Le forum libre, pour parler de tout et de rien, si aucune autre rubrique ne convient à votre message. Evitez les abus quand même !
par Helix
Homme de 55 ans vierge
#103461
Bonjour,

Je souhaite évoquer ici la méditation, faire découvrir cette technique très ancienne à ceux qui ne la connaissent pas, et dire deux mots de ce qu'elle m'a apporté.

Il existe quantité de variantes de la méditation. Le principe de base est en général toujours le même, mais de nombreux détails peuvent varier d'une approche à l'autre. Je ne pense pas que l'une d'elles puisse être considérée comme meilleure que les autres. Mais je ne peux parler que de celle que je connais et que je pratique.

Voici un texte qui décrit très bien la technique, et qui donne aussi de bons conseils pratiques :

http://www.formation-karuna.com/index.p ... &Itemid=43

Il y a aussi cette page de Fabrice Midal avec pas mal de petits articles d'explications :

http://www.ecole-occidentale-meditation ... ation.html

(Je préfère donner des liens plutôt que de l'expliquer moi-même, car en simplifiant trop les choses on finit par laisser de côté quantité de détails importants.)

Les livres que j'ai lus pour commencer sont "Pratique de la méditation" de Fabrice Midal, et "Entrer en amitié avec soi-même" de Pema Chödrön.


Je pratique la méditation plus ou moins selon cette technique depuis un peu plus d'un an maintenant, à raison de cinq ou six séances par semaine, d'une durée moyenne de 40 minutes. Qu'est-ce que cela m'a apporté ? Il faut d'abord savoir que nous sommes tous différents, et que les effets de la méditation peuvent varier d'une personne à l'autre. Quand on commence à méditer, on ne sait jamais vers quoi cela va nous amener. Ce qui suit est donc éminemment personnel.


J'ai débord découvert que j'avais la possibilité de "débrancher" la machine à souffrances qui s'emballe parfois dans mon esprit. C'est une expérience assez stupéfiante que de commencer la séance en n'allant pas bien du tout, en ressentant une pénible douleur morale pour telle ou telle raison, et de sentir que tout cela s'évapore comme par magie au bout de 20 minutes. Quand ça m'est arrivé pour la première fois, j'en ai été d'autant plus surpris que ce n'était pas le but recherché. D'ailleurs quand je médite aujourd'hui je ne recherche toujours pas cet état de bien-être, je m'applique à revenir encore et toujours à l'expiration, et souvent au bout d'un moment (mais pas toujours) je sens mon esprit se détendre de lui-même. Cette sensation reste difficile à décrire.
Cette expérience permet de pas mal relativiser tous les soucis et les émotions qui peuvent nous assaillir en temps normal : on prend conscience qu'il ne s'agit que de phénomènes éphémères et superficiels…


Le deuxième bienfait de la méditation est apparu l'été dernier, quand j'ai été affecté par un problème de santé. J'ai dû subir quantité d'examens, une intervention chirurgicale, et divers traitements… En toute objectivité, et connaissant ma façon habituelle de réagir, j'aurais dû être très angoissé, et passer de longues semaines dans une tension oppressantes. Or c'est tout le contraire qui s'est produit. Je me suis surpris à rester étonnamment serein, continuant mes activités habituelles presque comme si de rien n'était. L'ancrage dans le moment présent a fait son effet.


Il y a bien des domaines où j'aurais aimé enregistrer des progrès, comme ma capacité à interagir avec les autres par exemple, mais ce n'est pas le cas. Mais je suis déjà content de ce que m'a apporté la méditation jusqu'à présent, et j'essaie de continuer les séances.
Avatar de l’utilisateur
par cagibi
Femme de 47 ans vierge
#103466
Merci pour les informations et ton témoignage.
J'essaierai de prendre le temps de regarder tes liens.
Je connais plusieurs personnes qui ont testé ou qui pratiquent la méditation, mais je n'ai jamais entendu concrètement leurs expériences. Ma psy me disait que cela pourrait sans doute m'apporter, alors je vais peut-être me pencher sérieusement sur la question.
As-tu essayé des stages ou as-tu tout fait par toi-même?
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#103467
Merci pour le sujet

Je suis en plein dedans en ce moment, j'ai commencé "Entrer en amitié avec soi-même" de Pema Chödrön et "L"art de la Méditation" de Matthieu Ricard (ce dernier livre a l'air prometteur).

C'est amusant car je viens d'apprendre que ma mère commence aussi un stage. Je ne sais pas si c'est de la télépathie... :boulet: En tout cas elle a insisté sur le fait qu'il semble qu'il y ait une vraie conséquence sur le cerveau suite à la pratique de la méditation. C'est comme un exercice qui consisterait à le forcer à se reconnecter de façon plus satisfaisante. Ce n'est donc pas une activité totalement anodine comme j'ai pu le penser.

