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par Ouakari
Homme de 46 ans non vierge
#134261
Pierre a écrit :des pistes pour sortir de cette prison mentale qu'est l'incapacité à agir et à demander.
Pour moi, l'agir et la demande viennent surtout du désir. Sans désir, on ne fait rien, on ne demande rien. J'emploie "désir" dans un sens très large (je ne parle pas que du domaine des relations intimes). Par exemple la simple curiosité : Si on désire vraiment savoir quelque chose, les hypothétiques ressentis personnels sus-cités (faiblesse, etc...) passent en second plan, et on agit/on demande.
Même dans un sens strictement amoureux/sexuel, si on n'a pas de désir suffisant, on ne demandera rien, ni on agira, car même en pouvant obtenir sans demander on refuserait (et c'est à mon avis le cas de beaucoup de VT sur ce forum (moi y compris): désir moins fort que la crainte).

Bon je dis ça, mais si ça se trouve je suis complétement HS ayant rien compris à la conversation :boulet:
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par kri84
Homme de 51 ans vierge
#134263
Je n'ai pas l'impression que tu sois HS. Ou alors je le suis moi-même :O

Je partage assez cette idée de désir plus fort que la peur. Mais ça peut être un cercle vicieux, la peur peut inhiber le désir.

Une des questions que je me pose d'ailleurs : Est-ce la peur qui inhibe mon désir ou ai-je naturellement peu de désir (désolé d'être un peu monomaniaque mais je parle là de désir sexuel / sentimental) ?
Pierre a écrit :des pistes pour sortir de cette prison mentale qu'est l'incapacité à agir et à demander.
Les raisons de cette incapacité sont, je pense multiples. Pas facile de faire le tri.
Le salut ne serait-il pas de se forcer à demander, à agir ? de se faire violence ?
Ouakari a écrit :Même dans un sens strictement amoureux/sexuel, si on n'a pas de désir suffisant, on ne demandera rien, ni on agira, car même en pouvant obtenir sans demander on refuserait (et c'est à mon avis le cas de beaucoup de VT sur ce forum (moi y compris).
Nous sommes en effet beaucoup ici à trouver de bonnes raisons pour refuser des demandes. Ou à faire semblant de ne pas les voir.
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par impala
Femme de 40 ans non vierge
#134265
Tu as tout à fait raison. "Le désir est l'unique force motrice", d'après Aristote. A contrario, la peur est un frein. Sans doute que pour les personnes ayant des difficultés à agir et à demander, leurs peurs sont plus fortes que leurs désirs et annihilent ainsi l'action que devrait déclencher le désir.
Ici, les questions posées par Pierre, au moins les deux premières, nous permettent de réduire voire dissoudre ces peurs (la peur de déranger, la peur que l'image de perfection ou de force que nous nous sommes forgée se craquelle...), fondées sur de fausses croyances. En ce qui me concerne, j'ai encore peur de ne pas déranger ou de montrer ma faiblesse en demandant, mais fort heureusement ça diminue :) . Je n'ai en revanche pas développé le fantasme que mes désirs soient exaucés sans que je ne demande rien, ou très peu ; il semble plus difficile de le raccorder à une peur, mais il s'agit peut-être d'une peur très primitive d'être séparé de l'autre (persistance d'un lien fantasmé mère-enfant).

P.S. : je m'adressais à Ouakari au début de mon message, je n'avais pas vu que kri84 avait posté entre-temps :) .
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#134274
J'espère que je ne vais pas être HS
Pierre a écrit :Avez-vous de grosses difficultés à demander ?
Pour ma part, cela dépend des sujets, mais concernant celui des rapports humains et en particulier ceux qui me conduiraient à trouver quelqu'un, je suis clairement dans la réaction (voire l'inaction) plutôt que dans l'action.
Pierre a écrit : Cela vient-il d'une injonction héritée de l'enfance « Être fort, être parfait, ne pas déranger les autres etc. » ?
Pierre a écrit : Croyez-vous que demander est un acte de faiblesse ? Que les puissants n'ont jamais rien demandé et ne demandent jamais rien ?
Les injections "Etre fort ou parfait" non pas vraiment, je dirais qu'on m'a plutôt inculqué la remise en cause permanente, que se penser fort ou parfait (et donc vouloir être fort ou parfait) implique un certain nombrilisme et fermeture d’esprit. Donc de ce point de vue, si je n'étais pas bloqué par d'autres trucs, je n'aurai aucun mal à demander, dans le sens accepter d'être dans une certaine position de faiblesse/dépendance dans l'échange : j'aime bien écouter, être celui qui pose des questions, être l’élève plutôt que le maître. Mais par rapport à ta seconde question, je ne vois pas du tout cette position de faiblesse comme quelque chose de négatif, au contraire, mais plutôt comme quelque chose de noble ou vertueux (peut être un relent d'une certaine morale religieuse)

Par contre, concernant le fait de déranger l'autre, ça oui. Et particulier pour les relations de séduction : j'ai la phobie d'importuner l'autre en lui révélant mes intentions ou mes désirs. Je pense que c'est tout à fait lié à la faible valeur que je m'attribue d'une façon générale (pas qu'en séduction). Je ne me considère pas de valeur suffisante me permettant d'être celui qui est à l'origine d'un désir, d'une interaction, d'un échange. Je n'ai pas assez de valeur pour influer sur le monde, sur les gens, et sur les désirs des femmes. Au mieux, la seule chose dont je peux espérer, c'est ce que quelqu'un daignerait me proposer.

