[SnapBack]

Moi et le boulot : Partie XX

Après des vacances alternant les petits dessins, le travail, la balade en bagnole et la déprime (voir la colère), je suis arrivé limite-limite à ce rendez-vous au bureau d'intérim (je ne suis pas un rapide pour me raser - une image vaut parfois plus que ses propres compétences... - en plus de devoir chercher les CV que j'avais imprimé la semaine passée ).

Première fois que je m'entends dire par mon interlocuteur : "votre prénom fait très français... vous êtes Français ?"
"- On peut dire... si vous considérez les DOM comme la France, bien sûr ! Mais je suis Belge également."

*Donne sa carte d'identité*

A force de s'être présenté un nombre incalculable de fois, le chapitre "présentation" devient très routinier, c'est acquis. Je passe un examen de sélection fin de semaine aussi.
Les affaires reprennent tout doucement car août fut un énorme vide mais dessiner et voir cette fille m'ont redonné un peu de joie de vivre.

[Florent]

Bon ben hier, j'ai passé l'entretien virtuel.
J'ai eu de la chance d'en avoir parlé à ma psy, qui a fait jouer ses relations pour me permettre d'utiliser un ordi avec une webcam, sinon j'aurais été foutu.
Bref l'entretien s'est très bien passé à ma surprise, la nana m'a dit que j'avais une très bonne élocution, que les tests de français/maths/anglais/logique que j'avais passé étaient très bons (en même temps, ils étaient ultra-basiques). Du coup, elle a validé. Mais ce n'était que le cabinet de recrutement, un premier examen d'entrée.
En tous cas, elle m'a dit à la fin de l'entretien qu'elle voudrait bien connaître la suite, qu'elle aimerait que je la rappelle une fois l'entretien final passé.
Elle était très gentille et j'avoue, très charmante. Elle m'a même donné quelques conseils basiques pour les entrtiens.
Et là, y'a même pas 20 minutes, elle m'a rappelé pour savoir si mon entretien s'était bien passé.

Sinon aujourd'hui, j'ai passé l'entretien final auprès de la boîte.
Un grand complexe moderne, avec lumières automatiques, portes automatiques, Starbucks, plein d'entreprises partout, plein de gens pressés partout. Truc de fou : j'ai vu un mec avec un T-Shirt Dälek.
J'ai bien fait de venir 1 heure à l'avance vu que je me suis perdu à un moment tellement que c'est grand.
Par contre, l'entretien je le sens mal. La nana, elle m'a fait passer une simulation, en gros elle jouait le rôle d'une petite vieille qui a un smartphone pour la 1ère fois de sa vie et qui comprend rien. Je n'ai jamais eu de smartphone, du coup ça a été un peu compliqué pour moi. Puis elle m'a demandé pourquoi son entreprise l'intéressait. Vu que c'est un recruteur qui m'a contacté pour un travail, c'était un peu dur de répondre (surtout que j'ai fait des recherches pour faire genre mais l'entreprise se fait défoncer pratiquement partout par ses salariés sur le net), mais j'ai dit que je souhaiterais me reconvertir professionnellement bla bla bla, bref j'ai plus éludé que répondu à sa question.
Bon, elle m'a dit qu'elle me recontacterait demain pour me dire si c'est bon ou pas. Si c'est le cas, je débute lundi.


EDIT : c'est ça, Dälek, du rap sombre et expérimental qui s'était fait connaître sur Ipecac, le label de Mike Patton :

[Genisa]

J'ai vu que ça parlait des stages un peu plus haut ; je me suis résignée à faire un afpr (action de formation préalable au recrutement) au bout de quelques mois de chômage.
Pour remettre les choses en contexte, j'ai eu énormément de mal à trouver un premier emploi dans ma branche une fois mes études terminées, parce que pas d'expérience (le cercle vicieux bien déprimant). Donc j'ai accepté une formation dans une entreprise, dans un domaine sans aucun rapport avec ma branche.

Le principe : on est formés pendant l'afpr, et l'employeur fait signer un CDD à la fin.
En pratique, j'ai été payée 270€ par mois, pour 35h par semaine. Et pas vraiment 35h de formation, vu qu'on m'a vite laissée me débrouiller seule (et il y avait de quoi faire). La patronne a gratté 1600€ d'aides pour m'embaucher. Elle ne m'a rien reversé.
J'ai vite compris que ça sentait le cramé quand j'ai vu qu'avant moi il y avait aussi une nana en afpr, qui avait été gentillement virée quand il avait été question de l'embaucher. Soi-disant qu'elle ne faisait pas l'affaire (mais quand même assez pour la garder les 2 mois où son travail était gratuit pour l'employeur).
Pour aller vite, j'ai passé 2 mois avec la patronne sur le dos, à me faire pourrir la gueule à longueur de journée (limite harcèlement, pour être sûr que j'ai vraiment pas envie de rester).. et j'ai moi aussi été congédiée avec une liste de toutes les raisons pour lesquelles mon travail ne convenait pas.
J'ai hésité à me barrer en cours de route à plusieurs reprises, mais sachant que j'avais carrément acheté une voiture pour pouvoir marquer cette expérience de 2 mois sur mon CV, j'ai tenu le coup..

