Référencement des sites Internet sérieux, susceptible de vous aider dans vos démarches.
Avatar de l’utilisateur
par Elias
40 ans non vierge
#100685
Bonjour à tou·te·s,

Je n’ai vu que peu de mentions de l’asexualité (absence totale ou très fréquente de désir sexuel) sur le forum, donc je pense que c’est utile d’en parler un peu pour permettre à celleux qui ne connaissent pas encore de découvrir le concept.

Le site asexuality.org de l’association américaine AVEN (réseau pour la visibilité et l’information asexuelle) est une des références en la matière. Sur les pages françaises du site, on trouve une FAQ sur l’asexualité et une série de liens de publications francophones sur le sujet.

Personnellement j’ai connu le concept d’asexualité grâce à des personnes asexuelles sur Twitter, des blogs, etc. Je ne suis pas asexuel moi-même, mais les récits de vie de différentes personnes asexuelles m’ont parlé, et ça m’a permis de relativiser et questionner un peu ce qu’on apprend sur la sexualité — en particulier les injonctions à avoir une sexualité à deux, que nul·le ne peut nier tellement elles sont présentes autour de nous (si ça ne vous semble pas clair, demandez-vous pourquoi il serait honteux d’être vierge si la sexualité à deux était une simple expérience possible… et pas quelque chose de considéré comme quasi-obligatoire).

Pour ce que j’ai vu et pour ce qu’on m’en dit, la communauté «ace» est une des plus accueillantes et tolérantes qui soit. Elle évite autant que possible les définitions trop strictes et donne à chacun·e tout pouvoir pour se définir et utiliser ou non des «étiquettes». Les expériences des personnes se définissant comme asexuelles sont variées, depuis l’absence totale de désir et l’incompréhension de l’intérêt de la sexualité, à la présence ponctuelle mais rare de désir. Certain·e·s ont un dégout de la sexualité, d’autres un simple manque d’intérêt et ce qui les gênerait c’est surtout de se forcer dans une activité qui ne leur plait pas et ne leur fait pas envie, d’autres encore peuvent apprécier des rapports sexuels par certains aspects, mais ne pas aimer ça plus que ça et préférer passer leur temps autrement. Il y a aussi un concept de “gray-Asexuality”, ou d’asexualité partielle, utilisé par des personnes qui ressentent parfois du désir sexuel mais suffisamment rarement pour que ça leur pose problème par rapport aux injonctions sociales, aux attentes de partenaires romantiques qui ont des désirs plus réguliers.

Certaines estimations, issues de travaux statistiques sur l’orientation sexuelle, parlent de près d’1% de la population qui serait asexuelle.

Il y a deux réactions qui me chagrinent quand on parle d’asexualité:
1. La médicalisation abusive: considérer l’asexualité comme une maladie, alors même que la plupart du temps il n’y a pas de demande des personnes concernées d’être «soignées» de leur asexualité.
2. Le déni: «l’asexualité ça n’existe pas», souvent en utilisant la médicalisation pour justifier ce point de vue péremptoire («il n’y a pas d’asexuel·le·s, il n’y a que des gens coincés/névrosés/avec des problèmes de libido»).

Toutes deux sont à mon sens fausses et vraiment problématiques (d'abord pour les personnes concernées, à cause de la violence symbolique que ça représente, et ensuite pour tout le monde, à cause du discours dangereux sur la sexualité que ça entretient). Je n’en dis pas plus mais si ça n’est pas évident j’essaierai peut-être de l’expliquer.

Voilà, je pose le concept ici, pour les personnes qui voudraient voir les liens, lire les FAQ et des témoignages, et qui se reconnaitront peut-être totalement, un peu, marginalement ou pas du tout dans les vécus asexuels. :)

PS: j’aurais peut-être dû créer ce sujet dans le salon «Relations sexuelles».
Avatar de l’utilisateur
par Pasta
Homme de 36 ans vierge
#100697
Sur ce forum il y a surtout des vierges tardifs qui ne voudraient plus l’être, peu d’asexuels et peu de gens qui sont vierges par choix religieux.

