DownUp a écrit :Qaudn Tyrus dit "l'état à besoin que tu consommes", c'est pour répondre initialement aux craintes évoquées sur topic comme quoi le gouvernement serait tenté dejouer avec des mesures telles que le confinement / couvre feu à plus long terme (i.e. même quand la crise serait fini), y trouverait presque un intérêt etc..., en disant simplement que l'état (ou les dirigeants si tu veux) n'a évidemment pas intérêt à ce que l'activité soit à l'arrêt.
Je me suis déjà expliqué :
Moi a écrit :[ces mesures] ont engendré une baisse de la consommation, et non sa disparition. C’est pourquoi, quand Tyrus soutient que « l’État a besoin que tu consommes », j’entends « que tu consommes autant qu’avant », parce qu’il me paraît suffisamment évident que Tyrus n’observe pas une disparition de la consommation, mais une baisse importante.
Pour le dire encore autrement :
- Les mesures sanitaires ont provoqué une baisse de la consommation et non sa disparition ;
- Il me semble donc assez clair que Tyrus ne parle pas vraiment de la consommation tout court, mais de la forte baisse d'icelle, et qu'il soutient la nécessité non de la consommation tout court, mais de la consommation à un niveau au moins égal à celui d'avant crise ;
- Partant, rappeler que les hommes ont besoin de consommer un minimum pour s'organiser en état (et avant cela pour ne pas mourir, en fait) me semble hors de propos.
DownUp a écrit :Et toi, à la lumière de ton dernier post, tu réfutes la proposition "l'état à besoin que tu consommes" en la plaçant sur un plan différent, celui du débat politique/économique : politique de rigueur vs politique de relance.
Oui, quand on parle économie et politique, j'ai tendance à placer le débat sur le plan économique et politique,
mea maxima culpa. En revanche, je ne réduis pas ce débat à rigueur contre relance (n'étant d'ailleurs convaincu, à titre personnel, ni par la première, ni par la seconde telle qu'elle se conçoit habituellement). Ce ne sont que des exemples (tu m'en avais demandé). Tu peux aussi considérer ceci :
Une société ne s’organise pas en état pour consommer, et n’a d’ailleurs pas besoin de s’organiser en état pour consommer, l’état n’a donc pas pour but la consommation des gens.
Ou cela :
Or, si on parle bien de ce dont a besoin l’État, il se trouve qu’un état a besoin de très peu de consommation pour persévérer dans son être. Il suffit qu’il soit bien moins généreux avec ses fonctionnaires et ne propose qu’un tout petit nombre de services publics. Ses besoins vitaux : une armée, une police, un peu d’adhésion. Je n’ai pas cru indispensable de rappeler qu’il existe des états peuplés de pauvres payant très peu d’impôts et que la plupart des états qui ont existé correspondaient à des sociétés dont la consommation était très faible : c’est pourquoi il m’a semblé que Tyrus parlait en fait des dirigeants, de leurs buts et de leurs intérêts.
DownUp a écrit :En effet vous n'allez pas être d'accord
Et ceci n'a rien de dramatique.
DownUp a écrit :Les deux types de politiques cherchent à augmenter l'activité économique
La question n'est pas de savoir si ça marche ou pas (en supposant que le but de ceux qui mènent des politiques d'austérité est vraiment de retrouver, à long terme, une forme de prospérité économique), mais de savoir s'il peut être dans l'intérêt des dirigeants de prendre des mesures qui engendrent une baisse de la consommation. Quoi qu'on pense des politiques de rigueur ou d'austérité, elles ne sont pas bonnes pour la consommation au moment où elles sont appliquées et pourtant ni l'état ni les dirigeants n'y perdent leur intérêt.
DownUp a écrit :Pour reprendre ton exemple, les diminutions supposées de retraites, entraineraient-elles une diminution de la consommation, de l'activité dans le pays? Perso je me garde d'avoir un avis tranchée sur la question, tant elle est compliquée (quid de l'inflation etc...).
Toutes choses étant égales par ailleurs, moins de revenus c'est moins de consommation. Une réforme qui diminue les ressources des gens ne vise donc pas à soutenir la consommation. Qu'un facteur externe intervienne et vienne contrebalancer cet effet logique, cela ne permettra pas d'attribuer cette perturbation de la réforme à la réforme elle-même.