- 04 déc. 2019, 15:34
#228173
Rooter pourrait l'expliquer mieux que moi mais en réalité, les personnes avec une maladie mentale sont globalement moins violents que la population qui n'a pas de pathologie mentale. C'est donc bien que cette proportion n'est pas normale en prison.
Par ailleurs, j'estime qu'ils devraient être dans des centres spécialisés pour personnes présentant une pathologie mentale. Sauf que nous n'avons pas assez de moyens pour les mettre au bon endroit, et que donc, bien souvent, c'est plus facile de les enfermer en détention classique.
Après, quand on parle d'une personne sociopathe qui n'a aucune empathie pour les autres, c'est effectivement plus compliqué, mais ces cas-là sont rares. Les prisons ne sont pas pleines de tueurs en série, hein.
Maintenant, il faudrait aussi mettre les moyens nécessaires pour que les services d'insertion et de probation, qui suivent les personnes sous main de justice (en milieu fermé ou ouvert), puissent faire leur travail correctement. Quand un agent doit traiter, à lui tout seul, 150 dossiers humains, c'est justement humainement impossible de faire ce qu'il faut.
Je doute des vertus de la prison. Dans un monde idéal, avec des prisons non surpeuplées, avec des moyens suffisants, oui je pense que la prison devrait être la réponse au viol. Aujourd'hui, je me dis qu'on ressort de prison probablement plus violent qu'on y est entré.
Non, je ne veux pas qu'on envoie les violeurs en stage. Mais j'ai le sentiment que notre système judiciaire est complètement à côté de la plaque et que les signaux qu'il envoie ne permettent pas de condamner, comme il le faudrait, les violences sexistes et sexuelles.
C'est ce qu'expliquait, si intelligemment, l'écrivaine Annie Ernaux l'autre jour sur France Inter : s'il y a des débordements, ils sont justifiés par ce qu'ont pu vivre les dominés : Quand il y a un mouvement de révolte, la contention qu’on a subie fait qu’on crie plus fort, et quelquefois peut-être à tort. Ce n'est pas grave.
https://www.franceinter.fr/emissions/l- ... embre-2019
resO a écrit : ↑01 déc. 2019, 21:49 Peut-être estime t-on que ces personnes ont une part de responsabilité. Reste à voir pour quelle raison elles se retrouvent en prison. Si c'est pour avoir tué et /ou blessé plusieurs personnes, on doit se dire que c'est pas rassurant de savoir qu'une telle personne soit dans la nature. Une prise en charge s'impose.C'est comme la grande proportion de personnes noires dans les prisons aux Etats-Unis : je n'ai jamais dit qu'ils étaient tous innocents, mais à un moment donné, il faut s'interroger sur ces proportions. Comment se fait-il qu'ils en soient arrivés à se mettre hors la loi ? Comment se fait-il qu'ils n'aient pas été mieux pris en charge ?
Rooter pourrait l'expliquer mieux que moi mais en réalité, les personnes avec une maladie mentale sont globalement moins violents que la population qui n'a pas de pathologie mentale. C'est donc bien que cette proportion n'est pas normale en prison.
Par ailleurs, j'estime qu'ils devraient être dans des centres spécialisés pour personnes présentant une pathologie mentale. Sauf que nous n'avons pas assez de moyens pour les mettre au bon endroit, et que donc, bien souvent, c'est plus facile de les enfermer en détention classique.
resO a écrit : ↑01 déc. 2019, 21:49 Tu veux dire que des dealers ne méritent pas d'aller en prison ??Je ne vois pas bien ce que la société gagne en mettant quelqu'un qui deale du cannabis en prison. Je ne parle pas de celui qui tire les manettes, hein, je parle de celui qui fait de la revente avec un produit qui, à bien des égards, est moins dangereux que l'alcool.
resO a écrit : ↑01 déc. 2019, 21:49 Je m'interroge sur les différents cas, et jusqu'où c'est possible d'être sur à 100 % qu'il y a possibilité de rectifier le tir et d'éviter les récidives. Tu aurais une confiance totale en la rédemption d'un... tueur série ??A part quelques cas où il n'y a peut-être pas grand-chose à faire, je pense qu'on peut effectivement changer, oui. Cela ne fait pas la Une des journaux mais je vous assure qu'il y a des gens qui, tous les jours, sortent de prison et ne récidivent jamais.
Tu dois avoir affaire à plusieurs cas dans ton boulot...
Après, quand on parle d'une personne sociopathe qui n'a aucune empathie pour les autres, c'est effectivement plus compliqué, mais ces cas-là sont rares. Les prisons ne sont pas pleines de tueurs en série, hein.
x00 a écrit : ↑02 déc. 2019, 20:04 Notre société ne condamne plus grand chose....Ça c'est un faux discours, d'ailleurs si le type est récidiviste c'est qu'il est allé une première fois en détention.
Combien de sont fait tuer ou autres par des récidivistes
Maintenant, il faudrait aussi mettre les moyens nécessaires pour que les services d'insertion et de probation, qui suivent les personnes sous main de justice (en milieu fermé ou ouvert), puissent faire leur travail correctement. Quand un agent doit traiter, à lui tout seul, 150 dossiers humains, c'est justement humainement impossible de faire ce qu'il faut.
x00 a écrit : ↑02 déc. 2019, 20:04C'est amusant comme ta question n'a rien à voir avec ce que je disais. Je parlais de la possibilité de changer, je ne parlais pas du fait qu'il ne fallait pas condamner les violeurs.Si on ne croit pas que les individus puissent changer ou du moins, apprendre à connaître la règle et la respecter, alors autant remettre la peine de mort ou les camps de travail forcés pour les criminels. Ce n'est pas vraiment la société à laquelle je crois, non.Du coup, quand tu attrapes quelqu'un pour viol, tu veux quoi comme condamnation. Un stage ?
Je doute des vertus de la prison. Dans un monde idéal, avec des prisons non surpeuplées, avec des moyens suffisants, oui je pense que la prison devrait être la réponse au viol. Aujourd'hui, je me dis qu'on ressort de prison probablement plus violent qu'on y est entré.
Non, je ne veux pas qu'on envoie les violeurs en stage. Mais j'ai le sentiment que notre système judiciaire est complètement à côté de la plaque et que les signaux qu'il envoie ne permettent pas de condamner, comme il le faudrait, les violences sexistes et sexuelles.
Lereveur a écrit : ↑01 déc. 2019, 15:06 Enfin, il reste que certains détails me font toujours tiquer ; notamment en voyant une pancarte disant " Pénis partout, justice nulle part ", insinuant par là que tout porteur d'un tel attribut, et plus largement le désir masculin, est fatalement injuste / mauvais, difficile de ne pas se sentir visé.En même temps, il faut aussi savoir entendre ce que vivent les femmes, en général, qui ont pu être agressées, violentées plusieurs fois dans leur vie parfois.
C'est ce qu'expliquait, si intelligemment, l'écrivaine Annie Ernaux l'autre jour sur France Inter : s'il y a des débordements, ils sont justifiés par ce qu'ont pu vivre les dominés : Quand il y a un mouvement de révolte, la contention qu’on a subie fait qu’on crie plus fort, et quelquefois peut-être à tort. Ce n'est pas grave.
https://www.franceinter.fr/emissions/l- ... embre-2019