Avec TF1, je ne m'étonnais plus que des scènes puissent disparaître avec la pub, ou que des scènes de fin de générique soient absentes. L'autre dimanche ils ont été encore plus forts, en diffusant pour la première fois Les animaux fantastiques... en version québécoise. TF1, chaîne nationale
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Je me suis repassé Blade Runner 2049 et manifestement je n'étais pas fatigué la première fois. Et désolé mais le hasard ayant voulu que je tombe sur Les derniers jedi à peu près en même temps (qui a ses défauts également, mais n'est pas non plus si mauvais de mon point de vue), je confirme que le traitement accordé aux derniers SW (que j'ai vus), ou à ce BR 2049 ce n'est aucunement le jour et la nuit en ce qui me concerne.
La musique est un des points forts, tout en étant beaucoup moins bonne que dans le 1er et on n'en retient pas grand-chose à la fin. L'atmosphère est souvent très bien reproduite, la plupart des acteurs sont bons, mais il y a d'autres moments où ce n'est pas aussi bon, les personnages sont loin d'être aussi engageants ou spécifiques/charismatiques que dans le premier (la scène où la méchante balance du karaté, notamment a dû laisser de légers arrière-goûts de ridicule - tandis que les étranges mouvements de Daryl Hannah avaient leur personnalité), et parfois le résultat semble trop près de notre époque à mon goût (pas certain que les références aux artistes du 20e siècle ou leur intégration soit une si bonne idée), alors que cette impression totale d'ailleurs ou d'autre époque que l'on trouve dans le 1 était au top.
Plutôt que partir sur des idées neuves, la direction prise est amplement l'imitation du 1er, et là c'est vraiment trop.
Le film reprend donc un à un les symboles du prédécesseur, comme s'il fallait suivre une liste déroulante pour que tout le monde soit content (l'oeil au début, le piano, ou la pluie - nous avons maintenant de la neige *tousse*). Mais là où nous avions de grandes scènes dans le 1er, nous avons surtout ici des clins d'oeil, et aucune scène ne valant celle qu'elle évoque, et autant dire qu'on fait rarement aussi bien en prenant trop de temps pour les clins d'oeil et la seule nostalgie. Mention spéciale au cheval de bois : nous avions la licorne et la question "ce mec est-il un Replicant?", et nous avons maintenant "ce mec est-il donc tel enfant?" Sauf que comme les indices vont exagérément dans la même direction, n'importe quel amateur saisit très vite dès le premier visionnage que c'est l'autre réponse, et le soi-disant retournement de situation est à mourir (sérieusement, ils croyaient te la faire?).
Le film manque de profondeur, de quelque chose qui résonne, du début d'un fond à peu près philosophique intéressant. Les discours de Jared de Leto (avec son look de série B un peu quand même), sonnent creux en comparaison de ceux des persos qui avaient en gros le même rôle, avec des banalités du genre "oh, mais vous aimez ça souffrir/être des esclaves". Le moment le plus foireux est l'épisode où il dit à Deckard, que son histoire avec Rachel dans le 1 c'était juste m*rdique, une histoire de prédestination (le spectateur se réécoute le fameux "Love Theme" après cela, parce que ça fait rêver). Une autre trahison, c'est qu'à la fin du 1 on se demandait si Deckard était un humain ou pas, et que c'était très bien comme ça. Eh bien ici on a décidé que c'était un humain, puisqu'il a un enfant, et que même si Mme Rachel était capable d'en avoir un, c'est bien présenté comme une exception exceptionnelle, dont il n'y a aucune raison de se figurer qu'elle le concerne également. C'est toujours fort de faire autant de la lèche à un film précédent, tout en démolissant son esprit au passage.
La petite amie holographique donne en effet parmi les meilleurs scènes, quoiqu'il serait faux de penser que c'était méga original à notre époque (d'ailleurs, c'est encore une reprise "romance avec une non-humaine" du 1). Pourquoi pas, on n'a pas besoin d'être toujours original. Malheureusement, cette section laisse le sentiment qu'elle aurait pu être plus poussée, et pour finir cela retombe et se termine bêtement avec Ryan Gosling qui ne montre pas vraiment d'émotion une fois qu'elle disparaît. Oui, on peut dire que c'est le personnage, sauf que c'est mal foutu, et qu'on peut légèrement se ficher de tout le monde dans le film, ce qui est toujours génial pour l'implication et la tension dramatique :
- Le perso principal qui ne montre pas tellement d'émotion, et sa copine holographique pour qui il n'en montrera pas vraiment.
- Sa cheffe qui est en danger, mon dieu elle n'a fait qu'engu*ler Mr et on ne sait rien sur elle.
- Harrison Ford qui ne semble plus vivre que dans le passé depuis des plombes et n'avoir plus de plaisir pour rien. Il ne faut surtout pas qu'il se noie, en fait.
- Même dès le début avec l'oiseau qui se fait interroger (oui, dès le début on fait comme dans le 1er et en moins bien), on a une scène (presque) froide comme la mort.
Non, je ne déteste pas ce film qui a quand même des qualités, je m'attardais sur le raté, mais il en offre tellement et laisse un tel sentiment de vide qu'il ne vaut pas forcément mieux que des tas et tas de films moins ambitieux, mais qui eux font très bien le job, par exemple Enemy du même réalisateur diffusé dernièrement. D'ailleurs, quand on voit la qualité des images qu'il nous sortait déjà, on est légèrement moins impressionné de retrouver ce point positif dans ce BR.