Venez ici pour discuter de vos complexes sexuels.
par Rocher
Homme de 38 ans vierge
#34501
BipBip a écrit :Perso, je comprends pas pourquoi t'envoies pas suer ta famille. Impossibilité de le faire?
Dans ma tête, il y longtemps que c'est fait.
Mais matériellement, c'est plus facile à dire qu'à faire.
Au fond, malgré le mal qu'ils m'ont fait sans le vouloir forcément et malgré le mal que je dis d'eux, ils m'aiment beaucoup, ils m'hébergent, m'aident comme ils le peuvent financièrement.
Et je n'ai plus "d'amis" au sens le plus fort du terme; juste des connaissances du moyennement fort au pas fort du tout, ils sont le seul lien social fixe que j'ai, même si on ne communique quasi plus.
Et fait, je suis la mascotte de la famille en fait, le petit chouchou, le petit dernier, celui qui a une chance de s'en sortir (c'est bizarre d'écrire ça et de le lire, tant je les hais et ils m'ont nuit), et exprimer un rejet et une haine explicite maintenant ne ferait qu'aggraver la situation familiale, qui est déjà au plus mal.

Donc, il vaut mieux pour l'instant que je me fasse discret et muet jusqu'à avoir des opportunités de fuite.

Il est clair et net que pour ma sauvegarde et mon épanouissement, je m'en éloigne très nettement.
par ciliegia
ans
#34605
Rocher a écrit :J'ai toujours détesté les phrases du genre:

"Moi aussi j'ai eu des problèmes avec mon père tu sais"

"C'est bon pleure pas. Tous les gosses en chient avec leurs parents, tu crois que t'es le seul?"

"Oui mais tu n'as plus 10 ans. T'as grandi, t'es passé à autre chose, hein?"

"C'est du passé maintenant, oublie ça"

Ben, non! C'est pas du passé, c'est toujours présent, et d'autant plus présent que tu me fais en parler en pensant guérir mais tu enfonces juste le clou plus profondément, tu croies jouer les psychologues aimables mais tu nies mon mal-être. Ordure! (Je m'énèrve tout seul, pas de souci ^^ ).

Certains ne se rendent pas compte de la fragilité des restes de l'enfance et les traitent comme une info de fait divers.
Tout à fait d'accord avec toi Rocher. Ces phrases m'énervent aussi, surtout quand je les entend de gens qui n'ont pas vécu un quart des choses que tu as pu vivre étant enfant. Il y a une autre phrase qui m'énerve c'est ce fameux poncif comme quoi avoir vécu une enfance difficile, ça endurcit, ça forge le caractère, ça fait de soi un adulte plus solide, genre "ce qui ne te tue pas te renforce"... C'est de la connerie, être rabaissé plus bas que terre n'a jamais rendu qui que ce soit plus fort :no: Ce qui fait un adulte solide c'est au contraire une enfance sécurisante sur le plan affectif (non pas d'être élevé dans du coton, mais d'être élevé dans l'idée qu'on est qqun de valable et de digne d'amour).
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par Lereveur
Homme de 42 ans non vierge
#49827
Question traumatismes, mon vécu n'est en aucun cas comparable à celui d'autres personnes présentes ici, notamment Rocher :O , même si il y a clairement eu impact négatif.

Globalement, j'ai eu la chance d'avoir une enfance " heureuse et sans histoires ", comme on dit, au sein d'une famille avec un cadre traditionnel stable (pas de divorce, de recomposition, etc.), et un niveau social assez aisé. J'ai un frère jumeau diszigote et un grand frère.

Mais si je suis ici aujourd'hui, vous vous doutez bien qu'il y a un hic.

D'une part, j'ai été longtemps plus petit que la moyenne (aujourd'hui, je fais un 1,70 m standard, mais heureusement, je n'ai jamais complexé sur ma taille), " gentillet ", naïf, et souvent long à la détente (en 4eme, je me souviens du terme " immature " qui avait été noté à mon intention suite à une réunion... Je n'en connaissais même pas le sens)................. Bref, la victime idéale.

Ca a démarré au collège, et cela a continué (de manière un peu atténuée) au lycée... Il n'est pas très utile de rentrer dans les détails, mais vous imaginez sans peine les conséquences : repli presque total sur soi (anecdote ironique, certains profs se seraient étonnés que j'aille plus vers des mecs comme moi, plutôt réservés), manque de confiance en soi, dans les autres, retard dans l'épanouissement...

Les gamins peuvent se montrer fort cruels, mais on peut plus ou moins admettre que le jeune âge est une circonstance atténuante... Ce qui est inexcusable, par contre, c'est que la plupart des adultes s'en foutent. Même si certaines démarches furent entreprises par ma mère et par quelques enseignants, le problème ne fut pas réglé. N'étant pas parvenu à me défendre par moi-même, ayant commis des erreurs (quelquefois " du mauvais côté de la barrière "), il ne restait plus qu'à subir.

D'autre part, ma mère, bien qu'ayant plutôt de bonnes intentions, s'est aussi montrée culpabilisante et castratrice, et les côtés néfastes de son influence ont été actifs jusqu'à aujourd'hui ; mon père, de son côté, a été plus en retrait, mais il m'a toujours impressionné par sa stature (grand, fort, métier reconnu...), et à mon grand regret, plusieurs de ses capacités ne sont pas vraiment transmises de père à fils.

