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par VACN
Homme de 30 ans non vierge
#221358
Ça doit être terrible d'être considéré(e) d'office comme faisant partie d'un mouvement politique, sans avoir son mot à dire.
par Eeyore
ans
#221360
Je ne pense pas que toutes les femmes soient féministes. Elles sont parfois même le meilleur ennemi de la cause feministe! J'imagine qu'il n'y en a aucune pour être contre l'égalité salariale mais le féminisme c'est pas que ça. Les réflexions sexistes viennent plus souvent qu'on ne pense des femmes. Et sont alors encore plus horripilantes!
par Lamperouge
Homme de 38 ans vierge
#221361
Ce n'est pas tout j'en conviens, et tu remarqueras que je n'ai pas parlé de salaire d'ailleurs, juste d'égalité. Le féminisme en tant que concept regroupe tout ce qui vise à établir une égalité hommes-femmes, essentiellement dans les domaines où les femmes sont moins bien considérées que leurs homologues masculin, mais pas que (je le précise car le cas du congé paternité fait parti du combat féministe pour favoriser une égalité des rôles dans le couple et abolir les écarts salariaux basés sur le genre).

Mon propos c'est que je doute fortement qu'une femme quelle qu'elle soit, ou du moins dans la très grande majorité, s'oppose à cette égalité ou s'en fiche complètement. Car a moins d'en arriver là, elle est de facto féministe. L'inverse reviendrait à ne pas avoir de désir de ramener les femmes à égalité des hommes... c'est d'ailleurs ce qui fait que beaucoup de monde s'interroge sur la sincérité et la légitimité des hommes qui se revendiquent féministes pour autre chose que faire le buzz.

Quand à ce qui est du sexisme des femmes envers les femmes, c'est plus probablement un problème d'éducation et d'environnement qu'une volonté de nuire à la cause féministe à mon avis. Une femme qui grandit dans un milieu où c'est devenu une norme sera probablement influencée par ça, mais à moins d'être en accord avec le fait d'être traitée inégalement de par sa condition biologique de femme je ne pense pas qu'on puisse dire qu'elle ne soit pas féministe pour autant.

Même si le mouvement féministe dépend effectivement d'actions faites dans ce but, ce n'est qu'une facette du concept de féminisme qui regroupe aussi des idées. Et une idée ça n'a pas besoin d'être verbalisé pour exister. Comme je le disais : ce qui est un peu vicieux avec le concept de féminisme c'est que bien souvent ça se résume à la partie visible de l'iceberg (manifestations, médiatisation, féminisme déclaratif, etc) et dès lors on commet l'erreur de penser que "pas d'action = pas féministe". Bah... a priori, non.

Pour donner le contre-exemple : moi, dans ma condition biologique et culturelle d'homme blanc cis, je ne suis pas féministe et ne pourrai jamais l'être, je suis "pro-féministe" au mieux. J'entend les problématiques, je soutiens, mais dans mon fort intérieur je ne me sens pas concerné par le fait d'être une femme à l'égal des hommes parce que je ne subit pas cette inégalité. Je peux au mieux la comprendre, faire preuve d'empathie, mais je ne peux pas la subir et m'en révolter comme si ça m'arrivait personnellement. Et d'ailleurs je n'ai aucune légitimité à poster tout ceci car ça reviendrait à dire qu'un homme peut se permettre de parler pour les femmes, à décider de ce que doit être le féminisme, et donc essayer de faire dominer l'idée qui est sienne... celle d'un homme. C'est pourquoi j'essaie de m'en tenir à des doutes en tant qu'homme, et à des arguments sur la notion de mouvement féministe, de concept et d'idée féministe, que l'on retrouve ça et là sur Internet et dont je m'imprègne, plutôt que d'essayer de justifier la nature du féminisme même comme si elle était mienne.

