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par spartak
Homme de 44 ans non vierge
#217326
Depuis l'adolescence, j'ai construit ma vie entière avec comme PRIORITE NUMERO 1 les filles :
J'ai choisi comme potes des gens que j'admirais parce qu'ils savaient y faire avec les filles,
j'ai essayé d'entrer dans une école où il y avait le meilleur ratio de filles par rapport aux mecs,
je me suis démené pour faire un semestre en ERASMUS à l'étranger parce que je pensais y avoir plus d'opportunités avec les filles,
j'ai déménagé à l'autre bout de la France pour aller dans une grande ville étudiante,
j'ai pris des cours de danse de salon pour m'aider à rencontrer et aborder des filles,
j'ai étudié les sites et les livres sur la drague,
je suis même allé à Prague et j'ai testé l'expatriation en Colombie parce que les Tchèques et les Colombiennes avaient la réputation d'être les plus belles du monde.

et malgré tout ca,
malgré le fait d'être plutôt beau gosse, grand, athlétique, d'avoir eu une bonne situation pro,
eh bien à 38 ans, je n'avais toujours pas eu de copine ni de relation sexuelle.
En cause, une grande timidité, trop d'orgueuil (je ne visais que les canons) et surtout un cercle vicieux de honte qui me bridait avec la gent féminine.

Honte tellement grande que, quand j'ai découvert ce forum, j'utilisais un proxy pour surfer dessus anonymement pour ne pas être identifié.
Aussi j'ai coupé les ponts avec les amis qui commencaient à me connaitre depuis un moment, et qui auraient pu suspecter ma virginité.

A un certain point, cette honte est tellement montée dans ma tête, que j'ai ressenti le besoin féroce de m'ouvrir sur le sujet et d'avouer ma virginité à quelques uns de mes proches.
En particulier, je craignais qu'ils ne se moquent de moi. (Surtout mes cousines : le genre de filles qui enchainaient les mecs des l'âge de 15 ans, qui ont la moquerie facile, et qui sont capables de piquer des crises de fou rire pendant 5 minutes)
Ils ont bien réagi (même s'ils n'ont rien fait de particulier pour m'aider à rencontrer des filles ensuite)
En tout cas, ca m'a soulagé d'un poids énorme.

...


Par la suite, ce qui a tout fait basculer a été pour moi de lire une brochure sur les insultes homophobes/racistes/sexistes au printemps 2018.
Une insulte est un mot, comme "homosexuel", "maghrébin", ou "puceau". En tant que tel, un mot est neutre. Même si l'intention de celui qui le dit est de nuire.
Ce mot a le pouvoir que VOUS lui donnez sur vous-même.
Le but de ceux qui emploient l'insulte est d'obtenir une emprise psychologique sur les gens visés.
Mais il est capital de réaliser que nous détenons en nous-même le pouvoir de laisser ce mot nous faire du mal ou pas.

Quand j'ai compris cela, j'ai ressenti une grande colère... et puis c'est passé et je me suis senti vraiment soulagé.
Depuis, je n'ai plus cherché à cacher ma virginité, et j'en ai en fait parlé avec pas mal de monde, y compris des gens que je rencontrais pour la première fois.
Le fait de pleinement assumer cette virginité, je l'ai vécu comme une sorte de "dépucelage mental".

Quelques mois plus tard, je suis passé par le "dépucelage physique", avec une prostituée. Ca n'a pas beaucoup changé ma vie en comparaison du "dépucelage mental".

Je précise, que, au jour de ce post, j'ai 39 ans, je n'ai jamais eu de copine, eh bien je pourrais en avoir honte, mais non, ce n'est plus le cas.

Pour ce qui est d'avoir une copine, j'ai essayé Tinder pendant 3 semaines (ZERO match à part un fake), j'ai suivi les forums ArtDeSeduire, lu des livres de PickUpArtists éminents (David DeAngelo, Neil Strauss), fait des speed-datings, assisté à un séminaire sur la drague de rue à Paris, j'étais même prêt à claquer 2000$ pour un séminaire intensif de drague tenu par RealSocialDynamics à l'étranger !

