- 05 mai 2018, 16:53
#210720
Bonjour à toutes et à tous,
Pour commencer, un immense merci aux personnes qui ont créé ce blog et à ceux qui le maintiennent !!! Nous avons sans doute tous des parcours différents, mais au final, notre souffrance nous rapproche, et pouvoir en parler entre nous doit être salutaire pour plus d'un...
Cela faisait quelques temps que je comptais faire part de ce qui suit, mais sans savoir vraiment à qui, et sous quelle forme. Il y a quelques jours je me disais que l'idéal serait sans doute un forum en ligne qui regroupe d'autres personnes dans une situation similaire à le mienne, et je me disais qu'il fallait que j'essaie d'en créer un... n'imaginant pas évidemment qu'un tel site existait déjà !
Je tiens aussi à m'excuser de la longueur de ce premier message (longueur d'autant plus étonnante compte tenu d'une vie amoureuse si peu riche...), mais j'ai une certaine propension à donner pas mal de détails par écrit. Je remercie donc d'avance les courageux qui arriveront jusqu'au bout... :)
Rapidement pour me présenter : homme de 33 ans (enfin juste pour quelques jours encore), je vis dans la région dijonnaise depuis une dizaine d'années. Par souci de discrétion je préfère ne pas vous dévoiler mon vrai prénom (mais vous pouvez m'appeler Florent si vous le voulez) et maintenir un certain flou sur ma profession (ingénieur), je pense que vous comprendrez. Principalement passionné par la musique classique, les sciences, l'Histoire, j'aime bien lire, visiter des musées, me rendre à des expos, sortir entre amis, faire des randonnées en forêt... Grand fan aussi de jeux de stratégies sur pc (enfin surtout un au final).
J'en viens maintenant au cœur de ce qui m'amène ici... Même si ma situation actuelle peut paraître être assez singulière (aux yeux du plus grand nombre en tout cas, mais pas pour les personnes inscrites ici par contre), mon parcours sentimental, lui, s'avère finalement d'une triste banalité. C'est pourtant cette triste banalité qui rend ma situation actuelle si douloureuse à supporter. Mes premiers souvenirs de ce parcours remontent sans doute à la primaire, avec mes premières attirances et mes premiers émois, mais dont la nature véritable devait alors m'échapper en partie. Ces attirances furent peu nombreuses et assez ponctuelles je crois. A l'époque, les filles ne m'intéressaient pas plus que cela : c'est l'âge qui veut ça je pense...
Je dirais donc que c'est plutôt au cours des années collège que ma vie sentimentale débute vraiment. Nouveau lieu, nouvelles figures, période de pré- puis d'adolescence... Tout cela a joué. Jusqu'à la fin du collège, je n'ai pas dû connaître une période pendant laquelle je n'étais pas au moins un peu attiré par quelqu'un. Mais ne croyez pas non plus qu'il s'agissait de papillonnage. Pendant trois années environ, cela aura concerné trois filles différentes, pas plus. C'est surtout la dernière des trois qui restera pour moi la première fille dont je suis vraiment tombé amoureux. Pendant l'année de quatrième. Il aura fallu plusieurs mois pour que l'attrait initial se mue peu à peu en véritables sentiments amoureux. Il ne s'agissait pas d'un coup de foudre (je tiens d'ailleurs à préciser que je n'en ai jamais eus), mais de sentiments bâtis peu à peu. Au cours du mois d'avril un ami dans la confidence me proposa de présenter ma demande à la fille en question. J'étais partagé entre la crainte de me dévoiler à elle, et l'envie de lui faire part de mes sentiments. Mais je ne ma voyais pas alors capable de m'adresser directement à elle. J'acceptai alors la proposition de mon ami, même si elle pouvait s'avérer être le couperet mettant fin à des mois de doux rêves... C'est ce qui se passa évidemment. Aucune colère, aucune envie d'insister : pour moi, un refus est un refus (il me fut présenté poliment et gentiment d'ailleurs). Un immense vide et une immense tristesse par contre.
A cela s'ajoute un deuxième événement parfaitement inattendu qui se déroula au moment même où j'attendais angoissé, le retour de mon ami parti dévoiler mes sentiments à la personne aimée. Une amie me déclara alors, à ma grande surprise, les sentiments qu'elle éprouvait pour moi. En plus de la peine immense que j'allais ressentir quelques minutes plus tard, s'ajouta celle que je causais à mon amie que je venais de mettre au courant de ma démarche et des sentiments que j'éprouvais (mais pour une autre)... Il me semble avoir pleuré ce jour là plus pour elle que pour moi... Mais malgré mon échec, je ne pouvais pas balayer d'un revers de main les sentiments qui ont crû pendant des mois pour une autre et les reporter si vite vers mon amie. Les sentiments amoureux n'utilisent pas les mêmes ressorts que l'amitié...
Je pris alors deux résolutions qui auront impacté les années à venir. Toutes deux assez stupides sans doute... La première fut de ne jamais voir en mes amies (actuelles et futures) de possibles filles dont je puisse tomber amoureux pour éviter de reproduire (en miroir) ce qui venait de se passer. La seconde concernait mon jeune âge : ayant un an d'avance, et la fin du collège annonçant la période de puberté chez les garçons, je me trouvais assez en retard de ce côté-là, surtout en terme de croissance. Certes je ne suis pas grand encore aujourd'hui, mais à l'époque, la différence était des plus criantes, et sans doute un peu handicapantes quand la plupart des filles pouvaient me dépasser de plusieurs centimètres. Cette seconde résolution fut donc d'essayer d'attendre quelques années avant de retomber amoureux en espérant un petit « miracle » du côté de la puberté (et si je pouvais aussi prendre un peu de carrure, j'étais plus que preneur).
A cela s'ajoutent deux disparitions dans ma famille qui m'auront beaucoup affectées : une pendant l'année de troisième, et une autre pendant l'année de seconde. C'est évidemment le lot de tout à chacun de perdre des êtres chers, mais il s'agissait pour moi des premiers concernant des personnes vraiment très proches. Mon premier échec amoureux (voire mon double échec) passa alors au second plan. Pour quelques temps...
