Venez ici pour discuter de vos complexes sexuels.
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par Amaz
Homme de 33 ans vierge
#214946
Je compatis à chacun de vos messages, j'ai aussi par moment le sentiment d'être en décalage. Et il y a de quoi l'être... Lorsque j'entends les gens qui par de leur ''chez soi'', déjà rien que ça me différencie, car je n'en ai pas de chez moi au sens propre et j'en ai tellement honte, que je n'en parle pas, lorsque dans mon boulot la question de la famille est lancer, je raconte des mensonges... C'est là seul solution que j'ai trouvé pour me protéger.

Pour le reste, instabilité pro ect, là en revanche, je ne me sens pas forcément différent, car ceux avec qui je travaillais le sont aussi dans l'instabilité pro.
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par Valsiny
Homme de 35 ans vierge
#214959
Je partage ce sentiment d'être en dehors du monde. Spectateur derrière la vitre, qui regarde les autres s'agiter, et les envie quelquefois.

Plus précisément, je me sens en dehors d'un monde. Je suis gay, j'ai un entourage qui partage largement mon orientation sexuelle, je participe à la Gay Pride chaque année et il y a peu je travaillais pour une revue. Mais tout ce qui se rattache à ces mots, gay, homosexuel, LGBT, m'est étranger. Si l'on parle de ces gens on pense aux difficultés qu'ils ont à vivre leur orientation, qu'ils vivent toutefois. Moi, comme je ne vis rien, il m'arrive de me dire, involontairement : "Je ne suis pas gay."
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par Lereveur
Homme de 42 ans non vierge
#214971
@ Florent : Elle est usé du terme " lunaire ", dans le sens de rêveur, je pense. Rien de mal à ça, si ce n'est que les gens se font parfois des idées en se basant uniquement sur la tête que tu fais, comme par exemple : tu es juste dans tes pensées -> pour certains ce sera " oh la la, tu mets de la distance avec moi ".
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par katy81
ans
#215068
Le sentiment de ne pas appartenir à ce monde est logique des que l'on ne rentre pas dans une norme.
Pas de boulot, pas de logement, pas de relation amoureuse, etc....

Comme dit Lux tout ce la société nous montre "doit" être la norme de fait au final on se sent en décalage voir pas à sa place ou marginal. Et méfiez vous de ce que raconte les gens, beaucoup cachent leur vrai vie. Pour ce qui est des histoire d'amour la réalité dépasse rarement la fiction ;-)

Pour le "lunaire" je pense que c'est un trait de caractère, je le suis aussi et pour rien au monde je ne changerai ça.
JaneDarc aime ça
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par Amaz
Homme de 33 ans vierge
#215076
Tout à fait d'accord avec Katy :)

Beaucoup cachent leur vie, ils vous montreront ou ne vous parleront que des réussites et de la façade, celle qui est belle de l'extérieur, mais l'intérieur est souvent bien plus ''mordbide'' façon de parlant que nous l'imaginons. C'est un peu comme sur Facebook. C'est qu'une petite partie de la vie des gens auxquelles vous avez affaire.

Je l'ai vue et revu au travers de mes divers jobs, beaucoup de gens sont presque dans l'obsession de briller en société, et à les entendre parler, tout est parfait dans leur vie, le marie ou la femme est formidable, les enfants sont extraordinaires, mais lorsque vous prenez le temps de gratter la surface, ce n'est souvent pas la même histoire ;). La personne vous aura omis de dire qu'un de leur enfant ou que le conjoint est au chômage (par honte) ou ils vous auront omis de dire que la maison dont ils sont propriétaires est en réalité, une maison louer et ainsi de suite. Beaucoup hélas, cherchent à se rassurer à travers les yeux d'autrui et vont jusqu'à mentir ou tout du moins grossir certain trait ''positif'' de leur vie.
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par Valsiny
Homme de 35 ans vierge
#215077
Je ne suis pas sûr que le sentiment d'extranéité soit réductible à une histoire de normes. Du moins, pas si l'on réserve les normes à ces schémas et modèles hypocrites tels qu'on les voit illustrés par le cinéma et les réseaux sociaux, et qui sont comme un vernis léger qu'un simple grattage suffit à faire tomber. Ces normes-là ne me semblent correspondre qu'en petite partie à ce que décrit l'auteur de cette discussion.

Je parlerais pour moi. Quand je me sens étranger, je pense moins normes que règles du jeu. Ces règles du jeu social n'ont rien de superficiel, elles sont d'autant plus fortes qu'elles sont inconscientes et ne pas les maîtriser revient objectivement à ne pas faire partie du jeu. Je pense aussi au rapport au monde dont on est l'héritier involontaire, et qu'on peut fort bien juger inhabitable : et ce n'est pas comme s'il suffisait de le vouloir pour changer d'avis.

Je pense enfin que nous sommes des individus mondains. Fait rare dans l'histoire. Individus, parce que nous tenons à notre singularité, notre unicité, et nous nous encourageons mutuellement à la développer. Mondains, parce que nous avons besoin que les autres, qui ne sont pas nous, fassent plus que tolérer ce que nous sommes et qu'ils ne sont pas. On sait bien à quel point c'est difficile, et nous viennent spontanément à l'esprit, quand nous y pensons, des exemples de minorités plus ou moins rejetées. Mais si un groupe entier peut-être tenu à l'écart, regardé comme élément étranger, il est fort concevable qu'un individu isolé puisse l'être aussi, ou du moins sentir que s'il vivait trop comme il entend, comme il devrait vivre pour vivre bien, il risquerait cette mise à l'écart (ce qui revient au même : il se met à l'écart de lui-même pour ne pas l'être des autres).