Mais ce qui a tout changé, c'est un enseignement bouddhiste que j'ai recu, (depuis quelque temps je m'intéresse au bouddhisme) et qui en substance disait :
"Il faut développer le fait d'être toujours satisfait de ce que l'on a.
Sinon, on arrive au mécontentement, et, en fait, quoi que l'on ait, on n'en aura jamais assez."

Ca peut paraitre simpliste, ou trop dur à faire dans certaines situations, mais en fait j'ai réussi à changer mon esprit sur ce point.
Du coup, je me suis rendu compte que j'ai une belle vie, pas de gros problèmes par rapport au passé, et eh bien ... toujours pas de copine à presque 40 ans.
Eh bien, j'ai réussi à devenir satisfait de ma situation, sans frustration.
Du coup, je me juge comme vraiment heureux.

Ce qui ne veut pas dire que je renonce aux femmes : si je fais un jour une belle rencontre, j'en profiterai.
Mais ce n'est plus l'objectif principal de ma vie. Du coup, j'ai arrêté tous ces efforts.

Voila ce que je voulais partager avec vous.
Elliot aime ça
#217327
Je souligne premièrement l'importance néfaste de certains mots qui peuvent blesser durablement.

La frustration, on vit avec mais si tu as trouvé un moyen pour la gérer, tu ne peux vivre que mieux car tu ne peux pas vivre continuellement en serrant les dents. Ce n'est pas l'envie qui me manque d'aller voir une prostituée mais c'est un coup à ma morale personnelle : je paye 50€, je me prends pour Schumacher sur ma piste locale et ça me garde vivant et intègre avec ma conscience quand je ne dessine pas.

D'autres membres, masculins comme féminins, l'ont également expliqué : les personnes ayant été ou qui sont encore VT ont des traits communs comme l'attachement sentimental qui peut être trop fort du aux manques d'opportunités à la moindre occasion qui peut se présenter. Je pense que chacun, chacune peut trouver sa porte de sortie en espérant rencontrer quelqu'un qui comprenne ses problèmes dans un monde pas particulièrement facile.

Je ne t'invite à ne pas faire dans l'extrême, en passant d'obstiné à défaitiste mais le juste milieu bien que je sois conscient qu'on n'a pas le même âge ni la même expérience de vie.
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par VACN
Homme de 30 ans non vierge
#217329
Le Bouddhisme est une philosophie comme une autre ; elle ne manque pas de mérite, et si ça marche pour toi, tant mieux.

Cependant, même si dans le fond je suis d'accord avec l'idée que les mots n'ont que le pouvoir qu'on leur accorde, il ne faut pas oublier qu'un être humain a une résistance limitée à tout, y compris aux mots. Attention, donc, à ce que cette idée ne dégénère pas en culpabilité d'être blessé, ou pire, en culpabilisation des gens qui souffrent des paroles d'autrui.

Je trouve le concept du Bodhisattva plus humain que celui du Bouddha : savoir atteindre l'éveil, mais choisir de retarder sa propre transcendance pour guider les autres.
Florent aime ça
par relo
Homme de 37 ans non vierge
#217386
Bonjour Spartak et c'est un beau témoignage que tu as fait. Ne pas avoir eu de copine à 40 ans n'est pas une tare, ca peut être difficile mais pas invivable par rapport à ce que tu partages. Bravo à toi en tous cas. Les mots sont notre outil de communication et donc on leur accorde une certaine importance, mais effectivement, ça nous touche plus ou moins en fonction du degré et de la volonté de la personne derrière ces mots.
De mon côté, j'ai essayé d'éviter les personnes nuisibles et qui cherchent la confrontation soit dans les mots soit en se vantant au niveau de leurs "conquêtes" féminines ou autres... Je le prenais souvent par rapport à mon statut de célibataire à l'époque et donc je le vivais mal, mais au fur et à mesure j'ai réussi à prendre de la distance par rapport à ça. Mais se focaliser sur les femmes n'est pas non plus très positif à long terme, on m'a déjà dit que ça se voyait quand je commençais à en parler avec des connaissances. :) Bon courage et bonne lecture sur le forum