Comment aurais-je pu deviner alors, qu'il m'aura fallu attendre treize années avant de dévoiler de nouveau mes sentiments à une autre fille, et qu'à ce jour encore, je n'ai jamais réentendu une autre fille m'avouer ses sentiments à mon égard ?
Durant mes années de lycée, je ne retombai pas amoureux, en tout cas pas au point de le dévoiler. Deux filles m'ont intéressé tour à tour, mais sans avoir des sentiments aussi forts à leurs égards que ce que j'ai pu avoir envers la fille de quatrième. Ces périodes ont dû tout de même durer plusieurs mois chacune : mon précédent échec m'ayant sans doute rendu encore plus prudent dans le développement de sentiments plus profonds.
Mes années de fac, pourtant en général propices aux rencontres, auront pour moi marqué un lent déclin dans mon parcours sentimental. Trois facs en cinq ans (pas de temps suffisant pour moi pour m'intéresser alors à quelqu'un), et dans une discipline très majoritairement masculine n'auront pas aidé. De nouveau la disparition d'un être cher, et une certaine culpabilité de ne pas avoir pu l'accompagner dans ces derniers moments, pas mal accaparé par les études. Et les soirées étudiantes me direz-vous qui auraient pu élargir mon horizon de connaissances ? Aucune bien sûr : déjà que j'ai du mal à accepter les invitations a des soirées assez intimistes de quelques amis chez eux, alors, imaginez donc le malaise que j'aurais à aller en boîte... Après ces années d'études, de retour pendant une année environ dans le foyer familial avant de travailler et de prendre mon indépendance complète.
Quelques semaines seulement avant ma prise de fonction, un premier événement grave toucha de plein fouet mon père, et avec lui, c'est l'édifice familial qui vacilla... Plusieurs semaines et mois difficiles à vivre. Des mots loin de nos esprits alors ont pris tout leur sens, terrible. L'euphorie que j'ai pu ressentir en réussissant, quelques jours auparavant, à décrocher mon poste actuel fut totalement éclipsée par ce coup du sort, implacable.
Deux ans et cinq jours après cet événement qui toucha mon père, un autre tout aussi terrible concerna ma sœur. Totalement sonné sous le coup, il aura fallu me ressaisir au plus vite pour aider comme on le peut, et pour reconstruire autant que possible...
De nouveau deux ans et cinq jours après, survint la disparition d'un membre de la famille, qui était devenu plus proche au cours des années précédentes. Même s'il est difficile d'être une aide très secourable dans ces cas là, j'ai pu l'accompagner lors de ses longs mois d'hospitalisation.
N'étant pourtant pas vraiment d'un naturel superstitieux, je ne cacherais pas avoir eu une petite crainte deux années et cinq jours après ce nouvel événement... Mais pas de nouvelle épreuve : seul un cruel hasard au final.
Une lueur pourtant, au cours de ces années sombres.
Peu de temps après l'accident qui toucha mon père, je recroisai par hasard une ancienne amie de lycée. Je l'aperçus d'abord de loin dans une gare, et crus la reconnaître au milieu de la foule, mais sans grande certitude. Cela aurait pu en rester là. Je montai ensuite dans le train, et patientai avant le départ. Quelques minutes avant celui-ci je me rendis compte m'être trompé de train, le mien étant de l'autre côté du quai. Je sortis précipitamment car le départ était imminent, et rentrai dans le wagon le plus proche. A l'entrée de celui-ci, pourtant positionnée de dos, j'aperçus de nouveau la jeune fille que j'avais cru reconnaître quelques instant plus tôt. Mes doutes sur son identité s'envolèrent aussitôt : il s'agissait bien de mon amie de lycée. Je pris un siège dans le rang juste devant le sien, et sentis le rythme de mon cœur accélérer sans raison...
Je mis de longues minutes à me décider à lui parler : cela faisait plusieurs années que nous ne nous étions plus vus. Se souvient-elle même de moi ? Nous étions amis, mais pas amis intimes non plus. Mais, également, ces années restaient un très bon souvenir pour moi, principalement ce groupe d'amis dont elle faisait partie. Je me levai alors de mon siège et me tournai vers elle et vérifiai que je ne m'étais pas trompé en lui demandant son prénom et en me faisant reconnaître d'elle.
Et toujours ce cœur qui ne cessait de battre si vite et sans raison.
Nous discutâmes alors pendant tout le trajet : ce que nous étions devenus depuis le lycée et les bons souvenirs qu'il nous en restait. Elle était telle qu'elle était quelques années plus tôt : toujours aussi douce, gentille, cultivée, passionnée et attentionnée. Et toujours aussi mignonne...
Son image s'imprima alors vivement dans mon esprit. Une résurgence d'un passé agréable dans des moments difficiles, bien sûr. Mais ça ne pouvait pas se résumer qu'à cela. Mon amie, par ce qu'elle est, en est évidemment la principale raison. La période n'était pas propice pour les sentiments, mais la graine venait d'être plantée.
Et elle crût au cours des semaines, des mois, et des années qui suivirent...
Au début, je me disais qu'il serait bien de lui écrire, juste pour lui témoigner de mon admiration et du très bon souvenir que je gardais d'elle. Repenser ainsi régulièrement à mon amie me faisait ressurgir de manière de plus en plus prégnante la personne rare qu'elle était, si pleine de qualités et de grâce. Pourquoi donc n'avais-je pas vu ceci en elle quand je la côtoyais au lycée ? En fait je l'avais parfaitement vu, mais je me mettais à la regarder non plus comme une amie, mais comme l'objet possible de mes sentiments... Une résolution prise quelques années plus tôt après mon premier échec amoureux était sans doute la cause de ces œillères.
