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par Eno
Homme de 41 ans non vierge
#79703
Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien.

Je me présente rapidement : Eno (pseudo évidemment), 30 ans, habitant dans le département de la Drôme.

Comme indiqué ci-contre, je ne suis pas vierge.
Mais je connais parfaitement les "symptômes" de la virginité tardive pour l'avoir subi longtemps.
Jusqu'à plus de 26 ans pour être précis, ce qui est déjà pas mal si on peut dire.

Pourtant, malgré deux relations (une de deux ans, une d'un week-end), je me considère toujours limite comme vierge. C'est un peu étrange, mais l’appréhension générale du sexe est quelque chose de particulièrement intime et complexe ; et "le faire" ne signifie pas, loin s'en faut, avoir réglé la question.

Tout dépend des conditions, de ce que les relations nous apportent vraiment, et de ce qu'elles laissent derrière elles en partant. Et en l'occurrence, elle ont provoqué chez moi plus de questions que de réponses globalement. Faut dire que je suis quelqu'un de particulièrement troublé à la base, et tout sauf simple... Je ne sais vraiment pas qui (ce que) je suis.

Bien évidemment, ce n'est pas pour autant que je me mets au même niveau que les personnes réellement vierges. Il y a bien eu un avant et un après, il serait fou de le nier. Une partie des craintes et des questionnements s'envolent dans l'acte, c'est certain. Mais les années de virginité subie ne sont jamais là par hasard, et elles laissent nécessairement des traces dont il est difficile de se dépêtrer.

Bref, tout ça est surement d'une affligeante banalité ici.

Je ne sais pas trop ce que je suis venu chercher sur ce forum.
Je vais juste essayer de glaner quelques parcelles d'humanité intéressantes.

Je suis ravi de vous rencontrer, @+ sur le forum.
par katy81
ans
#79711
bonsoir Eno et bienvenue,
Eno a écrit :Mais les années de virginité subie ne sont jamais là par hasard, et elles laissent nécessairement des traces dont il est difficile de se dépêtrer.
Eno a écrit :Bref, tout ça est surement d'une affligeante banalité ici.
rien de banal chacun est différent et aborde ses difficultés à sa façon.
Tu as toute ta place parmi nous, certains on passé le cap mais n'arrive pas ou plu à se lier avec l'autre sexe pour diverses raisons.

J'espère que tu trouveras quelques pistes pour résoudre ou répondre à tes questions.
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par Eno
Homme de 41 ans non vierge
#79714
Merci Katy Image

Oui j'ai pris le temps de m'imprégner un peu de l'ambiance, et j'ai bien compris que la virginité n'était qu'un "noyau" autour duquel gravitait d'autres problématiques et d'autres expériences. (heureusement)


Sinon je dois dire que j'ai eu un peu peur au début des restrictions du forum.
Pas d'avatar, pas de BBCode... ô_Ô
Ça me paraissait un tantinet extrême.
Mais bien sûr ce n'était qu'une question de validation.

À croire qu'un sujet pareil induit nécessairement de prendre des précautions... Image

Bon en tous cas merci, @+
par LBJ972
Homme de 32 ans vierge
#79739
Bienvenue Eno, j'espère que tu trouvera ce que tu cherches sur le forum et que tu nous fera part de tes meilleur conseils.
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#79744
Bonjour Eno, et bienvenue sur ce forum. Ce n'est pas que le sujet nécessite des précautions, nous ne discutons pas entre porcelaines de Sèvres, on parle ici très librement, mais c'est un espace où nous voulons justement pouvoir parler librement à l'abri des esprits chagrins, et je suis polie... Si tu veux une meilleure idée de ce que nous souhaitons éviter, tu postes un petit message sur la VT dans la rubrique sexualité de Doctissimo.

Ca m'fait trop rire, moi j'ai 17 et j'ai déjà 22 meufs au compteur.
Quoi VT à 40 ans mais c'est pas possible il doit y avoir des toiles d'araignée et des moisissures

On a assez à faire avec le monde extérieur pas toujours compréhensif, sans vouloir rester sous cloche, pas la peine d'en rajouter...
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par Eno
Homme de 41 ans non vierge
#79749
Salut à vous deux, merci pour votre accueil Image

@ traviata :
Oui j'avais bien compris pas de soucis, c'était juste un trait d'humour.
Je connais bien les forums, et l'ambiance du net en général.

C'est pour ça que j'étais quelque peu étonné de la qualité globale des échanges ici.
Vous devez faire quand même un sacré tri à l'entrée pour obtenir un résultat pareil.
Mais c'est nécessaire, aucun reproche évidemment, plutôt une agréable surprise.
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par Eno
Homme de 41 ans non vierge
#239532
Un texte que j'ai écris il y a quelques mois. Pour éviter de polluer le forum, je suis allé déterrer mon vieux topic de présentation.


La haine.

La haine de soi.

C’est impossible de décrire avec des mots, voire même d’imaginer, à quel point je me suis détesté. Et ce depuis au moins 25 ans. C’est une torture psychologique phénoménale, d’une intensité rare par sa violence et par sa durée.