Bref. Je ne savais même pas que des employeurs pouvaient autant s'engraisser sur le dos des chômeurs, que des dispositifs aussi aberrants étaient en place. On parle beaucoup des gens qui profitent du RSA, moins de cet aspect là.. la patronne de cette entreprise en est à au moins 4 mois de salaire économisés, et 2 fois 1600 balles d'aides du département. Et croyez-moi, elle est loiiiin d'être dans le besoin.

J'ai beaucoup de chance parce que quelqu'un m'a aidée à obtenir un emploi dans ma branche pour les 3 prochains mois. C'est pas encore signé mais je touche du bois..
En attendant, restez loin des trucs pas rémunérés que pôle emploi s'efforce de refourguer. Ça pue.

[Florent]

Je ne connaissais pas l'afpr, mais ouais j'ai connu les centres de formation où ils recevaient 10 000 € d'aides pour chaque nouvelle personne qui s'y inscrivait et qui au final nous laissait dans notre coin, ne s'occupait même pas de nous former et se vantait d'être intouchables parce que l'état a trop besoin d'eux...

Mon dernier stage, on était 8 stagiaires (alors que c'est interdit par la loi, pourtant). Il y en avait une stagiaire qui se prenait toujours tout dans la gueule, pour n'importe quel prétexte. Y'avait même le patron qui me téléphonait quelques fois pour se plaindre d'elle. Alors que la nana faisait du mieux qu'elle le pouvait, ne se plaignait jamais et elle est toujours resté courtoise.
Il y en avait une qui est resté 2 mois et demi. Alors qu'elle avait des gosses, elle bossait même le week-end pour essayer de rattraper les conneries du patron (c'est une longue histoire, mais le mec gère très mal son planning, la communication de l'entreprise, etc c'est assez hallucinant). Son centre de formation lui a dit que bon là 2 mois et demi c'est largement suffisant, surtout que c'était dans un domaine très différent de son diplôme. Du coup, elle est allé voir le patron, et lui a dit que le centre de formation lui a dit d'arrêter et que s'il voulait qu'elle continue, il doit la payer. Le mec : "ah d'accord allez au revoir". Pas un merci, rien.
Le patron était aussi infographiste à ses heures perdues, du coup à chaque fois qu'il avait une commande, il déléguait ce travail à l'une des stagiaires. Bien sur, il recevait une rémunération pour ça, mais pas la stagiaire.
Pour ma part, j'ai dû largement insisté pour que le trajet de la grosse journée de flyage à travers les villes différentes (pour un festival qui devait se dérouler le lendemain...) me soit remboursé. Je veux bien travailler gratuitement, surtout que malgré tout le concept de leur entreprise m'intéressait, mais bon payer de ma poche en plus, c'est non.
Surtout qu'ils nous avaient promis une embauche en CDI.

Sinon, l'un de mes stages de l'année dernière, j'étais le seul à bosser 35h. Tous les employés bossaient à mi-temps. Je n'avais pas le droit à la pause (car "y'a du boulot") alors que je voyais régulièrement certains autres employés sortir tranquille fumer une clope, boire un café et rester des plombes dehors (et me laisser leur boulot). J'avais juste droit à 20 minutes à midi.
Du coup, mon stage devant durer 2 semaines, j'y ai mis fin 4 jours après avoir commencé.
Je n'ai jamais été payé pour aucun de mes stages.

[Florent]

En relisant mes messages au-dessus, pas fier du ton employé, ça suinte l'aigreur. Bon, on va mettre ça sur le compte de l'âge
Après, bien sur, j'ai aussi fait d'autres stages dans ma vie et même s'il n'y avait pas d'emploi derrière, ça s'était très bien passé.


Sinon, j'ai un peu fait le tour du quartier la semaine dernière en distribuant les CVs, je vais refaire la même chose ce <eek-end en élargissant le périmètre.
Sinon pas mal d'entretiens en ce moment, j'attends les résultats. Je suis allé proposer ma candidature dans 2 magasins bio (dans l'un, il y avait une ELS, trop joli sourire ). Un autre chantier d'insertion recrutait, on verra bien.
Je me suis remis en intérim. Pfiouu entre l'une des boîtes qui n'accepte pas de visites (faut passer par téléphone et par e-mail et attendre...) et l'autre boîte qui est ouverte 2 moitiés de jour par semaine pour déposer son CV, c'est un poil compliqué. On m'a parlé d'une boîte d'intérim avec des horaires plus normales, j'irais faire un tour demain.

