- 24 mai 2013, 05:18
#77354
La crise d'adolescence est une sorte de nième rupture du cordon ombilical... au même titre que l'entrée en maternelle, l'entrée en CP, l'entrée en sixième, le bac, autrefois le service militaire ... et autres "rites de passage". A ceci près que les premiers événements sont codifiés et extérieurs, donc "obligatoires", et que la crise d'adolescence vient, cette fois, de l'enfant/ado lui même. On se construit autant par mimétisme que par opposition par rapport à ses parents.
Elle peut revêtir des aspects très divers, ma sœur a fait la sienne avec pertes et fracas, la mienne fut plus soft, plus marquée par des prises de position "choquantes" aux yeux de mes parents que par des actes. Pour mes filles, les aînées y sont passées évidemment, j'ai trouvé que les années les plus difficiles étaient celles du lycée. Ce fut avec agressivité mais sans heurts majeurs pour l’aînée, plus difficile pour la deuxième mais mon divorce a exacerbé les manifestations de la crise d'adolescence. On voit apparaître les premières bulles dans la casserole pour la dernière qui entre en quatrième ... :)
Je me demande parfois, et n'y voyez pas un accès de nostalgie réac ou cocardière, si la suppression du service militaire n'a pas en même temps supprimé une opportunité de prise de distance par rapport à la famille et à soi-même (certains appelés quittaient alors leur famille pour la première fois), d'ouverture sur un monde et un rythme différents (même si ce monde militaire était rarement passionnant ou exaltant, je ne me fais pas d'illusion dans ce domaine même si je n'ai évidemment pas fait mon service). Il y a un système que j'apprécie dans Tsahal, c'est le fait que chacun, fille, garçon, handicapé, doit offrir un moment de sa vie, dans la mesure de ses capacités et pas forcément dans une optique "guerrière" à la collectivité, et cela fait sans nul doute partie des rites de passage qui mènent à l'age adulte.
Il va sans dire que je n'en déduis pas de façon simpliste et abusive que la suppression du service mène à la VT, faute d'initiation comme dans la chanson de Brel (Au suivant, au suivant ...)
Dio, dammi l'umiltà di accettare le cose che non posso cambiare, il coraggio di cambiare le cose che posso cambiare, e l'intelligenza sufficiente per distinguere i due tipi di cose. S. Francesco di Assisi