(bon je grossis un peu le trait, c'est pour donner une idée)

Pierre a écrit : Avez-vous développé le fantasme de recevoir ce que vous désirez sans avoir à le demander ?
Donc oui, j'ai tout à fait développé ce fantasme, que les choses viennent à moi sans que je ne soi obligé d'être dans l'action.
Pierre a écrit : Quels que soient les réponses que vous apporterez à ces questions, votre travers vient probablement d'un nœud psychologique culturel.
Nœud psychologique culturel? A quoi penses tu?

Dans mon cas, je crois que c'est vraiment un problème personnel, de l'ordre du positionnement (négatif) par rapport aux autres, à la "valeur" négative que me m'attribue et au fait que j'accorde trop d'importance à cette valeur.

Je pense qu'il est difficile de travailler de but en blanc sur cette notion de "valeur que l'on s'attribue" tant c'est quelque chose de vraiment profond, du réflexe de comment on se voit par rapport au monde. En ce moment je travaille sur deux voies :

- aborder les relations en pensant (profondément) avant tout aux autres. La question de la non-action ou de la réaction n'est alors plus conditionné par mes propres problématiques, vu que l'intention de l'action est centrée sur l'autre. Dit autrement, même si je me sens indigne/incapable de provoquer une action pour moi, ben comme c'est pour l'autre, cette limitation n'a plus de sens.

- globalement essayer de réaliser que rien n'a de valeur autre celle que l'on (enfin l'esprit) lui donne. Réaliser que tout est construction de l'esprit , en particulier les jugements, qui sont toujours subjectifs. Je pense qu'en se détachant des choses de la sorte, on peut arriver à se détacher par exemple d'une mauvaise image de soi qui nous bloquerait (elle est "irréelle" comme tout le reste), et donc se sentirait moins bloqué pour agir, plutôt que régir.
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par rooter
Homme de 39 ans vierge
#134287
D'après le livre que je suis en train de livre, on pourrais ajouter la peur de "révéler" son imperfection, à la liste. Par imperfection, j’entends la croyance inconsciente d'avoir une "tare" invisible, qui nous rend impropre à être aimé. Aussi, demander risquerais de "faire tomber les masques".
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par Yellenah
Femme de 35 ans non vierge
#134308
Et bien beaucoup de choses ont été dites avec justesse sur ce sujet.
Merci, Pierre, de poser cette (ces) question(s), parce que cela permet de comprendre un peu mieux nos mécanismes propres.

Oui, j'ai du mal à demander. En famille, entre amis, au boulot, etc... Je pense que c'est clairement par peur de déranger, peut-être également par sentiment d'infériorité.
Je ne demande pas au boulot parce que la personne qui pourrait me donner le renseignement dont j'ai besoin doit être bien occupée et a sûrement d'autres choses à penser qu'à répondre à ma question naïve.
Je ne demande pas de choses personnelles à mes interlocuteurs parce que je ne veux pas m’immiscer dans leur vie privé/les mettre mal à l'aise/les importuner/ça ne me regarde pas.
Je ne propose pas de sortie/de soirée parce que les autres ont probablement déjà quelque chose de prévu.
Ca handicape tellement les relations, ne pas agir !

Comme ça a été dit, il faut réussir à se sortir de ce schéma de pensées qui nous pousse à ne pas nous sentir légitimes dans nos actions, à craindre le regard et les actions des autres, mais c'est un travail long et fastidieux, et c'est tellement facile de retomber dans ses travers plutôt que de persévérer...
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#134316
downup a écrit :Nœud psychologique culturel? A quoi penses tu?
Associer le fait d'agir à de la force et associer en même temps le fait de demander à de la faiblesse est un nœud psychologique. Car pour être capable d'agir (et pas seulement réagir) mieux vaut être à l'aise avec le fait de demander, puisque tout acte véritable est une forme de demande à un niveau ou un autre.

Quand on met sa voiture en vente, c'est un acte et une demande à la fois. On provoque une tension en fixant un prix et en rédigeant l'annonce. Procrastiner là dessus n'est pas anodin.

Quand on agit, on provoque une tension entre au moins deux pôles. Être capable de déclencher et d'assumer cette tension jusqu'à son terme c'est être capable d'agir.

Quand on demande, on provoque une tension entre aux moins deux pôles. Être capable de déclencher et d'assumer cette tension jusqu'à son terme c'est être capable demander.

