- 24 mai 2016, 14:45
#170612
Non, pas de l'amour, mais du romantisme, ça se discute. L'amour romantique et l'amour, ce n'est pas la même chose en tout cas.
Azrael a écrit :Apparemment, tout le monde ne comprend pas "amour romantique" de la même façon sur le web. Pour certains il n'est pas question d'autre chose que de moyens d'entretenir la flamme. Sur d'autres liens, il est effectivement question de sadomasochisme, d'ego, d'équations plus que discutables... Genre plus t'es amoureux plus t'es sadomaso, tu dois aimer les gens qui ne t'aiment pas, les drames, tu cherches à te positionner en victime! Sacrées fadaises.Rooter faisait référence au romantisme, un mouvement qui existait avant le web.
rooter a écrit :Oui, en effet. Et on pourrait remonté la généalogie plus loin, et parler de l'amour courtois, qui structure largement notre perception actuel de l'amour, malheureusement. C'est esthétiquement très beau, je n'en disconvient pas, mais pas très "réel".Ce n'est pas vraiment l'amour courtois mais plutôt les mythes sur l'amour impossible. Au Moyen Âge l'amour courtois n'était pas vu comme impossible, il était certes le lieu d'un dilemme moral mais pas du tout le lieu de la souffrance (il est même régulièrement question de la joy des amants ).
Snapback a écrit :Je pense que c'est pour ça qu'Impala distancie "amour" et "amour romantique".Le problème des sources sur lesquelles je suis tombé (oui, sans doute peut-on en trouver de meilleures sur le concept), c'est qu'ils ont tendance à tout confondre et à passer d'un terme à l'autre.
Pierre a écrit :En France, le chef de file est Victor Hugo.Enfin, j'espère que tu fais la distinction entre l'homme et le mouvement littéraire (le moteur d'un écrivain romantique n'est pas forcément son ego).
Azrael a écrit :D'accord, on me parle ici de "petits plaisirs", mais à part ça? Est-ce à dire qu'il faut nécessairement réduire grand plaisir à illusion?Pour illustrer mon propos, imagine que tu déguste un bon bourgogne. tu as éduqué tes papilles, tu capte les subtilité et l'apprécie d'autant plus. Voilà quelqu'un (un sagouin, n'ayons pas peur des mots) qui se sert un verre du même cru, et le dilue dans de l'orangina, en expliquant que comme ça, c'est bien sucré, encore plus de plaisir. Voilà pourquoi je trouve cette idée de se mettre en quête de toujours plus de plaisirs nouveaux est superficiel, sans grand intérêt. Une philosophie un peu "adolescente", en fin de compte.
Azrael a écrit : Que dès qu'on parle de brûler et de ne pas être trop détaché non plus, il s'agit directement de mise en scène?Bah, tu ne brûle pas littéralement, non ? Donc c'est bien une image.
Azrael a écrit : Dans ce que je lis, on compare donc la passion à une flamme, l'amour à une étoile. Je n'aime franchement pas ce genre de lectures qui cherchent à tout mettre dans des cases, mais je ferai remarquer qu'une étoile, ça brûle toujours.Là encore : en fait, les étoiles ne brûlent pas, ce sont des réactions nucléaires. Qui ont elles aussi une durée déterminée (je crois que j'avais calculé que si le soleil était une boule de méthane en combustion, il aurais fonctionné quelques siècles, tout au plus).
rooter a écrit :J'ai lu l'ensemble du texte que tu cite. je ne suis pas vraiment d'accord.Comme je l'ai dit, je ne m'y retrouve pas forcément partout non plus. Séparer amour et passion comme ça, tout ranger mathématiquement. J'ai toujours un problème avec ces histoires de "besoin/pas besoin". Même si je comprends l'idée qu'il y a derrière, c'est plutôt une question de nuance qui me gêne. D'ailleurs, va dire à quelqu'un : "je n'ai pas besoin de toi", c'est assez violent.
