- 07 déc. 2018, 19:11
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Moi je ne sais pas si je pourrais dire que j'ai vu venir tout ça...que ce soit ma VT, ou simplement l'absence de tout rapprochement avec l'être masculin^^. Mais je dirai qu'elle était la suite logique de ma petite existence dès le plus jeune âge.
Enfant/ado, j'étais réservée, timide limite maladive à l'école alors cela me détruisait déjà d'avance toutes relations sociales.
Timide du genre à pleurer lors d'un exposé, à craquer, à trembler. Bref quand la confiance en soi n'a pas été saupoudré sur ta recette. Au début de l'année scolaire tout va toujours bien, puis quand on remarque ta grande faiblesse, les gens s'écartent autour toi. Alors je crois que finalement le malaise commence là. Cette sensation de manque d'interaction avec les autres qui grandit avec le temps, avec les années. J'avais peu d'amis durant mon adolescence car la plupart s'en faisait à l'école, et moi non. J'étais plutôt tête de turc, et mes bourreaux prenaient un malin plaisir à me rabaisser ce que tout être humain à souvent du mal à accepter : le physique. Plus ça continuait, plus je me renfermais sur une idée de condamnation à la solitude.
J'ai vécu des années très difficiles jusqu'au lycée. Pendant que le peu "de copines" vivaient leur premier baiser ou flirt, moi dans ma tête je ne laissais place à aucune féminité. A la maison, mon frère aîné se moquait de manière déplacée de ma puberté. Puberté qui s'est très tardivement développée. Bref voilà, j'étais bien seule dans le corps d'un enfant qui ne murissait pas. Alors que je crois que dans tout ça, c'était comme ci j'avais renoncé très jeune à vivre un jour épanouie, à vivre aimée. Puis que mon frère aîné lui, homme, était d'une méchanceté implacable. Il était très intrusif dans mon intimité.
Et parallèlement le temps passe vite, on se retrouve vite au lycée, puis à l'université sans avoir embrasser un garçon. Mon but étant déjà d'améliorer mes relations avec les autres. Mais surtout d'acquérir une confiance en moi. Puis voilà à 19 ans, alors que j'espère que la page du lycée se tourne avec l'obtention de mon Bac, alors que j'essaye de trouver des solutions pour m'aider moi même.. je perds mon papa, l'homme de ma vie, le seul homme qui était là à m'aimer, et me le démontrait tellement. J'ai sombré dans ce qui pourrait s'apparenter à une dépression pendant 1 an, et ceci 1 an après son décès. Vu que j'étais un an pendant le déni. A l'université, j'étais pas du tout persévérante et baissais les bras aux moindres échecs. A 20 ans je retombais avec des air d'ambiance de collège. Et au final, à 20 ans, je m'étais ouverte à rien dans ce monde. On dit qu'à la naissance on naît avec" tout" comme la confiance en soi, et que l'on la perd après. Et bien moi j'avais comme tout détruit en moi de ce qu'était la confiance en soi, l'estime de soi. Alors il fallait changer les choses.
L'année d'après, j'ai changé de ville, d'école, j'ai repris deux années d'études dans un autre domaine, ainsi en prenant mon indépendance à 2h de route de chez moi, j'ai déjà tenté de retrouver le goût d'apprendre. Ces deux années se sont bien passées et elles m'ont fait du bien. J'avais commencé à couper le cordon non seulement avec ma mère mais avec d'autres choses je crois, d'autres petits démons. J'ai voulu encore faire mieux : partir une année très loin sans rentrer, le grand défi pour me recentrer sur moi. Je suis partie un an à 6000km loin des miens pendant 12 mois. Cela été dur mais j'ai découvert d'autres choses, et ce fut une expérience enrichissante. Même si mon moi intérieur s'apaisait au fil des années et que j'arrivais à me faire des amis... Je ne trouvais pas la recette pour approcher les messieurs, car avec le recul je crois que j'ai même jamais accepté ces livres de recette sur mes étagères..C'était comme si ma vie avait été tracée pour jamais en rencontrer. Je ne sais pas expliquer cette sensation. Comme si ce moi intérieur avait figé cette chose dont on nait sûrement encore avec, ce désir qu'un jour va nous envahir..et bien moi non, mon corps y était étranger. J'étais rendue là, à 24 ans à mon retour de cette année à l'étranger et toujours rien. Comme je savais que suivre mes envies était top et ayant plaisir à vadrouiller partout, j'ai continué ainsi, j'ai rechangé de ville en France encore pour étudier un domaine, je suis repartie à même distance 6000km pendant plusieurs années. Je suis revenue y'a 2 ans en France. C'est comme si j'avais mis 30 ans déjà à avoir un peu près confiance en moi et découvert que je pouvais avoir de belles relations avec les gens. J'ai attendu 30 ans pour que l'on me dise que je suis quelqu'un de bien de gens qui me connaissaient pourtant depuis peu. j'ai attendu d'avoir 32 ans pour avoir des mots magnifiques sur un petit carnet que j'avais acheter avant mon retour en France pour que mes amis puissent m'écrire un petit quelque chose en souvenir de nos moments. Et là j'ai réalisé : oui je suis une personne importante pour eux, ils sont tous là pour me dire au revoir. Et ils m'aiment pour ce que je suis. Alors je me suis dit, si ces personnes m'aiment, pourquoi un homme ne m'aimerai pas après tout ?