Vu dans http://soisbelleetdenonce.fr/sommes-nou ... eministes/ :

Dans la communauté des noirs, il n’y a pas des noirs et puis, à côté, des « noiristes », c’est-à-dire des noirs qui lutteraient contre le racisme et pour leurs droits.
Mes autres sources d'appuis sur ce propos :
https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minisme
https://www.letemps.ch/societe/un-homme-feministe
https://lartetlamaniere.wordpress.com/2 ... feministe/
par SnapBack
ans
#221363
Lamperouge a écrit :Mon propos c'est que je doute fortement qu'une femme quelle qu'elle soit, ou du moins dans la très grande majorité, s'oppose à cette égalité ou s'en fiche complètement. Car a moins d'en arriver là, elle est de facto féministe.
Ça ne me semble pas être aussi manichéen comme logique.
Lamperouge a écrit :Ce qui est un peu vicieux avec le concept de féminisme c'est que bien souvent ça se résume à la partie visible de l'iceberg (manifestations, médiatisation, féminisme déclaratif, etc) et dès lors on commet l'erreur de penser que "pas d'action = pas féministe". Bah... a priori, non.
Le féminisme, comme d'autres idéologies, a plusieurs tendances... des modérées aux radicales.
Comme certaines qui introduisent des hommes dans le mouvement et que d'autres n'en veulent pas.

(Bien que je considère qu'un homme est un "intrus" voir un "ennemi" comme un vrai "allié" dans la question féministe)
Je ne revendique vraiment pas le titre de "pro-féministe" car je ne cherche pas la reconnaissance, juste des relations cordiales et respectueuses avec les femmes (j'ai appris beaucoup en rencontrant et en discutant avec certaines, autant sur ce forum que dehors) comme avec les hommes.

Même chez les noirs et noires, tu retrouveras des nuances... J'inclus les métis et métisses que l'on considère comme noirs et noires alors qu'ils et elles ont une part blanche ou d'une autre ethnie. Je ne suis pas considéré comme noir mais je ne suis pas non plus considéré comme blanc : ça me motive à voir ce monde en nuances car les personnes ont des personnalités très complexes.
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par Decca
Femme de 33 ans vierge
#221364
Lamperouge a écrit :c'est d'ailleurs ce qui fait que beaucoup de monde s'interroge sur la sincérité et la légitimité des hommes qui se revendiquent féministes pour autre chose que faire le buzz.
Tu n'as pas tout à fait tort, mais quand même aujourd'hui je pense qu'il y a des hommes qui sont sincèrement pour l'égalité des genres (ils pensent "espèce humaine" avant de penser "homme/femme"). J'avoue que le terme "féminisme" me dérange un peu car on pourrait penser que de facto il met les femmes à part (un truc comme égalitarisme des genres serait peut-être plus adapté, j'sais pas trop...). Mais bon.
par Lamperouge
Homme de 38 ans vierge
#221367
SnapBack a écrit :Ça ne me semble pas être aussi manichéen comme logique.
Est-ce qu'il y a vraiment une possibilité d'être a peu près féministe, mais pas tout à fait ? Qu'est-ce que ça voudrait dire ? Que ces personnes estiment que les femmes ont le droit d'être libres, indépendantes, émancipées, et traitées à l'égal des hommes, mais pas dans tous les domaines ? Je suis désolé mais de ma porte ça me semble très binaire, tout au contraire. Je ne nie pas le fait que ce soit sujet à la gradation cependant : toutes les femmes s'en inquiètent et le font savoir a un niveau qui leur est propre, allant de "féministe silencieuse" à "féministe radicale" en passant par une palette infinie de degré intermédiaires, mais quand même, de là à dire que certaines femmes ne sont pas soucieuses de la considération qu'on leur porte à cause de leur genre ?

Ce n'est pas mal, ni vulgaire, ni déplacé, ni tendance "être féministe". Ce n'est jamais que "être humaine et désirer être considérée comme telle aux même titre que les autres". D'ailleurs des mots comme "Homme" pour désigner l'humanité -- comme dans "les Droits de l'Homme" -- portent encore cette idée réductrice que l'homme supplante la femme, et tant que ça ne s'appellera pas autrement le féminisme existera pour chaque femme qui ne trouvera pas ça normal. Parce que ce n'est pas censé être normal.

