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par Giles
Homme de 44 ans non vierge
#38915
Sinon pour les solutions alternatives, il y a de quoi faire aussi. Effectivement je pense qu'être occupé empêche beaucoup d'être préoccupé. Seulement je suis encore étudiant, donc pas sous le joug d'obligations explicites de travailler ! Donc comme tu le dis, fatalement, je suis plus exposé qu'un salarié au ressassement.
Ah, les études... Si je recroisais le moi étudiant, je lui botterais sûrement le cul pour qu'il profite un peu de son incroyable quantité de temps libre pour faire des trucs au lieu de regarder des animes et lire des BD.
C'est bien sûr juste un conseil, hein, rien de plus, mais profite de cette période pour faire des tests : à la fac, il y a quantité de clubs, ateliers, que sais-je, qui permettent de découvrir des activités à moindres frais (souvent gratis en fait). D'une part, ça occupe, d'autre part ça permet de rencontrer des gens, et dans notre situation c'est important (je ne parle pas de rencontres romantiques, juste d'interactions sociales, c'est crucial), et enfin, je t'assure qu'on ne le regrette jamais par la suite. Écoute un vieux briscard qui évolue dans le monde du travail depuis quelques années maintenant : il n'est jamais trop tôt pour apprendre ! Un jour ou l'autre, tout sert.
Pour ce qui est de l'art, c'est intéressant. Que dessines-tu et qu'écris-tu ? Moi je dessine et peins un petit peu, surtout de l'abstraction ou des choses qui relèvent un peu du surréalisme... Pour ce qui est de l'écriture, je tiens un recueil d'aphorismes (dont je parlais plus haut) très axé sur le pessimisme, l'humour noir et les jeux de mots un peu absurdes. J'ai des projets de nouvelles un peu sur la même tonalité avec une majorité de personnages soit solitaires, soit déjantés, soit désespérés. Mais j'ai du mal à m'abandonner au lyrisme vrai, je trouve ça trop impudique. Penses-tu que des écrits lyriques seraient plus "efficaces" ??
Le "projet de nouvelles", je ne compte plus les connaissances qui en ont un dans leurs cartons, moi le premier :)
Je dessine de la bande dessinée, dans un style franco-belge. Ce n'est pas du tout abstrait, au contraire, c'est juste une autre manière de raconter une histoire, quand les mots ne suffisent plus.
En fait je suis très méfiant envers les arts abstraits, surréalistes... car on a tendance à y voir plus que ce qu'il y a vraiment (c'est sûrement parce que je n'ai pas une grande culture dans ce domaine). Je préfère le figuratif : des personnages, une histoire, point. Ça n'interdit pas la symbolique, ni l'émotion, mais ça doit rester accessible et, dans l'idéal, pouvoir être compris par n'importe qui le lirait ou le contemplerait (même si ce n'est pas destiné à être partagé). A mon avis, l'hermétisme permet surtout de se cacher des choses à soi-même, d'esquiver des éléments qu'on a mal compris, mal intégrés.
Mais bien entendu, chacun fait ce qui lui convient, c'est un domaine où les goûts personnels sont prioritaires. Montres-tu tes créations à des gens ? Amis, parents...?
par leumas7
Homme de 34 ans vierge
#38964
Lisa -> bonjour à toi ! Je ne suis pas sûr que tu aies bien compris ma situation, ou alors tu es plus alarmiste que je ne le suis. Ça dépend de ce qu'on appelle un "problème". Il est clair que j'en ai un, mais il est moins invalidant que ce que tu as l'air de t'imaginer, je crois. Mon trouble dépressif est terminé depuis maintenant plusieurs années ! Tout ce qu'il en reste, c'est cette tendance à ressasser, mais comme je l'ai dit plusieurs sans gros affects négatifs. Il ne m'arrive que très rarement d'être triste en pensant au passé. C'est comme si je l'avais tellement fait, avec des sortes de "réinterprétations" dont tu parles dans ton post, que je m'en suis détaché mais tout en restant obsédé par lui...

Pour reformuler, j'ai une espèce de compulsion à l'explication des liens entre moi au présent et moi au passé (lors de mes longues conversations seul) + à faire des "câlins mentaux" à la fille de mes rêves adolescents. Je ne vois pas grand chose d'alarmant à ça. Je me demande juste si ça ne m'a pas fait perdre une certaine sensibilité de voir toute ma vie dans un réseau de causes à effets. Pour illustrer, je peux encore citer Emil Cioran ! "Un écorché érigé en théoricien du détachement, un convulsionnaire qui joue au sceptique" ou encore, beaucoup mieux "J'ai transformé, pour n'avoir pas à les résoudre, toutes mes difficultés pratiques en difficultés théoriques. Face à l'insoluble, je respire enfin."