Je fais partie de ceux qui pensent que ne pas avoir de désir sexuel est en quelque sorte « anormal ». Bien sûr, ce n’est pas obligatoire, mais ce serait un peu comme ne jamais rire ou être insensible à la musique : on peut très bien vivre sans mais n’y a-t-il pas un petit quelque chose qui manque ?
Avatar de l’utilisateur
par Elias
40 ans non vierge
#100701
Pasta a écrit :on peut très bien vivre sans mais n’y a-t-il pas un petit quelque chose qui manque ?
Tu pratiques le tennis? C’est la passion de ta vie? Imagine que tu ne pratiques pas, ou occasionnellement, et tu n’aimes pas vraiment ça ou ça ne te botte pas plus que ça. Entre une partie de tennis et une soirée DVD ou au théâtre ou une discussion autour d’un thé ou une excursion d’escalade, ben tu ne choisirais probablement pas le tennis.

Et autour de toi, pratiquement tout le monde te dit qu’ils pratiquent le tennis, que le tennis c’est trop génial, que tu devrais pratiquer et si tu n’aimes pas trop tu as un problème, tu devrais persévérer, et tu as pensé à voir un psy ou un tennissologue pour régler tes problèmes vis-à-vis du tennis? Tu es sûr que c’est pas ton éducation trop stricte, regardant le tennis d’un mauvais œil, qui te bloque dans ta pratique du tennis?

(Si tu aimes bien le tennis, remplace par toute activité qui ne te fais pas envie ou t’ennui.)

On me dira sans doute que c’est pas pareil, pas comparable, mais est-ce vraiment le cas? Que les raisons soient psychologiques, hormonales, génétiques ou autres, il est tout à fait possible de ne pas ressentir de désir physique à un moment donné et même pendant de longues périodes. Des personnes qui ont une libido plus dans la norme font aussi l’expérience de baisses de libido, parfois baisses totales et pendant plusieurs mois. Donc c’est tout à fait possible de ne pas avoir de désir physique, ou un désir faible qui ne constitue pas une motivation pour avoir des relations sexuelles.

À partir de là, si la personne ne souhaite pas «corriger» son absence de libido, à coup de thérapies qui ressemblent plus à du «on tente des trucs au pif et on verra bien si ça change quelque chose» qu’à autre chose, et si cette personne ne considère pas son état comme une maladie… qu’est-ce qu’on s’en fout de savoir si c’est normal ou pas?

Mais tu as raison de dire que l’asexualité est «anormale», dans la mesure où elle est effectivement hors-norme. Mais on peut dire exactement la même chose de la virginité passé 20 ans: anormale car hors-norme.
Dernière modification par Elias le 14 janv. 2014, 19:19, modifié 2 fois.
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#100702
je rejoins Pasta pour dire qu'ici il y a des gens qui justement aimeraient bien une sexualité ... donc a priori pas asexuels.

Il existe d'ailleurs un forum homologue de celui-ci (forum-asexuel. fr ou com ???)

Il y a des gens qui n'aiment pas le chocolat, ceux qui ne supportent pas la musique, d'autres que le sexe n'attire pas ... pour ma part je ne vois pas cela comme anormal. Nous, ça nous manque, mas pas eux.

