répondre mais un modo risque de se ramener en disant que ce n'est pas le bon topic...
Du coup je réponds vite fait, en espérant que ça passe inaperçu ( :D ) : effectivement, le gros problème c'est que les gens ne lisent plus — et que quand ils le font, ils ne veulent pas "se prendre la tête". Et donc, ils lisent Musso ou Levy. Je ne tape pas sur ces auteurs, s'ils ont un public, tant mieux pour eux. Mais on ne m'enlèvera pas de l'idée que l'édition un monde particulièrement pourri où il y a très peu de prises de risques, et où on préfère publier des trucs débiles (par exemple les autobiographies de célébrités, parfois même d'anciens participants à des émissions de téléréalité) afin d'assurer un minimum de ventes.
De bons auteurs contemporains chez nous, je ne dis pas qu'il y en a des tonnes, mais il y en a. Edouard Louis qui a sorti
En finir avec Eddy Bellegueule a non seulement du style mais beaucoup de lucidité et d'intelligence (faire du Bourdieu en roman, ce n'est pas donné à tout le monde) ; je pense à d'autres choses récentes et réussies comme
la Petite communiste qui ne souriait jamais, Rien ne s'oppose à la nuit... Du côté du polar les années 2000 ont vu émerger des auteurs comme Chainas et DOA qui dépassent largement le simple cadre du genre pour nous embarquer dans des histoires sombres et qui questionnent la société. Y'a un truc génial qui vient de sortir aussi, qui s'appelle
le Chant d'Achille et qui reprend la trame de
l'Iliade pour conter l'histoire d'amour entre Achille et Patrocle : c'est bien écrit, c'est beau, c'est intelligent... Bon, c'est pas une auteure française mais peu importe.
Disons qu'il y a du bon et du moins bon, c'est sûr, mais qu'il y a largement de quoi éditer des tas de bonnes choses. Le problème principal étant effectivement de leur trouver un public — et je ne pense pas qu'il faille retourner le problème et dire qu'il n'y a pas de public parce que les auteurs contemporains sont mauvais. Ils ne sont ni pires ni meilleurs qu'avant ; simplement les règles de l'édition sont différentes de ce qu'elles étaient par le passé, et je pense qu'on laisse de côté ce qui est trop exigeant pour préférer publier des choses faciles qu'on peut lire sur la plage. Pourtant, je vous assure, on peut tout-à-fait lire Nietzsche en bord de mer !
Et tant qu'à être dans le HS : la distinction entre "se prendre la tête" et le divertissement me semble complètement idiote, et y'a quelqu'un qui a dit ça bien mieux que moi (et qui, en termes de répartie, n'est pas le dernier : ET HOP ! je retombe sur mes pieds, c'est même pas du HS tout ça !) :
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http://youtu.be/pdREfg7ZXIM[/video]