Ainsi, peu à peu, cette idée de lettre d'admiration se mua en une idée de lettre dans laquelle je lui dévoilerais mes sentiments pour elle. Je l'imaginais le contenu de cette lettre, des nuits et des nuits durant. L'idée principale étant tout de même d'une lettre simple dans son message, vraie et touchante autant que possible, mais sans espérer à priori que mes sentiments fussent partager. J'imaginais aussi les suites possibles à son envoi. L'issue la plus favorable que j'osais envisager était celle d'une réponse de sa part m'indiquant que certes, mes sentiments pour elle n'étaient pas ceux qu'elle pouvaient avoir pour moi, mais qu'elle souhaitait néanmoins renouer le contact, et, qui sait après... L'issue qui me semblait néanmoins la plus probable était un court, mais gentil, message de sa main m'indiquant que ma lettre l'aurait touchée, mais que son cœur était déjà pris ou bien qu'elle n'était tout simplement pas intéressée.
Je ne saurai dire combien de mois de réflexion j'aurai eu ainsi avant d'écrire réellement cette lettre. Je pris d'ailleurs autant de mois pour l'écrire, en pesant autant que possible chacune de mes formulations. Je me disais alors que pour l'instant ça ne pouvait prêter à conséquence, tant que cette lettre n'était pas envoyée...
Un jour pourtant je la terminai. Et je me décidai à l'envoyer... près de trois ans après cette rencontre dans le train. Au moment de glisser l'enveloppe dans la boîte aux lettres de la poste, je ressentis un serrement au cœur : une page venait de se tourner, et quelque chose d’irréversible se scellait.
Je me mis tout de suite à calculer une date possible de retour de sa part (en partant évidemment de l'hypothèse probable d'un court message de sa part m'indiquant qu'elle ne souhaitait pas donner suite), et me mis à surveiller dès lors le contenu de ma boîte aux lettres.
Les premiers jours passèrent, mais aucune inquiétude : comme il s'agissait de la période estivale, ma lettre pouvait tout à fait ne même pas être encore ouverte.
La rentrée passa, mais toujours aucune réponse.
Puis se furent les semaines...
Et les mois aussi...
Avec le recul, j'avais commis en fait une erreur : j'espérais une réponse de sa part. Le plus dur en fait ce n'est pas de ne pas être aimé en retour, je m'y attendais et m'y étais préparé, mais c'est cet espoir, déçu, de réponse... Je m'étais raccroché à ça : quelques mots de sa main avec son écriture si jolie et régulière. Une petite part d'elle que j'aurai pu conserver. Mais rien ne vint...
Environ cinq mois après ma première lettre, je lui envoyai une seconde, bien plus courte lui indiquant que je respectais son silence, même si sa signification m'échappera à jamais, et que je ne l'importunerai plus désormais.
Quelques mois après, sans grand espoir, mais voyant cela comme ma dernière chance, alors que peu de temps avant encore cela me paraissait inenvisageable, tant le principe me semblait à l'opposé de ma conception de la rencontre amoureuse, je m'inscrivis sur un site de rencontres.
Je mettrai de côté évidemment l'aspect pécunier (je n'ose imaginer les sommes parties en fumée), et retiendrai, en plus de quelques conversations sympathiques mais qui ne donnèrent pas suite, trois rencontres. C'est déjà ça me direz-vous, mais en sept années, j'espérais un peu plus de succès... Les deux premières rencontres survinrent toutes deux après des échanges soutenus (de plusieurs mois chacun). La rencontre réelle m'aura été proposée aussi les trois fois par mon interlocutrice.
La première fille était étudiante (elle était à la fin de son cursus), et se fut avec elle la première que j'eus des échanges aussi riches. Quand elle me proposa de se voir, j'étais aux anges, mais en même temps très stressé. Imaginez : il s'agissait de mon premier rendez-vous en tête à tête. J'avais vingt-neuf ans...
Je ne détaillerai pas les petits déboires qui eurent lieu (principalement de mon fait, à mettre sans doute sur le compte du stress), mais j'ai surtout eu l'impression de rencontrer une personne autre que celle avec qui j'avais eu des échanges. Ou plutôt, autre de l'image que je m'en étais faite... Je fus un peu déstabilisé. Et je ne me sentis pas non plus à la hauteur : je me rendis vite compte que je ne pourrais pas l'intéresser très longtemps... Nous convinrent néanmoins de nous revoir, même si je sentais qu'il ne se passerait sans doute plus grand chose. Et, en effet, cela n'alla pas plus loin.
Je rencontrai la deuxième fille plus de trois ans plus tard : profil assez différent de la première puisqu'elle avait un an de plus que moi, et était maman d'une petite fille de 7 ans, et divorcée d'un précédent mariage. Elle vivait à Lyon.
Lorsque nous nous y rencontrâmes la première fois, je m'étais un peu plus préparé aux probables différences entre l'idée que je me faisais d'elle et celle que j'allais découvrir pour éviter ce qu'il advint lors de la rencontre précédente.. Heureusement, ce premier rendez-vous se déroula bien, en tout cas à mes yeux. Nous convinrent de nous revoir une seconde fois : ce fut environ trois mois après, et là il était décidé de se voir chez elle. L'après-midi et la soirée se déroulèrent correctement, mais la magie s'envola peu à peu... Plusieurs raisons sans doute à cela : ces deux rencontres sont survenues après plus d'un an d'échanges. C'est trop sans doute, même si dans cette période, il y eut plusieurs longues interruptions. Également, un incident difficile à gérer dans mon activité professionnelle qui m'aura pas mal affecté entre ces deux rendez-vous. Le fait aussi que finalement, malgré tous ces échanges, je ne lui aurai rien confié des choses importantes à mes yeux : je n'abordais certes pas ces sujets, mais elle aussi n'avait pas eu non plus cette curiosité...