Je ne me considère pas simplement comme moche, ou comme peu gâté par la nature. Mais comme un monstre difforme, littéralement. Comme une anomalie, une contrefaçon d’humain, un être transgressant toutes les normes de la vie pour n’en être que l’exception. J’ai passé le plus clair de ma vie à essayer de cacher, de compenser, de dévier l’attention, d’élaborer des stratagèmes. Faire un détour de dix minutes pour éviter de croiser la sortie d’un collège, crever de chaleur sous 40° par l’obligation absolue de garder une chemise, choisir des vêtements en fonction de cet unique critère. Je suis devenu un soldat. Un soldat au service d’une guerre qui n’existe que dans ma tête : celle de résister à des normes, à des codes, à des regards. Alors que tout le monde s'en fout. Une guerre insensée qui m’a poussé à toujours plus me désensibiliser, et à toujours plus renforcer la haine par la capacité de la soutenir.

Tout dans mon être fut voué jusqu’à l’absurde à ce culte de l’autodestruction. Chaque instant de mon existence, chaque pas, chaque respiration. Je me suis détesté comme jamais je ne pourrais détester quelqu’un d’autre. J’ai traité mon corps comme une machine désincarnée que l’on doit translater d’un point A à un point B. Être nu pour moi, c’est être en t-shirt et caleçon. Donc être réellement sans vêtement, c’est être au-delà du nu : c’est être écorché vif. Mon épiderme n’est qu’un amas de capteurs directement reliés à la souffrance. Même l’air qui s’y frotte peut sembler douloureux certains jours.

J’ai vécu une seule vraie relation de couple, dans un état proche de ce que l’on peut nommer « amoureux ». À 26 ans, pour la première fois. Beaucoup trop tard. Une sorte de flirt adolescent qui n’aurait jamais dû se transformer en évènement sérieux. Normalement on vit ces premières expériences d’essai et de chagrin d’amour à l’adolescence, sans beaucoup d’enjeux avec le recul. Mais moi c’est mon unique histoire, le réceptacle de tout et de n’importe quoi en même temps. Les plus grandes visions de l’amour comme les plus bas instincts de la puberté. Et la fin de cette histoire a été une blessure qui ne s’est jamais refermée, qui ne s’est jamais apaisée par la tempérance d’une nouvelle relation. Un poison de détestation, encore. Un de plus. Certes j’y ai perdu ma virginité, et c’est un cap de vie en soi. Mais c’était pour mieux me renvoyer dans les troubles et les blocages sexuels. Tout ça pour ça. Bravo l'artiste.

Je me suis en quelque sorte dédoublé intérieurement. D’un côté le bourreau mental, et de l’autre son éternelle victime, ma vraie personne dans le monde physique. Cet être mental, ce démon, ce put*** de dictateur, a fini par prendre le contrôle de ma vie, insufflant sa haine et son mépris despotique dans chaque recoin et dans chaque seconde de l’existence. Il est impossible d’affronter un tyran de cette envergure sans une arme à la hauteur. Et cette arme, bien sûr, tout le monde la connait. C’est logiquement une antithèse du mal, une sorte de lumière intérieure composée de trois joyaux de l’esprit : l’amour, le pardon et l’acceptation. Mon handicap, c’est d’être incapable de laisser cette lumière entrer dans mon être, d’être incapable de baisser les innombrables défenses qui constituent ma prison psychique.

Mais ça c’est la théorie, et la théorie est un exercice toujours aussi facile. Tellement facile, mécanique, automatique. Cette chère théorie qui ne change jamais rien, et qui réussit même l'exploit de transformer l’analyse et la réflexion en points faibles, tant elles masquent aux yeux du monde mon incapacité à les mettre en œuvre. La compréhension ne vaut que par sa concrétisation dans le réel, sinon ce n’est rien d'autre qu’une étincelante malédiction.

Cela fait 10 ans, 15 ans, 20 ans — je ne sais même plus — que je tourne en rond, seul dans ma tête, à épuiser jusqu’au dernier centième de mes forces dans des mouvements vains et sans effet. Des recherches de diagnostic et de réponses, des forums de discussion, des sites de rencontre… Tout reste dans le virtuel, irrémédiablement. Je suis dans une bulle de verre depuis laquelle je ne peux qu’observer le monde sans jamais y être acteur. Les seules choses qui ont vraiment produit un effet, ce sont logiquement les prises en charge. C’est-à-dire l’incursion du réel sous la « contrainte ». Quand c’est le monde qui vient à moi et non l’inverse.

Le réel est une notion tellement abstraite, devenue encore plus floue et bizarre avec le temps. C’est probablement parce que j’en ai peur. Fondamentalement, je suis un être terrorisé par l’idée de vivre. Tout ce qui ne fait pas partie d’une routine abrutissante est un élément perturbateur accueilli avec la plus grande méfiance.

Quand j’arrive encore à pleurer c’est le vrai moi qui s’exprime, l’ancien moi. Celui qui avait quelque chose à dire, celui qui avait des rêves et des espoirs. Celui qui ressentait. Celui que je suis maintenant le plus souvent, c’est le nouveau moi. Un être détaché, insensible, blasé de tout et de tout le monde. C’est peut-être ça qui me fait le plus peur maintenant : s’être désensibilisé à tel point que plus rien n’a de sens ni de saveur. J’ai mûri certes, mais de manière cynique. Je n’ai plus autant peur, et emmagasiné quelques forces, mais c’est devenu un autre extrême. Au lieu de souffrir de tout, je me fous de tout. Je n’attends plus rien d’autre que l’écroulement du temps. Et que chaque grain du sablier vienne alourdir le présent de son odieuse vacuité.




Youhouuuu c'est la fête !
:innocent:
Eden aime ça