Pour ce qui est d'être pro-féministe il ne s'agit pas d'obtenir de la reconnaissance, de briller en société ou quoi que ce soit de ce genre. Il s'agit simplement d'être sympathique ou hostile à la cause féministe en tant qu'homme, et pas seulement dans les grandes lignes. L'article de L'Art et La Manière que j'ai linké précédemment le détaillera mieux que moi, mais on reste des hommes dans une société patriarcale. Donc le dire haut et fort ce n'est pas mal, ni vulgaire, ni déplacé, ni tendance. C'est juste s'affirmer comme tel, c'est aller contre les préjugés qui laissent croire que la progression du féminisme ce n'est que le problème des femmes. Et surtout il ne faut pas rester silencieux comme si c'était une évidence, comme si on n'était de subtils gentlemens de l'ombre, parce que c'est justement quand on ne dit rien que les choses n'évoluent pas...

Decca a écrit :aujourd'hui je pense qu'il y a des hommes qui sont sincèrement pour l'égalité des genres (ils pensent "espèce humaine" avant de penser "homme/femme")
Qui sont sincèrement pour l'égalité oui, mais de là a le prendre à cœur personnellement je ne sais pas, en tout cas moi je ne pense pas. Il ne s'agit que de ma propre perception du problème, mais je doute que même avec toute la bienveillance du monde on puisse vibrer de la même façon pour une cause à laquelle on est sympathique qu'une cause qui nous concerne directement, sans subir soi-même la difficulté morale et émotionnelle qu'elle implique. Très honnêtement, un homme de par cette simple donnée, est déjà trop privilégié sur ce sujet pour le porter dans ses tripes comme étant son combat. Je ne peux évidemment pas parler pour les autres, peut-être y a t-il malgré tout des messies de la cause féministe parmi les hommes, mais je pense que pour avoir une conviction ancrée en soi il faut plus qu'être témoin des inégalités. Sinon ce n'est que de l'empathie... ce qui est déjà formidable hein ! C'est même la voie de la paix universelle !
par SnapBack
ans
#221375
Lamperouge a écrit :Que ces personnes estiment que les femmes ont le droit d'être libres, indépendantes, émancipées, et traitées à l'égal des hommes, mais pas dans tous les domaines ? Je suis désolé mais de ma porte ça me semble très binaire, tout au contraire. Je ne nie pas le fait que ce soit sujet à la gradation cependant : toutes les femmes s'en inquiètent et le font savoir a un niveau qui leur est propre, allant de "féministe silencieuse" à "féministe radicale" en passant par une palette infinie de degré intermédiaires, mais quand même, de là à dire que certaines femmes ne sont pas soucieuses de la considération qu'on leur porte à cause de leur genre ?
Virginie Vota par exemple ?
Une femme de droite catho et conservatrice, proche de de Lesquen est contre le féminisme.

Être une femme n’est pas forcément être une féministe, c’est pour ça que je trouve ta logique manichéenne même si tu es très bien documenté.
Lamperouge a écrit :Pour ce qui est d'être pro-féministe il ne s'agit pas d'obtenir de la reconnaissance, de briller en société ou quoi que ce soit de ce genre. Il s'agit simplement d'être sympathique ou hostile à la cause féministe en tant qu'homme, et pas seulement dans les grandes lignes. L'article de L'Art et La Manière que j'ai linké précédemment le détaillera mieux que moi, mais on reste des hommes dans une société patriarcale. Donc le dire haut et fort ce n'est pas mal, ni vulgaire, ni déplacé, ni tendance. C'est juste s'affirmer comme tel, c'est aller contre les préjugés qui laissent croire que la progression du féminisme ce n'est que le problème des femmes. Et surtout il ne faut pas rester silencieux comme si c'était une évidence, comme si on n'était de subtils gentlemens de l'ombre, parce que c'est justement quand on ne dit rien que les choses n'évoluent pas...
De par le mot féministe, ce n’est pas un combat d’hommes... bien qu’ils sont liés à cette lutte malgré eux car nous sommes des pivots de par les relations que nous pouvons avoir avec les femmes. Je garde en idée que c’est avant tout un combat de femmes pour les femmes malgré des initiatives invitant les hommes à réfléchir sur certaines choses.

