deadwood a écrit : ↑21 juil. 2021, 10:52
Bon courage BBB, j'en ai fais pas mal depuis le début de l’épidémie (jamais avant), je crois que la situation actuelle est particulièrement propice à ça et rajoute ce qu'il faut de stress et d'anxiété pour nous faire passer de la zone orange à la zone rouge.
J'avais commencé à rédiger une réponse, puis je ne l'ai jamais envoyée... Ce qui correspond pas mal à un mode de fonctionnement dont il faut que je me débarrasse...
En fait, j'en faisais déjà avant la pandémie. J'en faisais avant ma dernière ex.
Je crois que ces angoisses sont intimement liées à une crainte du futur. Pas du futur du monde, mais du mien, de l'impossibilité d'atteindre mes objectifs de vie, de la peur de me tromper quand je fais un choix qui justement orientera mon existence, de mon incapacité à être en couple, de trouver la bonne et de m'engager avec, tout ça quoi.
Je me revois, après ma rupture, ce qui est indéniablement une situation très propice à me faire cogiter sur mon avenir, couché sur mon lit, les yeux rivés au plafond, de 20h à 9h du mat. Ce fût peut-être la plus asphyxiante de ma vie, une dont je ne voyais pas la fin, et qui, si elle m'avait laissé l'occasion de me poser plus de questions, m'aurait convaincu que j'étais cinglé.
Je pense que mes premières angoisses sont arrivées après mon échec en école d'infographie. C'était ce que j'avais toujours voulu faire, et un tas de trucs, rupture, perte de moyens financiers, perte de moyens techniques, harcèlement d'un prof, se sont alignés pour tout ficher en l'air. A partir de là, je n'avais plus rien, d'autant que justement, j'avais investi là-dedans mes propres économies. J'ai dû retourner chez mes parents, m'inscrire au chômage, ne percevoir aucune alloc... Entre 2010 et 2012, je n'ai quasi rien perçu comme fric. Après, j'ai été de contrat d'intérim en contrat d'intérim, en tentant de faire des formations, qui ne menaient à rien.
(J'ai d'ailleurs fini par faire une formation d'électricien, que j'ai terminée et réussie. Et je ricane doucement quand le secteur de la construction en Belgique chiale parce qu'il n'en trouve pas. On ne me proposait que des contrats d'intérim, et là où il était possible d'obtenir quelque chose de plus pérenne, c'était 50h la semaine pour 1400 euros par mois. Si ça parait bien à certains, je peux affirmer qu'en Belgique, c'est totalement anormal.)
Ici, il est probable que la crise dont je parlais soit due au fait qu'en septembre, je commence un nouveau taf, alors que j'ai beaucoup de mal à finaliser mes études (Qui deviennent un peu vaines, à cause du taf en question. Pour faire simple, le diplôme que je vais obtenir ne me donnera pas accès à un meilleur poste que celui-là, sachant que je l'obtiens avec un diplôme obtenu il y a maintenant quasi 17 ans, et que j'ai passé 15 ans à tenter de le valoriser. Evidemment ça arrive pile quand je suis à quelques mois d'en obtenir un autre... Destin, destin, destin... Du coup, je me suis cassé le fion et bien pourri la vie pendant 4 ans à prendre des cours du soir pour quedalle? Youpie...)
Bref, avec un peu de chance, ma stabilisation professionnelle future devrait me permettre quand même de ne plus trop répéter ce genre de crises, encore que, ce taf ne correspondant quand même pas à l'idéal de vie que j'avais, je sais que tôt ou tard, il faudra que je rebondisse vers autre chose, sans quoi ce sera très compliqué pour moi de m'épanouir.
La vie n'ayant quand même jamais été simple pour moi, je prends les opportunités qui se présentent à moi, même si elles ne sont pas ce que j'espérais. Et petit à petit, je pense que je parviendrai à obtenir ce que je veux, même si au final, ça aura pris énormément de temps.
Par curiosité, comment se caractérise une crise d'angoisse ? J'en ai peut être déjà fait sans en avoir conscience et comme on ne se parle pas (pas intimement que des banalités malheureusement) dans ma famille, je pense n'avoir jamais extériorisé la chose. Merci.
Si tu as lu "Le combat ordinaire" de Manu Larcenent, ce que Marco vit ressemble assez à ce que je connais.
Quand je suis dans ces crises, mon cerveau se fixe tout seul sur plusieurs paquets d'idées assez difficiles à isoler, même en se concentrant, mais évidemment toutes "anxiogènes", c'est le cas de le dire, comme par exemple "Je suis célibataire et seul, et je vais le rester toute ma vie". Tu prends celle-là, tu en rajoutes 30 du même goût et ça défile sans que tu puisses arrêter quoique ce soit. Autour de moi, littéralement, le monde devient sombre (Et j'ai déjà fait ces crises avec ou sans lumière...), et je vois parfois comme des traits noirs, un genre de pluie, qui s'abattent devant mes yeux, avec des perspectives pas très réjouissantes, comme des paysages de villes en ruines fumantes qui popent comme ça dans mon esprit. C'est presque du rêve, enfin du cauchemar, éveillé. (Sauf que mes cauchemars, en fait, génèrent une peur bien plus vive et instantanée...). Mon cœur monte dans les tours, ce qui alimente une pensée du genre "Ma santé est mauvaise, et vu ce que je subis, je ne vais pas tenir aussi longtemps que je le devrais.", et en général, je me retrouve assis, parfois en train de me balancer d'avant en arrière (Ou du moins c'est ce que mon cerveau me laisse croire...). Je prends cette position quand étant couché (Et je n'ai pas précisé que ces angoisses arrivent quasi toutes quand je suis dans mon lit...), je commence à avoir du mal à respirer parce que physiquement, ça devient difficile, comme si j'avais la poitrine comprimée. En me redressant, je m'aide à garder une bribe de contrôle.
Je ne sais jamais vraiment comment en sortir. A part parvenir au bout de grands efforts à me raisonner, il n'y a quasi rien qui peut m'aider. Même quelqu'un qui serait avec moi ne peut rien. Je le sais, vu que j'ai eu de ces crises alors que j'étais en couple. Je revois mon ex tenter de me plaquer sur le matelas, alors que j'étais justement assis et recroquevillé. Même sa présence et ses gestes, que je savais plus réels que ce que mes pensées m'imposaient (Car quand ça arrive, je sais pertinemment bien qu'elles n'ont rien de rationnel...), ne me faisaient rien. C'est assez paradoxal, parce que j'étais content de la voir, de la savoir à mes côtés, mais ma tête n'en avait littéralement rien à péter et préférait tourner en boucle sur je ne sais quelle c.nnerie.
Je pense hélas que ces crises ne sont qu'une conséquence de l'accumulation de petits traumatismes de vie, d'échecs, de cette f.utue pièce qui tombe perpétuellement du mauvais côté quoi qu'on fasse, et qui fait qu'à un moment donné, on a peur de tout. Il y a des chances que si un jour, des choses très positives s'enchaînent enfin pour moi, et que je connaisse une véritable période de répit dans le déroulement de ma vie, sans accros, tout ça finisse par s'estomper.