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par Logosam
Homme de 54 ans non vierge
#77350
Un adulte a tendance à oublier oui c'est sans doute vrai. La puberté a lieu vrai aussi de toute façon ça on ne peut pas l'éviter :)
Mais pour certains cette période se passe sans remous pour d'autres non.
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#77354
La crise d'adolescence est une sorte de nième rupture du cordon ombilical... au même titre que l'entrée en maternelle, l'entrée en CP, l'entrée en sixième, le bac, autrefois le service militaire ... et autres "rites de passage". A ceci près que les premiers événements sont codifiés et extérieurs, donc "obligatoires", et que la crise d'adolescence vient, cette fois, de l'enfant/ado lui même. On se construit autant par mimétisme que par opposition par rapport à ses parents.

Elle peut revêtir des aspects très divers, ma sœur a fait la sienne avec pertes et fracas, la mienne fut plus soft, plus marquée par des prises de position "choquantes" aux yeux de mes parents que par des actes. Pour mes filles, les aînées y sont passées évidemment, j'ai trouvé que les années les plus difficiles étaient celles du lycée. Ce fut avec agressivité mais sans heurts majeurs pour l’aînée, plus difficile pour la deuxième mais mon divorce a exacerbé les manifestations de la crise d'adolescence. On voit apparaître les premières bulles dans la casserole pour la dernière qui entre en quatrième ... :)

Je me demande parfois, et n'y voyez pas un accès de nostalgie réac ou cocardière, si la suppression du service militaire n'a pas en même temps supprimé une opportunité de prise de distance par rapport à la famille et à soi-même (certains appelés quittaient alors leur famille pour la première fois), d'ouverture sur un monde et un rythme différents (même si ce monde militaire était rarement passionnant ou exaltant, je ne me fais pas d'illusion dans ce domaine même si je n'ai évidemment pas fait mon service). Il y a un système que j'apprécie dans Tsahal, c'est le fait que chacun, fille, garçon, handicapé, doit offrir un moment de sa vie, dans la mesure de ses capacités et pas forcément dans une optique "guerrière" à la collectivité, et cela fait sans nul doute partie des rites de passage qui mènent à l'age adulte.

Il va sans dire que je n'en déduis pas de façon simpliste et abusive que la suppression du service mène à la VT, faute d'initiation comme dans la chanson de Brel (Au suivant, au suivant ...)
par Hyperion
ans
#77356
J'ai eu une adolescence qui n'a pas du tout été joyeuse. D'un point de vue physique, je l'ai eu. D'un point de vue sociale, absolument pas du tout. Je n'ai jamais pu me rebeller face à mon père, pour discuter "d'homme à homme", dépasser cette barrière, cette limite. Les "discutes pas, parce que/parce que c'est comme ça..." me rébuté au plus haut point. Je ne comprenais pas pourquoi et qu'est-ce qu'il y avait de mal à dépasser la limite. La gifle, je m'en foutais, c'était pas ça le problème. J'ai fait face à un mur et je me suis replié sur moi même.
Pour moi, ça été un ratage total! Je me suis coupé de mes amis, c'est à ce moment là que j'ai commencé à devenir solitaire et à l'apprécier. Mon père d'un côté ne comprenais pas que je n'ai pas d'ami, que je ne sorte pas, et d'un autre s'énervé quand je réussissais à sortir mais que je ne revenais pas à l'heure convenue (heure qui me paraissais contraignante: rentrer à une fête forraine à 22h30 alors que tous les jeunes restent au moins jusqu'à la fin, je trouvais ça injuste!)

