- 04 janv. 2016, 15:15
#164140
Mmh... Ça manque de rigueur ici. La timidité n'est pas un vaste fourre-tout. De quoi parle-t-on au juste ?
La timidité est nourrie par la peur de l'autre, et l'inverse d'une personne timide n'est pas une personne « grande gueule ». La non-timidité n'abîme pas le cerveau. Une personne qui ne souffre pas de timidité est favorisée dans les domaines sociaux, car elle aura plus de facilité à se comporter selon ses aspirations, sans avoir peur de la réaction des autres. Pour y parvenir, une personne timide devra, elle, confronter régulièrement ses peurs.
Heureusement, la timidité n'a pas que des aspects négatifs. Elle est séduisante. Voir cette fragilité chez l'autre est touchant, cela permet de mieux le comprendre et de nous sentir plus proche de lui. Aussi, la timidité est un signal qui permet, si l'on s'écoute suffisamment, de mieux se connaître.
Mais je ne suis pas certain que ce soit vraiment de timidité que l'on parle dans ce topic.
Si vous avez une mauvaise image de vous-même et que vous fuyez le rapprochement avec l'autre, celui-ci ressent votre malaise et s'imagine que vous avez sûrement de bonne raisons de vous comporter ainsi.
Plutôt que juger cette personne qui ne s’intéresse pas à vous, et théoriser sur le manque d'attrait de la « timidité » (mot bien pratique), je vous propose d'imaginer quelque chose.
Vous croisez un écrivain.
Cet écrivain trouve que son dernier livre est mauvais, confus, interminable et trop cher pour le peu d'intérêt de lecture qu'il propose. Aussi, ce livre est difficile à trouver.
Votre premier réflexe est-il de vous précipiter dans une librairie pour vous renseigner et tenter de commander un exemplaire de son bouquin, juste au cas où il se serait trompé sur le manque d'intérêt de son œuvre ?
Non, car avez mieux à faire. Votre réaction ne diffère donc pas beaucoup de celle de cette personne qui « ne s’intéresse pas aux timides ».
Le vrai problème ne vient pas de votre timidité, mais de ce que vous en faites. De tout ce que vous y incluez.