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par AwesomeO
Homme de 42 ans vierge
#93567
Bonjour,

J'interviens peu sur le forum, mais ça ne veut pas dire que je suis pas en processus actif de régler mes problèmes. Je voulais partager un idée qui m'est venue après observation d'un cas particulier dans mon entourage. Puisque je suis de plus en plus convaincu de ne jamais m'en sortir et pouvoir un jour vivre une vie amoureuse et sexuelle, je cherche des solutions alternatives.

Depuis quelques années, un de mes proches suit un traitement X (rien à voir avec la sexualité ou quoi que ce soit) dont un des effets secondaires est de faire cesser totalement la production de testostérone. Cet homme était auparavant ce que j'appellerais un chaud lapin. Il a eu plusieurs relations amoureuses longues ou brèves, en somme, il était normal coté relation amoureuse. Or depuis qu'il suit ce traitement, il m'a confié que cette absence de testostérone a complètement mis H/S ses pulsions sexuelles. Plus aucun désir, rien. En effet, cela est connu de tous les agriculteurs depuis des siècles, lorsqu'on veut limiter les accouplements dans un cheptel (bovin ou autre), il est fréquent de faire castrer les mâles que l'on veut mettre hors circuit.

On pourrait croire que la sexualité humaine ayant une dimension plus profonde que chez les autres animaux, l'absence de testostérone ne serait pas suffisante en elle-même pour couper tout désir. On pourrait croire qu'il en serait démoralisé, attristé, déprimé, or il n'en est rien. Il continue sa vie, et ne regarde plus les femmes de façon sexuée mais plutôt comme il regarde n'importe quel homme et cela ne le dérange pas le moins du monde. Il ne ressent aucun manque. Il ne pense plus à "ça".

J'en arrive donc à ma solution; je considère l'idée de demander une castration (chimique bien entendu). J'ai déjà vécu deux cycles (d'un an) de psychothérapie depuis 2009 et tout cela plafonne. Je ne peux plus progresser. J'ai fait le tour de ma situation, elle est claire, et je ne peux rien espérer de plus avec d'autres rencontres. Je suis en processus de voir un psychiatre d'ici quelques mois (liste d'attente) et je compte bien lui en parler sérieusement. Ne plus être soumis à mes pulsions serait à mon avis très libérateur, un rêve! Enfin ça ne coûte rien d'essayer, et si ça ne change rien d'ici 6 mois à un an, je peux toujours stopper le traitement, c'est facilement réversible. C'est extrême certes, mais j'y réfléchi.

Je cherche des solutions, avant d'envisager LA solution plus radicale à laquelle vous avez peut-être pensée en lisant le titre, car honnêtement, je ne supporterai pas d'être malheureux jusqu'à 70 ans, à ça non.

Qu'en pensez-vous?
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par JCL
Femme de 36 ans vierge
#93568
Sans juger, sans entrer dans l'idéologie, etc... :

Ne plus avoir de pulsions sexuelles ne signifie pas ne plus vouloir avoir de relation avec quelqu'un. C'est connu que l'amour, la tendresse et la sexualité sont des choses différentes. La castration chimique n'entrainerait qu'une envie de relation platonique. Mais l'envie d'être proche de quelqu'un, de chastes câlins réconfortants, seront toujours présents.

Et puis, je ne pense pas qu'on puisse subir une castration chimique par simple "envie".

Cela dit, c'est un sujet délicat, et mes mots sont... relatifs.
par phoen76
Homme de 48 ans non vierge
#93569
Bonjour Awesome.

Je suis dans une situation opposée à celle ton ami : mon corps ne produit pas du tout de testostérone et j'en prends par injection (et n'ai aucune intention d'arrêter, quoiqu'il arrive).
Le jour ou le manque deviendra totalement insupportable de manière constante, j'irai chercher une illusion d'amour dans une relation tarifée avant tout autre solution radicale.

Petite question : qu'est-ce que tu recherches chez une femme ?
Ca pourrait être une solution si tu recherches avant tout l'assouvissement de tes pulsions. Mais probablement pas si tu veux quelque chose de plus qu'une simple relation physique.

Ton ami avait une vraie vie amoureuse et sexuelle, donc il sait ce que c'est et en était peut-être blasé.
Une piste pour t'aider à voir plus clair serait de lui demander quel était son état d'esprit avant le traitement.
Mais le psychiatre sera probablement bien plus apte à te renseigner.