Cette deuxième rencontre se prolongea jusqu'au lendemain matin : à son invitation je dormis chez elle en ayant loupé le dernier train qui pouvait me ramener à Dijon. Je précise juste que je dormis dans la salon, comme un ami qui serait de passage : cela se passa en tout bien, tout honneur... Le retour en train fut morose : je ne souhaitais pas aller plus loin... Quand je lui en fit part, il s'avéra que mon sentiment était partagé, et qu'elle était aussi en train de tomber amoureuse d'une autre personne. Nous nous quittâmes donc en bons termes.
Très récemment enfin, à la mi-janvier 2018, débuta alors un nouvel échange avec une troisième fille, toujours sur un site de rencontre. Encore une fois, un échange stimulant et plein d'intérêt de part et d'autre. Une petite curiosité de sa part lors de celui-ci mais dont je ne pris pas trop garde alors, en me demandant des précisions sur mon passé sentimental. Je lui répondis, sans trop m'étendre sur la question, mais en lui indiquant (à mes yeux en tout cas) précisément ce qu'il en était, avant de poursuivre la conversation vers d'autres sujets.
Elle me proposa très rapidement un rendez-vous (en tout cas à mes yeux ) au bout de deux ou trois semaines seulement. Étant un peu plus préparé que les deux précédentes fois, je m'y suis rendu un peu plus sereinement (en tout cas autant que ce que me permet ma nature), en me disant qu'il fallait que je profite autant que possible du moment. La fille en question, en plus de partager pas mal de points communs avec moi, était particulièrement jolie. Étant assez lucide sur mon apparence physique, je ne voulais donc pas fonder d'espoir inconsidéré pour la suite...
Nous avions convenu de nous retrouver un samedi soir autour d'un verre. Discussions fournies pendant plus d'une heure. Elle se révélait pétillante, pleine d'entrain, et était particulièrement à l'aise. Elle faisait tout pour que je le sois également... Pour pouvoir poursuivre nos échanges, nous convînmes alors de manger ensemble (je vis ça comme un bon signe, et, il est dur de se changer, commençai à me mettre à espérer de prochains rendez-vous). Le dîner se passa également très bien. Elle eut alors de nouveau cette petite curiosité qu'elle avait eu quelques jours plus tôt et me demanda une nouvelle précision sur mon parcours amoureux. Je lui donnai alors, mais sans du tout m'étendre (je ne pensais pas aborder le sujet au cours de cette soirée). Et voyant que ce premier rendez-vous était de loin celui qui se déroula le mieux, je me disais d'attendre une autre occasion pour m'étendre un peu plus. Je tâchais de ne pas espérer à ce stade une possible relation, mais quelques autres rencontres ne pouvaient que se produire après cette soirée...
Quelques signes assez discrets de sa part, mais qui se manifestèrent après cette courte réponse que j'évoquais, auraient dû pourtant me convaincre du contraire...
Je reçus un mail de sa part le lundi matin m'indiquant qu'elle ne comptait pas donner suite à cette soirée pour deux raisons. La première était selon elle une incompatibilité de caractères entre nous. Élément que je n'avais pas forcément perçu lors de cette soirée, mais que j'acceptai néanmoins : elle m'avait déjà indiqué précédemment qu'elle avait un fort caractère... Elle pouvait donc avoir l'impression que ça ne pourrait pas fonctionner entre nous pour cette raison.
La deuxième de ses raisons me fit l'effet d'un coup violent. Celui qui terrasse, sans qu'on l'ait vu venir... Elle m'avoua qu'elle ne pouvait tout simplement pas envisager d'établir une relation avec quelqu'un ayant mon parcours sentimental. Parcours (c'est-à-dire mon absence totale d'expériences passées) qu'elle avait d'ailleurs énormément de mal à concevoir pour un homme de mon âge... Cette remarque venant d'une femme, de près de dix années plus jeune que moi, me fit claquer ma singularité en plein visage... Cela n'était évidemment pas son intention mais je le ressentis comme un reproche des plus cruels.
Voilà donc quel est mon parcours. Vous l'aurez donc compris, je n'ai vécu à ce jour aucune relation amoureuse avec la moindre fille. Pas plus qu'une quelconque relation sans lendemain. Pas même le moindre baiser échangé... Jusqu'à peu, ma virginité était pour moi une simple conséquence de cette absence de relation amoureuse, et même si elle ne pouvait pas constituer un atout (loin de là), je ne la percevais pas non plus comme un défaut que l'on pourrait me reprocher, une tare qui pourrait susciter le rejet, voire le dégoût. Jusqu'à peu... Jusqu'à cette déconvenue récente avec cette dernière fille que j'ai rencontrée. Jusqu'à ce message qu'elle m'envoya... Il y a trois mois, jour pour jour.
Il me faut préciser que, contrairement à d'autres personnes qui seraient passer par des moments extrêmement difficiles au cours de leur enfance, j'ai eu la très grande chance de vivre dans une famille des plus aimantes. Pas de traumatismes ou de drames qui auraient marquer mes plus jeunes années me concernant. Cette période reste la plus heureuse de ma vie. Ma famille est toujours pour moi actuellement une source de soutien et de réconfort. Je ne suis pas d'une nature extrêmement sociable, mais j'entretiens quelques amitiés solides. J'ai aussi la chance d'avoir une situation professionnelle stable, et une activité stimulante. Je pense que les principales causes de ma situation (comme pour pas mal d'inscrits ici il me semble) sont à rechercher du côté de ma personnalité : plutôt timide, réservé, peu d'assurance et de confiance en moi (surtout dans le domaine sentimental, cela va de soi). D'autres choses sans doute, mais c'est déjà ce qui me vient à l'esprit pour le moment...
Je vous remercie beaucoup pour l'attention que vous m'aurez accordée, ainsi que pour la patience et le courage que vous avez eus à tout lire (je reconnais avoir été un tantinet long pour le coup :) , mais je crois que j'en avais vraiment besoin...) ! Au plaisir de faire votre connaissance et d'échanger peut-être avec vous maintenant... :)
Pour commencer, un immense merci aux personnes qui ont créé ce blog et à ceux qui le maintiennent !!! Nous avons sans doute tous des parcours différents, mais au final, notre souffrance nous rapproche, et pouvoir en parler entre nous doit être salutaire pour plus d'un...
