- 26 sept. 2017, 00:04
#201897
Je vous préviens, ce post va être plein de spleen et de mauvaises ondes.
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J'ai pris l'habitude de noter mes pensées négatives ou très positives sur un carnet. Ces derniers temps, c'est surtout le négatif qui ressort. En relisant ces pages, je vois tout un vocabulaire très noir. Ma vie ces dernières semaines se résume à des hauts et des bas et des changements d'humeur très rapides (on peut passer de la joie de vivre à la déprime la plus complète en moins d'une heure). Aucune idée d'où ça peut venir au juste.
Encore l'autre jour, j'avais la pêche au réveil, et le soir j'ai marché comme un zombie jusqu'à ma voiture, avant de décharger un monceau d'idées noires inédites dans mon calepin. Ce soir-là, pour la première fois, j'ai pensé à la castration chimique. Je ne plaisante pas, j'ai littéralement considéré l'idée de me faire castrer. "Pour tuer mon désir", comme je l'ai noté. Et tuer la frustration avec. Ça n'a pas duré, cependant.
J'ai écrit à propos de "faire le deuil de ma vie sexuelle, amoureuse et familiale." Je me demande, à quoi bon ? "J'ai raté le coche, la fenêtre de tir pour commencer tout ça, maintenant je n'aurais jamais la vie rêvée, avec une compagne et un enfant."
J'ai aussi écrit : "Les autres ressemblent de plus en plus à des ombres étrangères, et je ne sais plus si je les traite avec égards par empathie ou par habitude." Je me déconnecte des autres et de moi-même. J'étais à une soirée l'autre jour, et je me suis complètement fermé. Je voyais bien que je m'isolais des conversations, mais je n'avais même pas la motivation ni l'envie d'y faire quelque chose. Ça ne s'est apaisé que quand certains sont partis et qu'on s'est retrouvé en petit comité, c'est peut-être pour ça...
Plus les questions habituelles du genre "Suis-je vraiment humain ?" ou "Pourquoi je suis là ?" ou "Qui suis-je, en fait ?".
"Je ressens un vide dévorant, et j'oscille entre la tristesse et le désintérêt à ce sujet." Parfois, je suis très triste de ma situation, et parfois je m'en moque complètement. Comme une sorte de résignation.
J'ai de plus en plus envie de me laisser couler. Ce sentiment d'échec et de ne rien valoir du tout... "Pourquoi tu t'obstines, combien de fois il va falloir que tu te réveilles au même point avant de comprendre que tu n'y arriveras pas ?" Qu'est-ce que j'ai accompli, de quoi est-ce que je peux être vraiment fier ? Pas moyen de trouver un exemple. Qu'est-ce que j'ai à offrir aux gens ? A une partenaire ? J'avais fait la liste dans un topic dédié à cette question, mais c'était le package de base, rien de plus que ce qu'on est en droit d'attendre d'un compagnon en général. Le minimum syndical. Même là-dedans, je n'ai pas de relief.
Je suis découragé par l'ampleur de la tâche. Il me manque tellement de choses pour être aimé, et c'est tellement difficile d'en obtenir une seule... Je foire les rares occasions sérieuses qui se présentent, et plus je multiplie les tentatives, plus je réalise que c'est perdu d'avance. Et bien sûr, il n'y a pas que la vie amoureuse à gérer, mais c'est à peu près le même cirque partout...
Vous allez me dire, c'est comme les sables mouvants, quand on se débat, on s'enfonce plus vite... Mais où est la liane à laquelle je peux m'accrocher pour sortir ?
Quelque part (d'ailleurs, c'est aussi dans le carnet), "Peut-être que je devrais me fermer complètement ; je resterais seul pour de bon, mais au moins ce serait parce que je l'aurais décidé, j'aurais enfin le contrôle sur un aspect de ma vie."
Il y a du travail à fournir pour sortir de cette situation, mais je doute sérieusement d'être capable d'en abattre assez, suffisamment vite pour que ça serve à quelque chose avant que toute ma vie me passe sous le nez. Pourquoi "trouver quelqu'un" n'est-il pas un but valide ?
Tyrus disait qu'on finirait bien par me lire dans les témoignages positifs... Mais là j'ai l'impression de m'en éloigner, malgré de récentes expériences non sexuelles et non amoureuses, mais intenses.
諦めるな