Et puis j'ai grandi trop vite. Dès l'enfance j'ai été confronté au monde des adultes (manger à une table entourée d'adultes à 9 ans-10 ans, je trouvais pas ça normal). J'ai été en décalage total par rapport aux autres ados (les flirts et toutes les amourettes, j'en étais très loin, ça ne m'intéressais pas à l'époque, j'y connaissais rien).
Durant les études supérieures, la Solitude a continué à me suivre, mais j'en faisais pas un complexe. J'étais encore aveugle à l'autre face, celle dont on parle à tout bout de champs et qui fait que la Solitude est mal vue et pas bien. Comme je ne connaissais rien aux flirts et à la drague, je n'ai jamais pu séduire les filles qui me plaisaient et qui malheureusement étaient déjà prises! (je ne me voyais pas être "l'amant" de la fille et me prendre les foudres de l'officiel) et comme j'étais dans une fac ou plus de la moitié des étudiants sont des filles, au vu de leur physique, il était clair que très peu fussent célibataires!)

Et donc la période porno sur les sites et les masturbation compulsives ont commencé dès ma première année de BTS et ça empiré durant les 5 années suivantes! (celles de la fac) (sachant que mon tout premier film porno, je l'ai vu à l'âge de 8 ou 9 ans et ma première masturbation à l'âge de 7 ans si je m'en souviens bien)!

Ce n'es que récemment que mes yeux se sont ouverts à la face obscure de la solitude. Et ça fait très mal quand on ouvre les yeux!

Et donc finalement je me retrouve à un âge où on a déjà un boulot, au moins une petite amie devenue la femme de sa vie avec mariage, enfants et maisons/appartements! C'est triste! J'ai encore la pression de mes parents et dès fois je fais face aux colères de ma mère qui par le stress et tout en souffre de cette situation et n'en peu plus!

J'ai perdu mon âme d'enfant dès que je suis rentré dans l' adolescence. La meilleure période de ma vie a été l'enfance. C'étais le Paradis. L'Enfer, ce fut l'adolescence et ça continue toujours. Ma personnalité en a été profondément chamboulé. J'ai beaucoup réfléchi et me suis toujours dit ce qu'aurait été ma vie si j'avais vécu comme tout le monde (entendre par là vivre ce qui doit être naturellement vécu durant les périodes clés d'un individu). J'ai toujours senti que la vie que je mène actuellement n'est pas celle que je dois vivre mais celle que je n'ai pas vécu durant les périodes clés. Avant j'étais vivant! Maintenant je suis mort!

Conclusion: je me retrouve à un âge où je n'accepte pas mon statut d'adulte et où j'ai la sensation très forte d'avoir raté littéralement ma jeunesse (comprendre les périodes clés non vécu)! Je me retrouve vierge tardif, inscrit sur ce site que j'ai découvert à 18 ans mais qui pour lequel le sujet m'étais inconnu (et à l'époque je ne me considérais pas comme vierge tardif) en train d'écrire sur ce topic ce que vous lisez.
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par Heol
Homme de 48 ans non vierge
#77357
Je me retrouve pas mal dans ce que tu dis Hyperion. J'étais plus souvent à table dans des repas familliaux interminables entourés d'anciens parlant Breton (que je ne comprends pas.), qu'en soirée avec les jeunes de mon âge. Et quand je sortais je devais être rentré vers les minuit, mais je dépendais des voitures des copains, alors je pourissais ma soirée et celle des autres en voyant, la peur au ventre, approcher les 1h00 du matin et les autres bien partis pour la nuit, et heureux. Parfois c'est mon père qui venait me chercher devant mes amis médusés (pas par surprise quand même, c'était prévu, mais enfin...) ça a duré jusqu'à mes 23ans où j'ai pu quitter la maison pour des études (que j'avais pas interêt à rater d'ailleurs, redoublage interdit sous peine de rentrer au bercail. C'était pas une mauvaise chose dans le fond, mais mon esprit n'était pas plus libre que sous le toit famillial.) Là où je reconnais une certaine forme de souplesse à mes parents, c'est que n'étais pas brimé dans mes activités solitaires. Je pouvais bosser le chant et la guitare electrique dans la maison pendant des heures sans qu'ils ne m'aient jamais demandé d'arrêter par exemple. (mais je n'étais pas encouragé non plus car la musique "ça sert à rien") C'est à 27 ans, après avoir décroché un emploi stable, et en rejoignant mon premier groupe de musique semi-pro, que j'ai pu commencer à apprécier les sorties sans ces pressions, mais j'étais très en décalage par rapport aux gens que je cotoyaient, j'avais et je donnais l'impression de sortir d'un monastère. Finalement je suis passé sans transition du côté Rock N Roll, une thérapie de choc ! (avec toutefois de vrais bons musiciens, pour un projet sérieux.) Sauf en ce qui concerne les filles, pas d'avancées concrètes sur ce plan...
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par Logosam
Homme de 54 ans non vierge
#77359
oui tant de choses que je reconnais là Heol et Hyperion ...