rooter a écrit :Pour illustrer mon propos, imagine que tu déguste un bon bourgogne. tu as éduqué tes papilles, tu capte les subtilité et l'apprécie d'autant plus. Voilà quelqu'un (un sagouin, n'ayons pas peur des mots) qui se sert un verre du même cru, et le dilue dans de l'orangina, en expliquant que comme ça, c'est bien sucré, encore plus de plaisir. Voilà pourquoi je trouve cette idée de se mettre en quête de toujours plus de plaisirs nouveaux est superficiel, sans grand intérêt. Une philosophie un peu "adolescente", en fin de compte.Chercher plus de plaisir, et chercher plus de plaisir à tout prix, ce n'est pas la même chose. Si on cherche quelqu'un, pour moi c'est une façon d'avoir plus de plaisir dans la vie, ça n'a rien de négatif. Maintenant, je ne cours pas après des filles qui ne m'aiment pas, j'essaye de ne pas trop les idéaliser juste pour plus de plaisir : j'ai connu ça adolescent et j'essaye d'éviter. Mais j'y reviens.
rooter a écrit :Cela dit, as-tu remarqué que dans l'ensemble, il étais assez d'accord avec moi ? Il estime que ne pas avoir besoin de l'autre permet d'avoir envie de l'autre, par exemple.. Que la passion est une illusion où tu projette chez l'autre ce que tu voudrais voir/avoir (donc ça n'est pas une relation).Je ne suis pas forcément pour la passion, ni contre. Tu as remarqué que d'après ce lien, c'est un stade nécessaire. Mon point de vue c'est qu'une certaine dose d'imagination, d'illusion si l'on veut, ce n'est pas la mer à boire, ça n'empêche pas d'aimer réellement quelque chose chez l'autre. Il faut un sacré temps pour connaître réellement la personne, et encore-là, même après des années, on peut encore être surpris, réaliser qu'on s'est trompé. Du coup, je pense qu'on est jamais vraiment débarrassé de la question, et je ne vois pas certaines choses de façon trop négative.
Bref, en résumé, ce texte explique qu'il faut vivre la passion pour se rendre compte que c'est une ânerie et commencer à avoir des vrais relations. Je me demande... Si tu sais que ce sont des âneries, pourquoi vouloir absolument vivre cela ?
rooter a écrit :Je crois que tu confond le détachement et le recule. Quoiqu'il arrive, une séparation fait souffrir. Mais t peut tout à fait accepter la souffrance, avoir conscience que ça n'est en réalité pas bien grave (oui oui, même les vt), et avoir une certaine sérénité dans la douleur. Tu ressens exactement les même choses, simplement, tu ne réagis pas, tu agis.S'il est possible d'être trop détaché, c'est assez comme ça que je vivrais une séparation. Encore une fois, c'est plus une question de nuance qui pourrait me poser problème.
rooter a écrit :Bah, tu ne brûle pas littéralement, non ? Donc c'est bien une image.Les étoiles ne brûlent pas littéralement, je le sais, et pensais bien que tu allais relever la chose. Cela dit, on comprend bien où je veux en venir, et je n'ai rien personnellement contre le fait d'utiliser une image pour exprimer les choses. Dans tous les cas, ici brûler n'était pas pour faire genre. Pas plus que si je risquais une métaphore sur une fiente d'oiseau.
Là encore : en fait, les étoiles ne brûlent pas, ce sont des réactions nucléaires. Qui ont elles aussi une durée déterminée (je crois que j'avais calculé que si le soleil était une boule de méthane en combustion, il aurais fonctionné quelques siècles, tout au plus).
Azrael a écrit :Chercher plus de plaisir, et chercher plus de plaisir à tout prix, ce n'est pas la même chose.Justement : une image. La recherche de la passion est une question d'image. On veut vivre les choses d'une façons scénarisé, esthétisée (c'est pour ça que je parle de "se faire un film", presque littéralement). Donc, non-réel : les illusions empêchent de voir la réalité. Donc d'aimer réellement quelqu'un, parce que ton amour est lié à l'image que tu te fait d'elle.
Azrael a écrit :Chercher plus de plaisir, et chercher plus de plaisir à tout prix, ce n'est pas la même chose.Pourquoi tu veut chercher le plaisir alors qu'il est déjà là ? Cette toute la notions (mal formulée) des petits plaisirs : en terme de puissance, dans l'absolu; un grand cru et un petit vin donnerons exactement le même plaisir. Le surcroîts est exclusivement psychologique (anticipation, rareté, importance accordé à la chose...).