Le plus gros problème des asexuels, de certains du moins, c'est qu'ils n'ont pas envie de relations sexuelles, mais ils aimeraient bien des relations affectives, sans sexe. Donc, de même que si on est homosexuel on cherche un homosexuel de même tendance, quand on est asexuel il vaut mieux trouver un autre asexuel, sinon il y en a qui risque d’être frustré.
Avatar de l’utilisateur
par Elias
40 ans non vierge
#100709
traviata a écrit :je rejoins Pasta pour dire qu'ici il y a des gens qui justement aimeraient bien une sexualité ... donc a priori pas asexuels.
Je n’ai pas supposé le contraire, du moins pas pour la grande majorité des gens ici.
D’après une recherche que j’ai faite, certains membres du forum se sont néanmoins présentés comme asexuels. D’autres partagent parfois un vécu où le désir sexuel semble quasi-inexistant (mais il est peut-être juste omis du récit par pudeur…). Enfin je pense que même sans être asexuel, ça peut être intéressant et plutôt libérateur de s’intéresser aux vécus des asexuel-le-s, vécus différents mais quelque part «cousins» de ceux de nombre d’entre nous. :)
Avatar de l’utilisateur
par Pasta
Homme de 36 ans vierge
#100713
Il se trouve que j’aime bien le tennis, mais il y a des sports que j’aime moins. Cependant, ceux qui ne pratiquent pas le tennis ont certainement l’occasion de ressentir les mêmes émotions que moi lorsque je joue au tennis, mais en pratiquant d’autres activités.

Alors que pour le désir sexuel, c’est effectivement différent : c’est tout une « gamme » d’émotion qui n’est pas ressentie. Après on est bien d’accord qu’on peut vivre sans, et je ne dis pas qu’il faut absolument se soigner (ou qu’il y a forcément quelque chose à soigner), surtout si ce n’est pour rien améliorer.

Par ailleurs, je trouve que mon propre cas (ne pas avoir de vie sexuelle alors que j’en voudrais une) n’est absolument pas normal.
par Carino
Homme de ans non vierge
#100717
J'ai un point du vue difficile avec les asexuels . D'un côté, je les envie, tant la sexualité occupe une place importante dans ma vie .

De l'autre, je doute que de ne pas avoir de désir sexuel une seule fois dans sa vie soit "normal" . Si cela ne conduit un asexuel à aucun symptôme psychologique ou psychosomatique tant mieux, mais c'est un équilibre qui me paraît précaire .
Dernière modification par Carino le 14 janv. 2014, 22:24, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
par kri84
Homme de 51 ans vierge
#100719
Je trouve intéressant de s'intéresser à l'asexualité ici.

je me suis parfois posé la question. Je n'ai pas un désir particulièrement développé. Peut-être est-il refoulé ? je ne sais pas.

Je sais que j'en ai parfois. je suis tombé amoureux d'une femme mariée il y a quelques années. Les sentiments et le désir ont été fortement mêlés pendant plus d'une année.

Pour les 2 autres femmes que j'ai côtoyées sentimentalement, le désir était présent mais discret.

Toutefois, j'ai une auto-sexualité. Elle est parfois entre parenthèse. Il m'est arrivé des interruptions de plusieurs mois. Mais c'est rare.

Je suis un peu étonné qu'on parle d'anormalité ici :|
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#100720
Moi aussi votre notion de "normalité" m’embête vraiment ... Je veux bien qu'on dise que c'est une "norme", i.e. le choix du plus grand nombre, mais là on a l'impression que vous ne considérez comme "normal" que ce dont vous avez envie, VOUS. Mesurées à cette aune, l'homosexualité n'est pas normale, ni l'asexualité, .... ni la VT ! Ce n'est pas acceptable comme discours, surtout ici.
Avatar de l’utilisateur
par Apatch
Femme de 42 ans non vierge
#100723
Je pense qu'effectivement les VTs de ce forum qui ne ressentent aucun désir sont assez rares, quand quelqu'un arrive et se présente sous cet angle, nous avons souvent tendance à l'orienter vers un forum traitant de l'asexualité, mais en aucun cas ce n'est anormal.

Il faut aussi noter qu'on peut ne pas être asexuel et avoir un désir qui s'émousse car parfois moins on stimule son désir et moins on en a (je me souviens d'une étude sur le sujet).

Si des gens n'ont pas de désir sexuel, je ne vois pas l'intérêt d'essayer de les forcer à en avoir. Après tout c'est leur vie et ils savent mieux que nous ce dont ils ont envie ou pas. Je suis assez ouverte sur le sujet de la différence, on doit accepter les gens tels qu'ils sont et pas tels qu'on pensent qu'ils devraient être (tant que cette différence ne fait pas de mal à d'autres).