Ma foi je me suis fait opérer dans un des plus "grands" (on parle de taille) hôpitaux de Paris, et sans surprise ce fut l'expérience d'un délire mirifiquement, proprement kafkaïen (précisons qu'ils n'étaient pas débordés, et que ce n'est pas la faute d'un certain virus).
D'abord, ils te donnent un papier disant à quelle heure tu devras être là. Mais en fait c'est pas précisé, mais tu dois venir une heure plus tôt (ah, et pourquoi c'est pas marqué direct?). La veille très tard (mais tellement tard que tu pourrais le rater), tu reçois un message surprise : entre autre choses, tu devrais en fait être là une demi-heure plus tôt, que la deuxième heure annoncée (super pour préparer le trajet, wéé).
Sur ton papier, il est écrit que tu peux boire et/ou manger jusqu'à 1h ou 2 avant l'opération. La veille, c'est inclus dans le message surprise : en fait tu n'en as le droit que jusqu'à 6h, gros. Une fois que tu es là-bas, tu découvres qu'on demande à tous à quelle heure ils ont mangé, parce qu'en fait non... t'avais pas le droit après minuit (ok, donc disons que j'ai bouffé à minuit pile, toi ya content?).
Ensuite, la nana t'informe qu'à telle heure, tu devras revenir la voir pour qu'elle te prépare en vue de l'opération. Sauf qu'elle se barre avant, dehors, avec les cops... et qu'elle reviendra pas. Adieu. Donc on fait autrement alors?
Tu te trouves quelque nana joker-de-secours : mais elle ne s'occupe pas franchement de ces préparations, et visiblement elle ne veut surtout pas toucher les gens, alors tu dois te coller un truc minuscule mais impossible de savoir si t'es au bon endroit (ok bah laisse béton, je demanderai à une autre ou j'irai sans, AU revoir).
Puis on te fera savoir qu'il faut raser à tel endroit. Bon, on ne te file rien qui permette de jeter proprement ta pilosité dedans (pourquoi faire simple? c'est bien d'en mettre partout et d'avoir tout à ramasser), et en plus au bout de quelques minutes on vient toquer "tiens tiens, t'as pas encore fini bizarre bizarre"? Un peu plus tard : ah non en fait, faut tout couper, tout. Du coup les chirurgiens, ils commencent à appeler parce que c'est l'heure. Tu étais vachement en avance, et on t'a laissé poireauter une bonne partie de la matinée. Eh bien maintenant tu es en retard. Ou on pourrait aussi te prévenir avant-avant pour que tu puisses te raser chez toi, mais je dis ça hein c'est pas mon métier. Parce que stresser et énerver les gens avant qu'ils se fassent opérer, c'est vrai que ça aide si ça se trouve.
Tu finis entre les mains du praticien. Bon, en fait c'est pas celui qui t'annonçait qu'il allait t'opérer, et ils sont deux maintenant. Ok, passons. (Je ne m'attarde pas sur ce qu'il s'est passé ensuite, car je me doutais un peu beaucoup que ce serait presque une promenade, à côté de ce qu'offrait le dentiste de la chère ville de ma prime jeunesse. Je l'aurais bien vu au fond d'un labo souterrain nazi en 1941 çuila, en train de faire des expériences sataniques sur des vivants sans nulle anesthésie - à quoi ça sert -, tout en se marrant invariablement foutrement bien la yeule.)
Une fois que c'est fait, le mec qui devait t'opérer mais que c'était pas lui arrive. Il te dit qu'il est pratiquement certain à 100% que tel symptôme ne partira pas car il s'agit d'autre chose, alors qu'au premier rendez-vous il a presque juré sur la tête de sa mère que ça partirait avec l'opération. Bon, j'aimerais vous rappeler que c'est ce qui m'a fait venir là en ce moment, malgré le virus ici comme ça, et seulement maintenant, quasiment à la seconde même où c'est fini vous venez me dire que ça vient d'autre chose?
Puis, il me dit que tant que je n'ai pas de douleur, c'est complètement inutile que j'aille prendre quoi que ce soit à la pharmacie. Une des nanas me parlera des médicaments en me passant des papiers : mais si, tu n'as pas le choix il faut y aller, car si tu ne prends pas X machin tu risques d'avoir des gonflements! Euh ouioui bien sûr je le savais madame.
Ah oui, 4h de trajet, et on m'avait fait venir exprès pour que je fasse les papiers le mois d'avant, "voilà comme ça vous serez tranquille le jour de l'opération" (rire épais de toi). Donc j'y suis allé et je suis reparti tout seul (virus etc etc) comme on me l'avait conseillé le jour de l'opération, sauf qu'il y avait encore tout plein de ces affaires administratives (et d'attente) à régler avant, et aussi
après l'opé. A croire que tu vas à l'hosto pour qu'on essaie de t'achever. Et c'est tellement bien expliqué et indiqué, que tu sais pas trop où est quoi, et que tu as peu de chances d'arriver avec le (bon) ticket quand tu te présentes pour ces affaires, mais tu te fais limite enyeuler. Et si bien expliqué et indiqué qu'une fois que j'aie eu l'ultime dossier, je suis revenu pour demander aux nanas si j'avais tout, parce que j'avais entendu parler d'un CD et que là non j'en avais pas, et parce que j'avais quand même un peu compris que c'était super bien organisé. Là on m'apprend qu'en fait il fallait également se rendre à un autre endroit. C'est marrant parce que le premier jour que tu vas à c't hôpital, si tu demandes "là c'est bon je peux partir? vraiment?" on te prend pour un débile profond mental.
Bon tout n'était pas négatif, à vrai dire surtout l'infirmière (je ne sais pas trop comment on dit) qui s'est occupée de moi après l'opération, je n'en dis pas plus oulala
Mais quand même. Essaie de rester en bonne santé ça t'évitera quelques ennuis.