- 13 avr. 2007, 17:57
#499
Un article est paru hier sur un site d'infos suisse www.24heures.ch qui parle de notre problème. J'y ai contribué en répondant à quelques questions d'une journaliste. Dommage, les noms des sites étudiés n'y figurent pas, mais au moins on parle du problème, c'est déjà ça et c'est ainsi que la situation va évoluer dans le bon sens.
Voici l'article :
"L’amour sur le tard: cauchemar pour les uns, choix pour les autres
SEXUALITÉ | 00h55 Daniel Brélaz n’est pas le seul à avoir attendu pour franchir le pas. Ils sont nombreux dans cette situation. Certains par conviction d’autres malgré eux.
ODILE MEYLAN | CHOIX DE VIE: Hélène et André Burri sont restés abstinents avant de convoler voici sept ans. Parents de deux enfants, croyants, ils défendent avec conviction l’abstinence avant le mariage. «On nous fait croire à tort que le sexe est le moteur du couple.»GLAND, LE 11 AVRIL 2007
VIVIANE MENÉTREY | 12 Avril 2007 | 00h55
«Je n’ai jamais fait l’amour avant 40 ans.» La petite phrase lâchée sur TVRL par Daniel Brélaz dans l’émission Les stars se mettent à table a fait mouche. Tabou brisé, stupéfiante révélation dans un monde où le sexe est omniprésent et la moyenne d’âge des premières relations toujours plus basse, les médias, à commencer par Le Matin dimanche, se sont saisis de la confession du syndic de Lausanne.
Vraiment si incroyable? Le principal intéressé ne le pense pas. Mardi, dans nos colonnes, il évaluait même à 10 ou 15% la population qui vivrait cette réalité. Le statisticien est peut-être incollable lorsqu’il s’agit d’évaluer les résultats de telle ou telle votation, mais là, on se permet de douter. Non, les Suisses qui n’ont jamais fait l’amour avant 30 ans ne sont pas si nombreux. Dans le canton de Vaud, les hommes ne seraient que 1 à 2% dans ce cas à en croire une étude réalisée en 2001.
«Une énorme souffrance»
Un chiffre qui peut être relativisé, vu le tabou entourant le sujet. Il suffit de surfer sur les forums consacrés à la sexualité pour découvrir le phénomène. Les témoignages de jeunes hommes et jeunes femmes livrant leurs inquiétudes quant à leur abstinence forcée abondent. Car si certains assument ouvertement leur chasteté par éthique religieuse, la plupart n’ont de loin pas désiré cette abstinence forcée. A commencer par «Philsoufrant», 29 ans et «toujours puceau», qui confesse vivre «une énorme souffrance». Plus loin, Pim’s 2000, 30 ans, dit avoir honte tout en ayant envie qu’on l’aide.
Souffrance et honte, voilà les deux leitmotivs de ces vierges malgré elles. Toutes connaissent la même solitude et se confient sur Internet dans un seul espoir: trouver un peu de réconfort, voire des «trucs» pour briser une timidité maladive ou une incapacité à créer des liens. Reste que les forums traitant du sujet n’abondent pas et sont souvent noyés dans les rubriques «sexualité» de sites pour ados ou liés à la santé. A tel point que certains, comme Jean-Baptiste, ont lancé leur propre plate-forme de discussion. Tandis que d’autres choisissent la voie du «courrier du cœur» ou consultent un sexologue.
Suis-je anormal?
A la tête de la rubrique «Chère Doria» dans les hebdomadaires Lausanne Cité et GHI, la sexologue Doria Schmid a reçu des dizaines de lettres de «vierges tardives». Combien exactement? Impossible à évaluer «mais il y en a beaucoup plus que l’on ne pense», assure-t-elle. Tous ont la même crainte: être anormal. «Cela est dû à la pression sociale, poursuit la sexologue. Aujourd’hui le sexe est partout et touche un public toujours plus jeune. Regardez les clips sur MTV!» Conséquence, les vieux garçons et les vieilles filles rajeunissent: «Des jeunes de 20 ans m’écrivent pour me dire qu’ils ne sont pas normaux car ils n’ont pas encore eu leur premier rapport sexuel!»
Le constat est partagé par le psychiatre et sexologue genevois Georges Abraham: «Une fille vierge à 20 ans se sent mal». Cependant les hommes et les femmes qui viennent le consulter ne disent pas d’emblée n’avoir jamais eu de rapport: «En général, ils se plaignent de problèmes sexuels. Les hommes souffrent souvent d’absence d’érection et certaines femmes de vaginisme (contraction douloureuse des muscles du vagin qui empêche les relations). Et nombreux sont ceux qui ont un problème avec leur corps». Certains s’en sortent en rencontrant un partenaire compréhensif et rassurant. D’autres, conclut Georges Abraham, finissent par renoncer et disent ne plus y penser."
