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par rooter
Homme de 39 ans vierge
#100741
Mh, l'absence de sexualité qui mène au cancer, je suis pas convaincu.
Elias a écrit : Il y a deux réactions qui me chagrinent quand on parle d’asexualité:
1. La médicalisation abusive: considérer l’asexualité comme une maladie, alors même que la plupart du temps il n’y a pas de demande des personnes concernées d’être «soignées» de leur asexualité.
2. Le déni: «l’asexualité ça n’existe pas», souvent en utilisant la médicalisation pour justifier ce point de vue péremptoire («il n’y a pas d’asexuel·le·s, il n’y a que des gens coincés/névrosés/avec des problèmes de libido»).
Très souvent, les personnes adoptant un comportement peu fréquent sont considéré comme "malade". D'ailleurs l'homosexualité a été considéré comme une maladie psychiatrique jusque dans les années 1990. Voire des opinions politiques minoritaires dans certains régime.

Cela vient peut-être de la définition médicale d'une maladie psychiatrique, qui est "un comportement s'éloignant de la moyenne", avec tous la subjectivité que cela suppose.
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par kri84
Homme de 51 ans vierge
#100742
avorton, ta réaction est assez proche de ce que provoquait l'unique fait de parler de l'homosexualité il n'y a pas si longtemps.

Il ne s'agit ici pas de faire de l'asexualité un objet de militantisme, de honte ou d'orgueil. Simplement de dire que ça existe et que c'est un sujet qui peut être connexe à la VT.
par Carino
Homme de ans non vierge
#100744
Excuse-moi Kri, mais la stigmatisation subit par les homosexuels dans l'histoire n'est en aucun cas comparable à cette histoire d'asexualité . Faut arrêter . Après oui, bien sûr qu'on peut en parler .

Rooter selon Zorn, c'est l'absence de désir, de capacité à tisser des liens lié à son éducation bourgeoise ultra rigide qui l'aurait conduit à la dépression d'abord, puis à la maladie . Encore une fois c'est sa théorie bien sûr et pour son cas à lui, il ne dit pas que toute répression de la sexualité ou du désir cause un cancer . . L'absence de sexualité, la souffrance d'être "différent" l'a fait tomber malade somatiquement . C'est un livre très émouvant que je recommande .
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par Elias
40 ans non vierge
#100748
avorton a écrit :ça me parait dangereux et un peu naïf de croire qu'inhiber avec une telle force la sexualité, cette force en soi si puissante, ne puisse pas être dans certains cas sans conséquences graves pour un sujet
Des gens disent ne pas ressentir de désir sexuel, ne pas avoir d’énergie sexuelle particulière (mais plein d’énergie pour d’autres choses…), et toi tu décides de décrire ça comme une énergie sexuelle qu’ils auraient mais inhiberaient, avec des risques pour leur santé mentale ou physiologique.

Tu dis ne pas juger, et sur ce point je veux bien te croire, mais en tout cas tu ne respectes pas la parole de ces personnes, tu ne leur fais pas confiance. Soit.

Comment arrive-t-on à cette requalification des propos d’autrui? En sachant mieux qu’eux ce qui se passe dans leur tête et leur corps? En détenant une «vérité» sur la nature humaine? Beaucoup des «vérités biologiques» que l’on pense connaitre sont en réalité des approximations, «vraies» statistiquement mais pas systématiquement.
Autant que possible, accordons un peu moins de crédit à nos notions et idées préconçues, et un peu plus à la parole des personnes sur elles-mêmes. :)
par Carino
Homme de ans non vierge
#100749
je parlais de certains cas . je ne rejette pas une cause biologique pour la majorité des asexuels .

Mais pourquoi se regrouper ?

Personne n'empêche un asexuel de vivre comme il veut , personne ne l'oblige à voir un psy surtout si lui va très bien . Personne ne va le poursuivre en justice .



Je te rejoins complètement sur le fait que la nature humaine est ultra complexe, donc ne reçoit ce que je te dis que comme un simple avis . ;)
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#100752
Pour ma part, je vais créer un néologisme, l'asexualité n'est pas anormale, elle est actuellement a-modale...
pas à la mode, quoi. C'est quand même assez récent de parler autant de sexe , je sais bien que les moyens d'en parler de sont pas les mêmes que ceux du XVIIIème siècle où certaines pratiques avaient déjà cours, mais de façon très confidentielle, mais ce que j'appelle volontiers la dictature de l'orgasme, et le fait de dire à tout le monde avec qui on l'atteint et comment, et sans le moindre tabou sur la façon d'y arriver, c'est quand même assez nouveau.

Quand on lit sur certains forums "au secours, j'ai 13 ans et j'ai pas encore couché" , c'est symptomatique ...

Nous sommes dans une société où la plaisir matériel prime tout le reste. On est bien (ou du moins on croit et on dit l'etre... méthode Coué ...) si on possède beaucoup de choses, et si on a une activité sexuelle de préférence inventive et croustillante. Après des années d'oppression et de tabous, vive l'ouverture et la tolérance... sexe à deux, à trois, ou plus, échangisme, SM, si qqun n'est pas un bon coup, je le change ou je le trompe, c'est "normal", en apparence plus de tolérance aussi pour l'homosexualité (je dis en apparence, parce que là aussi l'arbre du coming out heureux et du mariage gay cache une foret de gens encore jetés par leur famille ou leur entourage) bref on peut tout dire , tout faire, youpi !

