[Henrik]

Bonjour à tous,

Je me permets de lancer ce sujet, parce que j'ai l'impression de toucher du doigt quelque chose qui m'a fait du tort dans un certain nombre de mes relations.

L'une des caractéristique des timides, ça peut être une certaine réserve au contact des autres, ou au contraire (comme moi), un goût prononcé du contact aux autres, mais accompagné d'une maladresse qui nous fait passer pour des gros boulets.

Être un boulet, en ce qui me concerne, qu'est-ce que ça veut dire ? Rechercher le contact des autres, sans vraiment savoir s'y prendre. Devenir un vrai pot de colle avec quelqu'un avec qui on se sent bien, un vrai moulin à paroles avec les personnes qui témoignent d'un peu de bienveillance, y compris quitte à sortir de bonnes grosses gaffes en essayant de faire de l'humour, solliciter constamment l'attention des autres.

Être un boulet, pour moi, c'est être à la recherche du contact, et une fois que je l'ai trouvé, créer un malaise suffisant pour que les autres ne cherchent surtout pas à me revoir.

Ce n'est pas tout-à-fait un complexe en soi, mais je reste convaincu qu'il y a un complexe derrière : une recherche de reconnaissance liée à un manque de confiance en soi. Je le ressens dans mes relations avec ceux que mes amis me présentent, et je le ressens aussi dans mon travail.

On me dit souvent qu'il vaut être naturel, spontané, mais quand ce qui me vient de façon naturelle et spontanée, c'est un moulin à paroles, enrichi de bonnes grosses boulettes, je me demande jusqu'à quel point on peut se permettre de ne pas tricher dans un rapport de séduction.

Je me demandais si d'autres, parmi vous, ont déjà eu cette impression, ou d'une manière plus générale, avaient un avis sur la question.

[downup]

On me dit souvent qu'il vaut être naturel, spontané, mais quand ce qui me vient de façon naturelle et spontanée, c'est un moulin à paroles, enrichi de bonnes grosses boulettes

Ben honnêtement c'est déjà très bien que tu arrives à t'ouvrir aux autres facilement comme cela et je trouve dommage que tu juges tes interventions de la sorte. Y'a quand même pas mal de chance que tu ne sois pas qu'un moulin à parole, que tu dises des choses intéressantes, et faire des boulettes, ben ça peut avoir son charme (plus je pense que le fait de rester fermé dans son coin).

[Lereveur]

Je me demandais si d'autres, parmi vous, ont déjà eu cette impression...

Le réponse me semble évidemment " oui ".

Au fur et à mesure de mes années où j'ai fait en sorte de m'ouvrir de nouveau aux autres (point de départ : " je suis sans intérêt, sans conversation, sans humour... "), il y a eu sans surprise un part d'expérimentation, avec les erreurs, gaffes... Que tu mentionnes, et qui vont avec.

Et, sans doute à cause du conflit habitude de la solitude / désir de créer des liens fort avec certaines personnes, malgré mon côté réservé, j'ai pu constater que je peux être un peu moulin à paroles (voire " pipelette " a dit récemment une amie), comme ce fut le cas lors d'une de nos dernières IRL à Paris (et j'ai culpabilisé un brin " mince, mais j'ai monopolisé la conversation ! "). Mais je n'ai pas vraiment joué au pot de colle, vu que j'ai toujours à cœur de ne pas déranger.

Même si ça demande encore à être validé dans mon cas, le meilleur conseil que je puisse te donner est d'essayer juste d'agir en cohérence avec tes valeurs. Tu veux être quelqu'un de réglo, poli, secourable pour ceux que tu apprécies... Ben agis en conséquence. A moins de tomber sur des crevures, on te reconnaîtra au moins ça.

Après, le petit plus qui fait craquer une fille, je cherche encore... :(

[cidersky]

C'est pas si mal, au moins vous êtes bavard :)

[Ritchie]

C'est pas si mal, au moins vous êtes bavard :)

Je rejoint cidersky là-dessus, en ce sens qu'être bavard aide effectivement davantage à socialiser et nouer des liens.