'fin bref voilà.
Bon courage à tout le monde en tous cas

[Azrael]

Sinon pas mal d'entretiens en ce moment, j'attends les résultats. Je suis allé proposer ma candidature dans 2 magasins bio (dans l'un, il y avait une ELS, trop joli sourire ). Un autre chantier d'insertion recrutait, on verra bien.

ELS? Faut pas attendre un an ou deux, avant d'avoir droit à un autre contrat d'insertion/d'avenir?

[Florent]

Employé de Libre Service ;)

Pour le contrat d'avenir j'en sais rien, mais pour les contrats d'insertion, il ne faut pas que tu en fasses plus de 2 ans consécutivement.

[Azrael]

Pour le contrat d'avenir j'en sais rien, mais pour les contrats d'insertion

A vrai dire je me demande si ce n'est pas la même chose, car près de chez moi il y a un panneau machin "insertion", mais les gens utilisent aussi le terme de "contrat d'avenir" pour en parler

Mais dans ce cas tu restes deux ans, et tu en cherches un autre au bout d'une semaine ça me semble un peu facile, j'ai lu des gens qui pour certains contrats n'avaient pas droit de remettre ça avant au moins un an (mais après tout si tu y as droit!).

[Amaz]

Chose étrange tu vois mais je n'ai plus envie de rendre de compte à personne. J'ai hâte d'avoir un chez moi car c'est ainsi que je vais envie pouvoir vivre pour moi, sans avoir quelqu'un sur le dos, ma mère, j'acceptais volontiers sa présence mais le reste du monde, je me fiche des recommandations et des commandements qu'il me prodigue, je ne cherche pas à avoir à avoir dans mon entourage des gens qui se veulent protecteur ou maternalisme, je veux juste faire ma vie tranquille, sans que l'on me pose d'obstacle. C'est pourquoi je ressens un mal de chien à devoirs obéir à des ordres au travail et étant que j'ai une tête de gentil, les gens ils sont tendance à vouloir me mettre plus bas que terre. Alors qu'ils ne sont RIEN à mes yeux, ils ne sont ni mes parents et ni des proches. De toute manière, l’organigramme à la Française, pyramidale, j'en suis certain qu'il va un jours finir par disparaître. Ce n'est plus ce que souhaite les jeunes générations, ils souhaite une hiérarchie moins pyramidale, ou chacun à son mot à dire. C'était sûrement un système qui plaisait au ancienne génération mais plus au récente génération qui sont à la quête de sens au travail et d'être proactif et non seulement d'être des pions sur un échiquier.

Et c'est vraiment triste de voir comment l'on traite les chômeurs, les entreprises les recrutent et les jettent au moindre truc de travers. Comme de vulgaire torchon. C'est sans doute ce que nous sommes aux yeux de certaine entreprises, des torchons que l'on balance d'une pièce à l'autre. Sans réel plus-valu. Et le secteur public n'est pas en reste. En terme d'illégalité, ils sont les maîtres, CDD innombrable à la suite et autre joyeuseté, ils savent y faire.

[Florent]

Azrael : les contrats d'avenir, j'en avais fait un quand j'étais considéré comme AAH (grosse phobie sociale à l'époque), qui n'a duré qu'un an. Je me souviens que le patron voulait reconduire le contrat, mais j'avais refusé.

Après, j'avoue que je connais peu les tenants des contrats d'avenir, mais il me semble qu'il y a une limite d'âge pour les contrats d'avenir, contrairement à l'insertion.
Il me semble aussi que pour l'insertion, en plus de bosser tu as aussi un suivi professionnel derrière, contrairement au contrat d'avenir.

Par contre, bonne question pour la limite de temps. J'avoue que je n'en sais trop rien. Pour ma part, j'en ai fait un pendant 9 mois en 2011, j'en ai fait un autre pendant 9 mois l'année dernière.
Après, en tout cas là où je suis allé, ce sont des contrats de 6 mois. Au bout de 6 mois, ils se réunissent pour savoir s'ils te renouvellent ou pas. Même la nana qui avait le plus eu besoin d'insertion (qui ne savait pas parler français, qui n'a jamais travaillé et qui avait une culture très différente de la nôtre), ils ne l'ont gardé qu'un an.


Amaz : tout à fait ok avec toi. Je trouve ça dommage pour mon dernier stage, car le gérant de l'enseigne, à chaque fois que le patron prenait ou pas une décision, nous demandait notre avis là-dessus. Ca j'aimais beaucoup. Malheureusement, le gérant de l'enseigne n'était pas le patron.

Par contre, tu as bien fait de préciser "certaines entreprises" car en effet c'est pas partout pareil.