- 12 août 2015, 09:28
#152114
C'est gentil !
Quand je vais à l'une de ces soirées devenues rares et précieuses, ce n'est même plus dans l'espoir d'y trouver le plaisir d'un flirt, d'un garçon à qui je plais : cela ne m'est arrivé qu'une fois depuis huit ans que je suis à Paris. Je ne voudrais pas vous assommer en développant les différentes causes que je suppose, et ne fais d'ailleurs que supposer, alors je vais parler d'une seule d'entre elles seulement.
Je crois que je ne sais pas converser. Je veux dire : je n'ai pas de difficulté particulière pour parler aux gens que je ne connais pas, mais il me faut faire pour cela des efforts qui m'épuisent assez rapidement. Je m'appuie sur ma culture et l'ouverture d'esprit que j'ai pour faire parler mon interlocuteur ou parler moi-même, mais, même si celui-ci ne s'en rend pas compte (du moins personne ne me l'a jamais dit), je fais tourner mon cerveau à fond pour maintenir la conversation à flot. Je ne sais pas me laisser porter par le courant, la conversation n'a rien chez moi de la légèreté qu'on lui trouve souvent, précisément quand elle est bonne. Cela est cause que je supporte de plus en plus mal l'idée d'aller rencontrer une personne avec qui je parle sur Internet, parce qu'il va falloir parler des heures et des heures, que cela m'épuise, et que 9 fois sur 10 la personne ne me plaît pas (je me paye en effet le luxe d'être difficile). C'est aussi une façon de converser qui ne permet guère de faire naître dans cette première relation avec l'individu inconnu ces formes de complicité, ou de dialogue implicite, muet mais plus profond que le dialogue sonore qui font, je crois, les amorces d'amitié ou de flirt. Je fais généralement bonne impression : les gens me trouvent intéressant, cultivé, impressionnant, drôle même, mais ne songent pas à me revoir (et moi non plus, trop timide et n'ayant pas tellement envie de me taper une nouvelle conversation épuisante).
Ma amis me disent que je dois apprendre à lâcher prise (mais c'est étonnant, si je ne leur raconte pas cela ils ne remarquent pas la tension extrême dans laquelle je suis quand je converse, j'ai dû développer tout un art de faire illusion...), ma psy aussi, mais je ne sais pas ce que ça veut dire, je ne comprends pas, je ne sais pas comment faire. Le seul modèle que j'ai de moi lâchant prise, c'est quand je suis bourré, et vraiment... Une autre forme de lâcher prise que je connais aboutit non à me rendre léger dans mon rapport aux autres, mais à me couper des autres : je glisse dans mes pensées, dans mon imagination, et j'y reste jusqu'à ce que quelqu'un tout à coup me tire de cette espèce d'absence. Pas très pratique.
resoL a écrit :Bienvenue.Je ne suis pas si entouré que ça. J'ai des amis, mais peu, et ces amis sont devenus très casaniers, déprimés pour certains, si bien qu'il n'y a plus de "brassage" social, ils n'aiment que les petites soirées entre nous ou les cafés en tête à tête. Un excepté : l'ami assez particulier dont je vous ai parlé, qui continue d'aimer faire la fête et qui adore parler aux inconnus (et coucher avec éventuellement). Je n'ai plus que lui pour espérer rencontrer des gens ayant la même orientation que moi en dehors des sites Internet, mais la vie débridée qu'il mène me le rend régulièrement injoignable, et les occasions qu'il m'offre sont donc rares, même si elles peuvent parfois s'enchaîner.
Tu es entouré d'amis et tu sors dans une grande ville. Je suis sur que ça finira par marcher.
Qu'est-ce qui s'est passé lors de rencontres pour que tu sois "blasé" (si ce terme convient) ?
Quand je vais à l'une de ces soirées devenues rares et précieuses, ce n'est même plus dans l'espoir d'y trouver le plaisir d'un flirt, d'un garçon à qui je plais : cela ne m'est arrivé qu'une fois depuis huit ans que je suis à Paris. Je ne voudrais pas vous assommer en développant les différentes causes que je suppose, et ne fais d'ailleurs que supposer, alors je vais parler d'une seule d'entre elles seulement.
Je crois que je ne sais pas converser. Je veux dire : je n'ai pas de difficulté particulière pour parler aux gens que je ne connais pas, mais il me faut faire pour cela des efforts qui m'épuisent assez rapidement. Je m'appuie sur ma culture et l'ouverture d'esprit que j'ai pour faire parler mon interlocuteur ou parler moi-même, mais, même si celui-ci ne s'en rend pas compte (du moins personne ne me l'a jamais dit), je fais tourner mon cerveau à fond pour maintenir la conversation à flot. Je ne sais pas me laisser porter par le courant, la conversation n'a rien chez moi de la légèreté qu'on lui trouve souvent, précisément quand elle est bonne. Cela est cause que je supporte de plus en plus mal l'idée d'aller rencontrer une personne avec qui je parle sur Internet, parce qu'il va falloir parler des heures et des heures, que cela m'épuise, et que 9 fois sur 10 la personne ne me plaît pas (je me paye en effet le luxe d'être difficile). C'est aussi une façon de converser qui ne permet guère de faire naître dans cette première relation avec l'individu inconnu ces formes de complicité, ou de dialogue implicite, muet mais plus profond que le dialogue sonore qui font, je crois, les amorces d'amitié ou de flirt. Je fais généralement bonne impression : les gens me trouvent intéressant, cultivé, impressionnant, drôle même, mais ne songent pas à me revoir (et moi non plus, trop timide et n'ayant pas tellement envie de me taper une nouvelle conversation épuisante).
Ma amis me disent que je dois apprendre à lâcher prise (mais c'est étonnant, si je ne leur raconte pas cela ils ne remarquent pas la tension extrême dans laquelle je suis quand je converse, j'ai dû développer tout un art de faire illusion...), ma psy aussi, mais je ne sais pas ce que ça veut dire, je ne comprends pas, je ne sais pas comment faire. Le seul modèle que j'ai de moi lâchant prise, c'est quand je suis bourré, et vraiment... Une autre forme de lâcher prise que je connais aboutit non à me rendre léger dans mon rapport aux autres, mais à me couper des autres : je glisse dans mes pensées, dans mon imagination, et j'y reste jusqu'à ce que quelqu'un tout à coup me tire de cette espèce d'absence. Pas très pratique.