Cela faisait quelques temps que je comptais faire part de ce qui suit, mais sans savoir vraiment à qui, et sous quelle forme. Il y a quelques jours je me disais que l'idéal serait sans doute un forum en ligne qui regroupe d'autres personnes dans une situation similaire à le mienne, et je me disais qu'il fallait que j'essaie d'en créer un... n'imaginant pas évidemment qu'un tel site existait déjà !
Je tiens aussi à m'excuser de la longueur de ce premier message (longueur d'autant plus étonnante compte tenu d'une vie amoureuse si peu riche...), mais j'ai une certaine propension à donner pas mal de détails par écrit. Je remercie donc d'avance les courageux qui arriveront jusqu'au bout... :)
Rapidement pour me présenter : homme de 33 ans (enfin juste pour quelques jours encore), je vis dans la région dijonnaise depuis une dizaine d'années. Par souci de discrétion je préfère ne pas vous dévoiler mon vrai prénom (mais vous pouvez m'appeler Florent si vous le voulez) et maintenir un certain flou sur ma profession (ingénieur), je pense que vous comprendrez. Principalement passionné par la musique classique, les sciences, l'Histoire, j'aime bien lire, visiter des musées, me rendre à des expos, sortir entre amis, faire des randonnées en forêt... Grand fan aussi de jeux de stratégies sur pc (enfin surtout un au final).
J'en viens maintenant au cœur de ce qui m'amène ici... Même si ma situation actuelle peut paraître être assez singulière (aux yeux du plus grand nombre en tout cas, mais pas pour les personnes inscrites ici par contre), mon parcours sentimental, lui, s'avère finalement d'une triste banalité. C'est pourtant cette triste banalité qui rend ma situation actuelle si douloureuse à supporter. Mes premiers souvenirs de ce parcours remontent sans doute à la primaire, avec mes premières attirances et mes premiers émois, mais dont la nature véritable devait alors m'échapper en partie. Ces attirances furent peu nombreuses et assez ponctuelles je crois. A l'époque, les filles ne m'intéressaient pas plus que cela : c'est l'âge qui veut ça je pense...
Je dirais donc que c'est plutôt au cours des années collège que ma vie sentimentale débute vraiment. Nouveau lieu, nouvelles figures, période de pré- puis d'adolescence... Tout cela a joué. Jusqu'à la fin du collège, je n'ai pas dû connaître une période pendant laquelle je n'étais pas au moins un peu attiré par quelqu'un. Mais ne croyez pas non plus qu'il s'agissait de papillonnage. Pendant trois années environ, cela aura concerné trois filles différentes, pas plus. C'est surtout la dernière des trois qui restera pour moi la première fille dont je suis vraiment tombé amoureux. Pendant l'année de quatrième. Il aura fallu plusieurs mois pour que l'attrait initial se mue peu à peu en véritables sentiments amoureux. Il ne s'agissait pas d'un coup de foudre (je tiens d'ailleurs à préciser que je n'en ai jamais eus), mais de sentiments bâtis peu à peu. Au cours du mois d'avril un ami dans la confidence me proposa de présenter ma demande à la fille en question. J'étais partagé entre la crainte de me dévoiler à elle, et l'envie de lui faire part de mes sentiments. Mais je ne ma voyais pas alors capable de m'adresser directement à elle. J'acceptai alors la proposition de mon ami, même si elle pouvait s'avérer être le couperet mettant fin à des mois de doux rêves... C'est ce qui se passa évidemment. Aucune colère, aucune envie d'insister : pour moi, un refus est un refus (il me fut présenté poliment et gentiment d'ailleurs). Un immense vide et une immense tristesse par contre.
A cela s'ajoute un deuxième événement parfaitement inattendu qui se déroula au moment même où j'attendais angoissé, le retour de mon ami parti dévoiler mes sentiments à la personne aimée. Une amie me déclara alors, à ma grande surprise, les sentiments qu'elle éprouvait pour moi. En plus de la peine immense que j'allais ressentir quelques minutes plus tard, s'ajouta celle que je causais à mon amie que je venais de mettre au courant de ma démarche et des sentiments que j'éprouvais (mais pour une autre)... Il me semble avoir pleuré ce jour là plus pour elle que pour moi... Mais malgré mon échec, je ne pouvais pas balayer d'un revers de main les sentiments qui ont crû pendant des mois pour une autre et les reporter si vite vers mon amie. Les sentiments amoureux n'utilisent pas les mêmes ressorts que l'amitié...
Je pris alors deux résolutions qui auront impacté les années à venir. Toutes deux assez stupides sans doute... La première fut de ne jamais voir en mes amies (actuelles et futures) de possibles filles dont je puisse tomber amoureux pour éviter de reproduire (en miroir) ce qui venait de se passer. La seconde concernait mon jeune âge : ayant un an d'avance, et la fin du collège annonçant la période de puberté chez les garçons, je me trouvais assez en retard de ce côté-là, surtout en terme de croissance. Certes je ne suis pas grand encore aujourd'hui, mais à l'époque, la différence était des plus criantes, et sans doute un peu handicapantes quand la plupart des filles pouvaient me dépasser de plusieurs centimètres. Cette seconde résolution fut donc d'essayer d'attendre quelques années avant de retomber amoureux en espérant un petit « miracle » du côté de la puberté (et si je pouvais aussi prendre un peu de carrure, j'étais plus que preneur).
A cela s'ajoutent deux disparitions dans ma famille qui m'auront beaucoup affectées : une pendant l'année de troisième, et une autre pendant l'année de seconde. C'est évidemment le lot de tout à chacun de perdre des êtres chers, mais il s'agissait pour moi des premiers concernant des personnes vraiment très proches. Mon premier échec amoureux (voire mon double échec) passa alors au second plan. Pour quelques temps...
