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par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#142513
Je viens de lire le livre écrit d'après le récit de Nora Fraisse : Marion, treize ans pour toujours.

Ce qui est le plus horrible, après le harcèlement lui-même et le suicide de cette adolescente, c'est la réaction de l'établissement, principal, profs, administratifs, parents élus et même FCPE... à vomir, ça donne vraiment honte de faire partie de l'Education nationale (et c'est mon cas).

Mais bon, les chats ne font pas des chiens, il suffit de voir Najjat VB, intervenant après le documentaire "Souffre-douleur, ils se manifestent", tout ça, elle s'en f0ut, elle n'est venue que pour dire "je ne voudrais surtout pas que vous partiez avec l'idée que l'Education nationale ne fait rien" (alors que c'est ce qui avait été martelé par tous les protagonistes de l'émission qui avaient précisément raconté comment on pouvait les jeter en sang devant le principal sans qu'il bronche, ou comment les parents n'obtenaient jamais de rendez-vous malgré leurs réclamations ...

Eric Debarbieux est venu assister en médiateur cette famille lors d'une rencontre avec le principal du collège, et à la fin il lui a dit, sidéré devant son déni : "Mais vous ne présentez même pas vos condoléances?" Pour toute réponse, un silence dédaigneux. Et le principal a réclamé au Ministère une cellule psychologique pour lui et son équipe pédagogique....
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par Kanouga
Femme de 35 ans non vierge
#142528
Hallucinant... c'est vrai que les réactions de certains principaux sont hallucinantes... comme celle que raconte le père du petit garçon roux "il faut qu'il y ai une tête de turc dans une classe."
Heureusement qu'à côté y'en a aussi qui font bien leur boulot... quand je vois l'équipe de profs qui m'entoure, ils se défoncent tous pour faire vraiment de leur mieux.
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#142548
Bien sûr, et heureusement (sinon je n'aurais plu qu'à me tirer une balle dans le pied ...) c'est l'arbre qui cache la forêt, mais ce que je n'admets pas c'est qu'on cautionne ce genre de comportement en en sanctionnant pas le principal, voire certains profs ... impunité pour les élèves harceleurs, impunité pour ceux qui ferment les yeux, et aucune aide à ceux qui essayent de lutter, comment veut-on que ça change ?
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#142579
Qui n'essaye rien n'a rien, mais je me suis récemment demandé pourquoi on avait autant parlé des 119.000 signatures reçues par Manuel Valls contre la loi sur la sécurité informatique du territoire, et pourquoi on ne parle jamais des milliers de signatures que recueillent d'autres pétitions concernant l'école ... ont-elles moins de valeur ? le sujet est-il moins vendeur ? Pourtant on parle bien de l'avenir de nos jeunes générations, non ?
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par victeur
Homme de 52 ans non vierge
#143303
Article du Magazine du Parisien du Vendredi 8 Mai 2015.

LES PETITS MÉDIATEURS DE LA RÉCRÉ


Dans la four de I école, on joue mais on se difpute aussi. A Saint-Ouen, près de Pans, des élèves sont volontaires pour apaiser les conflits entre camarades.

PAR MARINE DUMEURGER PHOTOS AXELLE DE RUSSE

C'est l'heure de la récréation. Au milieu de la cour de l'école Victor-Hugo, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Bradley dépasse tous ses camarades d'une tête. Ce grand garçon de 11 ans, en classe de CM1, reste sur le qui-vive. Aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait un élève comme les autres : il joue le rôle de médiateur, comme le signale son gilet rouge. Au bout de quelques minutes, un garçon en colère l'interpelle. Il vient de se faire insulter. Bradley le alors les deux enfants en conflit à se réunir autour de lui puis engage les pourparlers. « Comment il t'a insulté ? Dis-moi le mot à l'oreille.» Le garçon lui souffle quelque chose tout bas. Bradley réfléchit un instant, avant de conclure, très sérieux: « Bon, ça va, ce n'est pas vraiment un gros mot. Mais pourquoi tu lui as dit ça ? » La discussion s'installe. « Souvent, tu m'insultes. » « Et toi, tu ne veux jamais jouer avec moi. » « Tu prends toujours mon ballon... » Puis finalement, les deux font la paix, se serrent la main, avant de repartir, chacun de son côté.