A cela, se sont ajoutées au fil du temps, des tentatives rares (mais un peu plus nombreuses avec le temps je dirais) pour se rapprocher de la gent féminine ; si cela a pu fonctionner en amitié, question amour, échecs douloureux sur toute la ligne.
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#49829
Lereveur a écrit :Les gamins peuvent se montrer fort cruels, mais on peut plus ou moins admettre que le jeune âge est une circonstance atténuante... Ce qui est inexcusable, par contre, c'est que la plupart des adultes s'en foutent.
Voila une vérité que j'essaie de faire entendre depuis des années à mes collègues ... j'ai des réponses molles et désabusées :
- ce sont des histoires de gosses ...
- il faut qu'ils apprennent à se défendre ....

J'ai beaucoup de mal à faire comprendre que l'échelle et l'émotivité n'est pas la même.
Mais j'ai souvent parlé de vous à mes élèves, sans préciser évidemment la spécificité de ce forum, d'autant qu'ils sont trop jeunes, mais en leur disant que ce qu'ils disent sans réfléchir peut avoir des conséquences à long terme. Cela les a d'ailleurs beaucoup surpris.

Mais je crains que cela ne suffise pas, malgré tout. En France on est très en retard sur le "school bullying", même si Luc Chatel vient de décréter une croisade anti-harcèlement. Les profs ont avant tout envie de ne pas s'enquiquiner et de ne pas faire de bulles, ainsi un de mes collègues de CM1 a découvert un mot écrit par une des ses élèves avec des termes extrêmement vexatoires pour une autre, et il l'a mis à la poubelle sans réagir, sans même en parler...
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par Lereveur
Homme de 42 ans non vierge
#49837
Je me doutais bien que j'allais faire réagir l'enseignante que tu es :) .

Effectivement, on commence apparemment à prendre le problème en compte en France, il y a entre autres eu une émission du " téléphone sonne " sur France Inter consacrée au sujet, où j'ai eu une énorme envie d'appeler pour témoigner. Car tout cela est bien beau, mais c'est un phénomène universel qui dure depuis longtemps (et peut-être même depuis toujours, je ne sais), et comme tu l'as dit, notre glorieuse France accuse son retard (une fois de plus) ; ainsi par exemple, j'ai lu que ledit phénomène de harcèlement / tête de turc / souffre-douleur est pris très au sérieux au Japon.

Si on devait tout de même tirer un aspect positif de tout ceci, je dirais que ça a contribué à ma prise de conscience progressive de la nature humaine... Ainsi que l'acquisition de certaines convictions sur l'éducation nationale...

En tout cas, bravo à toi de t'attaquer autant que faire se peut au problème, si certains de tes élèves échappent à ça grâce à toi, ce sera un immense service digne d'éloges... même si tu me diras probablement " je fais juste mon travail "... :)
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#49838
Je pense surtout "ce n'est qu'une infime goutte d'eau dans l'océan".
Même si je n'ai pas la prétention de changer la face du monde....

Mais merci ! :)
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par Solal
Homme de 33 ans non vierge
#49842
j'ai lu que ledit phénomène de harcèlement / tête de turc / souffre-douleur est pris très au sérieux au Japon.
"La tête de turc" est un personnage récurrent dans les mangas japonais (avec le professeur pervers qui est obsédé par ses élèves en uniforme...désolé pour les fans de mangas, j'espère que je ne généralise pas trop) d'ailleurs je m'étonne souvent de la violence décrite par les mangakas dans les collèges et lycées. Je me suis justement toujours demandé si ça représentait une certaine réalité de la société japonaise. Je suppose que oui, si tu nous dis que c'est pris très au sérieux là-bas.

Perso c'est aussi quelque chose qui m'écoeur. D'autant plus que lorsqu'on est jeune on a vite tendance à voir les évènements avec un effet grossissant, et c'est très dur de prendre du recul. Comme le dit Traviata, l'échelle d'émotivité n'est pas vraiment la même...

Même si je présentais certaines caractéristiques du bouc émissaire, j'ai toujours eu de la chance avec les classes que j'ai eu, j'ai toujours été accompagné d'une bonne bande de potes.
Ma soeur en revanche a plutôt mal vécu ses années collèges, je me souviens de certaines choses, c'est vrai que les enfants peuvent être cruels parfois...

Mais j'ai souvent parlé de vous à mes élèves, sans préciser évidemment la spécificité de ce forum, d'autant qu'ils sont trop jeunes, mais en leur disant que ce qu'ils disent sans réfléchir peut avoir des conséquences à long terme. Cela les a d'ailleurs beaucoup surpris.
Je trouve que c'est une très bonne chose, il ne doit pas y en avoir beaucoup des enseignant(e)s qui abordent ce sujet ! Comme Lereveur, je te tire mon chapeau !
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par Lereveur
Homme de 42 ans non vierge
#49843
Tu ne crois pas si bien dire, Solal : j'ai justement lu ce point sous forme d'une note explicative dans... un tome du manga " GTO ", qui se passe en milieu scolaire... D'accord, ça fait moins sérieux et crédible que " la grande étude des professeurs Mac Andrew et Goldstein de l'université de Cambridge sur la violence au sein du système éducatif nippon ", mais mon petit doigt me dit que ça correspond bien à une certaine réalité :) .