En ce qui me concerne, sur le plan humain (et même pour les relations amicales), j'ai toujours trouvé la compagnie des bavards agréable. Quand ils se mettent à vraiment parler pour parler, et à dire des choses sans grande importance, il suffit juste de réorienter subtilement la conversation sur autre chose et on est reparti.

Ce que tu peux peut-être faire, ce serait de commencer à essayer d'avoir du recul sur ce que tu dis, de te rendre compte à quel moment tu te mets à parler de choses vraiment trop banales et peu dignes d'intérêt pour le groupe avec lequel tu te trouves. Comme ça, tu t'auto-régules.
Et surtout, c'est important que tu cesses de le voir comme un défaut. Essaie plutôt de te le représenter comme une qualité qui a besoin qu'on lui tienne un peu la bride. :)

[gzmille]

Boulet? Oui dans mon cas aussi, mais pas pour les mêmes raisons et ça m'arrive pas souvent. Je ne suis pas bavarde, sauf des amis proches, et je ne les colle pas.
Je ne recherche pas la reconnaissance des autres en général mais juste me faire des amis, connaître les gens, c'est une sorte de maladresse sociale tout bêtement...moi j'oscille entre "je reste dans mon coin" et "je suis en mode friendly", peut-être que c'est ça qui est bizarre (entre autres), et quand la personne en face n'est pas bien disposée, ça aide pas non plus.

[Ketaro]

Henrik, c'est très intéressant ce que tu racontes parce que je me retrouve dans ce que tu dis. J'essayerai d'approfondir demain (procastination spirit) pour ce qui me concerne.

[Oyo]

Je pense être dans le meme cas que toi, je suis très bavard mais pas avec tout le monde.

Au boulot, je suis connu pour adorer discuter. Je peux pas m'en empécher.

Par contre en soirée c'est différent. Dernièrement, j'étais à un resto qui avait une piste de danse vers 21h30. Et bien sur, je vois toujours des personnes discuter dans le creu de l'oreille d'une fille tout en densant. Je suis en admiration dans cette situation. Je trouve qu'il est difficile de s'appuyer du contexte pour parler de quelques choses.
On peux juste dire une petite plaisanterie, en se moquant gentiment de la fille sur sa facon de danser par exemple. Mais il y en a qui enchaine les chuchoteries durant la soirée. C'est génial, cela permet de maintenir un contact parce qu'elle a l'air d'apprécier. Je ne sais pas comment ils font.

Tout cela pour dire que cela dépend du contexte.

[Henrik]

J'avoue que je ne m'attendais pas à ce genre de réaction.

Je prenais le fait d'être bavard comme une plaie. On me reproche souvent de tout le temps parler, de ne pas laisser aux autres la place de s'exprimer. Mais je crois que ce qui me fait peut-être plus de tort, je crois que c'est mon côté pot de colle, la difficulté à savoir quand je dois m'imposer un peu et quand je dois m'effacer au profit des autres...

-- Mer 1 Oct 2014 16:24 --

Tant que j'y pense, et ça, je pense qu'avec des gens plutôt réservés, ça doit être rédhibitoire, il y a aussi tout le non verbal, la trop grande proximité que je peux développer avec des gens qui ne me connaissent pas encore suffisamment pour se sentir eux-mêmes en confiance. En fait, je me demande si ce que je devrais apprendre, plutôt que de me sentir moi-même en confiance, c'est à inspirer de la confiance aux autres.

[Oyo]

Oui en effet il faut essayer de bien gérer le temps de parole.
Il faut se dire que les gens adorent parler d'eux. Il faut essayer de poser des questions un peu ouvertes. Ou quand on racontes une anecdoctes sur nous, essayer de les impliquer.

Pour le non verbal, je pense qu'il faut que je le travail, notamment plus regarder droit dans les yeux et ne pas fure du regards, savoir sourire.