Je me questionne sur ma capacité à grandir, étant prisonnier de mon passé expliqué (réinterprété, en tes termes) ; et sur ma capacité à désirer une demoiselle autre que celle qui occupe mes pensées lors de mes grasses matinées et endormissements, la même depuis bientôt huit années. Et je ne vois pas ce qu'un psychiatre, en tant que médecin, pourrait faire à ce genre de difficultés existentielles qui ne relèvent pas à mon sens de la pathologie !

Ce que moi j'envisage comme solution idéale, c'est d'enfin entretenir une relation gratifiante avec une fille, pour me redonner mon sens de la poésie et ma capacité à m'attacher. Ce qui dans ma situation actuelle me paraît très compliqué, pour toutes les raisons que j'ai données plus haut et bien d'autres encore. Je ne sais tout simplement pas comment procéder. Ou du moins j'ai plein d'idées mais je ne sais pas laquelle est la meilleure, du coup, je ne sais pas laquelle de mes idées mettre en action. Et consulter un psy ne me semble pas la meilleure, encore moins un psychiatre (qui classiquement est davantage spécialisé en neurologie-pharmacologie qu'en existentialisme-rationalisme...) ! Même si comme je le disais, je songerai à tenter le coup si ma situation de s'améliore pas bientôt.

-- Lun 18 Avr 2011 09:47 --

@ Giles --> Je comprends ta méfiance à l'égard de l'abstraction et autres bizarreries artistiques. Moi je vois dans la tendance qu'a le spectateur naïf d'une œuvre abstraite à chercher "plus que ce qu'il y a vraiment" un genre d'analogie avec l'Homme (un tant soit peu dépressif) spectateur de la vie :O Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi diantre ce truc bizarre ? Dans quel but ? J'aime bien l'idée de dessiner ou écrire des choses axées sur le non-sens ou l'absurde et de provoquer du questionnement chez le spectateur-lecteur.

Sinon je montre mes dessins et peintures sans gêne, mais mes écrits, c'est plus difficile. En fait je n'en ai pas encore eu trop l'occasion car ça ne fait que peu de temps que je me suis remis à écrire. Pour ce qui reste à l'état de projet ou brouillon, bien sûr, hors de question. Je ne peux montrer que quelque chose d'abouti. Mais il y a un tel décalage entre ce que je j'écris et l'image que je renvoie au quotidien que n'importe lequel de mes potes serait sidéré en me lisant, et du coup porterait un regard complètement différent sur moi. J'entreprends quand même de me faire lire de mes meilleurs amis, un de ces jours, ou de mes parents, pourquoi pas.
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par Giles
Homme de 44 ans non vierge
#38982
@ Giles --> Je comprends ta méfiance à l'égard de l'abstraction et autres bizarreries artistiques. Moi je vois dans la tendance qu'a le spectateur naïf d'une œuvre abstraite à chercher "plus que ce qu'il y a vraiment" un genre d'analogie avec l'Homme (un tant soit peu dépressif) spectateur de la vie :O Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi diantre ce truc bizarre ? Dans quel but ? J'aime bien l'idée de dessiner ou écrire des choses axées sur le non-sens ou l'absurde et de provoquer du questionnement chez le spectateur-lecteur.
Je ne suis méfiant envers l'abstraction que dans la mesure où, si l'œuvre a vocation à exposer ses propres angoisses, elle peut être un moyen commode de les éviter. C'est effrayant comme on se révèle vite en essayant de mettre à plat, en dessin ou à l'écrit, tout ce qui nous effraie.
Sinon je montre mes dessins et peintures sans gêne, mais mes écrits, c'est plus difficile. En fait je n'en ai pas encore eu trop l'occasion car ça ne fait que peu de temps que je me suis remis à écrire. Pour ce qui reste à l'état de projet ou brouillon, bien sûr, hors de question. Je ne peux montrer que quelque chose d'abouti. Mais il y a un tel décalage entre ce que je j'écris et l'image que je renvoie au quotidien que n'importe lequel de mes potes serait sidéré en me lisant, et du coup porterait un regard complètement différent sur moi. J'entreprends quand même de me faire lire de mes meilleurs amis, un de ces jours, ou de mes parents, pourquoi pas.
L'important c'est de se faire plaisir. Personnellement, le dessin fait partie de moi, il m'est arrivé de l'oublier, mais c'est vraiment quelque chose qui me fait du bien et m'aide à m'exprimer. L'écriture aussi.
Mais il faut également s'en méfier, c'est une activité solitaire, toujours. Donc, s'il est à mon avis bon de se lâcher et d'exprimer ses tourments, il ne faut pas trop s'y complaire et se soumettre régulièrement au regard des autres. C'est aussi une manière d'avancer, et de partager, un aspect relationnel qui nous manque souvent. Après, il faut bien choisir ses spectateurs. Et ce n'est pas quelque chose à conseiller à tout le monde.
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#38987
leumas7 a écrit : Pour reformuler, j'ai une espèce de compulsion à l'explication des liens entre moi au présent et moi au passé (lors de mes longues conversations seul) + à faire des "câlins mentaux" à la fille de mes rêves adolescents. Je ne vois pas grand chose d'alarmant à ça. Je me demande juste si ça ne m'a pas fait perdre une certaine sensibilité de voir toute ma vie dans un réseau de causes à effets.
J'ai tilté en lisant ce passage , en faisant un parallèle avec ce que je resentais il y'a quelques années.