Sauf que ... si d'aventure on dit que par principe religieux on a décidé attendre le mariage, ou si on parle de fidélité, on passe pour un ringard ridicule digne des temps préhistoriques. Si on n'a pas couché à 18 ans, on est un loser ... Et si on se dit abstinent ou asexuel on vous bassine en vous disant que c'est pas possible, vous ne savez pas ce que vous ratez ... faut essayer ... et M .... !!! vous revendiquez la liberté et la tolérance pour vous, merci d'en avoir un peu pour les autres, qui ne vous ressemblent pas !

Pour en revenir à l'asexualité, comment pourrait-on souffrir du manque de quelque chose dont on n'a pas envie. Les qq asexuels que j'ai lus sont très clairs là dessus : ils ont qqun dans leur vie affectivement, et le décalage des désirs respectifs fait souvent capoter la relation, parfois l'asexuel se force pour faire plaisir à l'autre, et le résultat n'est pas génial, ou bien l'autre est vraiment frustré. La grande difficulté des asexuels est souvent de trouver qqun qui les aime sans sexe, donc de préférence qqun qui partage leur absence de désir sexuel. Comme statistiquement ce n'est pas le plus grand nombre, ça limite le champ des possibles, c'est sur.

Pasta, tu dis que le fait de vouloir une vie sexuelle et ne pas en avoir n'est pas normal... oui, si on veut, mais si on part dans cette direction, ce qui n'est pas "normal" c'est de ne pas obtenir qq chose que les autres semblent avoir facilement, sans qu'il y ait à cela une raison évidente, parce que rien n'est "dû" en effet dans ce domaine. C'est toute la raison d’être de ce forum, essayer de trouver les raisons de ce décalage, et dans la mesure du possible des remèdes.
par Carino
Homme de ans non vierge
#100757
Tu as raison Traviata .

Juste ça fait mal quand une nana te plaque et que tu arrives pas à bander à cause des psychotropes comme cela m'est arrivé . Alors lire des gens qui revendiquent qu'ils n'aiment pas le sexe c'est trop antinomique avec ce que je vis .


J'ai réagi émotionnellement sans chercher à comprendre, une fois de plus . Si ça arrive encore je quitterai ce forum. :| . Apparemment Nathalie et Teddy souffrait trop eux aussi pour rester rationnels . Je suis peut-être dans le même cas .
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#100759
Il n'y a aucune comparaison, tu n'as jamais été agressif.

Je pense que les asexuels ne revendiquent rien , contrairement à beaucoup d'autres ... ils me semblent qu'ils sont très discrets. Et n'ont pas grand chose à voir avec tes soucis personnels, que je comprends par ailleurs.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#100764
Je pense qu'ils se sont regroupés pour avoir une existence, pour pouvoir en discuter avec des gens comme eux. Un groupe aura toujours plus de force qu'un individu isolé : un asexuel sur un plateau télé entendra "mais vous êtes une exception, vous êtes fou" alors que s'ils sont un groupe de 30, 40, 50, on ne pourra plus leur dire qu'ils sont des exceptions.
Effectivement, ils ne sont pas stigmatisés comme l'ont été (et le sont encore dans certains pays) les homosexuels. Mais vivre dans une société aussi sexualisée quand on n'a pas de désir sexuel doit être une grande souffrance... Il faut se justifier constamment pour expliquer le célibat, l'absence de désir, etc.

En tous les cas, merci pour ce fil Elias, c'est toujours intéressant de parler des formes diverses de sexualité, ou de son absence.
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par Elias
40 ans non vierge
#100767
traviata a écrit :mais si on part dans cette direction, ce qui n'est pas "normal" c'est de ne pas obtenir qq chose que les autres semblent avoir facilement, sans qu'il y ait à cela une raison évidente, parce que rien n'est "dû" en effet dans ce domaine.
Ce qui construit cette anormalité c’est aussi le fait que le vécu des personnes qui n’y arrivent pas (comme celui des celles qui ne le ne souhaitent pas…) est quasiment invisible dans la société et dans notre culture.

Côté social, quand un-e ami-e est en couple vous êtes très vite au courant. Dès qu’une histoire semble partie pour durer un peu, on est beaucoup à vouloir le faire savoir au monde. En partie parce qu’on en est heureux. En partie aussi, et inconsciemment je pense, parce que se présenter comme en couple fait augmenter notre valeur sociale symbolique.
À l’inverse, quand un-e ami-e est seule, et a fortiori vierge, iel ne va pas le dire facilement, ou jamais…

Côté culture, je vous laisse compter les comédies romantiques, leur focalisation sur rencontre et mariage (plutôt que sur des difficultés de couple ou des séparations, même si on trouve 2-3 exceptions). Je vous laisse voir aussi dans les films d’actions à quel point il y a quasi-systématiquement une histoire romantique comme intrigue secondaire (le héros sauve le monde et séduit ainsi la fille).
Tandis qu’une comédie telle que The 40 year-old virgin, bien que sympathique, se conclut tout naturellement par un mariage.
Dans la culture de masse, la solitude ne doit pas être trop présente, et peut n’avoir comme issue scénaristique que la rencontre, la séduction, le couple.

La «normalité» du couple comme modèle social est construite sur l’invisibilisation des vécus discordants. (Je ne vous parle même pas du célibat chez les 60-ans-et-plus.)