N'hésite pas à me poser des questions si tu crois que cela peut t'aider.

Bon courage :)
par ange
Femme de 34 ans non vierge
#93570
C'est vraiment radical comme solution... Mais je pense que si tu l'envisage, c'est parce que c'est l'aspect sexuel au sens froid du terme qui te manque. Parce que comme Phoen l'a dit, ça ne réglera rien au niveau affectif. Pour preuve les personnes asexuelles (personnes qui n'ont pas d'attrait pour le sexe) ressentent quand même des besoins affectifs sans que le sexe ne soit impliqué. Je pense qu'avant d'envisager cette solution (d'ailleurs, comme JCL, je suis pas certaine que ce soit aussi simple que ça...), si c'est vraiment le besoin sexuel que tu veux combler, tu pourrais d'abord commencer par envisager avoir recours aux services d'une professionnelle. C'est peut-être la perception de notre société face à ce genre de service qui te retient, mais autrefois, il était très courant que les jeunes hommes perdent leur virginité auprès de prostituées. Dans la Rome antique, cette profession était considérée comme indispensable.
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par Lereveur
Homme de 42 ans non vierge
#93631
Moi non plus je n'ai pas envie de vivre longtemps si c'est pour vivre malheureux... Mais je n'envisage pas une seconde l'option chimique, surtout que je doute que ça me fasse oublier ce que je perds, et comme cela a déjà été dit, on peut pas tirer un trait sur nos besoins affectifs.

Besoins qui ne sont pas résolus si tu passes par une escort comme je l'ai fait, bien que tu " gagnes " des trucs positifs au passage (qui peuvent varier suivant les personnes)... Comme tu considères que tu ne peux plus progresser, l'escort peut éventuellement t'apporter cela... Faut voir comment tu te situes par rapport à ce choix.
par AwesomeO
Homme de 42 ans vierge
#93663
@JCL
En effet il n'est pas certain que l'absence de testostérone règle toute la question. Après tout, il est vrai que les enfants prépubères, bien qu'ils ne ressentent aucune excitation sexuelle, ont tout de même besoin d'affection et de contact, c'est indiscutable. C'est un point à considérer.

@phoen76

Ce que je recherche, c'est un peu des deux bien entendu; l'assouvissement des mes pulsions, mais aussi le contact privilégié avec une femme. J'admets qu'il n'est pas certain que ça réglerait ce dernier point même si je suis assez certain que l'envie qu'on éprouve pour l'autre (ou le même) sexe est conditionné en grande partie par nos hormones. Quant à mon ami, il m'a dit que pour le moment, ne plus avoir de pulsions l'arrange. Ça lui permet de s'occuper de sa fille sans aucune interférence d'une conjointe éventuelle. Mais il n'était pas blasé et il est formel, ça ne le dérange pas. C'est simplement une conséquence fortuite de son traitement.

@ange
Pour les personnes asexuelles, je suppose qu'on peut le voir de deux façons. Soit leur niveau d'hormone est naturellement très bas, voir nul ce qui entraine une absence de désir sexuel mais pas du besoin affectif; soit malgré l'absence d'envie pour la sexualité (dont la cause resterait à déterminer), leur hormones les conditionnent tout de même à désirer quelqu'un. Je ne sais pas.

Pour ce qui est de l'escorte, bah, j'avoue que j'ai jamais considéré cette option pour des raisons déjà évoquées dans d'autre discussion: idéalisation de la première fois avec une personne que l'on aime vraiment, rebuté par l'aspect mercantile de la chose, coté froid de cette façon de faire. Je me suis aussi toujours dit que si je faisais cela, ce serait le signe d'un échec définitif de ma vie sentimentale. Quoique ce dernier n'est plus vraiment valide dans la mesure où ma vie sentimentale est déjà objectivement un gros échec sur toute la ligne. On dirait que je m'accroche encore à ce coté spécial de pouvoir me dire que je résiste.