Bon quand j'aurai un peu plus d'expériences concrètes, j'apporterai mon témoignage.

Je me demandais. Est ce qu'il est possible de faire de la méditation en écoutant de la musique? Souvent je me pose sur mon lit, ferme les lumières/écrans, et "me force" à être totalement concentré sur la musique, et en général mon esprit ne pense pas trop à d'autres choses. Est ce que cela entre dans le cadre de la méditation ce genre de choses?
Avatar de l’utilisateur
par impala
Femme de 40 ans non vierge
#103482
downup a écrit :C'est amusant car je viens d'apprendre que ma mère commence aussi un stage. Je ne sais pas si c'est de la télépathie... :boulet: En tout cas elle a insisté sur le fait qu'il semble qu'il y ait une vraie conséquence sur le cerveau suite à la pratique de la méditation. C'est comme un exercice qui consisterait à le forcer à se reconnecter de façon plus satisfaisante. Ce n'est donc pas une activité totalement anodine comme j'ai pu le penser.
C'est amusant que ta mère fasse ça en même temps ;) . En tout cas, oui, je crois que ce qu'elle dit est vrai. On sait désormais que la plasticité cérébrale est une réalité, c'est-à-dire que le cerveau est malléable et qu'en fonction des apprentissages que nous faisons, il peut créer de nouveaux circuits neuronaux. Il me semble avoir lu il y a un certain temps qu'on avait observé sur des méditants de longue date que des lobes cérébraux étaient plus activés que chez les autres. En tout cas, et je n'ai pas de connaissances suffisantes pour savoir si c'est lié à des circuits neuronaux, mais peut-être bien, je trouve que la méditation aide à se débarrasser de certains schémas de pensée automatiques (du type : tel événement se produit => immédiatement, par réflexe quasiment, je pense "c'est parce que je suis nul(le)", "parce qu'on ne m'aime pas", "de toute façon je n'ai jamais de chance", etc.).
downup a écrit :Je me demandais. Est ce qu'il est possible de faire de la méditation en écoutant de la musique? Souvent je me pose sur mon lit, ferme les lumières/écrans, et "me force" à être totalement concentré sur la musique, et en général mon esprit ne pense pas trop à d'autres choses. Est ce que cela entre dans le cadre de la méditation ce genre de choses?
Je dirais que oui, dans la mesure où, comme tu le dis, tu prêtes toute ton attention à la musique. Peut-être qu'avant de la mettre, tu peux respirer en te focalisant sur les différentes parties de ton corps.
par Helix
Homme de 55 ans vierge
#103487
Cagibi,
Non j'ai appris tout seul, puisque mon problème c'est le contact avec les autres. Mais j'ai l'habitude d'apprendre tout seul, j'ai toujours fonctionné de la sorte.
Cela dit j'ai lu à plusieurs reprises qu'il peut être bon de faire un stage. Je dois reconnaitre qu'au début j'ai pas mal tâtonné avant de trouver la bonne position, la bonne pratique, etc.

downup a écrit :Je suis en plein dedans en ce moment, j'ai commencé "Entrer en amitié avec soi-même" de Pema Chödrön et "L"art de la Méditation" de Matthieu Ricard (ce dernier livre a l'air prometteur).
Downup,
"L'art de la méditation" de Matthieu Ricard est un grand classique. Son approche est peut-être un peu différente de celle que j'ai évoquée, je ne sais pas trop. Je pense que je le lirai un jour.

downup a écrit :C'est amusant car je viens d'apprendre que ma mère commence aussi un stage. Je ne sais pas si c'est de la télépathie... :boulet: En tout cas elle a insisté sur le fait qu'il semble qu'il y ait une vraie conséquence sur le cerveau suite à la pratique de la méditation. C'est comme un exercice qui consisterait à le forcer à se reconnecter de façon plus satisfaisante. Ce n'est donc pas une activité totalement anodine comme j'ai pu le penser.
Ce n'est pas du tout anodin la méditation ! Elle induit des modifications du cerveau parfaitement visibles à l'IRM. Et plus on médite, plus les modifications s'amplifient. Il n'y a pas de limite au progrès !
La méditation a été incluse dans des protocoles de soins psychologiques : MBSR pour la réduction du stress, et MBCT pour la prévention des rechutes dépressives. Tout cela est validé scientifiquement.
Mais la méditation peut faire bien plus que cela à mon avis.

downup a écrit :Je me demandais. Est ce qu'il est possible de faire de la méditation en écoutant de la musique? Souvent je me pose sur mon lit, ferme les lumières/écrans, et "me force" à être totalement concentré sur la musique, et en général mon esprit ne pense pas trop à d'autres choses. Est ce que cela entre dans le cadre de la méditation ce genre de choses?
Eh bien moi je dirais que non ;). La méditation utilise toujours un point d'ancrage, sur lequel l'attention se porte plus ou moins longuement. Mais ce point d'ancrage ne doit pas véhiculer d'émotions comme le fait la musique ou un beau paysage. Puisque le but de la méditation est d'observer le fonctionnement de l'esprit, il faut laisser apparaitre les pensées et les émotions spontanément, et ne pas les diriger. Voilà pourquoi l'objet de l'attention doit être neutre. On peut utiliser une bougie par exemple, ou bien la respiration, ce qui est le plus simple et le plus courant.
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#103639
Bon, je me suis mis à la pratique. Et la mise en route fut pour le moins violente.