Un homme, aussi censé et réfléchi soit-il, n’aura jamais l’expérience nécessaire pour être un féministe car il lui manque un certain vécu et qu’un commentaire bienveillant pour lui peut être mal pris par ses amies militantes (différences de vécus et possibles vexations)... il ne peut qu’écouter ou lire ce que les femmes vivent. De ce fait et curieusement, il n’aura qu’un rôle passif, preuve en est que ce n’est pas son combat mais que ça peut lui faire réfléchir.

Comme d’autres luttes avant, écouter et lire sont des bons débuts.
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par Pasta
Homme de 36 ans vierge
#221383
Il existe des femmes qui ne sont pas féministes, soit parce qu’elles adhèrent au schéma « traditionnel » du rôle de la femme, soit parce qu’elles ne souhaitent tout simplement pas être associées au mouvement tel qu’il est aujourd’hui, et d’un autre côté il y a des hommes qui sont clairement féministes, et je n’ai pas tellement bien compris pourquoi ça leur serait impossible.
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par Genisa
Femme de 31 ans non vierge
#221407
Lamperouge a écrit :Est-ce qu'il y a vraiment une possibilité d'être a peu près féministe, mais pas tout à fait ? Qu'est-ce que ça voudrait dire ? Que ces personnes estiment que les femmes ont le droit d'être libres, indépendantes, émancipées, et traitées à l'égal des hommes, mais pas dans tous les domaines ?
Tu serais surpris des énormités que certaines peuvent te sortir, le féminisme ne va pas de soi pour toutes. Chez beaucoup c'est toute une éducation à déconstruire, et tout le monde n'en est pas capable.
J'avais des collègues qui parlaient de leurs maris qui faisaient rien à la maison, et ça semblait complètement naturel pour elles.. D'ailleurs elles me conseillaient de vite devenir cadre avant d'avoir des enfants parce que je cite "pour un homme ça pose pas problème, mais pour une femme c'est pas pareil, les enfants ça devient la priorité ". C'était même pas possible pour elles d'envisager un couple où l'homme fait sa part du boulot.

J'en avais une autre qui avait eu que des fils, et qui nous disait qu'elle était heureuse de pas avoir eu de filles, c'est trop chiant les filles, ça pleure tout le temps, ça fait des histoires. Et qu'elle avait deux petites filles, mais qu'elle aimait que son petit fils (et c'était assez flagrant, c'était comme si les autres existaient même pas).
D'ailleurs c'était intéressant parce que c'était une femme qui avait profité d'un physique avantageux pour avancer dans sa carrière (elle avait pas beaucoup d'autres qualités, et d'ailleurs même en couchant elle était pas allée bien loin). Elle avait utilisé le système à son avantage, mais du coup elle était scandalisée d'entendre des féministes se plaindre de harcèlement par exemple, vu que pour elle toute sa valeur dépendait de l'attention que voulaient bien lui accorder les mecs. Et elles projetaient toutes ses insécurités sur les autres femmes en prenant son cas pour une généralité : les femmes sont moins compétentes que les hommes, elles ne peuvent pas occuper des fonctions d'encadrement etc..
Mais à coté de ça elle me disait qu'il fallait aller voter parce que des femmes s'étaient battues pour qu'on ait le droit de vote..


Bref on aurait tort de croire que c'est blanc ou noir. A mon avis le fait de parler des problématiques féministes (harcèlement, égalité dans le couple, accès à des postes importants et j'en passe) va faire avancer les mentalités en remettant le modèle en question, même chez des gens qui se seraient peut-être jamais posé de questions s'ils en avaient pas entendu parler.
Mais tu vas avoir des gens qui y résistent parce que c'est pas confortable pour eux, et qu'ils jouent selon les règles. Même chez les femmes.
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par VACN
Homme de 30 ans non vierge
#221409
Genisa a écrit :le féminisme ne va pas de soi pour toutes
Mais le féminisme ne va pas de soi. Pas plus que le capitalisme, le communisme, le véganisme, l'anarchisme ou tout autre mouvement politique ou courant philosophique.

Ça peut paraître étonnant, mais il existe des personnes, hommes et femmes, qui n'adhèrent pas au féminisme, non par ignorance ou par manque de réflexion, mais par conviction (ou plutôt par absence de conviction, en l'occurrence). Encore plus incroyable, ces personnes ne sont pas forcément sexistes pour autant.
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