Une sélection de bons conseils pour vous aider à bien préparer vos rencontres !
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#134212
Laissez-moi deviner : Vous avez aussi de grosses difficultés à demander !

Non je ne suis pas devin, c'est juste qu'agir et demander sont la même chose.

Agir implique une forme de demande à un niveau ou un autre, car en bousculant l'ordre des choses on recevra une réponse de l'extérieur que l'on ne peut pas anticiper ou contrôler. Cette réponse peut venir de quelqu'un d'autre, de plusieurs personnes, de la nature ou des événements. Même l'absence de réponse sera une forme de réponse à votre acte.

Bref, agir c'est demander, interroger, réclamer.

A ne pas confondre avec réagir, qui est synonyme de répondre !
Réagir est globalement plus facile qu'agir, tout comme répondre est globalement plus facile que demander. Pourquoi c'est plus facile ? Tout simplement car l'action initiale (et donc la demande initiale) ne vient pas de nous. La plus grande partie du boulot est déjà faite quand on réagit.

Vous pourrez alors me rétorquer que la majorité des actions humaines sont au moins en partie une réaction à quelque chose, et vous aurez raison. Il y a cependant des actes qui penchent plus du côté de l'action (demande) et d'autres de la réaction (réponse).

J'ai ouvert ce sujet avec une première question assez vague « Vous avez de grosses difficultés à agir ? », que je reformule maintenant par une variante identique dans son sens, mais beaucoup plus précise sur le problème « Avez-vous de grosses difficultés à demander ? »

Si la réponse est oui, j'ai d'autre questions, et j'espère que celles-ci apporteront des pistes pour sortir de cette prison mentale qu'est l'incapacité à agir et à demander.

Question n°1 :
Cela vient-il d'une injonction héritée de l'enfance « Être fort, être parfait, ne pas déranger les autres etc. » ?

Question n°2 :
Croyez-vous que demander est un acte de faiblesse ? Que les puissants n'ont jamais rien demandé et ne demandent jamais rien ?

Question n°3 :
Avez-vous développé le fantasme de recevoir ce que vous désirez sans avoir à le demander ?


Quels que soient les réponses que vous apporterez à ces questions, votre travers vient probablement d'un nœud psychologique culturel.

Vous avez associé le fait de demander à la faiblesse.
Vous avez associé le fait d'agir à la force.

Le problème, c'est qu'agir et demander sont les deux faces d'une même pièce. Ce dont nous avons besoin de développer pour agir est culturellement associé à de la faiblesse. Voilà pourquoi notre vie est si compliquée.
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par kri84
Homme de 51 ans vierge
#134214
Dans le domaine sentimental / sexuel, je peux dire que j'ai une quasi incapacité à demander / agir.

C'est bien ce qui nous (t') intéresse(s) ici.
Pierre a écrit :Question n°1 :
Cela vient-il d'une injonction héritée de l'enfance « Être fort, être parfait, ne pas déranger les autres etc. » ?
Ne pas déranger les autres probablement. D'ailleurs dans les amitiés développées, je suis plutôt dans la réponse / réaction dans les débuts. Une certaine peur du rejet ou de la non réponse, je pense. J'arrive à un âge où j'ai perdu quelques amitiés et ça n'a finalement rien d'insurmontable.
Pierre a écrit :Question n°2 :
Croyez-vous que demander est un acte de faiblesse ? Que les puissants n'ont jamais rien demandé et ne demandent jamais rien ?
Non, j'ai plutôt de l'admiration pour ceux qui osent demander et agir.
Pierre a écrit :Question n°3 :
Avez-vous développé le fantasme de recevoir ce que vous désirez sans avoir à le demander ?
Oui, ou plutôt une vision égalitaire de la relation sans vrai(e) requérant(e) . Ce qui est assez chimérique.

Et toi quelles sont tes réponses ?
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par Lefty
Homme de 39 ans non vierge
#134215
Intéressant, cela évoque des questions que je me pose en ce moment.
Pierre a écrit :Question n°1 :
Cela vient-il d'une injonction héritée de l'enfance « Être fort, être parfait, ne pas déranger les autres etc. » 


Complètement, j'ai grandit dans une famille de taiseux ou les modèles masculins était des hommes de type "ours". Certainement pas dénués de gentillesse mais incapable de verbaliser. Quand j'avais des questions c'était "regarde dans le dictionnaire" "lis donc la notice" "t'as cherché avant de poser cette question" et j'en passe. Du coup je suis effectivement plein pot dans le schémas : "débrouille toi seul, les autres n'ont pas de temps pour tes questions". Et tout ce que j'entreprends, je préfère l'entreprendre seul.
Pierre a écrit :Question n°2 :
Croyez-vous que demander est un acte de faiblesse ? Que les puissants n'ont jamais rien demandé et ne demandent jamais rien ?


Faiblesse je sais pas. Mais pour moi la priorité est d'y arriver seul. Si tu ne peux vraiment pas faire autrement, alors oui tu peux demander, mais c'est un ultime recours.
Pierre a écrit :Question n°3 :
Avez-vous développé le fantasme de recevoir ce que vous désirez sans avoir à le demander ?


Oui. Je sais pertinemment que quand on désire quelque chose, il faut donner l'impulsion pour espérer l'obtenir, mais le fantasme est bien là quelque part niché au fond de mon crâne :)
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par Pasta
Homme de 36 ans vierge
#134225
En effet, quand une action entraîne la réaction d’autrui, ça revient à demander, et j’ai peur des réactions négatives, peur d’être ridicule, peur de faire quelque chose que tout le monde sait qu’il ne faut surtout pas faire.