Je me suis principalement intéressé depuis quelques jours à la méditation en pleine conscience (je suppose que c'est celle que vous pratiquez?). J'ai fait des essais assis, mais je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment besoin de cette légère tension du corps pour rester concentré, et je préfère finalement être dans mon lit, le soir , au moment de me coucher. Je vais retenter la position assise, mais j'ai vraiment l'impression que cela ne soit pas au fond si important, l'essentiel étant la concentration et le cheminement mental.

En fait dans ma vie, j'ai pris l'habitude (quand j'arrive à me coucher avant 3h du mat) de me
poser dans mon lit et réfléchir. Par exemple pour essayer de résoudre des problèmes dans mon travail, de les voir sous un autre angle, ou pour penser consciemment aux événements de la journée. Donc je me suis dit, je vais partir de cette expérience, mais au lieu de réfléchir à un problème particulier, essayer de ne me focaliser que sur ma respiration.

Donc voila, dans le noir, se focaliser sur ma respiration, les autres idées étant accueillies, regardées de haut, mais non investies, ce qui font qu'elles ne font que passer. Et le fils rouge de la respiration aide à reprendre de la hauteur si une idée/image devient trop envahissante.

Déjà ce travail m'a semblé extrêmement riche, se forcer à observer le cheminement et les mécanismes de la pensée. Tient cette image là? Et puis celle là après? Tient j'associe une certaine émotion à cette seconde image? C'est une sorte de jeu d’équilibriste entre laisser suffisamment "de mou" à l'esprit pour autoriser l'apparition d'émotions/images/idée, mais rester suffisamment concentré pour ne pas s'y laisser embarquer.

Une autre chose qui ma fasciné: le moment ou on commence à s'endormir, mais pas tout à fait. En temps normale, l’esprit oscille un peu entre conscience et inconscience/rêve. Ben là c'est extraordinaire parce que dans cet état, en contrôlant cette espèce d’oscillation grâce à la concentration (le fils rouge de la respiration) on peut observer plus que de "simples images"/idées, mais des choses plus profondes. Bon évidemment je n'en suis qu'au début, mais j'ai entraperçu la puissance du truc.

Donc hier soir j'ai fait cet exercice pendant quelque temps, et puis au bout d'un moment il s'est passé quelque chose d'assez déroutant. Comme le matin quand on se réveille, l'instant où l'on se dit : "ah là c'est bon,je suis vraiment réveillé, ce n'est pas un rêve". Alors que j'etais en train de somnoler, osciller, (et de jouer avec ça) je me suis retrouvé totalement réveillé, et extrêmement capable d'être concentré sur la respiration, je veux dire, sans aucune difficulté ou parasite. Même en "lachant du mou", aucune image/idée ne venait. Et là je me suis mis à pleurer, mais sans éprouver d'émotion, juste des frissons et des larmes (beaucoup), mais sans image ou idée. Pendant peut être une heure. Je doute avoir déjà autant pleuré dans ma vie.

Je suis assez chamboulé par cette expérience, et clairement je vais poursuivre dans cette voie.
par YLB
Homme de 45 ans vierge
#103643
Au vu de ta réaction, il serait peu être intéressant que la méditation soit guidée par quelqu'un qui en a l'expérience (sans pour autant adhérer à une religion). Parfois on croit pouvoir faire les choses bien par soi même mais cela s'avère négatif sur le long terme.
Par exemple, imagine apprendre le golf seulement en lisant une méthode illustrée. Tu pourrais saisir tous les détails du geste et les règles du jeu, jamais tu ne pourras bien faire les choses car il n'y aura personne pour corriger les défauts que tu prends petit à petit et tu ne pourras jamais t'en défaire si tu n'en a pas conscience. Au contraire, tu ne feras que les renforcer et sera incapable de jouer correctement, d'y prendre du plaisir.

Bref, se faire initier, guider, de façon régulière pour garder le bon cap me semble très important, surtout dans cette démarche. :jap:
Avatar de l’utilisateur
par rooter
Homme de 39 ans vierge
#103645
Justement, ma première sortie OVS était une séance de méditation dirigée par une moniale bouddhiste. Bon, j’étais pas du tout dans un bon état d'esprit, mais quand même, être aidée par quelqu'un "facilite" les choses.

