- 10 sept. 2020, 19:31
#235021
"Être handicapé n'empêche pas de plaire, mais bon faut admettre que c'est juste pour les gens bizarres qui ont des fétichismes".
C'est bien connu : personne ne peut tomber amoureux d'une personne handicapée moteur, à moins d'être un pervers qui a des goûts sexuels chelous.
Merci de relire Bourdieu : oui, nos goûts sont le fruit d'une culture particulière et pour ce qui est des préférences culturelles, elles sont aussi le moyen de se distinguer socialement.
On peut évidemment considérer que la prose de Flaubert est plus recherchée que la prose de Marc Lévy. Personnellement, j'ai été éduquée à la littérature, donc je prends du plaisir à lire Flaubert ; mais il faut admettre que la majorité de la population prend davantage de plaisir en lisant Marc Lévy. C'est comme ça et ça n'en fait pas des personnes stupides pour autant.
Par ailleurs, vous semblez ignorer une donnée essentielle dans votre discussion sur les goûts et la subjectivité : le désir est quelque chose qui n'a pas grand-chose à voir avec la beauté. J'ai trouvé des hommes très beaux qui ne m'inspiraient aucun désir, et des hommes beaucoup moins beaux pour qui j'avais énormément de désir.
L'attirance physique n'est pas une simple question de symétrie. La beauté, oui, probablement, mais ce n'est pas parce qu'on est beau qu'on est désirable — du moins, pas uniquement. Je ne crois pas d'ailleurs que les personnes vraiment très belles physiquement aient toujours une vie amoureuse très simple ou satisfaisante... (je ne compte plus le nombre de types en couple avec des meufs très belles qui les ont trompées avec moi)
Enfin, quant à dire "tout le monde est d'accord sur la beauté", ce serait ignorer que les idéaux de beauté, de féminité, de virilité ont évolué au fil des siècles. Et ce n'est pas moi qui le dis, mais des chercheurs en sciences humaines...
Azrael a écrit : ↑07 sept. 2020, 17:20Première nouvelle. Je rappelle à toutes fins utiles qu'une partie assez importante de la population américaine est obèse, et en couple ; je rappelle aussi que dans certaines cultures africaines plus les femmes sont rondes plus elles sont belles. Mais bon, ça doit "être français" de ne pas trouver les personnes grosses repoussantes, certainement.Lux a écrit : ↑05 sept. 2020, 12:48 Tu m'excuseras Azrael mais même un surpoids qui ne serait pas "relatif" (ça veut dire quoi ça encore ?), même l'obésité n'empêchent pas de plaire. Il y a des personnes très, très grosses qui sont en couple et qui sont désirées. Cela peut vous sembler fou, mais c'est la réalité.Ben je pense que c'est français.
Azrael a écrit : ↑07 sept. 2020, 17:20 L'obésité n'empêche pas de plaire, mais plus certain profil va dans le prononcé ou l'extrême, plus rares ou rarissimes sont les personnes à qui l'on plaît. Ensuite, il faut voir ce qu'on peut attirer comme bizarreries, préjugés, fétichistes. Avant qu'on me saute dessus, je cherche toujours à savoir ce qu'il y a dans la tête de la personne à qui je peux plaire, pourquoi ceci lui plaît (le fait que j'aie pratiqué la muscu par exemple), est-ce qu'elle fait une fixation que je trouve exagérée ou un peu ridicule sur un trait, éventuellement, est-ce que je lui rappelle surtout son père etc.Encore une fois, c'est amusant de sortir ce discours en ayant soigneusement éliminé toute la deuxième partie de mon message, à savoir ce que tu ressentirais si on remplaçait gros par noir ou handicapé dans tes messages.
"Être handicapé n'empêche pas de plaire, mais bon faut admettre que c'est juste pour les gens bizarres qui ont des fétichismes".
C'est bien connu : personne ne peut tomber amoureux d'une personne handicapée moteur, à moins d'être un pervers qui a des goûts sexuels chelous.
Azrael a écrit : ↑07 sept. 2020, 17:20 En ce qui touche aux questions de la subjectivité, on dit que les nouveaux-nés vont eux aussi, davantage vers les gens que les adultes considèrent communément comme "beaux". Question : si la beauté est subjective à ce point, quel conditionnement ont-ils donc reçu dans la panse de leur daronne? Si on laissait entendre, à quelqu'un qu'on aurait toujours privé de son ou de musique, à tour de rôle une craie qui crisse et le Requiem de Mozart, est-ce que la première pourrait être considérée par lui comme une meilleure musique?C'est quand même le pire exemple au monde, là : la musique classique, quasiment plus personne n'en écoute aujourd'hui, justement parce que pour être capable de l'apprécier cela demande une initiation.
Merci de relire Bourdieu : oui, nos goûts sont le fruit d'une culture particulière et pour ce qui est des préférences culturelles, elles sont aussi le moyen de se distinguer socialement.
On peut évidemment considérer que la prose de Flaubert est plus recherchée que la prose de Marc Lévy. Personnellement, j'ai été éduquée à la littérature, donc je prends du plaisir à lire Flaubert ; mais il faut admettre que la majorité de la population prend davantage de plaisir en lisant Marc Lévy. C'est comme ça et ça n'en fait pas des personnes stupides pour autant.
Par ailleurs, vous semblez ignorer une donnée essentielle dans votre discussion sur les goûts et la subjectivité : le désir est quelque chose qui n'a pas grand-chose à voir avec la beauté. J'ai trouvé des hommes très beaux qui ne m'inspiraient aucun désir, et des hommes beaucoup moins beaux pour qui j'avais énormément de désir.
L'attirance physique n'est pas une simple question de symétrie. La beauté, oui, probablement, mais ce n'est pas parce qu'on est beau qu'on est désirable — du moins, pas uniquement. Je ne crois pas d'ailleurs que les personnes vraiment très belles physiquement aient toujours une vie amoureuse très simple ou satisfaisante... (je ne compte plus le nombre de types en couple avec des meufs très belles qui les ont trompées avec moi)
Enfin, quant à dire "tout le monde est d'accord sur la beauté", ce serait ignorer que les idéaux de beauté, de féminité, de virilité ont évolué au fil des siècles. Et ce n'est pas moi qui le dis, mais des chercheurs en sciences humaines...