Cela dit il n’y a pas que ça, si l’aspirateur n’est pas passé depuis des semaines chez moi ce n’est pas parce que j’ai peur de la réaction des voisins :boulet:
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#134232
Pierre a écrit :Question n°3 :
Avez-vous développé le fantasme de recevoir ce que vous désirez sans avoir à le demander ?
C'est un de mes plus gros défauts, dans les dex sens.
Je pense qu'on doit comprendre ce que j'attends sans que je demande, et je pense que je dois faire pareil, comprendre ce qu'on attend de moi sans qu'on me le précise ...
Si je fais usage de ma raison, je ais qu'aucune empathie n'est suffisante pour cela... et pourtant ...

Il y a une réflexion très blessante de mon ex-mari que je n'ai pas oubliée, et qui me meurtrit encore, quinze ans plus tard, alors que je lui demandais précisément ce qu'il attendait de moi je ne sais plus exactement à quel propos : " Une femme NORMALE n'a pas besoin de demander, elle sait".

Ca n'a pas contribué à améliorer mon sentiment d'incapacité.
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par Lefty
Homme de 39 ans non vierge
#134234
traviata a écrit :
Pierre a écrit : " Une femme NORMALE n'a pas besoin de demander, elle sait".
Rien que de le lire, ça me hérisse le poil ! C'est le genre de trucs que mon père disait à ma mère quand j'étais gosse !
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#134240
traviata a écrit :Une femme NORMALE n'a pas besoin de demander, elle sait".
Ca n'a pas contribué à améliorer mon sentiment d'incapacité.
J'en ai rencontré des gens comme ça. Dans mon cas, c'était des catastrophes relationnelles ambulantes.
On dirait qu'ils adorent la compagnie des gens atteints du syndrome du sauveur, car ce sont les seuls compagnons capables d'accepter l'injonction folle de devoir répondre tout le temps aux demandes que l'autre ne formule jamais.
kri84 a écrit :Et toi quelles sont tes réponses ?
Moi j'aurais répondu oui à chacune de ces questions il y a un an ou deux. Je me détache depuis des injonctions perverses comme « Sois parfait, fais plaisir, dépêche-toi, sois fort ». Le gros du travail est fait mais il reste encore quelques échos de ces méchantes directives dans mon état intérieur.
Pasta a écrit : Cela dit il n’y a pas que ça, si l’aspirateur n’est pas passé depuis des semaines chez moi ce n’est pas parce que j’ai peur de la réaction des voisins.
xD
Blague à part, il y a tout de même deux principales issues à la procrastination de passer l'aspirateur.

Commençons par l'issue la plus facile : La réaction (la réponse).
Exemple 1 : Tu vas recevoir d'ici très peu de temps une personne chère à ton cœur auprès de qui tu veux faire bonne figure.
Exemple 2 : Une nouvelle race d'habitants rampeurs colonise tellement tes murs que tu as du mal à distinguer la couleur du papier peint derrière tous ces nouveaux amis qui squattent ta baraque.

Dans ces deux exemples, la résistance à l'idée de faire le ménage est affaibli. L'énergie à y répondre par un grand coup de balais est plus palpable, moins difficile à ressentir.
Normal car faire le ménage est dans ce cas de figure un acte réactif, c'est une réponse.

Et maintenant l'issue plus difficile : L'action (la demande).
Un exemple concret : Tu réfléchis au ménage. Le rapport efforts/bénéfices du fait de passer l'aspirateur ne te paraît pas franchement satisfaisant car la poussière ne te gênes pas suffisamment pour que tu réagisses... Néanmoins, tu n'aimes pas l'image que cela te renvoie de trop te laisser aller. Si bien que tu finis par te demander si tu es capable de te voir autrement que comme un éternel paresseux négligeant. Suite à cette interrogation, tu décides de passer à l'acte.
Et comme il y a acte, il y a forcément demande. Il y a une question qui déclenche le départ et une réponse qui viendra à l'issue cet acte. Car cet acte se résume à une seule chose : vouloir se prouver quelque chose à soi-même.
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par Pasta
Homme de 36 ans vierge
#134241
Oui mais alors qu’est-ce qui m’empêche de passer à l’acte ? À qui formulé-je une demande en passant l’aspirateur, qui dérangé-je, et quelle réaction puis-je redouter ?
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#134242
Pour toi je ne sais pas, mais dans mon cas quand je me préoccupe longtemps d'une chose banale à faire plutôt que de m’exécuter, c'est qu'il y a une réclamation que je n'ai pas envie de formuler (à moi, à un autre, aux circonstances ou à l'univers).

Aussi, ne pas faire le ménage est parfois un acte en lui-même... Et donc une demande, une interrogation du type « A quoi bon ? » ^^
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#134248
Pierre a écrit :J'en ai rencontré des gens comme ça. Dans mon cas, c'était des catastrophes relationnelles ambulantes.
On dirait qu'ils adorent la compagnie des gens atteints du syndrome du sauveur, car ce sont les seuls compagnons capables d'accepter l'injonction folle de devoir répondre tout le temps aux demandes que l'autre ne formule jamais.
Je confirme. La TCC que j'ai entreprise m'a révélé ce problème de syndrome du sauveur, et appris à le gérer mieux. La preuve étant que ma relation actuelle, où j'aurais pu vivre en mode "ayez pitié d'un pauvre aveugle" est plus saine et équilibrée que la précédente ...

Pasta, dans ce cas précis , je ne vois qu'une issue : je DOIS passer l'aspirateur.
Si j'ai moyennement envie de me mettre aux fourneaux, le fait que j'ai le plus souvent d'autres bouches à nourrir que la mienne m'y oblige moralement.
Pour l'aspirateur, c'est moins évident. Il est vrai que la poussière m'indispose... mais avant tout je vois cela comme une obligation par rapport à moi-même !