et ça aussi "Avant j'étais vivant! Maintenant je suis mort!" je l'ai pensé plus d'une fois. Du style c'est raté plus qu'à attendre la retraite et après ...

Mais NON rien n'est jamais raté. Dans mes moment positifs je me disais de ne pas regarder en arrière et de vivre le moment présent. De toute façon c'est très cliché mais on ne peut pas refaire le passé. C'est derrière nous.

Et aussi une phrase que j'ai entendu de la bouche d'un guide de haute montagne lors d'une descente MEMORABLE sur glacier près de l'aiguille du midi c'était du style: "Voilà pourquoi on vit ; Pour faire des choses extraordinaires." Donc j'essais de profiter et encore plus maintenant :) :) :) ;)
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par Castalie
Femme de 42 ans non vierge
#77373
Perso, je ne suis pas passée par la crise d'adolescence. Elle est venue beaucoup plus tard, vers la fin de la vingtaine. Tout ce que j'avais accumulé au cours des années est sorti d'un coup et c'est seulement maintenant que je me révolte et rue dans les brancards alors qu'avant je n'osais pas piper mot :D
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par Alone87
Homme de 37 ans non vierge
#77379
Je n'ai pas eu de vraie crise d'adolescence dans le sens haine féroce des parents, comportements à risque, caprices...mais je me suis souvent frité avec eux à propos de la télé et des jeux vidéos.
J'ai toujours été casanier, aimé regarder la télé et jouer aux jeux-vidéos et mes parents ne comprenaient pas que je n'éprouve pas le besoin de sortir. Il y a eu pas mal de disputes à ce sujet, mais même si j'étais un gros joueur, je n'étais pas un vrai hardcore gamer accro aux jeux de rôle.
Au collège j'avais des amis que je voyais parfois en dehors des cours mais pas souvent. Au lycée je suis devenu solitaire et je ne voyais plus personne en dehors des cours. J'ai toujours été très sérieux et coincé, dès l'enfance.

Bref ce n'est pas le fait de ne pas avoir eu de vrai crise d'adolescence rebelle qui a fait que je suis devenu VT. Ca vient avant tout de ma timidité et du fait que je sois casanier, c'est à dire que ça a toujours été ancré en moi, bien avant l'adolescence.

Comme Hypérion j'arrive à l'âge adulte sans avoir connu les premiers flirts adolescents, les expériences de la vie adolescente et je me rends bien compte que j'ai de grosses lacunes de sociabilité. Je suis passé à coté de mon adolescence sans bien comprendre pourquoi (ça restera toujours un grand regret) mais je ne tiens pas mes parents ni mon absence de crise d'ado pour responsable. Et aujourd'hui je sacrifie ma jeunesse pour finir mes études.

PS : je ne regrette absolument pas mon enfance, c'était une période interminable durant laquelle je me suis très ennuyé. Je suis bien content que mon intérêt pour les livres, la télé et les jeux vidéos m'aie sorti de cet ennui et m'aie stimulé.
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par Pozor
Homme de 33 ans non vierge
#77380
Hyperion a écrit :comme j'étais dans une fac ou plus de la moitié des étudiants sont des filles, au vu de leur physique, il était clair que très peu fussent célibataires!)
Que dois-je penser de cette remarque ? :evil2:
Si plus de la moitié des effectifs sont des filles, ça veut dire que rationnellement il y a plus d'une fille pour un garçon. Imagine un peu plutôt la situation dans un cursus comme le mien où pour une fille, il y a 10 gars...