D'une certaine façon je trouve cela normal et plutôt saint de se poser des questions sur le pourquoi du comment de qu'on est ce qu'on est! Surtout à ton âge (c'est le papi qui parle :x), et après les périodes de dépression et d'enivrement... C'est un réflexe normal pour chercher à se construire. Après c'est sur, travailler la dessus avec un psy par exemple serait surement encore plus profitable. Et puis chercher à remplir ce passé gris avec des images positives. Il doit bien y en avoir quelques unes ^^.

Concernant les "calins mentaux" (joliement dit), j'ai fait une grosse fixation aussi. Il m'arrive encore de me faire des calins sur cette fille à qui je n'ai jamais addressé la parole et que je n'ai plus vue depuis 10 ans. (mais bon c'est beaucoup moins prononcé, le temps fait son effet). Ce n'est pas pour ca que je ne suis pas capable d'aimer quelqu'un d'autre. C'est juste que comme tous les humains j'ai de l'amour à donner, et bien cette image mentale fait un peu l'affaire... quelque chose pour vider son sac d'amour le temps de rencontrer quelqu'un (hope...) Ca fait un peu flipper, mais je suis sur que dans notre situation c'est normal et en fait salutaire.
par leumas7
Homme de 34 ans vierge
#39094
Coucou downup ! et merci pour ton message un peu rassurant. Tu dis que c'est normal compte tenu de ce que j'ai vécu. Peut-être, je ne sais pas... je devrais en discuter avec quelqu'un (psy ou pas), ça c'est sûr. Pour ce qui est des câlins mentaux, effectivement je crois que quelqu'un qui a un tant soit peu d'imagination et aucun complexe à s'en servir pour ce genre de choses peut facilement tenir le coup libidinalement parlant.

Bref j'ai beau écrire, ressasser le passé et me l'expliquer dans tous les sens, je crois que je suis encore un peu paumé. Sans doute trop jeune.
par Lisa
52 ans vierge
#39126
Tu sais, je ne pense pas que l'obsession sur quelqu'un que tu aimes pendant des années ait à voir avec l'âge, c'est une question de mentalité je crois car moi, à mon âge, je continue à m'attacher "platoniquement" pendant des années à des mecs qui ne me conviennent pas. rester fixé comme ça n'est pas bon, je le sais. J'essaie d'y remédier avec le psy, mais dur de changer un état d'esprit et de revenir vers la réalité.
Je persiste à dire que tu dois consulter quelqu'un, qui tu veux ! Psychiatre ou psychanalyste, c'est toi qui le sens ou pas.
Le psychiatre n'a rien à voir avec la définition que tu en donnes, il est surtout remboursé par la sécu et la Mutuelle pour moi (:D) et c'est tout. C'est une amie qui me l'avait conseillé et j'avoue que depuis presque 2 ans c'est dur, mais ça fait évoluer, vraiment. C'est un regard extérieur sur toi, quelqu'un qui ne te juge pas et a l'habitude des difficultés psychologiques, comprend les choses et donne un regard particulier sur ta vie et ton entourage. Consulter quelqu'un, c'est se remettre totalement en question, mais remettre aussi en question sa famille et le reste, c'est vraiment hard parfois.
Je ne reconnaissais pas que j'avais un problème mais les événements m'ont fait comprendre que si ... Après, il faut l'accepter, chacun a sa perception des choses.
On m'aurait dit que je consulterai quelqu'un il y a 3 ou 4 ans et j'aurais dit que c'est impossible, mais la vie te fait changer. Chacun fait ce qu'il veut ensuite.