Comment aurais-je pu deviner alors, qu'il m'aura fallu attendre treize années avant de dévoiler de nouveau mes sentiments à une autre fille, et qu'à ce jour encore, je n'ai jamais réentendu une autre fille m'avouer ses sentiments à mon égard ?
Durant mes années de lycée, je ne retombai pas amoureux, en tout cas pas au point de le dévoiler. Deux filles m'ont intéressé tour à tour, mais sans avoir des sentiments aussi forts à leurs égards que ce que j'ai pu avoir envers la fille de quatrième. Ces périodes ont dû tout de même durer plusieurs mois chacune : mon précédent échec m'ayant sans doute rendu encore plus prudent dans le développement de sentiments plus profonds.
Mes années de fac, pourtant en général propices aux rencontres, auront pour moi marqué un lent déclin dans mon parcours sentimental. Trois facs en cinq ans (pas de temps suffisant pour moi pour m'intéresser alors à quelqu'un), et dans une discipline très majoritairement masculine n'auront pas aidé. De nouveau la disparition d'un être cher, et une certaine culpabilité de ne pas avoir pu l'accompagner dans ces derniers moments, pas mal accaparé par les études. Et les soirées étudiantes me direz-vous qui auraient pu élargir mon horizon de connaissances ? Aucune bien sûr : déjà que j'ai du mal à accepter les invitations a des soirées assez intimistes de quelques amis chez eux, alors, imaginez donc le malaise que j'aurais à aller en boîte... Après ces années d'études, de retour pendant une année environ dans le foyer familial avant de travailler et de prendre mon indépendance complète.
Quelques semaines seulement avant ma prise de fonction, un premier événement grave toucha de plein fouet mon père, et avec lui, c'est l'édifice familial qui vacilla... Plusieurs semaines et mois difficiles à vivre. Des mots loin de nos esprits alors ont pris tout leur sens, terrible. L'euphorie que j'ai pu ressentir en réussissant, quelques jours auparavant, à décrocher mon poste actuel fut totalement éclipsée par ce coup du sort, implacable.
Deux ans et cinq jours après cet événement qui toucha mon père, un autre tout aussi terrible concerna ma sœur. Totalement sonné sous le coup, il aura fallu me ressaisir au plus vite pour aider comme on le peut, et pour reconstruire autant que possible...
De nouveau deux ans et cinq jours après, survint la disparition d'un membre de la famille, qui était devenu plus proche au cours des années précédentes. Même s'il est difficile d'être une aide très secourable dans ces cas là, j'ai pu l'accompagner lors de ses longs mois d'hospitalisation.
N'étant pourtant pas vraiment d'un naturel superstitieux, je ne cacherais pas avoir eu une petite crainte deux années et cinq jours après ce nouvel événement... Mais pas de nouvelle épreuve : seul un cruel hasard au final.
Une lueur pourtant, au cours de ces années sombres.
Peu de temps après l'accident qui toucha mon père, je recroisai par hasard une ancienne amie de lycée. Je l'aperçus d'abord de loin dans une gare, et crus la reconnaître au milieu de la foule, mais sans grande certitude. Cela aurait pu en rester là. Je montai ensuite dans le train, et patientai avant le départ. Quelques minutes avant celui-ci je me rendis compte m'être trompé de train, le mien étant de l'autre côté du quai. Je sortis précipitamment car le départ était imminent, et rentrai dans le wagon le plus proche. A l'entrée de celui-ci, pourtant positionnée de dos, j'aperçus de nouveau la jeune fille que j'avais cru reconnaître quelques instant plus tôt. Mes doutes sur son identité s'envolèrent aussitôt : il s'agissait bien de mon amie de lycée. Je pris un siège dans le rang juste devant le sien, et sentis le rythme de mon cœur accélérer sans raison...
Je mis de longues minutes à me décider à lui parler : cela faisait plusieurs années que nous ne nous étions plus vus. Se souvient-elle même de moi ? Nous étions amis, mais pas amis intimes non plus. Mais, également, ces années restaient un très bon souvenir pour moi, principalement ce groupe d'amis dont elle faisait partie. Je me levai alors de mon siège et me tournai vers elle et vérifiai que je ne m'étais pas trompé en lui demandant son prénom et en me faisant reconnaître d'elle.
Et toujours ce cœur qui ne cessait de battre si vite et sans raison.
Nous discutâmes alors pendant tout le trajet : ce que nous étions devenus depuis le lycée et les bons souvenirs qu'il nous en restait. Elle était telle qu'elle était quelques années plus tôt : toujours aussi douce, gentille, cultivée, passionnée et attentionnée. Et toujours aussi mignonne...
Son image s'imprima alors vivement dans mon esprit. Une résurgence d'un passé agréable dans des moments difficiles, bien sûr. Mais ça ne pouvait pas se résumer qu'à cela. Mon amie, par ce qu'elle est, en est évidemment la principale raison. La période n'était pas propice pour les sentiments, mais la graine venait d'être plantée.
Et elle crût au cours des semaines, des mois, et des années qui suivirent...
Au début, je me disais qu'il serait bien de lui écrire, juste pour lui témoigner de mon admiration et du très bon souvenir que je gardais d'elle. Repenser ainsi régulièrement à mon amie me faisait ressurgir de manière de plus en plus prégnante la personne rare qu'elle était, si pleine de qualités et de grâce. Pourquoi donc n'avais-je pas vu ceci en elle quand je la côtoyais au lycée ? En fait je l'avais parfaitement vu, mais je me mettais à la regarder non plus comme une amie, mais comme l'objet possible de mes sentiments... Une résolution prise quelques années plus tôt après mon premier échec amoureux était sans doute la cause de ces œillères.