Alors quand je suis rentrée en France, qu'il a fallut les quitter, retourner chez ma mère, tout reconstruire. Ce fut une nouvelle douche froide, surtout que ma mère est en pseudo dépression...J'ai vécu une année post-retour sur le mode reconstruction : trouver un job un appart. Cela été dur, j'ai eu l'impression de reculer. Encore une fois là, il y avait pas de place pour chercher l'amour. Mais j'ai tenu bon, après un an de galère j'ai pu me poser dans un bel appartement, trouver un job que j'aime beaucoup, j'ai retrouvé des amis, des connaissances. Et quand je me suis sentie prête, je me suis inscrite sur un site de rencontre, j'ai détaillé ces rencontres sur ma présentation. C'était pas facile, ayant toujours des soucis quant à mon physique (je ne me trouve pas jolie), et aussi de confiance en moi. Mais je sais que je sus quelqu'un qui arrive maintenant à créer vite des liens amicaux, que je suis appréciée. Mes vadrouilles m'ont aidé à aller vers les autres. Mais cela a mis du temps. Je me suis donné des coups de pieds pour aller vivre loin et parfois vivre des galères loin de mon pays. Mais j'en suis fière. J'essaye d'avoir la même force pour affronter mes relations amoureuses. Je ne dirai donc pas que je l'ai vu venir, mais elle était quelque part logique tant que je ne me battrai pas un minimum. Car on est seul avec son "problème" et on doit se battre seul, je pense que c'est à nous de trouver les solutions, prendre notre envol, moi mes vadrouilles ont duré 10 ans, et j'ai construit beaucoup en 10 ans psychologiquement. Et aussi, on ne peut pas tout faire d'un coup. Par ex vouloir toute suite une estime de soi au top et rencontrer l'amour. Non...il faut déjà être bien avec soi même, peu importe le temps que cela prendra.
Dès que je me suis lancée dans les sites, je me suis fait accompagnée, j'ai commencé à voir une psy quelques semaines puis, j'en ai repris une avec qui je me sentais mieux y'a 2 mois. Pour le moment, je n'ai pas encore vécu l'amour et été aimée...mais j'ai vaincu quelques peurs : me dévoiler sur mon petit secret (ma virginité à 34 ans), me montrer nue (et oui...), et surtout : le désir est bien là, je confirme ! il était juste enfoui en dessous du désordre qu'était ma vie à me préoccuper de choses futiles ou des autres. J'apprends aujourd'hui à gérer ce désir, je ne sais toujours pas ce que je veux, j'ai du mal à comprendre ce que je veux, ou ce que veulent les hommes que je rencontre. Je sais que j'analyse beaucoup trop la vie, que j'intellectualise beaucoup. Mais je sais aussi que j'apprends...et qu'il était temps d'apprendre. Alors la vie ne peut pas s'améliorer en un coup de baguette magique mais je me rends compte que cela finit par payer. Quand tes propres amis te sentent aller bien mieux, te sentent mieux dans ta peau, je pense que j'ai déjà gagné beaucoup. Alors voilà ma VT était sans doute inévitable car je n'ai pas réussi à trouver de la force plus jeune. Il m'aura fallu de prendre des décisions une décennie plus tard pour en venir à bout.