- 14 janv. 2014, 16:02
#100685
Bonjour à tou·te·s,
Je n’ai vu que peu de mentions de l’asexualité (absence totale ou très fréquente de désir sexuel) sur le forum, donc je pense que c’est utile d’en parler un peu pour permettre à celleux qui ne connaissent pas encore de découvrir le concept.
Le site asexuality.org de l’association américaine AVEN (réseau pour la visibilité et l’information asexuelle) est une des références en la matière. Sur les pages françaises du site, on trouve une FAQ sur l’asexualité et une série de liens de publications francophones sur le sujet.
Personnellement j’ai connu le concept d’asexualité grâce à des personnes asexuelles sur Twitter, des blogs, etc. Je ne suis pas asexuel moi-même, mais les récits de vie de différentes personnes asexuelles m’ont parlé, et ça m’a permis de relativiser et questionner un peu ce qu’on apprend sur la sexualité — en particulier les injonctions à avoir une sexualité à deux, que nul·le ne peut nier tellement elles sont présentes autour de nous (si ça ne vous semble pas clair, demandez-vous pourquoi il serait honteux d’être vierge si la sexualité à deux était une simple expérience possible… et pas quelque chose de considéré comme quasi-obligatoire).
Pour ce que j’ai vu et pour ce qu’on m’en dit, la communauté «ace» est une des plus accueillantes et tolérantes qui soit. Elle évite autant que possible les définitions trop strictes et donne à chacun·e tout pouvoir pour se définir et utiliser ou non des «étiquettes». Les expériences des personnes se définissant comme asexuelles sont variées, depuis l’absence totale de désir et l’incompréhension de l’intérêt de la sexualité, à la présence ponctuelle mais rare de désir. Certain·e·s ont un dégout de la sexualité, d’autres un simple manque d’intérêt et ce qui les gênerait c’est surtout de se forcer dans une activité qui ne leur plait pas et ne leur fait pas envie, d’autres encore peuvent apprécier des rapports sexuels par certains aspects, mais ne pas aimer ça plus que ça et préférer passer leur temps autrement. Il y a aussi un concept de “gray-Asexuality”, ou d’asexualité partielle, utilisé par des personnes qui ressentent parfois du désir sexuel mais suffisamment rarement pour que ça leur pose problème par rapport aux injonctions sociales, aux attentes de partenaires romantiques qui ont des désirs plus réguliers.
Certaines estimations, issues de travaux statistiques sur l’orientation sexuelle, parlent de près d’1% de la population qui serait asexuelle.
Il y a deux réactions qui me chagrinent quand on parle d’asexualité:
1. La médicalisation abusive: considérer l’asexualité comme une maladie, alors même que la plupart du temps il n’y a pas de demande des personnes concernées d’être «soignées» de leur asexualité.
2. Le déni: «l’asexualité ça n’existe pas», souvent en utilisant la médicalisation pour justifier ce point de vue péremptoire («il n’y a pas d’asexuel·le·s, il n’y a que des gens coincés/névrosés/avec des problèmes de libido»).
Toutes deux sont à mon sens fausses et vraiment problématiques (d'abord pour les personnes concernées, à cause de la violence symbolique que ça représente, et ensuite pour tout le monde, à cause du discours dangereux sur la sexualité que ça entretient). Je n’en dis pas plus mais si ça n’est pas évident j’essaierai peut-être de l’expliquer.
Voilà, je pose le concept ici, pour les personnes qui voudraient voir les liens, lire les FAQ et des témoignages, et qui se reconnaitront peut-être totalement, un peu, marginalement ou pas du tout dans les vécus asexuels. :)
PS: j’aurais peut-être dû créer ce sujet dans le salon «Relations sexuelles».
Je n’ai vu que peu de mentions de l’asexualité (absence totale ou très fréquente de désir sexuel) sur le forum, donc je pense que c’est utile d’en parler un peu pour permettre à celleux qui ne connaissent pas encore de découvrir le concept.
Le site asexuality.org de l’association américaine AVEN (réseau pour la visibilité et l’information asexuelle) est une des références en la matière. Sur les pages françaises du site, on trouve une FAQ sur l’asexualité et une série de liens de publications francophones sur le sujet.
Personnellement j’ai connu le concept d’asexualité grâce à des personnes asexuelles sur Twitter, des blogs, etc. Je ne suis pas asexuel moi-même, mais les récits de vie de différentes personnes asexuelles m’ont parlé, et ça m’a permis de relativiser et questionner un peu ce qu’on apprend sur la sexualité — en particulier les injonctions à avoir une sexualité à deux, que nul·le ne peut nier tellement elles sont présentes autour de nous (si ça ne vous semble pas clair, demandez-vous pourquoi il serait honteux d’être vierge si la sexualité à deux était une simple expérience possible… et pas quelque chose de considéré comme quasi-obligatoire).
Pour ce que j’ai vu et pour ce qu’on m’en dit, la communauté «ace» est une des plus accueillantes et tolérantes qui soit. Elle évite autant que possible les définitions trop strictes et donne à chacun·e tout pouvoir pour se définir et utiliser ou non des «étiquettes». Les expériences des personnes se définissant comme asexuelles sont variées, depuis l’absence totale de désir et l’incompréhension de l’intérêt de la sexualité, à la présence ponctuelle mais rare de désir. Certain·e·s ont un dégout de la sexualité, d’autres un simple manque d’intérêt et ce qui les gênerait c’est surtout de se forcer dans une activité qui ne leur plait pas et ne leur fait pas envie, d’autres encore peuvent apprécier des rapports sexuels par certains aspects, mais ne pas aimer ça plus que ça et préférer passer leur temps autrement. Il y a aussi un concept de “gray-Asexuality”, ou d’asexualité partielle, utilisé par des personnes qui ressentent parfois du désir sexuel mais suffisamment rarement pour que ça leur pose problème par rapport aux injonctions sociales, aux attentes de partenaires romantiques qui ont des désirs plus réguliers.
Certaines estimations, issues de travaux statistiques sur l’orientation sexuelle, parlent de près d’1% de la population qui serait asexuelle.
Il y a deux réactions qui me chagrinent quand on parle d’asexualité:
1. La médicalisation abusive: considérer l’asexualité comme une maladie, alors même que la plupart du temps il n’y a pas de demande des personnes concernées d’être «soignées» de leur asexualité.
2. Le déni: «l’asexualité ça n’existe pas», souvent en utilisant la médicalisation pour justifier ce point de vue péremptoire («il n’y a pas d’asexuel·le·s, il n’y a que des gens coincés/névrosés/avec des problèmes de libido»).
Toutes deux sont à mon sens fausses et vraiment problématiques (d'abord pour les personnes concernées, à cause de la violence symbolique que ça représente, et ensuite pour tout le monde, à cause du discours dangereux sur la sexualité que ça entretient). Je n’en dis pas plus mais si ça n’est pas évident j’essaierai peut-être de l’expliquer.
Voilà, je pose le concept ici, pour les personnes qui voudraient voir les liens, lire les FAQ et des témoignages, et qui se reconnaitront peut-être totalement, un peu, marginalement ou pas du tout dans les vécus asexuels. :)
PS: j’aurais peut-être dû créer ce sujet dans le salon «Relations sexuelles».