Ainsi, peu à peu, cette idée de lettre d'admiration se mua en une idée de lettre dans laquelle je lui dévoilerais mes sentiments pour elle. Je l'imaginais le contenu de cette lettre, des nuits et des nuits durant. L'idée principale étant tout de même d'une lettre simple dans son message, vraie et touchante autant que possible, mais sans espérer à priori que mes sentiments fussent partager. J'imaginais aussi les suites possibles à son envoi. L'issue la plus favorable que j'osais envisager était celle d'une réponse de sa part m'indiquant que certes, mes sentiments pour elle n'étaient pas ceux qu'elle pouvaient avoir pour moi, mais qu'elle souhaitait néanmoins renouer le contact, et, qui sait après... L'issue qui me semblait néanmoins la plus probable était un court, mais gentil, message de sa main m'indiquant que ma lettre l'aurait touchée, mais que son cœur était déjà pris ou bien qu'elle n'était tout simplement pas intéressée.
Je ne saurai dire combien de mois de réflexion j'aurai eu ainsi avant d'écrire réellement cette lettre. Je pris d'ailleurs autant de mois pour l'écrire, en pesant autant que possible chacune de mes formulations. Je me disais alors que pour l'instant ça ne pouvait prêter à conséquence, tant que cette lettre n'était pas envoyée...
Un jour pourtant je la terminai. Et je me décidai à l'envoyer... près de trois ans après cette rencontre dans le train. Au moment de glisser l'enveloppe dans la boîte aux lettres de la poste, je ressentis un serrement au cœur : une page venait de se tourner, et quelque chose d’irréversible se scellait.
Je me mis tout de suite à calculer une date possible de retour de sa part (en partant évidemment de l'hypothèse probable d'un court message de sa part m'indiquant qu'elle ne souhaitait pas donner suite), et me mis à surveiller dès lors le contenu de ma boîte aux lettres.
Les premiers jours passèrent, mais aucune inquiétude : comme il s'agissait de la période estivale, ma lettre pouvait tout à fait ne même pas être encore ouverte.
La rentrée passa, mais toujours aucune réponse.
Puis se furent les semaines...
Et les mois aussi...
Avec le recul, j'avais commis en fait une erreur : j'espérais une réponse de sa part. Le plus dur en fait ce n'est pas de ne pas être aimé en retour, je m'y attendais et m'y étais préparé, mais c'est cet espoir, déçu, de réponse... Je m'étais raccroché à ça : quelques mots de sa main avec son écriture si jolie et régulière. Une petite part d'elle que j'aurai pu conserver. Mais rien ne vint...
Environ cinq mois après ma première lettre, je lui envoyai une seconde, bien plus courte lui indiquant que je respectais son silence, même si sa signification m'échappera à jamais, et que je ne l'importunerai plus désormais.
Quelques mois après, sans grand espoir, mais voyant cela comme ma dernière chance, alors que peu de temps avant encore cela me paraissait inenvisageable, tant le principe me semblait à l'opposé de ma conception de la rencontre amoureuse, je m'inscrivis sur un site de rencontres.
Je mettrai de côté évidemment l'aspect pécunier (je n'ose imaginer les sommes parties en fumée), et retiendrai, en plus de quelques conversations sympathiques mais qui ne donnèrent pas suite, trois rencontres. C'est déjà ça me direz-vous, mais en sept années, j'espérais un peu plus de succès... Les deux premières rencontres survinrent toutes deux après des échanges soutenus (de plusieurs mois chacun). La rencontre réelle m'aura été proposée aussi les trois fois par mon interlocutrice.
La première fille était étudiante (elle était à la fin de son cursus), et se fut avec elle la première que j'eus des échanges aussi riches. Quand elle me proposa de se voir, j'étais aux anges, mais en même temps très stressé. Imaginez : il s'agissait de mon premier rendez-vous en tête à tête. J'avais vingt-neuf ans...
Je ne détaillerai pas les petits déboires qui eurent lieu (principalement de mon fait, à mettre sans doute sur le compte du stress), mais j'ai surtout eu l'impression de rencontrer une personne autre que celle avec qui j'avais eu des échanges. Ou plutôt, autre de l'image que je m'en étais faite... Je fus un peu déstabilisé. Et je ne me sentis pas non plus à la hauteur : je me rendis vite compte que je ne pourrais pas l'intéresser très longtemps... Nous convinrent néanmoins de nous revoir, même si je sentais qu'il ne se passerait sans doute plus grand chose. Et, en effet, cela n'alla pas plus loin.
Je rencontrai la deuxième fille plus de trois ans plus tard : profil assez différent de la première puisqu'elle avait un an de plus que moi, et était maman d'une petite fille de 7 ans, et divorcée d'un précédent mariage. Elle vivait à Lyon.
Lorsque nous nous y rencontrâmes la première fois, je m'étais un peu plus préparé aux probables différences entre l'idée que je me faisais d'elle et celle que j'allais découvrir pour éviter ce qu'il advint lors de la rencontre précédente.. Heureusement, ce premier rendez-vous se déroula bien, en tout cas à mes yeux. Nous convinrent de nous revoir une seconde fois : ce fut environ trois mois après, et là il était décidé de se voir chez elle. L'après-midi et la soirée se déroulèrent correctement, mais la magie s'envola peu à peu... Plusieurs raisons sans doute à cela : ces deux rencontres sont survenues après plus d'un an d'échanges. C'est trop sans doute, même si dans cette période, il y eut plusieurs longues interruptions. Également, un incident difficile à gérer dans mon activité professionnelle qui m'aura pas mal affecté entre ces deux rendez-vous. Le fait aussi que finalement, malgré tous ces échanges, je ne lui aurai rien confié des choses importantes à mes yeux : je n'abordais certes pas ces sujets, mais elle aussi n'avait pas eu non plus cette curiosité...
Cette deuxième rencontre se prolongea jusqu'au lendemain matin : à son invitation je dormis chez elle en ayant loupé le dernier train qui pouvait me ramener à Dijon. Je précise juste que je dormis dans la salon, comme un ami qui serait de passage : cela se passa en tout bien, tout honneur... Le retour en train fut morose : je ne souhaitais pas aller plus loin... Quand je lui en fit part, il s'avéra que mon sentiment était partagé, et qu'elle était aussi en train de tomber amoureuse d'une autre personne. Nous nous quittâmes donc en bons termes.