Voici l'article :
"L’amour sur le tard: cauchemar pour les uns, choix pour les autres
SEXUALITÉ | 00h55 Daniel Brélaz n’est pas le seul à avoir attendu pour franchir le pas. Ils sont nombreux dans cette situation. Certains par conviction d’autres malgré eux.
ODILE MEYLAN | CHOIX DE VIE: Hélène et André Burri sont restés abstinents avant de convoler voici sept ans. Parents de deux enfants, croyants, ils défendent avec conviction l’abstinence avant le mariage. «On nous fait croire à tort que le sexe est le moteur du couple.»GLAND, LE 11 AVRIL 2007
VIVIANE MENÉTREY | 12 Avril 2007 | 00h55
«Je n’ai jamais fait l’amour avant 40 ans.» La petite phrase lâchée sur TVRL par Daniel Brélaz dans l’émission Les stars se mettent à table a fait mouche. Tabou brisé, stupéfiante révélation dans un monde où le sexe est omniprésent et la moyenne d’âge des premières relations toujours plus basse, les médias, à commencer par Le Matin dimanche, se sont saisis de la confession du syndic de Lausanne.
Vraiment si incroyable? Le principal intéressé ne le pense pas. Mardi, dans nos colonnes, il évaluait même à 10 ou 15% la population qui vivrait cette réalité. Le statisticien est peut-être incollable lorsqu’il s’agit d’évaluer les résultats de telle ou telle votation, mais là, on se permet de douter. Non, les Suisses qui n’ont jamais fait l’amour avant 30 ans ne sont pas si nombreux. Dans le canton de Vaud, les hommes ne seraient que 1 à 2% dans ce cas à en croire une étude réalisée en 2001.
«Une énorme souffrance»
Un chiffre qui peut être relativisé, vu le tabou entourant le sujet. Il suffit de surfer sur les forums consacrés à la sexualité pour découvrir le phénomène. Les témoignages de jeunes hommes et jeunes femmes livrant leurs inquiétudes quant à leur abstinence forcée abondent. Car si certains assument ouvertement leur chasteté par éthique religieuse, la plupart n’ont de loin pas désiré cette abstinence forcée. A commencer par «Philsoufrant», 29 ans et «toujours puceau», qui confesse vivre «une énorme souffrance». Plus loin, Pim’s 2000, 30 ans, dit avoir honte tout en ayant envie qu’on l’aide.
Souffrance et honte, voilà les deux leitmotivs de ces vierges malgré elles. Toutes connaissent la même solitude et se confient sur Internet dans un seul espoir: trouver un peu de réconfort, voire des «trucs» pour briser une timidité maladive ou une incapacité à créer des liens. Reste que les forums traitant du sujet n’abondent pas et sont souvent noyés dans les rubriques «sexualité» de sites pour ados ou liés à la santé. A tel point que certains, comme Jean-Baptiste, ont lancé leur propre plate-forme de discussion. Tandis que d’autres choisissent la voie du «courrier du cœur» ou consultent un sexologue.
Suis-je anormal?
A la tête de la rubrique «Chère Doria» dans les hebdomadaires Lausanne Cité et GHI, la sexologue Doria Schmid a reçu des dizaines de lettres de «vierges tardives». Combien exactement? Impossible à évaluer «mais il y en a beaucoup plus que l’on ne pense», assure-t-elle. Tous ont la même crainte: être anormal. «Cela est dû à la pression sociale, poursuit la sexologue. Aujourd’hui le sexe est partout et touche un public toujours plus jeune. Regardez les clips sur MTV!» Conséquence, les vieux garçons et les vieilles filles rajeunissent: «Des jeunes de 20 ans m’écrivent pour me dire qu’ils ne sont pas normaux car ils n’ont pas encore eu leur premier rapport sexuel!»
Le constat est partagé par le psychiatre et sexologue genevois Georges Abraham: «Une fille vierge à 20 ans se sent mal». Cependant les hommes et les femmes qui viennent le consulter ne disent pas d’emblée n’avoir jamais eu de rapport: «En général, ils se plaignent de problèmes sexuels. Les hommes souffrent souvent d’absence d’érection et certaines femmes de vaginisme (contraction douloureuse des muscles du vagin qui empêche les relations). Et nombreux sont ceux qui ont un problème avec leur corps». Certains s’en sortent en rencontrant un partenaire compréhensif et rassurant. D’autres, conclut Georges Abraham, finissent par renoncer et disent ne plus y penser."
