rooter a écrit :Si tu aime quelqu'un pour ce qu'elle t'apporte, excuse-moi, ça me semble être plutôt de l'intérêt personnel que de l'amour désintéressé.
Si on est en couple au bout d'un moment, c'est pourtant bien parce que cette personne nous apporte un complément, un couronnement à notre vie, ne serait-ce qu'à notre bonheur (certes dans mon souvenir, tu ne distingues pas souvent l'intérêt de chercher plus loin que l'acquis). C'est un partage, et ça ne fait pas pour autant de nous des égoïstes finis. Si cette fille avait décidé de suivre son chemin sans moi, qu'elle avait estimé pouvoir être plus heureuse avec un autre, je ne lui en aurais pas voulu dans mes fondements, j'aurais tout de même souhaité qu'elle soit heureuse. Chaque jour, à chaque heure de sa vie, sans rémission. Et même si cela aurait été couru de douleurs, j'aurais essayé de lui apporter ma modeste portion de joie, et du soutien à mon niveau.
rooter a écrit :Autrement dis, l'amour, c'est juste se réjouir que l'autre existe, indépendamment du reste. Pour le coup, La pièce "Cyrano" donne une bonne leçon d'humilité.
Et pour te dire, je me réjouis bien du seul fait qu'elle existe, je l'ai encore pensé hier soir. Mais est-ce qu'il faut nécessairement se réjouir sans rien faire?
rooter a écrit :Il vaut mieux apprendre à vivre avec soi en bonne intelligence. Ça permet de faire moins de mal aux autres.
J'essaye de ne pas vivre qu'avec moi, et au moins tout autant que de ne pas faire du mal inutile, de faire du bien aussi aux autres. Entrer dans une relation amoureuse, pour une majorité reste une façon de faire beaucoup de bien, souvent davantage qu'il n'en serait possible sans.
rooter a écrit :C'est une drole de réaction. Pour moi, c'est surtout une occasion de se dire "je vais vivre pour moi", ce qui est une belle chose que tu peut faire pour ton partenaire.
rooter a écrit :Autrement dis, l'amour, c'est juste se réjouir que l'autre existe, indépendamment du reste.
Et penses-tu réellement qu'on puisse ne vivre à ce point que pour soi dans une relation amoureuse, et même de façon générale, que cela soit toujours mieux pour l'autre et tellement attendu? Tu parles de "drôles" de réactions pourtant plutôt communes. Pour quelqu'un qui évoque l'intérêt personnel, tu parles beaucoup de "moi", vivre avec moi. Mais où est l'autre, à quelle distance?
Est-ce à dire que tant de gens en sont réduits à cette simple difficulté, pouvoir vivre avec "moi", qu'ils n'arrivent simplement pas à comprendre qu'ils sont seuls, inéluctablement, et qu'ils ne font que se rassurer pauvres benêts? Ou que ta propre vie reste circonscrite à ton toi, que toi tu en es là, que c'est toi qui est seul, que cela te convient, voire que tu ne saurais faire autrement? Je vais te dire mon avis : les gens cherchent tout aussi bien de la compagnie car à la réflexion ils ne s'estiment pas si seuls, et peut-être également parce qu'ils sont capables de ne pas l'être.
Ce que tu dis me semble surtout l'occasion de ne sortir avec personne, de ne pouvoir apporter grand chose à quelqu'un qui voudrait de ce "plus". On pourrait tous prendre ces phrases à la lettre, si on vivait tous dans un monastère, mais la plupart des gens cherchent autre chose. Et sauf à préciser que ce n'est pas la mer à boire, tu restes pour moi excessif avec ces questions d'illusion. Est-il si impensable d'espérer ne pas trop se tromper sur les aspirations
générales de cet autre, dit
autrement, est-il si impossible de marcher dans une même direction, d'une façon qui reste satisfaisante, dans la perspective de pouvoir construire, et de construire de belles choses en effet? Ce n'est pas à cela que sert en partie la communication? Tu me laisses avec l'idée que l'autre est fatalement un extraterrestre, un porteur d'infinis secrets, tant et si bien que cela ne peut en valoir la peine. A te lire, je ne vois pas quelle personne en couple, quelle personne ici qui estime s'en être sortie, pourrait vivre autre chose qu'une très large illusion, tandis que tu serais dans le vrai. Et à vrai dire, cela me déprime de lire cette mécanique scientifique ou le dit du philosophe, pour un domaine dans lequel ça finit par devenir juste incongru. Encore une fois, tu n'as peut-être pas de but "amoureux" tout au fond de toi, et j'écris tout ça sans hostilité, mais je ne vois pas quelqu'un sortir de sa VT et plus en pensant de cette façon, donc je ne peux que conclure "chacun son truc" et te donner ma vision.