Sinon, je considère comme vous avoir raté ma jeunesse, pas parce que je n'assume pas mon statut d'adulte, mais plutôt parce que je n'accepte pas de ne plus être étudiant... Les études, période de semi-autonomie, mais surtout d'insouciance, dont je n'ai pas pu réellement profiter, faute d'occasions. C'est comme si je suis presque en phase avec la société sur les plans scolaires/pro et amicaux, sauf au niveau sentimental où c'est tout simplement le néant.
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par Lereveur
Homme de 42 ans non vierge
#77385
Les propos de Traviata me rappellent avec quelque amusement que lorsque j'étais petit, il m'arrivait de me demander comment se passerait mon service militaire... Puis la fin de l'obligation est arrivée... Et le jour où, cherchant désespérément du boulot (une galère toujours actuelle), j'ai postulé à l'armée, je ne fus pas pris ! Le temps où presque n'importe qui pouvait faire office de chair à canon semble bien fini (oui, j'ironise un brin) !

Accessoirement c'est grâce au service militaire (plus précisément par un camarade) que mon père a rencontré ma mère.

Je me retrouve également partiellement dans les écrits d'Hypérion, surtout pour la solitude et l'enfance... Si c'était à refaire, j'opérerais quelques changements, mais cela reste ma période plus heureuse ; plus de légèreté, pas de sentiment de mal-être, culpabilité, ratage, etc.

A l'inverse l'adolescence aurait dû être le moment de la prise de confiance, des choix et de la progression dans les vêtements, les activités, les compétences, la drague (bien que, même avec le recul, je ne pense pas que j'aurais trouvé le grand amour parmi les filles de mes classes, au moins pas de regrets sur ce plan)... J'ai l'impression de devoir construire avec un retard permanent, ce qui aurait dû être fait il y a des années... Difficile de se sentir à la hauteur face aux autres.

Alone87 me rappelle aussi la lutte pour faire rentrer ordinateur et jeux vidéos dans la famille, face à ma mère (qui a son propre ordinateur aujourd'hui, c'est dire qu'il y a eu du chemin parcouru).
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par impala
Femme de 40 ans non vierge
#83285
Question intéressante que je m'étais déjà posée.
Il y a bien sûr plein de facteurs et cela dépend aussi du milieu familial, mais je pense que l'absence de "rébellion" à l'adolescence conduit à un manque d'expression de la personnalité (elle existe, mais n'est pas exprimée). On continue à être conditionné par les opinions et volontés de ses parents. Donc je pense qu'il n'y a pas un lien direct avec la virginité tardive, mais être effacé n'aide pas, n'est-ce pas ?

Personnellement, même si je me suis pas mal disputée avec ma mère à cette époque, j'étais quand même "un rêve" pour la plupart des parents ! (c'est même ce que m'a dit ma thérapeute il n'y a pas longtemps)
Je n'ai pas envoyé valdinguer toutes les opinions de mes parents, volé, fugué, arrêté de travailler à l'école, déchiré ou peinturluré mes vêtements, acheté des vêtements qui n'auraient pas convenu à ma mère (et dieu sait si on était loin de la mode), couché, flirté, arrêté d'aller à la messe, osé dire que j'avais envie de faire de la guitare plutôt que du violon, exigé de changer ma paire de lunettes ridicules, ne me suis pas droguée, enivrée, piercée (même les oreilles), tatouée, maquillée à outrance, vernis les ongles, épilée avant je ne sais plus quel âge, etc. !
Tellement j'étais conditionnée et que les colères de ma mère me faisaient peur.

Finalement, la crise je l'ai commencée plutôt aux alentours de 25 ans, lorsque je me suis rendu compte que vraiment je pouvais avoir une vie propre, que ce n'était pas grave si j'avais une opinion différente de mes parents (même si ma mère continue à me faire sentir que si, c'est grave). Et je pense qu'elle n'est pas encore complètement réglée.