Un dispositif en place dans une trentaine de sites en France

Bagarres, cheveux tirés, vols de goûter ou de ballons, rumeurs... A l'école Victor-Hugo, située dans un quartier difficile et classée Réseau d'éducation prioritaire (REP), la cour est synonyme de jeux mais aussi de violences. Alors, pour apaiser ces moments-là, un nouveau dispositif est né en 2012 : les « petits médiateurs ». Chapeautés par le réseau France Médiation, ils sont présents sur une trentaine de sites en France (chaque site regroupe un collège et deux ou trois écoles). A l'heure de la récréation, Bradley a l'air plutôt réservé. Le garçon assure que, depuis qu'il est devenu médiateur, il ne se bat plus, que les autres le respectent davantage. « Cela permet aux enfants de prendre confiance en eux, d'être plus autonomes », détaille Natacha Dumay coordinatrice REP, qui met en place l'initiative dans d'autres écoles à Saint-Ouen. Ces petits conciliateurs ne sont pas arrivés là par hasard. Tous volontaires, ils ont été recrutés sur lettre de motivation, puis formés par Béchir Idani, le réfèrent adulte. « Les enfants expliquent pourquoi ils veulent devenir médiateurs ou, au contraire, pourquoi ils ne le souhaitent pas », détaille-t-il. Cet ancien éducateur de rue, embauché par l'association Partenaires pour la ville (PPV 93), connaît très bien le quartier. A l'aise avec les enfants, qui viennent le saluer dès qu'il apparaît, il y travaille depuis une vingtaine d'années. En cas de problème, il n'hésite pas à se déplacer dans les familles. La semaine, il tourne dans les établissements concernés : les écoles élémentaires, Victor-Hugo et Joliot-Curie, et le collège Joséphine-Baker.

Ils apprennent à dialoguer entre eux et avec les adultes

Ce jour-là, à Victor-Hugo, après la cantine, c'est le moment de faire le point. Pendant que leurs cama¬rades jouent, les petits médiateurs - environ une quinzaine - reviennent sur leurs difficultés. Diane,une élève de CM1, a repéré un garçon isolé. « II se fait plaquer contre le mur et ils le tapent. » D'un ton solennel et avec une élocution parfaite, la petite fille appelle à la vigilance. Béchir insiste : « Parfois, les enfants racontent qu'ils se battent pour rire. Mais nous savons très bien qu'en vérité, c'est de la violence. » Puis vient le moment des jeux de rôle. Le groupe mime une situation difficile et apprend à réagir. Aujourd'hui, ils travaillent sur la rumeur. Comment la désamorcer ? « On fait venir les deux protagonistes, récite Diane. .../...
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#143306
s'il y a une suite ... (c'est intéressant)
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par victeur
Homme de 52 ans non vierge
#143361
La suite de l'article :

...Chacun donne sa version des faits puis on propose d'en discuter ensemble. » Une fois la session terminée, Béchir explique : « Nous travaillons autour du dialogue, pour qu'ils apprennent à parler entre eux et avec les adultes. » Pour les cas plus graves - racket, violences, intimidation -, ils doivent alerter les grandes personnes.
Dans les écoles, la plupart des adultes sont enthousiastes. « Cela nous permet de faire le tri entre les conflits importants et le reste, de repérer si une rumeur ou un problème émerge », raconte une enseignante de l'école Joliot-Curie. D'autres sont plus cri¬tiques : « Ce n'est pas le rôle des enfants. En plus, cela crée des différences entre eux. » II y a peu, une petite a écrasé la main d'une élève sous prétexte que celle-ci était médiatrice. Elle a été convoquée.

Commencer le plus tôt possible

Natacha Dumay, elle, est convaincue. « II faut du temps pour tout le monde, les enfants, les adultes, et bien en établir le cadre. » En début d'année, les gilets rouges ont été présentés dans les classes, avec un avertisse¬ment: aucune violence à leur égard ne sera admise. Pourtant, pas toujours facile de s'imposer. « Parfois, c'est difficile, confirme dans un joli sourire Mélissa, du haut de son 1,30 mètre. Ils ne veulent pas nous écouter, surtout quand ils jouent au foot. » Pour Béchir, il faut commencer tôt. « Dès le CP, afin que les enfants prennent le pli. Plus tard, ils interviennent au lycée et, si possible, dans leur quartier. » Et de rappeler aux enfants qu'« on devient médiateur pour la vie».»

DES INITIATIVES TOUS AZIMUTS
Née à la fin des années 1980 en Seine-Saint-Denis, la médiation sociale s'est institutionnalisée une dizaine d'années plus tard, avec la naissance de la politique de la ville, mise en place par l'Etat pour revaloriser certains quartiers, et la création de postes de travailleurs de proximité. Parmi les initiatives - « gilets verts » dans les transports, médiateurs de l'accès au droit... -, le réseau France Médiation a lancé en 2012 son projet en milieu scolaire. Outre les petits médiateurs sont prévues des visites dans les familles d'élèves, des animations collectives... Ce programme concerne aujourd'hui 100 établissements scolaires et 23000 élèves en France.

" Les enfants prennent confiance en eux, sont plus autonomes "

Natacha Dumay, coordinatrice Réseau éducation prioritaire

Il y a des photos...
par traviata
Femme de 62 ans non vierge
#143398
Sil y a une suite
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par victeur
Homme de 52 ans non vierge
#143427
Uniquement des photos que j'insère ici :
Bradley en discussion.JPG
Photo de classe.JPG
sermon.JPG
gilets rouges.JPG
Lettre de motivation.JPG
L'article est fini.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
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