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par rooter
Homme de 39 ans vierge
#181565
Tu confond l'égoïsme et le fait de penser à soi. L'égoïsme consiste à ramener l'autre à soi-même, à vouloir qu'il vivent comme on voudrait qu'il vive. Par exemple, vivre pour l'autre est paradoxalement égoïste : quel est ta légitimité à décider pour l'autre qui doit vivre pour lui ?

Mais effectivement, la plupart du temps, on se met en couple pour de mauvaises raisons, et qui n'ont en général rien à voir avec l'autre.
Azrael a écrit : Tu me laisses avec l'idée que l'autre est fatalement un extraterrestre, un porteur d'infinis secrets
C'est le cas. Et je trouve cela incroyablement beau et joyeux. Pas toi ?
Azrael a écrit :Encore une fois, tu n'as peut-être pas de but "amoureux" tout au fond de toi, et j'écris tout cela sans hostilité, mais je ne vois pas quelqu'un sortir de sa VT et plus en pensant de cette façon, donc je ne peux que conclure "chacun son truc" et te donner ma vision.
Tout est une question d'interprétation à ce stade. On n'est pas obligé de trouver cela triste ou je ne sais quoi. La solitude n'a rien d'angoissant, en réalité, ou de triste : c'est seulement l'idée qu'on en a. Ça tombe bien, ce genre d'idée se changent aisément. Et tu peut vivre des choses géniale avec quelqu'un, et espérer être une source de joie ou de bonheur, sans essayer de te convaincre que l'autre sais ce que tu pense ou tu ressens, alors qu'il ne fait que l'imaginer, avec tous les biais que ça suppose. Je n'ai pas, moi, cette aptitude instinctive (imaginer ce que l'autre ressens, pense, ses intentions) pour des raisons neurologiques, mais après tout, ça peut être utile, ne serait-ce que pour la lucidité : Blaise Pascal disait que l'imagination est d'autant plus trompeuse que parfois elle tombe juste.

Je ne suis pas "seul" de la façon dont tu l'entend. J'ai pas mal d'amis, une famille nombreuse. Mais oui, moi seul sais ce que je pense, ressens et veut. Et moi seul peut "décider" (si on décide de quoi que ce soit) dans ma vie.
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par Azrael
Homme de 38 ans non vierge
#181570
rooter a écrit :Tu confond l'égoïsme et le fait de penser à soi.
Je ne suis pas sûr de cela, ni de la partie à laquelle tu faisais allusion, dans tous les cas, je ne dirais pas que foncièrement, je puisse te penser égoïste, si tu parlais de toi. Si quelqu'un avait un souci sur quelque chemin, je ne doute pas que tu essaierais de l'aider, tandis que d'autres lui marcheraient dessus. On peut être disons concentré sur soi (éventuellement replié sur soi), sans que ce soit en effet forcément négatif. Bien que à mon avis, le résultat soit parfois le même pour ceux qui nous entourent. Là je ne dis pas qu'il faudrait changer pour autant. Mais qui, vivant bien avec soi mais (ou donc) restant solitaire, peut dire s'il va faire plus de bien/moins de mal (est-ce que ça ne va pas ensemble) autour de lui qu'un autre?
rooter a écrit :Par exemple, vivre pour l'autre est paradoxalement égoïste : quel est ta légitimité à décider pour l'autre qui doit vivre pour lui ?

Mais effectivement, la plupart du temps, on se met en couple pour de mauvaises raisons, et qui n'ont en général rien à voir avec l'autre.
Ma légitimité, mais j'ai l'impression que ça peut s'adresser à tous les gens qui "s'aiment". En venir à ne vivre littéralement que pour l'autre, c'est un excès immense ainsi qu'une exception, quand bien je ne jetterais pas la pierre, car je comprends comment on peut en arriver là. Seulement, il reste à peu près impossible de ne vivre que "pour soi" quand on est "deux", en général, il s'agirait plutôt de trouver une sorte de moyen terme. Et c'est comme ça qu'on a de vraies chances que ça fonctionne, à mon avis. Je peine à imaginer une relation qui ne soit pour nous que froide raison, sans erreurs ni excès, et que l'autre s'en accomode. Oui paradoxalement, cette personne-là pour qui tu t'inquiètes tant, aimerait rarement que tu n'"abuses" pas un peu sur ces questions, voire trouverait cela normal. La perfection, c'est ennuyeux, bah c'est pareil. Mais dans tous les cas, il n'y a pas que des extrémités.

De même, on est d'accord que certains se mettent en couple pour de mauvaises raisons, ni plus ni moins, et qu'il y a presque toujours un petit truc, qui ferait mieux de ne pas être là, en nous. Mais on ne peut vivre certaines choses tout en restant "immaculé", et il ne sert à rien de vouloir le rester. C'est à peu près impossible et de mon point de vue, il faut voir certaines choses comme un mal pour un bien ; j'hésite à dire que dans les choses amoureuses, un soi-disant mal peut devenir un bien, et un soi-disant bien un mal, jusqu'à un certain point. Comme un défaut peut bien devenir une qualité.
rooter a écrit :
Azrael a écrit : Tu me laisses avec l'idée que l'autre est fatalement un extraterrestre, un porteur d'infinis secrets
C'est le cas. Et je trouve cela incroyablement beau et joyeux. Pas toi ?
Je vois dans l'autre une richesse de mystères à explorer, sans pouvoir aller au fond de cet amas, et certainement, je trouve heureux qu'on ne puisse pas tout exhumer, ni savoir si ça va marcher. Mais je ne vois pas l'autre littéralement comme un extraterrestre, avec lequel on ne saurait jamais cet essentiel nécessaire, avec lequel on ne pourrait pas aller en parallèle, duquel on ferait du coup aussi bien de s'éloigner, pas plus que je ne vois s'esquisser une destinée de grande solitude.
rooter a écrit :Tout est une question d'interprétation à ce stade. On n'est pas obligé de trouver cela triste ou je ne sais quoi. La solitude n'a rien d'angoissant, en réalité, ou de triste : c'est seulement l'idée qu'on en a. Ça tombe bien, ce genre d'idée se changent aisément.
J'imagine sans difficulté que certains sont très bien seuls, surtout étant un solitaire. Et que certains le vivent mal exagérément dès qu'ils sont seuls, ce qui pourrait trahir un manque de confiance, une soif excessive de reconnaissance, ou je ne sais quoi. De l'autre côté, si quelqu'un se sent seul passé un certain temps, je comprends bien que pour lui ça puisse devenir véritablement triste. Il me semble que des choses comme l'affection ou la recherche d'une présence, sont plutôt naturelles, même si j'imagine qu'il faut s'abstenir de parler de "besoin".

Je ne considère pas que les personnes qui vivent une histoire amoureuse, soient tous dans l'illusion jusqu'aux épaules. Pas plus que je ne juge trop vite ce qui arrive dans les choses du coeur, pas plus que je ne le regrette si on m'en demande soi-disant trop (pas trop quand même), pas plus que je ne regrette d'en demander soi-disant un peu trop, on est humains et à mon sens, c'est partie intégrante de la beauté de la chose.

PS : Je précise que chacune de mes phrases n'est pas là pour réfuter, je donne également mon point de vue.