- 14 déc. 2015, 10:05
#162861
Ce qui m'agace, c'est quand c'est la première chose qu'on te sors sans même te connaître et franchement ça m'est arrivé plusieurs fois. C'est souvent balancé par la grande gueule de service qui veut montrer à tout le monde combien lui il est trop cool, trop fort, et partout chez lui, celui qui a une certaine influence sur les autres. Il se déplace souvent avec sa "cour". Si tu ne réagis pas tu es catalogué pour le reste du temps, et on t'en repassera plusieurs couches.
Moi quand j'entends ça je me renferme comme une huître, ça me plombe c'est plus fort que moi, c'est reptilien. Effectivement j'ai tendance à ne plus rien dire, où je me force malgré mon malaise à dire quelque chose, mais un truc est cassé et j'ai hâte que ça se termine, quand je ne regrette pas simplement d'être venu.
Bien sûr que j'apprécie également que quelqu'un fasse l'effort de me parler, mais si je tombe sur un timide et que je ne le connais pas, je commence à dialoguer avec lui en lui demandant son nom, ou ce genre de choses, je ne le pointe du doigt, bien à la vue de tous mes potes, en braillant : Eeh regardez tous !! Voici notre grand timide du jour !!! Je le vis comme une stigmatisation, j'ai l'impression d'être l'invité du dîner de co*s. Je ne suis ps encore assez aguerri, à l'aise et détaché pour réagir autrement, et encore il y a du mieux.
Dans la façon de le dire et selon la personne qui le dit, tu es parfois catalogué en un instant comme un type fragile, le coincé qui ne sait pas s'amuser. Se fondre dans l'assemblée par la suite devient encore plus difficile. Quand tu comprends que tu as affaire à quelqu'un n'est pas socialement des plus à l'aise, pour qui sa seule présence représente déjà un effort, tu n'enfonces pas le couteau dans la plaie en y retirant une forme de plaisir, je ne peux plus l'accepter, ce comportement est un point d'entrée à quelque chose qui peut être bien plus grave. Je pense avoir trouvé le bon compromis entre me taire et subir, et monter à poil sur le bar, en tous cas je ne pouvais pas rester sans réaction.
Quand j'ai demandé à la personne si elle était simplet (ce qui déjà est une question et pas une affirmation, elle peut donc se défendre, je me trouve plutôt fair-play, donc je ne l'ai pas traité de), c'était pour qu'elle se rende compte de ce que c'est que de se faire coller une étiquette, c'était sur le ton de l'humour pédagogique, elle même à compris que je ne le pensais pas, que je profitais d'une perche tendue, d'une petite mise en scène et je n'ai pas passé la soirée à la bassiner là-dessus. Nous avons d'ailleurs par la suite discuté tout à fait normalement. Je pense que ça n'aurait pas été le cas si je n'avais pas ré-équilibré la balance dominant/dominé.
J'aimerai que les choses se passent autrement, mais il faut parfois composer avec une certaine réalité, à certains moments.
Il n'y a pas d'obstacles, seulement différentes façons d'avancer.