Venez ici pour discuter de vos complexes sexuels.
par SnapBack
ans
#174648
Ma sensibilité est utilisée de manière... discrète.
Je vais vous citer un secret "maison" : je n'ai pas de modèles qui veut poser pour moi (ça se paye et c'est légiféré), je rappelle que je dessine des personnages féminins (mon avatar n'est pas un homme, non plus). Que fait-on quand on n'a pas énormément de budget pour dessiner ?

Je vous donne dans le mille, on devient soi-même le modèle (technique du miroir ou de la web-cam).
Je me "travestis", en quelque sorte. Je prends soin de gommer certains traits physiques trop proches des miens. Notamment le nez (c'est très sournois, je dessinais souvent des lèvres pulpeuses... similaires aux miennes), la mâchoire, les sourcils. Je peux me reconnaître assez facilement sur certains dessins, "elles" ont parfois le même regard que le mien et les mêmes expressions faciales. Les yeux, c'est peut-être l'élément les plus voyants chez les humains... et ceux qu'on connait le moins. On garde le même regard tout au long de notre vie, c'est véritablement le miroir de notre âme.

Je faisais des dessins d'après des magazines de mode mais j'étais très frustré car les poses étaient trop figés, tout le temps les mêmes et très caricaturales... Pour avoir les mouvements que je voulais, les poses portraits que j'aime, j'ai du jouer le jeu. Je "joue" parfois devant mon miroir, quand une idée me traverse l'esprit, souvent avant d'aller dormir. Pour des éléments typiquement féminins (je pense aux cheveux - bien qu'il m'arrive de les laisser cheveux très courts), je vais chercher des compléments d'informations.

Je me souviendrais encore d'un professeur qui me disait, il y a quelques années d'ici : "vos femmes sont trop masculines".
J'ai fait un peu de chemin depuis, j'ai passé quelques années (déjà) à essayer des choses dans un coin de cuisine. Mon dessin change, s'améliore malgré les difficultés que j'ai pu avoir. C'est aussi une autre bouée, une autre facette de ma personnalité : la partie la plus introvertie. Mais (héritage du kart, celle de la confrontation, de la démonstration), j'ai toujours montré volontiers ce que je faisais. J'ai un petit niveau, mais ça ne me gène pas.

Il y a des thèmes que l'on montre explicitement et d'autres implicitement. Parfois, sans le vouloir.

Pour revenir à ton message (encore merci), Amaz, on endosse un masque en fonction des circonstances, des diverses étiquettes. On alterne le dominé comme le dominant en fonction des situations. Bien que l'on garde une personnalité "de base" bien sûr. La notion d'égalité est belle en soit, mais ça ne reste que du texte. Dans la vie de tout les jours, quand on est soumis à des choix d'autrui, on voit que l'égalité n'est pas toujours de son côté. C'est comme ça malheureusement. Ca peut expliquer, en partie, ma fameuse "lenteur" à me réaliser. En partie, car je ne suis pas quelqu'un d'irréprochable non plus :wink:

Mais, je ne lâche pas. Du tout.
La sensibilité, elle s'exprime chez moi via l'art. Vous avez une petite astuce de comment je procède pour créer certaines choses. Surtout quand on ne possède que sa personne pour en réaliser "d'autres". Je suppose que certains et certaines m'ont déjà crâmé depuis... Si elles ne disent rien, c'est que le résultat doit être plaisant.

Les barrières physiques entre homme et femme, au niveau du visage surtout, sont très minces. J'ai vu il y a quelques temps, une série de photos sur les ressemblances père-mère/enfant. Ca ne tient à rien si on met de côté les éléments les plus incontournables comme une poitrine, un pénis, un vagin...
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#174783
SnapBack a écrit :Pour se "rebeller" contre l'ordre établi, il faut être plusieurs et être en position de force.
Mes ancêtres (eux-aussi métis) l'ont fait également, et ça me permet de vivre comme n'importe quel autre citoyen.

Actuellement, je me bats seul. Je n'ai pas la même force qu'un groupe.
Il faut savoir attendre son heure sous peine de se brûler les ailes.
Je ne suis pas d'accord. Ceux qui ont fait changer les choses n'étaient pas toujours en position de force ou en nombre important.
Je comprends ce que tu veux dire, mais je rejoins VACN : si chacun considère qu'il faut jouer le jeu des codes normés, alors forcément, rien n'évoluera. Imagines-tu ce que vit aujourd'hui un jeune qui assume d'être transgenre ? Voilà une position bien solitaire, et pourtant, parce qu'il en va de leur équilibre, ces jeunes vont jusqu'au bout de leur démarche et refusent de continuer à être conformes. Et c'est grâce à eux que les choses changent, pas grâce à ceux qui se cachent — même si je ne leur jette pas le pierre, leurs difficultés étant nombreuses. Mais j'aime régulièrement expliquer aux enfants que le rose et le bleu ne sont pas réservés à un seul sexe, que telle activité n'est pas "pour les filles", telle autre "pour les garçons".
A force de dialogue et d'ouverture d'esprit, les gens comprendront, et ils changeront, j'en suis persuadée.
Bonbenbof a écrit :
Lux a écrit :Mais cela n'empêche pas qu'on peut être fragile, sans pour autant être sur le bord du précipice...
Je trouve la tournure un peu paradoxale, même si j'essaye de comprendre ce que tu veux dire... :sweat_smile:
Je voulais simplement dire qu'être fragile ne signifie pas nécessairement être dans une situation aussi dure que celle que tu as décrite. Il y a plusieurs degrés dans la sensibilité, la fragilité, et certains sont tout à fait compatibles avec le bonheur (toi tu décris plutôt une dépression : on dépasse le cadre de la simple sensibilité, à mon avis).
par SnapBack
ans
#174792
Il suffit souvent qu'une personne bouge pour qu'elle fédère d'autres personnes.
On construit cette force de groupe si il existe une vraie demande, une vraie revendication.

Je reste persuadé que ça nécessite un poids à avoir et à créer, bien que je reste d'accord avec tout ce que tu écris dans le reste de ton message, Lux. Du côté des hommes, il ne me semble pas encore que l'heure soit venu... Bien que je lis à droite et à gauche que certains hommes affirment aimer des hobbys, des activités, des concepts issus du monde féminin à la base (j'aime certaines petites choses qu'on décrit "pour femme " aussi) sans que ça remette leur genre d'homme ou leur sexualité en cause.

Il y a du mieux, aimer "les petits poneys", voir les poupées faisaient de toi un fille.
Ce n'est plus vraiment le cas heureusement. Comme on commence à le comprendre pour la règle des couleurs.