Sinon, il y a les aides biochimiques... ;)
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#103662
Oui vous avez raison pour le fait de se faire accompagner, faut que je regarde s'il y a des cours au autre. Mais d'un autre côté j'ai quand même l'impression que c'est une sorte d'aventure individuelle pour le coup. Pour caricaturer un peu, ma mère me racontait un peu sa première séance. Bon je ne suis pas sur que cela m'aurait été super utile. "Focaliser vous sur le grain de raisin, respirer, jouer avec le grain de raisin sur votre peau etc...". Je veux dire, en société, en groupe, je n'aurai pas pu aller aussi loin que j'ai pu le faire hier.

Concernant les "aides biochimiques". En fait c'est une des raisons pour laquelle je suis intéressé par le psychisme humain. Quand j'étais ado, je prenais de ces aides (celles chantées par les Beatles), et j'ai vécu certaines expériences qui m'ont permis d'entrevoir l’existence d'états mentales plus lucides. Je me naïvement la méditation pourrait permettre de s'en rapprocher (même si la route est beaucoup plus longue qu'avec les aides biochimiques).
par Helix
Homme de 55 ans vierge
#103664
Downup,

La pleine conscience, je trouve que c'est bien pour commencer. Moi je préfère parler de méditation, car il y a des notions que je trouve importantes dans les textes inspirés du bouddhisme, qui m'ont beaucoup apporté.

Par exemple pour moi la position est fondamentale. J'ai d'abord commencé simplement en me tenant droit sur une chaise, comme c'est décrit un peu partout, les yeux fermés et les mains posées sur les cuisses. Je suis arrivé à un état de certaine relaxation, c'est incontestable, mais rien de plus. Au bout de six mois de pratique je me demandais toujours ce que j'étais en train de faire…

Mais quand j'ai compris la signification de la posture, et que je me suis appliqué à respecter certaines consignes, j'ai tout de suite ressenti des effets très différents. J'ai alors acheté un zafu, poursuivi mes essais, et aujourd'hui j'ai trouvé la posture qui me convient le mieux.

Mais tout ceci est très personnel. Je sais que des tas de personnes méditent très simplement sur une chaise ordinaire. Chacun a sa pratique, et doit la trouver par lui-même. Le lit est tout à fait possible ausi. Ma correspondante, dont j'ai parlé ailleurs, a commencé de la même façon, le soir allongée avant de s'endormir.

Ce passage-là me parait excellent :
downup a écrit :Donc voila, dans le noir, se focaliser sur ma respiration, les autres idées étant accueillies, regardées de haut, mais non investies, ce qui font qu'elles ne font que passer. Et le fils rouge de la respiration aide à reprendre de la hauteur si une idée/image devient trop envahissante.

Déjà ce travail m'a semblé extrêmement riche, se forcer à observer le cheminement et les mécanismes de la pensée. Tient cette image là? Et puis celle là après? Tient j'associe une certaine émotion à cette seconde image? C'est une sorte de jeu d’équilibriste entre laisser suffisamment "de mou" à l'esprit pour autoriser l'apparition d'émotions/images/idée, mais rester suffisamment concentré pour ne pas s'y laisser embarquer.
Rien à dire de plus, tu as compris l'essentiel !

Comme je n'ai pas essayé la méditation avant de m'endormir, et que je n'ai rien lu à ce sujet, je ne peux faire aucun commentaire.

Quant à ton dernier paragraphe, il est pour moi énigmatique. Ce que je peux dire par contre, c'est qu'il n'est pas anormal qu'au tout début la méditation provoque des réactions bizarres, déroutantes, parfois violentes. Cela dépend des personnes. Moi par exemple, les toutes premières fois où j'ai essayé, j'ai été pris pendant les séances de rires nerveux et incontrôlables. Plus tard, je ressentais plusieurs heures après les séances une petite douleur au niveau du cœur… J'ai failli arrêter car je me disais que c'était dangereux ce truc ! Et puis ces sensations désagréables se sont atténuées au fil des jours.

Au début, les séances placent le corps dans un état qu'il n'a jamais connu, donc c'est un peu normal qu'il soit dérouté, et que des réactions étranges puissent apparaitre.
Ce que je conseillerais, c'est de ne pas faire de séances trop longues au début, de façon à ce que l'organisme prenne l'habitude de vivre ces nouvelles sensations. Tout devrait rentrer dans l'ordre au bout de quelques jours.

Donc je placerais ta réaction de pleurs dans cette catégorie de conséquences parasites et temporaires. Ce n'est pas du tout le but à atteindre. Cela montre au moins que tu es réactif à la technique, donc c'est plutôt bon signe.
Vas-y mollo quand même ! :D
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 10