Très récemment enfin, à la mi-janvier 2018, débuta alors un nouvel échange avec une troisième fille, toujours sur un site de rencontre. Encore une fois, un échange stimulant et plein d'intérêt de part et d'autre. Une petite curiosité de sa part lors de celui-ci mais dont je ne pris pas trop garde alors, en me demandant des précisions sur mon passé sentimental. Je lui répondis, sans trop m'étendre sur la question, mais en lui indiquant (à mes yeux en tout cas) précisément ce qu'il en était, avant de poursuivre la conversation vers d'autres sujets.
Elle me proposa très rapidement un rendez-vous (en tout cas à mes yeux ) au bout de deux ou trois semaines seulement. Étant un peu plus préparé que les deux précédentes fois, je m'y suis rendu un peu plus sereinement (en tout cas autant que ce que me permet ma nature), en me disant qu'il fallait que je profite autant que possible du moment. La fille en question, en plus de partager pas mal de points communs avec moi, était particulièrement jolie. Étant assez lucide sur mon apparence physique, je ne voulais donc pas fonder d'espoir inconsidéré pour la suite...
Nous avions convenu de nous retrouver un samedi soir autour d'un verre. Discussions fournies pendant plus d'une heure. Elle se révélait pétillante, pleine d'entrain, et était particulièrement à l'aise. Elle faisait tout pour que je le sois également... Pour pouvoir poursuivre nos échanges, nous convînmes alors de manger ensemble (je vis ça comme un bon signe, et, il est dur de se changer, commençai à me mettre à espérer de prochains rendez-vous). Le dîner se passa également très bien. Elle eut alors de nouveau cette petite curiosité qu'elle avait eu quelques jours plus tôt et me demanda une nouvelle précision sur mon parcours amoureux. Je lui donnai alors, mais sans du tout m'étendre (je ne pensais pas aborder le sujet au cours de cette soirée). Et voyant que ce premier rendez-vous était de loin celui qui se déroula le mieux, je me disais d'attendre une autre occasion pour m'étendre un peu plus. Je tâchais de ne pas espérer à ce stade une possible relation, mais quelques autres rencontres ne pouvaient que se produire après cette soirée...
Quelques signes assez discrets de sa part, mais qui se manifestèrent après cette courte réponse que j'évoquais, auraient dû pourtant me convaincre du contraire...
Je reçus un mail de sa part le lundi matin m'indiquant qu'elle ne comptait pas donner suite à cette soirée pour deux raisons. La première était selon elle une incompatibilité de caractères entre nous. Élément que je n'avais pas forcément perçu lors de cette soirée, mais que j'acceptai néanmoins : elle m'avait déjà indiqué précédemment qu'elle avait un fort caractère... Elle pouvait donc avoir l'impression que ça ne pourrait pas fonctionner entre nous pour cette raison.
La deuxième de ses raisons me fit l'effet d'un coup violent. Celui qui terrasse, sans qu'on l'ait vu venir... Elle m'avoua qu'elle ne pouvait tout simplement pas envisager d'établir une relation avec quelqu'un ayant mon parcours sentimental. Parcours (c'est-à-dire mon absence totale d'expériences passées) qu'elle avait d'ailleurs énormément de mal à concevoir pour un homme de mon âge... Cette remarque venant d'une femme, de près de dix années plus jeune que moi, me fit claquer ma singularité en plein visage... Cela n'était évidemment pas son intention mais je le ressentis comme un reproche des plus cruels.
Voilà donc quel est mon parcours. Vous l'aurez donc compris, je n'ai vécu à ce jour aucune relation amoureuse avec la moindre fille. Pas plus qu'une quelconque relation sans lendemain. Pas même le moindre baiser échangé... Jusqu'à peu, ma virginité était pour moi une simple conséquence de cette absence de relation amoureuse, et même si elle ne pouvait pas constituer un atout (loin de là), je ne la percevais pas non plus comme un défaut que l'on pourrait me reprocher, une tare qui pourrait susciter le rejet, voire le dégoût. Jusqu'à peu... Jusqu'à cette déconvenue récente avec cette dernière fille que j'ai rencontrée. Jusqu'à ce message qu'elle m'envoya... Il y a trois mois, jour pour jour.
Il me faut préciser que, contrairement à d'autres personnes qui seraient passer par des moments extrêmement difficiles au cours de leur enfance, j'ai eu la très grande chance de vivre dans une famille des plus aimantes. Pas de traumatismes ou de drames qui auraient marquer mes plus jeunes années me concernant. Cette période reste la plus heureuse de ma vie. Ma famille est toujours pour moi actuellement une source de soutien et de réconfort. Je ne suis pas d'une nature extrêmement sociable, mais j'entretiens quelques amitiés solides. J'ai aussi la chance d'avoir une situation professionnelle stable, et une activité stimulante. Je pense que les principales causes de ma situation (comme pour pas mal d'inscrits ici il me semble) sont à rechercher du côté de ma personnalité : plutôt timide, réservé, peu d'assurance et de confiance en moi (surtout dans le domaine sentimental, cela va de soi). D'autres choses sans doute, mais c'est déjà ce qui me vient à l'esprit pour le moment...
Je vous remercie beaucoup pour l'attention que vous m'aurez accordée, ainsi que pour la patience et le courage que vous avez eus à tout lire (je reconnais avoir été un tantinet long pour le coup :) , mais je crois que j'en avais vraiment besoin...) ! Au plaisir de faire votre connaissance et d'échanger peut-être avec vous maintenant... :)
et j'ose espérer que je ne suis pas le seul sur cette terre ! Reste à trouver quelqu'un qui ne considère pas cela comme un défaut mais simplement comme un parcours de vie différent de la moyenne. Différent sur seulement ce point car on a tous des qualités à revendre dans beaucoup de domaine comme la plupart des gens, reste a ce montrer sur notre plus bel angle pour minimiser ce "détail" qu'est la VT. 