Au final, je reste malheureux car contrairement à certains et certaines ici, je ne suis plus capable de me consacrer et m'intéresser à quoi que ce soit dans la vie. Plus capable de me changer les idées. Je suis profondément déprimé et presque plus rien ne m'intéresse. Je suis pour ainsi dire dans une nostalgie perpétuelle. Je n'écoute plus aucun film ou série actuel (i.e après 2008). Je me gave de vieux films et de vieilles séries que j'ai déjà écoutés mainte fois, en souvenir d'un temps meilleur. C'est pas réjouissant. Phoen76, tu parles d'aller chercher une illusion d'amour, c'est bien cela aussi qui m'empêche de le faire. Je sais que je serais aussi déprimé après l'avoir fait, car ce qui est gratifiant, c'est d'y arriver naturellement je crois. Une escorte, n'importe qui peut y aller non? Suffit d'avoir l'argent. Ne parlons pas non plus des antidépresseurs que je classerais dans la même catégorie de palliatifs.

Désolé des délais de réponse, mais je ne suis vraiment pas dans votre fuseau horaire!
par Ouakari
Homme de 46 ans non vierge
#93690
AwesomeO a écrit :Je cherche des solutions, avant d'envisager LA solution plus radicale
Le hasard fait que je commence un traitement chimique aujourd'hui même. Ca n'a rien à voir avec la VT à la base (quoique ?) , mais je crois que ca peut arranger pas mal de choses de ce côté là.

Pourquoi cette phrase ? :
AwesomeO a écrit :Ne parlons pas non plus des antidépresseurs que je classerais dans la même catégorie de palliatifs.
Certains des effets secondaires d’antidépresseurs (ISRS) sont les suivants : Émoussement des émotions, baisse de la libido, anorgasmie. Or, on peut voir ça comme une forme "douce" de castration chimique, et en toute franchise, je pense que ça va bien m'arranger. Pour une fois que des effets secondaires vont m'être bénéfiques !

As-tu déjà suivi un traitement d'antidépresseurs ?
Si non, pourquoi ne pas d'abord essayer ça ? D'autant que tu m'as l'air bien déprimé !
Si oui, ben, alors j'ai rien à dire... :D
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#93739
Surtout qu'au contraire je n''imagine pas qu'une castration chimique puisse enrayer une dépression. Au contraire, cela signifie s'avouer totalement vaincu, jeter l'éponge sur toute possibilités de rencontre. Vivre en zombie jusqu’à la fin de ses jours, sans élan vitale ni rien. Pas sur que partir dans cette optique face du bien au morale. Il me semble avoir lu/vu qu'un des problèmes de la castration chimique des condamnés était la quasi systématisation de la dépression. Après bon ton ami dit le contraire, on ne peux pas trop savoir.

Avoir des envies, des désirs peut être frustrant si ils ne sont pas réalisés, mais ne plus en avoir doit être encore pire. Enfin c'est ce que je ressens :quand je me sens bien, j'ai plus de désirs, pulsions, et inversement quand je vais moins bien.
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par rooter
Homme de 39 ans vierge
#93778
Attention, les antidépresseurs ne soignent pas la dépression, mais en diminue les symptômes (dans le meilleur des cas).
par AwesomeO
Homme de 42 ans vierge
#93926
@ouakari
Bien je dis palliatif, ce n'est peut-être pas le bon terme. Ce serait artificiel en tous les cas, dans le sens où je crois que l'antidépresseur n'aiderait pas réellement mon moral. J'ai effectivement suivi un traitement pendant un an et demi. Je n'y ait pas constaté de bénéfice évident car comme le dit rooter, ça soigne les symptômes certes, mais pas les causes sous-jacentes.

À 32 ans, je ne pense pas qu'un petit coup de pouce chimique de 1 an ou 2 qui pourrait y changer grand chose. Peut-être que je me trompe. Je suis d'accord que chez certaines personnes, dans des moments de déprime, ça peut donner cet énergie pour se sortir de certaines épreuves ponctuelles mais intenses (perte de boulot, deuil etc). Moi j'en suis pas à 1 an près pour enfin développer des capacités relationnelles normales.

Enfin, pour la castration, il y a bien des choses à considérer. Admettons que la perte de testostérone inhibe les émotions, je suis mal barré. Je ne suis déjà pas débordant d'émotivité, faudrait pas que je perde le peu que j'ai. Cependant, je ne pense pas que ça inhiberait les émotions au sens large (encore l'exemple des enfants prépubères). Mais bon comme vous dites, je peux raisonnablement m'attendre à une grosse fin de non recevoir d'un psy là-dessus.