Malgré ça, notre culture oppose l'action et la demande.
Ainsi, on peut entendre les romances à la sauce self-made-man « je me suis fait tout seul moi, je n'ai jamais rien demandé à personne »... Comme si notre société permettait au quidam de percevoir le revenu d'une vie, connaître le confort matériel, affectif et spirituel sans n'avoir jamais à demander.

S'il suffisait d'exister et d'avoir du mérite pour recevoir un retour sans avoir à le demander, il n'y aurait pas ces appels aux dons insistants sur Wikipédia xD
par electra
Femme de 45 ans vierge
#134357
Ces question sont intéressantes. Je me suis rendue compte ( et quelques personnes me l'ont fait remarquer ces dernières années que je ne demandais jamais rien.
Demander de l'aide, un service ou un truc sans importance est assez impensable pour moi. Je crois que les seules choses que j'ai pu demander en 10 ans ont été un stylo et une photocopie.
Je pense que c'est dû au fait que ma famille n'a jamais pensé que je pourrai vouloir quelque chose. Mon père étant le centre de tout, j'étais là pour gérer ses comportements bizarres, sa personnalité égocentrique etc... il se présentait comme quelqu'un qui en faisant tellement plus que tous les autres pour sa famille et surtout pour moi que j'ai intégré le fait que demander quelque chose était d'un égoïsme inouïe. J'avais le rôle de l'infirmière, de la personne soutien, de celle qui ne posait jamais de problème.
Concernant le désir ( désir de sortir, d'avoir une vie amicale, de s'amuser ou que sais je) il était mal accueilli, nié , emprisonné, l'extérieur étant considéré comme néfaste, dangereux, incompréhensible et stupide. Passer outre ces injonctions, vouloir se projeter à l'extérieur amenait des représailles, du chantage, des menaces. Donc j'ai appris à ne pas désirer.
Demander n'est pas un acte de faiblesse personnellement mais permet à l'autre de savoir ce que je désire et donc de s'en servir, du moins c'est ce que j'ai vécu dans mes relations les plus importantes. Faut dire que mes proches ne sont pas des modèles d'équilibre.
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par Lereveur
Homme de 42 ans non vierge
#135145
Ca fait un petit moment que je voulais intervenir sur ce sujet fort intéressant, bien que je crains d'être un peu HS : j'ai pensé, plus ou moins dans ce cadre, à ma comparaison entre une fille et... (attention, les lectrice vont hurler) une borne automatique SNCF :manga: .

1) La borne à billets :

Je sais exactement ce que je veux, parfois même à l'avance (choix effectué sur Internet), ou en tout cas très vite : un ou plusieurs billets pour aller de A à B à telle date.
Je sais exactement où trouver une telle borne.
Je vois très vite si une borne est fonctionnelle et disponible, propre à traiter mon besoin ; je n'ai nul besoin d'en chercher une qui me convienne physiquement ou mentalement (si vous êtes fétichiste, c'est pas mon problème :boulet: ).
Je sais exactement, suivant ce qui m'amène, ce que " veut " la borne : ma CB ou une billet à échanger.
Et une fois devant, je sais exactement quelles manipulations effectuer.

C'est clair, simple, net, maîtrisé, fiable 99,9 % du temps. Et ça donne le sentiment d'agir vite et bien. On peut se satisfaire de cet acte anodin en se disant " une bonne chose de faite ! "

2) La fille :

Mes intentions sont déjà plus floues : " je veux du sexe mais si le courant passe bien pourquoi pas plus enfin voilà quoi... "
Je ne sais pas où rencontrer les filles susceptibles de m'intéresser (libres et dans ma tranche d'âge).
En supposant que je trouve un tel endroit, je ne suis guère équipé pour détecter les filles disponibles et dont l'intérêt sera réciproque.
Evidemment, n'importe quelle fille présente ne fera pas l'affaire, vu que comme tout un chacun j'ai mes " filtres " physiques et mentaux.
Je ne sais pas ce qu'elle veut.
Je ne sais pas comment formuler ma demande (de sexe, d'affection...) sans être mal reçu, perçu...
Et, évidemment, contrairement à une machine, je peux me voir refuser le " billet " que je convoite !

Fondamentalement, le premier cas est aussi une demande, mais le second, lui, implique un autre être pensant, qu'on craint de déranger, qui peut mal réagir... Et implique une " méthodologie " qui paraît fort incompréhensible, compliquée... Et au final, chiante.

D'ailleurs, je vois bien que même hors du domaine sentimental, demander (un emploi, une location...) m'emm*rde toujours un peu. C'est un peu se trouver à la merci d'autrui, dans une posture de confrontation. Je l'ai encore constaté hier, après une visite avant noël où on s'était dit " OK " oralement avec un bailleur, il m'a finalement écrit qu'il avait loué à quelqu'un d'autre après deux relances par mail de ma part (m'aurait-il seulement signalé ce changement si j'étais resté silencieux ?).

En y repensant, je crois bien que même bien avant d'avoir un large accès au porno, la phase " séduction " ne m'a jamais vraiment intéressé... Mélange d'ennui et de considération personnelle comme nullité en la matière.